36 Famille F. X.
Annie-Jade Samson
La famille s’est installée au Québec en 2001.
Quitter le Maroc
Monsieur et madame F. X. sont natifs du Maroc, plus précisément de la ville de Casablanca. Ils prirent la décision de quitter leur pays pour s’installer au Québec afin de terminer leurs études post-secondaires. Les opportunités d’emploi au Québec leur semblaient très intéressantes. Avant de faire ce choix, ils prirent le temps de discuter avec un couple d’amis qui avait fait le grand saut il y a quelques années et qui les rassura, leur expliquant que l’immigration est une expérience riche et positive. Lorsque la décision fut « officielle », ils entamèrent les démarches auprès des différents organismes afin de déposer leur demande d’immigration. Heureusement pour eux, leurs amis étaient passés par les mêmes étapes et ont donc pu les accompagner dans ces démarches, notamment pour l’aspect logistique. Par exemple, ils leur donnèrent un coup de main pour la réservation des vols. Ce couple d’amis leur proposa de faire le voyage à un autre moment que l’hiver et les aida à trouver un logement. Ces personnes contribuèrent au bon déroulement du processus d’immigration, mais aussi de la période de transition vers le Québec.
Arrivée au Québec
I. X. arriva donc au Québec à l’âge de trois ans avec son frère âgé de huit ans et ses parents. Ils arrivèrent à Montréal au printemps 2001. Les premiers mois ne furent pas faciles, notamment à cause du choc culturel. Madame F. X. précise que lorsque tu t’installes dans un nouveau pays, il faut établir de nouvelles habitudes, trouver une épicerie et d’autres boutiques pour effectuer les achats courants. Heureusement, la langue ne constitua pas une barrière puisque toute la famille parlait le français. Bien sûr, il y eu une période d’adaptation parce que les Québécois utilisent plusieurs expressions qui ne sont pas toujours compréhensibles pour ceux qui parlent un français plus « international ».
Intégration
Malgré une période plus difficile au début, l’intégration se passa somme toute très bien. L’accueil des habitants du quartier fut très chaleureux. Le réseau de contacts de monsieur et madame F. X. fut rapidement créé. Le fait que leurs enfants fréquentaient la garderie et l’école primaire du quartier facilita ce processus. Les parents s’intégrèrent rapidement pour comprendre le fonctionnement de ces établissements. Par ailleurs, l’intégration s’est plutôt fait au sein d’une communauté multiculturelle plutôt qu’une communauté composée uniquement de Québécois. Ce facteur est sans doute facilitant dans le processus d’intégration. Ainsi, ils n’ont pas relevé de situations précises où ils furent victime de racisme. Il est intéressant d’avoir la vision de I. X. qui, tout au long de sa jeunesse, ne fut jamais victime de discrimination. En effet, elle n’eut jamais l’impression que les autres portaient un regard différent envers elle ou bien qu’elle n’avait pas sa place au sein d’un groupe.
Aujourd’hui
I. X. a maintenant 20 ans et réside dans la ville de Québec pour poursuivre des études à l’Université Laval. Ce choix a été motivé par le fait que son frère demeurait à Québec depuis quelques années. Leurs parents demeurent toujours à Montréal. Aujourd’hui, la question de l’intégration ne se pose plus. Monsieur et madame F. X. considèrent qu’ils ont une double nationalité : marocaine et québécoise. Ils partagent donc les valeurs québécoises tout en gardant une place à leurs origines arabes. Cela démontre que les immigrants peuvent s’approprier une culture s’ils se sentent comme chez eux et inclus dans la société. I.X a choisi la valeur de l’ouverture d’esprit comme étant celle qui l’interpelle le plus. Elle trouve que le mélange des cultures est riche et que cette ouverture définit bien le Québec.
Recommandations aux immigrants
Pour la famille, le Québec est en quelque sorte leur deuxième maison. Ayants vécu des moments plus difficiles lors de leur arrivée, ils peuvent faire des suggestions aux nouveaux arrivants pour faciliter leur accueil. Par exemple, ils recommandent d’essayer de comprendre ce qui se passe autour d’eux avec la « mentalité québécoise ». En effet, la culture fait en sorte que les façons de penser sont différentes et cela peut constituer un obstacle à une bonne intégration. Ils sont toutefois conscients que ce n’est pas nécessairement une chose facile à faire, surtout lorsqu’on ne connaît pas bien la culture du Québec. Madame F. X. a également précisé qu’il faut être capable de se détacher de la culture arabe, sans pour autant l’oublier, pour bien comprendre son nouvel environnement. Elle suggère aux jeunes immigrants, surtout à ceux qui sont étudiants, de se concentrer sur leurs études. Le fait d’avoir une bonne éducation et de réussir à obtenir un diplôme leur permettra de bien fonctionner au sein de la société québécoise, en plus d’avoir plus de chances de se trouver un bon emploi.
Message aux Québécois craintifs
Dans le quartier où ils vivent, les membres de la famille X. ne sont pas confrontés à ce genre d’attitude puisque les personnes ont des nationalités diverses. Cependant, ils savent que ce n’est pas l’ensemble des Québécois qui sont en faveur de l’accueil d’immigrants. Monsieur F. X. précise qu’il ne faut pas mettre tous les immigrants dans le même sac et leur apposer des étiquettes. Il est facile de généraliser, surtout avec l’image projetée par les médias au sujet des personnes d’origine arabe. Souvent, on pointe du doigt les personnes mal intentionnées, alors qu’on ne montre pas nécessairement les bons coups de la communauté arabe. Il mentionne que les immigrants peuvent aussi avoir des inquiétudes par rapport à l’arrivée de leurs compatriotes d’origine. Même s’ils proviennent du même endroit, ils ne pensent pas tous de la même manière et peuvent même parfois être en désaccord avec certains gestes. Il ajoute que la majorité des immigrants provenant de pays arabes n’ont pas de mauvaises intentions et désirent seulement s’intégrer au sein de la communauté québécoise.