37 Bahir X.

Amélie Fréchette

Bahir est né à Casablanca au Maroc. Au Québec depuis trois ans pour ses études, il se sent très bien intégré et considère la ville de Québec comme son deuxième chez-soi.

Sa vie au Maroc

Bahir a vécu à Marrakech à partir de l’âge de 17 ans. Toute sa vie, il a étudié dans des écoles arabes alors que ses frères étaient admis dans des écoles francophones. Il a donc appris le français grâce à ses frères. Il vient d’une grande famille qui possède plusieurs hôtels dans plusieurs pays. Étudiant en hôtellerie à Marrakech, sa famille lui demanda de partir au Canada pour découvrir la culture et les possibilités d’étendre les activités de l’entreprise au Canada.

Son arrivée au Québec

À 19 ans, il est arrivé à Montréal. Il est d’abord tombé amoureux de la ville, jusqu’à la première tempête de neige!

Le premier obstacle auquel il fait toujours face est la langue. Bien qu’il parle couramment le français, il avait beaucoup de difficulté au départ à comprendre ses professeurs, mais les autres étudiants l’ont aidé et les professeurs ont été très compréhensifs.

Bahir a travaillé dans plusieurs bars de Montréal. Son cercle social à Montréal était composé, en majorité, de personnes des pays arabes. Selon lui, les gens des communautés ont tendance à se regrouper, davantage qu’à Québec. Après avoir travaillé dans les bars et fait la fête à Montréal, il a pris la décision de quitter la métropole pour changer son entourage et son mode de vie. Il est ainsi déménagé à Québec, tout seul, en n’y connaissant personne.

Sa vie à Québec

En arrivant à Québec, le choc a été très important pour lui. À Montréal, il habitait directement au centre-ville et avait une vie sociale remplie. En arrivant à Québec, il ne connaissait absolument personne et il avait même coupé contact avec ses amis de Montréal. Son arrivée a donc été très difficile pendant les premiers mois. Puisqu’il était venu à Québec pour changer d’entourage, il ne voulait pas nécessairement se diriger vers les communautés arabes. Ainsi, il s’est plutôt construit un cercle social autour de ses collègues de travail et d’école. Il dit même qu’aujourd’hui il n’a aucun ami arabe dans la ville. Bahir étudie en hôtellerie et travaille dans un restaurant.

Sa vision du Québec

Ce que Bahir aime beaucoup du Québec est qu’ici, tout le monde fait ce qu’il veut alors qu’au Maroc, tu es ce que tu portes. Ici, tu portes quelque chose à 3 000 $ et tout le monde s’en moque. Il y a beaucoup plus de liberté au Québec. Également la liberté de voyager est différente ici. C’est en habitant au Québec qu’il a découvert le voyage « backpack » et il en est maintenant passionné. Bien qu’il éprouve chaque fois des problèmes aux douanes dû à son passeport vert, il veut sans aucun doute continuer à voyager : sa prochaine destination sera la Thaïlande.

D’un autre côté, il a eu du mal à s’adapter au comportement des femmes envers les hommes ici. Selon lui, les femmes québécoises considèrent les hommes comme un chocolat qu’on goûte et qu’on peut jeter. Au Maroc, les hommes doivent être galants envers les femmes, alors qu’ici, ce type de comportement est vu comme une stratégie de séduction.

Selon lui, les Québécois de Montréal sont très ouverts sur les différentes cultures, tandis qu’à Québec, il sent que les gens sont moins ouverts sur sa culture. Par exemple, à Montréal, il n’a jamais eu de problème à obtenir un bail pour un appartement, alors qu’à Québec, on lui demandait trois mois de dépôt. Toutefois, il s’agit du seul type de discrimination auquel il a fait face. En effet, après trois ans ici, Bahir ne considère pas la société québécoise comme raciste, n’a jamais senti de racisme à son égard mise à part de petites blagues inoffensives qu’il trouve très drôles. Il se considère toutefois très chanceux de s’être intégré si facilement à notre communauté et l’attribut à son ouverture d’esprit et son côté très social. Il est conscient que pour quelqu’un de plus introverti, arriver ici sans connaître personne peut être un grand défi. Selon lui, il n’y a pas de formule magique pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants, il faut seulement qu’ils n’aient pas peur d’aller vers les gens.

Son avenir au Québec

Bahir pense rester au Québec encore quelques années. Il y a quelques mois, il espérait retourner travailler au Maroc, mais sa vision a changé. Il a découvert que le commerce ici était beaucoup plus facile à développer que dans son pays d’origine. Il veut donc développer l’entreprise familiale ici au Canada et aux États-Unis. Selon lui, les Québécois sont très ouverts aux nouvelles marques et les gens sont très faciles d’approche.

Maroc. Source : https://pixabay.com/fr/koutoubia-marrakech-maroc-2814714. Crédit : wislamos

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