Module 1 : Pour quoi et pour qui faire de la recherche?
5 Utilisation et mobilisation des connaissances
Jean Ramdé
Présentation du thème et de l’auteur du chapitre
Ce chapitre aborde l’utilisation des connaissances en présentant les trois types d’utilisation existants (instrumental, symbolique et conceptuel) et ses quatre facteurs, selon la littérature, qui facilitent l’utilisation des connaissances (opinion des utilisateurs et utilisatrices sur la recherche, l’expertise de l’utilisateur ou de l’utilisatrice, les stratégies de soutien et enfin le contexte organisationnel).
Jean Ramdé est originaire du Burkina Faso. Il a fait des études de psychologie et enseigne depuis 2012 en psychoéducation à l’Université Laval. Ses champs de recherche sont l’intervention interculturelle, le développement international et le transfert des connaissances.
Utilisation des connaissances issues de la recherche
Le transfert des connaissances issues de la recherche est un processus dont la finalité est l’utilisation de ces connaissances (Landry et al., 2008). Il peut se subdiviser en six parties : (1) la génération des connaissances, (2) l’adaptation des connaissances, (3) la dissémination des connaissances, (4) la réception des connaissances, (5) l’adoption des connaissances et (6) l’utilisation des connaissances. Le transfert de connaissances implique donc un aller-retour entre les chercheurs et chercheuses et les utilisateurs et utilisatrices; le processus est dynamique et interactif. Dans ce texte, seulement le point 6 (utilisation des connaissances) sera analysé.
Types d’utilisation des connaissances
Plusieurs types d’utilisation des connaissances issues de la recherche sont décrits dans la littérature et leurs définitions varient selon les auteurs et autrices. Cependant, les trois types les plus connus et les mieux documentés sont : l’utilisation instrumentale, l’utilisation conceptuelle et l’utilisation symbolique (Amara et al., 2004, Ramdé, 2012).
L’utilisation des connaissances issues de la recherche est instrumentale lorsqu’elle est faite dans le but de modifier une action ou de prendre une décision. C’est une application concrète de la recherche. La mise en application d’un protocole pour prendre des décisions ou le développement d’un plan d’intervention en se basant sur les connaissances dans un domaine spécifique constituent des exemples d’utilisations instrumentales.
L’utilisation des connaissances est conceptuelle lorsqu’elle apporte des nouvelles idées qui influencent la compréhension d’une situation donnée ou d’une problématique. Ce type d’utilisation ne conduit pas nécessairement à l’action dans l’immédiat; il permet plutôt d’informer et d’éclairer les décideurs et décideuses et d’inspirer les intervenants et intervenantes. Par exemple, l’intervenant-e qui utilise la théorie de l’attachement pour comprendre des troubles de comportement chez un enfant fait une utilisation conceptuelle de cette théorie.
Enfin, l’utilisation est symbolique ou stratégique lorsque la connaissance est utilisée comme argument d’autorité pour légitimer ou justifier des positions ou des décisions qui ont été prises. C’est le cas, par exemple, d’un-e responsable qui utilise la recherche pour justifier le changement de description (ou prescription) des tâches des employé-e-s.
Selon Amara et al., (2004), ces trois types d’utilisation des connaissances sont complémentaires et les décideurs et décideuses et les praticien-ne-s peuvent utiliser chacun d’eux selon les circonstances. Toutefois, la distinction entre les trois types est importante, car elle permet dans un premier temps d’identifier le type d’utilisation le plus fréquent et dans un second temps de regrouper les facteurs qui favorisent ou entravent l’utilisation des connaissances issues de la recherche en fonction de chacun des types. Ces facteurs font l’objet de la section suivante.
Facteurs favorisant l’utilisation des connaissances
Des recherches théoriques et empiriques dans les domaines de la santé, des sciences sociales et de l’éducation montrent qu’une multitude d’éléments peuvent favoriser ou entraver le processus d’utilisation. Ces éléments peuvent être regroupés en quatre grands construits ou facteurs : un facteur lié à l’opinion des praticien-ne-s sur les connaissances; un facteur lié à la stratégie de soutien; un troisième facteur lié à l’expertise de l’utilisateur ou de l’utilisatrice, et enfin, un dernier facteur lié au contexte organisationnel de l’utilisateur ou de l’utilisatrice.
Opinion des potentiel-le-s utilisateurs et utilisatrices des connaissances
Selon les analyses de la recherche empirique effectuée par Hemsley-Brown et Sharp (2003), l’utilisation de la connaissance est essentiellement dépendante de l’évaluation que font les potentiel-le-s utilisateurs et utilisatrices de cette connaissance. Par exemple, une connaissance est susceptible d’être utilisée lorsque ces derniers et dernières la perçoivent comme utile, simple, peu complexe, facile à utiliser, claire, en accord avec les pratiques courantes, les normes et les valeurs existantes (Lovett, 2003). Les travaux de Hemsley-Brown (2004) montrent également que les caractéristiques qui favorisent l’utilisation d’une connaissance sont sa disponibilité, son accessibilité, sa pertinence et sa crédibilité. En somme, une opinion favorable des connaissances issues de la recherche facilite leur utilisation. Toutefois, l’opinion favorable à elle seule n’explique pas cette utilisation.
Stratégies de soutien aux utilisateurs et utilisatrices
Un autre facteur qui pourrait favoriser l’utilisation des connaissances issues de la recherche est la stratégie de soutien aux utilisateurs et utilisatrices, c’est-à-dire l’ensemble des activités qui ont pour objectif de disséminer les connaissances issues de la recherche, de rendre ces informations accessibles et disponibles, de rapprocher les chercheurs et chercheuses et les praticien-ne-s. Plusieurs auteurs et autrices attribuent la sous-utilisation des connaissances issues de la recherche au manque de sensibilisation des utilisateurs et utilisatrices aux avantages que pourrait présenter la recherche (Graham et al., 2006; Ramdé, 2012). Cette sensibilisation peut se faire lors de contacts entre les chercheurs et chercheuses et les praticien-ne-s. Or, les recherches montrent qu’entre ces acteurs et actrices il y a non seulement un manque de communication, mais un réel fossé. Pour certain-e-s auteurs ou autrices, la différence de culture entre les chercheurs et chercheuses et les praticien-ne-s constitue une entrave aux activités de sensibilisation menées auprès des utilisateurs et utilisatrices potentiel-le-s. C’est pourquoi Landry et al. (2001) suggèrent que les chercheurs et chercheuses devraient disséminer les résultats de leurs recherches dans un format accessible aux praticien-ne-s et adapter leurs projets de recherche aux réalités des utilisateurs et utilisatrices. D’autres auteurs et autrices considèrent qu’il est nécessaire d’établir une collaboration entre les chercheurs et chercheuses et les praticien-ne-s (Huberman et Thurler, 1991; Nyden et Wiewel, 1992) à travers des interactions fréquentes et intenses et le maintien de contacts interpersonnels directs et actifs (Backer, 1991), ce qui aura pour effet collatéral de développer l’expertise des utilisateurs et utilisatrices.
L’expertise des utilisateurs et utilisatrices de connaissances
Les caractéristiques des utilisateurs et utilisatrices, comme leur niveau de scolarité (McCloskey, 2005), leur capacité à comprendre les résultats des recherches et leur esprit critique, ont une influence sur l’utilisation des connaissances issues de la recherche (Hemsley-Brown, 2004). Les utilisateurs et utilisatrices ayant un niveau de scolarité élevé et un esprit critique utiliseront davantage les connaissances issues de la recherche que ceux et celles qui ont un niveau de scolarité moins élevé et une capacité restreinte pour juger de la qualité des connaissances issues de la recherche (Borg, 2003). D’autres auteurs et autrices pensent que les connaissances antérieures, par exemple celles acquises lors des études, ainsi que l’expérience dans le domaine du transfert et de l’utilisation des connaissances, ont aussi leur importance (Huberman & Gather-Thurler, 1991). En éducation, les études menées auprès des enseignant-e-s montrent que le manque de formation en ce qui a trait à l’interprétation des données statistiques en particulier et à la compréhension des articles scientifiques en général constitue une barrière à l’utilisation des connaissances issues de la recherche (Hemsley-Brown, 2004).
Les facteurs organisationnels
Les facteurs organisationnels influencent aussi l’utilisation des résultats de la recherche (Barwick et al., 2008; McCloskey, 2005). Par exemple, une culture organisationnelle qui valorise l’utilisation de la recherche et encourage la formation continue de ses employé-e-s favorise l’utilisation des connaissances issues de la recherche. Cette organisation mettra en place des stratégies de soutien, favorisera le développement de l’expertise des utilisateurs et utilisatrices, et contribuera à une meilleure évaluation des connaissances issues de la recherche.
Cependant, les résultats des recherches divergent quant à l’importance relative de certains facteurs organisationnels. Par exemple, pour Nash (2005), le manque de temps pour consulter les écrits scientifiques et implanter les nouvelles connaissances constitue la principale barrière organisationnelle à l’utilisation des connaissances issues de la recherche dans le domaine des sciences infirmières. Une autre étude d’Atkinson et Turkel (2008) a montré que les infirmiers et infirmières avaient peu de pouvoir pour changer les procédures déjà établies. Le manque de temps pour implanter les nouvelles idées et lire les écrits scientifiques est alors un facteur secondaire. Enfin, dans une étude empirique réalisée auprès de 316 infirmiers et infirmières, Dunn et al. (1998) ont dégagé quatre variables organisationnelles affectant l’utilisation des connaissances issues de la recherche : le manque de temps pour implanter les nouvelles idées, le manque de coopération des infirmiers et infirmières, des installations inadéquates pour implanter les nouvelles idées, et enfin, le manque de temps pour lire des articles scientifiques.
Conclusion
Dans cette fiche, j’ai essayé de présenter la notion d’utilisation des connaissances. L’importance de l’utilisation des connaissances n’est plus à démontrer. Les chercheurs et chercheuses dans leurs travaux de recherche et de publication devraient avoir en tête les types d’utilisation et les facteurs qui facilitent l’utilisation des connaissances. Ils et elles ne sont pas les seul-e-s responsables de l’utilisation des connaissances, car la responsabilité revient tout autant aux gestionnaires et aux utilisateurs et utilisatrices. Toutefois, en tenant compte des éléments mentionnés dans cette fiche, les chercheurs et chercheuses faciliteront l’utilisation des connaissances issues de la recherche.
Bibliographie commentée
Amara, N., Ouimet, M. et Landry, R. (2004). New evidence on instrumental, conceptual and symbolic utilization of research in government agencies. Science Communication, 26(1), 75-106. https://doi.org/10.1177/1075547004267491
Cet article, beaucoup cité, fait la différence entre les différents types d’utilisation. Il permet au lectorat de mieux cerner le concept d’utilisation des connaissances.
Atkinson, M., Turkel, M. et Cashy, J. (2008). Overcoming Barriers to Research in a Magnet Community Hospital. Journal of Nursing Care Quality, 23(4), 362-368. https://doi.org/10.1097/01.NCQ.0000336675.48466.37
Backer, T. E. (1991). Knowledge utilization: The third wave. Knowledge: Creation, Diffusion, Utilization, 12(3), 319-337. https://doi.org/10.1177/107554709101200303
Cet article traite des barrières à l’utilisation des connaissances, que cette utilisation soit symbolique, instrumentale ou conceptuelle. Il donne aussi des pistes pour surmonter ces barrières.
Barwick, M. A., Boydell, K. M., Stasiulis, E., Ferguson, H. B., Blase, K. et Fixsen, D. (2008). Research Utilization among Children’s Mental Health Providers. Implementation Science, 3I(19), 3-19. https://doi.org/10.1186/1748-5908-3-19
Cet article est un complément de l’article précédent. Il met l’accent sur l’utilisation des connaissances chez les intervenant-e-s qui travaillent auprès des enfants.
Dunn, V., Crichton, N., Roe, B., Seers, K. et Williams, K. (1998). Using research for practice: A UK experience of the barriers scale. Journal of Advanced Nursing, 26(6), 1203-1210.
Cet article nous fournit un instrument de mesure qui permet d’identifier les barrières à l’utilisation des connaissances.
Graham, I. D., Logan, J., Harrison, M. B., Straus, S. E., Tetroe, J., Caswell, W. et Robinson, N. (2006). Lost in knowledge translation: Time for a map? Journal of Continuing Education in the Health Professions, 26(1), 13-24. https://doi.org/10.1002/chp.47
Cet article est très important dans le domaine du transfert des connaissances. Il permet au lectorat de faire le point sur les différences utilisées pour parler du transfert et de la notion de connaissance. Plusieurs termes sont utilisés de façon interchangeable. L’article nous permet d’utiliser les bons termes dans le domaine du transfert des connaissances et d’éviter la confusion.
Hemsley-Brown, J. et Sharp, C. (2003). The use of research to improve professional practice: A systematic review of the literature. Oxford Review of Education, 29(4), 449-471. https://doi.org/10.1080/0305498032000153025
Cet article donne un aperçu, à travers une recension systématiques des écrits scientifiques, de l’utilisation des connaissances dans le domaine de la santé pour améliorer les traitements reçus par les patient-e-s.
Hemsley-Brown, J. (2004). Facilitating research utilization: A cross-sector review of research evidence. The International Journal of Public Sector Management, 17(6), 534-552. https://doi.org/10.1108/09513550410554805
Cet article, qui est une suite du précédent, fait le point sur l’utilisation des connaissances. Il permet de voir comment faciliter l’utilisation de la recherche.
Huberman, M. et Gather-Thurler, M. (1991). De la recherche à la pratique : éléments de base. Peter Lang.
Ce livre est un classique dans la recherche et l’utilisation des connaissances en sciences de l’éducation. Il montre toutes les étapes de la génération des connaissances jusqu’à leur utilisation concrète.
Landry, R., Amara, N. et Lamari, M. (2001). Climbing the ladder of research utilization: Evidence from social science research. Science Communication, 22(4), 396-422. https://doi.org/10.1177/1075547001022004003
Cet article traite de l’utilisation des connaissances dans le domaine des sciences sociales, domaine un peu négligé dans l’étude du transfert des connaissances. Il y a beaucoup d’écrits sur le transfert des connaissances en santé et en éducation, mais très peu en sciences sociales. Cet article nous donne un aperçu des barrières dans l’utilisation des connaissances en sciences sociales.
Landry, R., Becheikh, N., Amara, N., Ziam, S., Idrissi, O. et Castonguay, Y. (2008). La recherche, comment s’y retrouver? Revue systématique des écrits sur le transfert des connaissances en éducation. Ministère de l’Éducation. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/statistiques_info_decisionnelle/LaRechercheCommentSYRetrouver.pdf
Cet écrit fait le point sur l’utilisation des connaissances en éducation au Québec. Les auteurs et autrices décrivent les différents types de connaissances, les différents types d’utilisation et les barrières dans l’utilisation des connaissances en éducation.
McCloskey, D. J. (2005). The relationship between organizational factors and nurse factors affecting the conduct and utilization of nursing research [thèse de doctorat, George Mason University]. ProQuest Dissertations Publishing. https://www.proquest.com/docview/305351517?pq-origsite=gscholar&fromopenview=true
Cette thèse de doctorat traite de la recherche et de l’utilisation des connaissances en sciences infirmières. On y voit les facteurs organisationnels et les facteurs individuels qui pourraient entraver ou faciliter toute la démarche de transfert des connaissances (de la génération à l’implémentation des connaissances de façon effective).
Nash, M. A. (2005). Research utilization among Idaho nurses [thèse de maîtrise, Gonzaga University]. ProQuest Dissertations Publishing. https://www.proquest.com/docview/305362265?pq-origsite=gscholar&fromopenview=true
Cette thèse essaie de comprendre pourquoi certain-e-s infirmiers et infirmières n’utilisent pas les données probantes dans leur pratique quotidienne. L’autrice analyse la relation entre le support aux activités de recherche, la disponibilités des données probantes et l’attitude des Infirmières et infirmiers face la recherche.
Nyden, P. et Wiewel, W. (1992). Collaborative research: Harnessing the tensions between researcher and practitioner. The American Sociologist, 23, 43–55. https://doi.org/10.1007/BF02691930
Cet article tente de concilier deux mondes souvent séparés dans le domaine du transfert des connaissances : le monde des chercheurs et chercheuses et celui des praticien-ne-s. Les auteurs pensent que la recherche collaborative, sans être une panacée, pourrait aider à rapprocher ces deux mondes qui parlent des langages distincts.
Ramdé, J. (2012). Utilisation des connaissances issues de la recherche en éducation: validation d’un questionnaire et proposition d’un modèle [thèse de doctorat, Université de Montréal]. Payprus. https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/8876/Ramd%c3%a9_Jean_these_2012.pdf?sequence=4&isAllowed=y
Cette thèse de doctorat passe en revue toutes les définitions de la connaissance, de l’utilisation de ces connaissances et des types d’utilisation. Elle propose un modèle qui devrait favoriser une meilleure utilisation des connaissances par les enseignant-e-s au Québec.
Références complémentaires
Dagenais, C., Lysenko, L., Abrami, P., Bernard, R., Ramdé, J. et Janosz, M. (2012). Use of research-based information by school practitioners and determinants of use: A review of empirical research. Evidence & Policy, 8(3), 285-309. http://dx.doi.org/10.1332/174426412X654031
Dagenais, C. et Robert, É. (2012). Le transfert des connaissances dans le domaine social. PUM.
Gervais, M.-J., Souffez, K. et Ziam, S. (2016). Quel impact avons-nous? Vers l’élaboration d’un cadre pour rendre visibles les retombées du transfert des connaissances. Revue francophone de recherche sur le transfert et l’utilisation des connaissances, 1(2), 1-21. http://r-libre.teluq.ca/725/1/Article%20TUC%20.pdf
Lemire N., Souffez, K. et Laurendeau, M.-C. (2009). Animer un processus de transfert de connaissances : bilan des connaissances et outil d’animation. Institut national de santé publique du Québec. https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1012_AnimerTransfertConn_Bilan.pdf
Souffez, K. et Laurendeau, M.-C. (2013). Outil pour soutenir l’élaboration d’un plan de transfert de connaissances. Institut national de santé publique du Québec. https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/outil_pour_soutenir_l_elaboration_d_un_plan_de_transfert_des_connaissances.pdf
Tchameni Ngamon S., Souffez, K., Lord, C. et Dagenais, C. (2016). Do knowledge translation (KT) plans help to structure KT practices? Health research policy and systems, 14(1), 46. https://doi.org/10.1186/s12961-016-0118-z