47 David Rémillard, Le Soleil

Anne Ouellet

David Rémillard est un journaliste québécois. Pendant son baccalauréat en communication publique à l’Université Laval, il a eu la chance de faire plusieurs stages en milieu journalistique. Son tout dernier, effectué au journal Le Soleil à partir de janvier 2012, a porté ses fruits : il y a été engagé à temps plein dès juillet 2012. Cela fait donc quatre ans que monsieur Rémillard est journaliste généraliste au journal Le Soleil. Depuis, il a eu la possibilité de toucher à tous les sujets et même de faire un peu de travail au pupitre.

Devoir journalistique

C’est à l’automne 2015 que la « tempête » a commencé, alors que David Rémillard débutait ses recherches sur les réfugiés. En tant que journaliste généraliste, ses recherches doivent toujours être rigoureuses et ses articles doivent présenter tous les points de vue sur un sujet, sans refléter le sien. Ainsi, en novembre 2015, il a rencontré un député de Québec qui désirait privilégier l’arrivée de jeunes familles et d’enfants réfugiés provenant de la Jordanie et de la Libye. Un mois plus tard, il a été envoyé sur place lorsqu’une banderole affichée sur l’autoroute Henri IV lançait des messages haineux envers les réfugiés. Pour en savoir plus, se référer aux articles suivants rédigés par monsieur Rémillard :  La Meute, un groupe contre « l’invasion de l’islam» (28 décembre 2015) et Québec aura ses premiers réfugiés (27 décembre 2015).

Comme journaliste généraliste, David Rémillard doit s’intéresser aux autres cultures et être prêt à travailler sur n’importe quel sujet : la politique, l’économie, la culture, etc. Travailler sur les réfugiés n’était donc pas un choix personnel, mais une assignation. Heureusement, ce sujet l’intéressait beaucoup, d’autant plus que la ville de Québec était alors au cœur de l’accueil des réfugiés et que cet enjeu était en tête des sujets d’actualité.

Débat en lien avec l’accueil des réfugiés

Selon monsieur Rémillard, les médias sociaux ont été le catalyseur du débat sur l’accueil des réfugiés. Il explique que, contrairement aux crises récentes telles que le printemps érable en 2012, durant lequel il y a eu des manifestations étudiantes et des débats sur la place publique, le débat sur les réfugiés s’est presque entièrement déroulé sur le web. Comme c’est un sujet chaud, les gens se sont cachés derrière leur clavier pour créer des groupes et des pétitions en lignes et ainsi exprimer leur mécontentement. Les médias sociaux ont donné une importante plateforme aux personnes se positionnant contre l’accueil des réfugiés au Québec, car plusieurs d’entre elles ne seraient pas aussi promptes à déclarer leur opinion en public, que ce soit à la télévision ou lors de manifestations.

Pour David Rémillard, la principale difficulté que les personnes réfugiées vivent en arrivant dans leur pays d’accueil, c’est l’expérience de l’exil, mais aussi de conformité avec la société et la culture québécoise. Bien sûr, il y a aussi la barrière de la langue, sans mentionner le choc de la température québécoise. De plus, les organismes d’accueil n’ont souvent peu ou pas de préavis avant de recevoir des réfugiés. Ils ont souvent moins de 48 heures pour se préparer à accueillir une personne ou une famille. La logistique est parfois difficile à mettre en place en si peu de temps.

Initiatives québécoises favorables

Heureusement, note monsieur Rémillard, il y a au Québec des initiatives positives en lien avec l’accueil des personnes réfugiés. Il a notamment rédigé un article sur une campagne de vente de macarons au profit des réfugiés, dénotant une certaine mobilisation dans la ville de Québec : Des macarons pour collecter des fonds pour les réfugiés (10 janvier 2016). Néanmoins, la ville manque encore et toujours de ressources par rapport à la forte demande, déplore le journaliste.

Recommandations et droit de réserve

Lorsque nous avons demandé quelles sont les recommandations de monsieur Rémillard pour faciliter l’expérience des personnes réfugiées à Québec, il a répondu qu’il n’a pas l’expertise pour répondre à ce genre de question. Par contre, en tant que journaliste, il considère important de leur donner la parole. Il souhaiterait que les médias questionnent personnellement les réfugiés au lieu de toujours s’adresser à des intermédiaires comme les organisations, les services d’accueil, le gouvernement, etc. Selon lui, le fait de présenter directement le point de vue des réfugiés, de leur donner la possibilité de parler de ce qu’ils vivent au quotidien, pourrait potentiellement changer la perception des gens à leur endroit.

Nous lui avons aussi demandé s’il avait un message pour les Québécois méfiants quant à l’arrivée de réfugiés. En tant que journaliste généraliste, il ne peut pas donner son opinion, mais il a néanmoins mentionné que l’important, c’est de s’informer. Par souci de réserve professionnelle, il n’a pas désiré livrer de message aux personnes qui s’impliquent dans l’accueil des réfugiés. Monsieur Rémillard ne veut pas biaser ses articles ni brusquer ses lecteurs en divulguant son opinion et s’est donc montré très discret à ce sujet tout au long de l’entrevue.

David Rémillard

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