13 Arnes Dautovski, Bosnie-Herzégovine

Tarik Pasik

Arnes Dautovski est un immigré bosniaque de 31 ans installé à Québec depuis août 2015. Originaire de Doboj, en Bosnie-Herzégovine, Arnes s’installa au Québec après son mariage avec une bosniaque vivant au Canada qu’il avait rencontrée sur Facebook. Après trois ans de mariage, le couple attend un premier enfant. Bien qu’Arnes ait été chassé de sa demeure durant la guerre de Bosnie de 1992-1995, il n’avait jamais particulièrement pensé à quitter la Bosnie par la suite, encore moins à venir s’installer à Québec.

Je n’avais jamais entendu parler de la ville de Québec avant qu’une connaissance de ma femme ne m’en parle, raconte Arnes. C’est certain que le fait que ma femme habite au Canada a grandement influencé ma décision de venir ici au lieu d’aller en Allemagne ou en Autriche où il y a une grande diaspora bosniaque.

Arnes arriva à Québec au début du mois d’août. « C’était formidable », se rappelle-t-il. « Ma femme, sa famille et ses amis sont tous venus m’accueillir à l’aéroport. J’ai eu de la chance d’arriver en été alors qu’il faisait très chaud ».

Au cours de ses premiers mois à Québec, Arnes fut particulièrement marqué par l’hospitalité des Québécois qui se montrèrent très ouverts à lui et qui le prirent au sérieux. « Ici, quand tu as un problème ou que tu ne sais pas trouver ton chemin, tu peux contacter la police qui va t’aider. En Bosnie, si tu appelles la police, ils vont se moquer de toi et te dire d’arrêter de les déranger », explique-t-il en riant. Son intégration s’effectua donc en grande partie avec l’aide de sa femme et de ses coéquipiers de soccer qui l’aidèrent à apprendre le français et à se sentir comme chez lui.

Lors de son arrivée, Arnes redoutait un peu l’hiver et le froid. « Ma femme m’avait montré des photos de l’hiver québécois, dit-il en rigolant. Je pensais qu’il s’agissait d’une légende urbaine. Quand on entend parler de -30 degrés, on a du mal à y croire! » Il constata avec soulagement que l’hiver 2015-2016 fut bien moins rude que ce qu’il craignait. « Ma femme me disait que cet hiver avait été exceptionnellement doux par moment… Je pense que j’ai quand même été chanceux d’arriver au beau milieu de l’été! », ajoute-t-il.

La procédure d’immigration au Canada fut plutôt rapide pour Arnes. Il dut patienter seulement neuf mois avant d’obtenir son visa pour le Canada, alors que certaines personnes doivent attendre jusqu’à deux ans. « Je me souviens d’une connaissance à moi qui a voulu se marier à une Canadienne rencontrée en Bosnie lors d’un voyage. Finalement, la procédure d’obtention du visa a duré tellement longtemps qu’ils ne se sont jamais mariés », relate Arnes.

Au sujet des réfugiés syriens, le bosniaque pense qu’il faut d’abord les voir comme des êtres humains en détresse, sans tenir compte de la religion, de l’ethnie ou de la nationalité. Son message pour les Québécois? « Pour moi, un vrai musulman, ce n’est pas un terroriste », affirme Arnes avec fermeté.

Passionné de soccer, il espère pouvoir devenir entraîneur au Québec et œuvrer au développement de ce sport auprès des jeunes.

Sa devise de vie? « Dobro se dobrim vraća ». Autrement dit : « Qui fait du bien aura du bien en retour ».

Arnes Dautovski

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Québec ville refuge Droit d'auteur © 2016 par Florence Piron est sous licence Licence Creative Commons Attribution 4.0 International, sauf indication contraire.

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