Module 5 : Écrire en sciences sociales et humaines

22 Le plurilinguisme en science : pourquoi pas?

Léonie Tatou

Présentation du thème et de l’autrice du chapitre

Certaines langues se sont imposées comme médium absolu de la science à l’exclusion de toute autre à certaines époques de l’histoire humaine. L’Afrique et Haïti se trouvent prises dans une situation particulière de diglossie enchâssée : leur propre patrimoine cognitif est ostracisé par la double influence du français, du fait de leur appartenance à l’espace francophone, mais aussi de l’anglais, qui tend à se constituer aujourd’hui comme langue « internationale » de la science.

Léonie Tatou détient une habilitation à diriger des recherche (HDR) en sciences du langage de l’université Sorbonne nouvelle et elle est professeur titulaire à l’Université de Ngaoundéré au Cameroun. Ses travaux de recherche ainsi que son engagement social s’articulent autour de la problématique du développement durable par le biais de la formation du capital humain et de la circulation des savoirs, tout cela en cohérence avec la dynamique des langues en contexte multiculturel. Considérée comme la pionnière de la construction d’une épistémologie de ce qu’elle a proposé d’appeler la linguistique du développement, elle est fondatrice et responsable scientifique du laboratoire Ladyrus (Langues, Dynamiques & Usages) de son université. Elle est chercheuse associée au CIRAM (Centre international de recherche sur l’Afrique et le Moyen Orient) de l’Université Laval au Québec (Canada) et membre d’honneur du Réseau international POCLANDE (Population, Culture, Langues et Développement). Ses travaux lui ont valu la distinction de Chevalier dans l’Ordre national de la valeur dans son pays.

Des enjeux sociétaux et philosophiques

Pluralité, hégémonie et subalternisation linguistiques

Mon premier monde est ce bout de terre entouré des eaux, la langue sérère et la culture niominka ; la pêche et l’agriculture comme moyens de subsistance de mes aïeux. Le voyage physique d’abord, ensuite celui mental et spirituel à travers les livres a élargi ce premier monde et l’a ouvert à l’univers de la pluralité.
F. Sarr (2016, 41)

Le présent chapitre nourrit l’ambition de partager, avec le public visé par ce Guide, des réflexions et des questions relatives à la pluralité linguistique en lien avec la science. Il s’agit également pour moi de susciter de nouvelles interrogations… et le désir pressant d’y répondre. Concernant le thème de ce chapitre, « Le plurilinguisme en science », chacun-e peut percevoir plus ou moins clairement que le plurilinguisme renvoie à la pluralité des langues[1]. Mais qu’en est-il de la science? Méthodique et lapidaire, le philosophe béninois Paulin J. Hountondji (2001) considère à juste titre qu’il faut commencer par se mettre d’accord sur ce qu’on appelle la science. Remarquons tout de même pour l’heure que les contingences de l’Histoire ont conféré au Nord la latitude ou, plus exactement, le pouvoir d’en déterminer les frontières. De ce fait, selon la formule de Hountondji, et comme tend à le prouver l’existence de concepts clivants tels qu’ethnoscience, ethnobotanique, etc., « il s’opère une centration du lieu du savoir en Occident » (cité par Mba, 2008 : 3).

Concernant le discours scientifique, celui développé par l’Université, il est communément admis que l’anglais s’est imposé comme médium international quasi absolu de la science à l’exclusion de tout autre, à l’exclusion même du latin et de l’arabe, qui ont connu leur heure de gloire à certaines époques de l’histoire. L’anglais, en effet, joue un rôle central dans le développement autant que dans la diffusion de la science à travers le monde.

Qu’en est-il des autres langues, et spécifiquement des langues africaines? Mais sont-ce seulement des langues[2]?

Je focaliserai ma contribution sur les langues propres à l’Afrique et à Haïti, langues à tradition orale pour la majorité d’entre elles. Ici, tout se passe comme si la politique coloniale assimilationniste de jadis avait ostracisé non seulement le patrimoine linguistique des populations, mais aussi leur patrimoine cognitif et leurs cadres épistémiques propres. Ainsi, en même temps que la disqualification des langues de ces nations du Sud a créé une situation de diglossie[3], il s’est opéré une disqualification sans condition des savoirs autochtones. Progressivement, des représentations sociales dépréciatives se sont forgées dans les inconscients collectifs. C’est ainsi que l’ex-colonisé-e a repris à son compte la subalternisation, voire l’invisibilisation de sa langue et de ses pratiques culturelles, que ce soit par ignorance, par pusillanimité ou par opportunisme. Il ou elle a fini par légitimer ou tout du moins intérioriser, à son insu, une représentation bipolaire et surtout hiérarchisée du monde du savoir ainsi que de ces langues qui donnent forme audit savoir et le véhiculent : en position haute le binôme français-anglais et les savoirs universitaires, et en position basse les langues locales et les savoirs dits autochtones. Il semble exister entre les deux pôles une incompatibilité de fait puisque les deux s’excluent mutuellement. Cependant, comme l’a montré Cheik Anta Diop parmi les premiers, dès 1975, par l’illustration du wolof, les langues africaines ne sont pas intrinsèquement inaptes à développer un discours scientifique : moyennant des aménagements terminologiques, elles peuvent faire des incursions dans le domaine naguère réservé des savoirs universitaires (Diagne 2018).

Sans aucun doute, la recherche terminologique comporte une valeur émancipatrice dont il est important de mesurer les implications socioéconomiques. Nous pouvons citer dans ce domaine les travaux de Marcel Diki-Kidiri (2008), travaux consacrés au développement de terminologies spécialisées – scientifiques et techniques – dans les langues africaines. Tous les domaines de l’activité scientifique ou technique sont potentiellement concernés : l’informatique, la physique, le métalangage grammatical, etc. Après tout, les langues qui, aujourd’hui, disent ordinairement la science moderne ont dû, pour ce faire, s’équiper et s’enrichir tout au long de leur histoire. Cet enrichissement salutaire s’est de tout temps opéré par différents mécanismes de création néologique. Le sujet parlant ordinaire a de la langue qu’il pratique une vision naturellement synchronique. Cette appréhension exclusive ne lui permet pas de percevoir que toutes les langues aujourd’hui vectrices de science ne le sont devenues que grâce à une volonté individuelle et une politique d’aménagement[4] systématique de la langue. Pendant cette période d’extrême bouillonnement néologique de la Renaissance française, dans sa Défense et illustration de la langue française, du Bellay (1549, Livre 2, chap. VI[5]) n’indiquait-il pas, qu’il fallait user « de mots non accoutumés ès choses non accoutumées »? C’est ainsi que progresse la culture scientifique et technique ainsi que son appropriation au sein d’une communauté de locuteurs et locutrices.

Désormais en Afrique, de plus en plus de terminologues confirmé-e-s – ou des doctorant-e-s engagé-e-s dans ce champ – s’intéressent à la tâche technique de traduction-adaptation de concepts scientifiques dans les langues africaines. La conception de glossaires scientifiques et techniques bi- ou plurilingues correspond à des enjeux sociétaux en contexte de développement durable; leur mise à disposition s’inscrit dans la perspective d’un usage fonctionnel des langues. Leur diffusion, lorsqu’elle peut intervenir, doit faciliter positivement les interactions verbales concernant des domaines à fort impact tels que la santé, les variations climatiques et la résilience, les techniques culturales innovantes, ou même les droits humains.

Pistes de recherche pour un changement de paradigme

Du fait de la forte intrication entre langue et culture, prôner le monolinguisme en science reviendrait à appauvrir l’humanité en l’amputant d’un gisement de ressources cognitives que la recherche commence tout juste à explorer. Il devrait pouvoir se consolider, par le concours des langues en présence, et malgré des rapports de force à l’évidence inégaux, des liens de collaboration entre savoirs endogènes[6] et savoirs académiques. Ne perdons pas de vue que « tout un pan des savoirs locaux n’est aujourd’hui capitalisable que parce que nous pouvons les trouver encore disponibles – oralement dans la majorité des cas – dans les langues et cultures qui les ont générés » (Tatou, 2020 : 72 et sq.). Ces langues seront encore longtemps essentielles à la vitalité de ces savoirs, à leur valorisation, à leur transmission et, pourquoi pas, à leur développement.

« Le plurilinguisme en sciences. Pourquoi pas? » Une thématique originale, potentiellement féconde, que je n’ai pas le mérite d’avoir formulée. Cependant, j’aurai pris plaisir à contribuer à son « défrichage ». Je considère que la reconnaissance récente des savoirs locaux (Hountondji, 2004; Mboa Nkoudou, 2015) ainsi que la mise en lumière subséquente des langues par lesquelles s’expriment et se diffusent traditionnellement ces savoirs sont des éléments qui marquent une étape décisive dans la configuration du discours scientifique. Des recherches doctorales en philosophie des sciences, en sociologie des sciences et en épistémologie devraient s’atteler à retracer l’histoire ainsi que les enjeux d’une telle dynamique. Il s’agit là d’une posture décoloniale qui, par définition, comprend « le langage comme le lieu où se perpétuent des systèmes de connaissance hérités de la colonisation mais aussi comme la base à partir de laquelle formuler des épistémologies émancipatrices » (Lema Silva, 2016 : 2). Les enjeux philosophiques de l’approche évoquée, articulés autour des problématiques connexes de restauration de l’estime de soi et de décolonisation des esprits, s’inscrivent solidement dans une praxis d’autodétermination des priorités.

Au titre de ces priorités, il faudrait donc noter en bonne place des travaux qui s’attacheraient à outiller – et à rendre visible sur Internet notamment – la pluralité linguistique en science, c’est-à-dire, dans le cas d’espèce, une dynamique inclusive tenant compte des langues du Sud. Déjà des textes scientifiques rédigés dans une langue africaine ou créole ont vu le jour. Bien avant les années 1980, on remarquait la publication de petits fascicules en langues africaines (Manuel de calcul en basaa de Bitjaa Kody et Samnick, F.D. 1989; livret de vulgarisation sur les pesticides en ghomala’; etc. Cf. Bibliographie.). Ils ne sont malheureusement pas accessibles en ligne. Signe des temps, toutefois, quelques rares documents vidéo en langue africaine sont conçus et mis en ligne sur la toile : dans Nguendi (2018), Mohamadou Aliou, professeur à l’INALCO[7], propose, en peul, une description sociolinguistique de l’ensemble de l’aire dialectale du peul. Tous les chapitres de Piron et ses collègues (2016) comportent des résumés multilingues en créole et en langues africaines. En adéquation avec cette posture, dans un de mes récents ouvrages (Tatou 2019), j’ai moi-même tenu à présenter un chapitre, « Épilogue plurilingue », dans une version quadrilingue incluant le fulfulde et le tupuri, des langues africaines transfrontalières.

Les recherches doctorales en cours ou à venir devraient s’engager toujours davantage par rapport à certains aspects fondamentaux de la problématique évoquée dans le présent chapitre tels que les espaces de production et de réception, l’adaptabilité formelle des langues concernées, les défis – latents ou avérés – de la communicabilité, les relations entre les langues du Sud et les langues partenaires, ou l’arrière-plan législatif susceptible d’encadrer cette dynamique.

« La science peut-elle être neutre? » Le postulat d’une science qui se développerait en incluant les langues africaines et créoles comporte une valeur idéologique et militante propre à la recherche-action : elle s’interprète à la lumière du concept clé de justice cognitive (Piron et al., 2016), l’implication citoyenne du chercheur et de la chercheuse devenant une posture consubstantielle par rapport à la démarche scientifique. En somme, dans une perspective orientée vers le mieux-être de l’humanité, la question du plurilinguisme en science pourrait être reformulée comme suit : « Les langues du Sud comme vecteur du discours scientifique. Questions et enjeux pour l’Afrique, Haïti et le monde ». Une belle thèse en perspective!

Bibliographie commentée

du Bellay, J. 1549. Défense et illustration de la langue française. Arnoul l’Angelier. https://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/Du_Bellay.htm

Manifeste par lequel du Bellay, une des figures centrales du mouvement de La Pléiade, prône l’enrichissement de la langue française par toutes les ressources de la néologie afin d’en faire une langue de référence. On y trouve un plaidoyer tout à fait novateur et sans complexe non seulement pour la création de termes nouveaux notamment par l’emprunt aux langues régionales ou étrangères, à l’exemple des auteurs anciens grecs et latins.

Corbeil, J.-C. 2007. « Le rôle de la terminologie en aménagement linguistique : genèse et description de l’approche québécois », Langages, Revue semestrielle, 92-105. http://corbeil.recherche.usherbrooke.ca/document-corbeil-2007-a

L’auteur donne une description d’un projet de terminologie spécifique au Québec, et qui a inspiré d’autres nations dans le monde, notamment en Afrique. Le projet, lancé dans les années cinquante, avait pour objectif d’une part de restaurer la qualité du français au Québec, et d’autre part de faire contrepoids à la concurrence de la langue anglaise relativement aux ressources terminologiques requises pour exprimer tous les aspects de la vie.

Diagne, A. 2018. La terminologie wolof dans une perspective de traduction et de combinatoire lexicale restreinte. Linguistique. Université de Lyon. https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01851698v2

Ce travail constitue une parfaite illustration des contraintes, mais également des solutions linguistiques et culturelles liées à l’enrichissement des langues qui sont peu dotées sur le plan terminologique (sciences et techniques). Le lectorat peut percevoir à travers ce genre de travaux les implications sociolinguistiques, mais également socioéconomiques, des recherches menées dans ce champ.

Diki Kidiri, M. (dir.) 2008. Le vocabulaire scientifique dans les langues africaines. Pour une approche culturelle de la terminologie. Karthala. http://www.academia.edu/1337167/DIKI-KIDIRI_Marcel_Ed.

Marcel Diki Kidiri base son travail sur une relecture du schéma binaire saussurien « signifiant/signifié ». Au-delà du signifiant et du signifié, il pose le concept, la perception de ce dernier n’étant pas universellement partagée mais culturellement conditionnée.

Hountondji, Paulin J. 2001. « Au-delà de l’ethnoscience : pour une réappropriation critique des savoirs endogènes », Cultures Sud, 144.

Le philosophe béninois met en perspective les savoirs profanes vs savoirs savants – ainsi que les diverses appellations – « science » vs « ethnoscience » – et les apriorismes qui les sous-tendent.

Lema Silva, L. 2016. « Modernité/Colonialité. Quelles langues pour quelles épistémologies dans un contexte de mondialisation du savoir? », Revue d’études décoloniales. http://reseaudecolonial.org/2016/09/02/

L’autrice scrute le lien entre l’épistémologie et la langue afin de comprendre en quoi la langue est lieu de pensée, activité enracinée dans l’histoire et par conséquent, en lien avec le politique.

Mba, E. M. M. 2008. « Prolégomènes méthodologiques à l’étude épistémologique des savoirs traditionnels africains », Ethiopiques – Revue négro-africaine de littérature et de philosophie, n°80, 1er semestre, pp. 173-199.

Cet article richement documenté a le mérite de présenter une approche épistémologique des savoirs autochtones africains avec leurs acquis, leur potentiel, mais aussi les difficultés méthodologiques – non rédhibitoires – inhérentes à leur approche.

Mboa Nkoudou, T. H. 2015. « Stratégies de valorisation des savoirs locaux africains : questions et enjeux liés à l’usage du numérique au Cameroun », Éthique publique [En ligne], vol. 17, n° 2, mis en ligne le 06 mai 2016, consulté le 01 mars 2017. URL : http://ethiquepublique.revues.org/2343.

L’article examine une problématique majeure en relation avec les usages du numérique. Il offre un traçage terminologique intéressant du concept de « savoir endogène ».

Métangmo-Tatou, L. 2019. « Épilogue plurilingue ». Dans Pour une linguistique du développement. Essai d’épistémologie sur l’émergence d’un nouveau paradigme en sciences du langage. Éditions science et bien commun. http://editionssciencesetbiencommun.org

Cet épilogue plurilingue – fulfulde, tupuri, anglais et français – résumant la problématique de la linguistique pour le développement constitue un plaidoyer en faveur d’une science plurilingue.

Piron, F., Regulus, S. et Dibounje Madiba, M. S. (dir.). 2016. Justice cognitive, libre accès et savoirs locaux. Pour une science ouverte juste, au service du développement local durable. Éditions science et bien commun. https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/justicecognitive1

Une somme impressionnante d’analyses autour d’un concept novateur, celui de justice cognitive. Il s’agit notamment de faire justice à des savoirs patrimoniaux (vs science moderne) insuffisamment valorisés ou, pire encore, mis en clandestinité.

Sarr, F. 2016. Afrotopia. Philippe Rey.

L’auteur choisit de penser l’Afrique dans une souveraineté intellectuelle absolue, loin d’une « dialectique de l’euphorie ou du désespoir » et en intégrant une dynamique fondamentalement ouverte à la pluralité. Une présentation succincte de l’ouvrage est accessible à : https://www.youtube.com/watch?v=dIXGrNXQ9V4.

Tatou, L. 2020. Dschang Paris Garoua. Missive à François Tatou, mon père. Essai d’anthropologie du quotidien. Éditions Science et bien commun. https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/dschangparisgaroua

Une anthropologie du quotidien dans laquelle l’expérience vécue du multilinguisme, ainsi que les problématiques qui y sont liées – diglossie, « syndrome du dépit amoureux », dimension sociofonctionnelle des langues africaines, etc. – tiennent une place importante.

Références complémentaires pour aller plus loin

Bachelard, G. 1938. La formation de l’esprit scientifique. Vrin.

Rajeev, B. 2003. « Pour en finir avec l’injustice épistémique du colonialisme », Socio. La nouvelle revue des sciences sociales. https://journals.openedition.org/socio/194

Bitjaa, K., Zachée, D. et Samnick, F. D. 1989. Di sɔŋɔl ni bàsaa 2 [Manuel de calcul 2 en bàsaâ] – Univ. Yaoundé (PROPELCA) – 132 p. en fulfulde, tupuri, anglais et français

Comité de langue ghomala’ (trad.) – 1992 – Hwǝ pommghǝ ! bu’œo wìm. Les pesticides : règles d’utilisation en langue ghomala’ – Yaoundé : Ministère de l’Agriculture en coll. avec SIL – 24 p. manuel de vulgarisation; agriculture [Safety rules for using pesticides (shellbook). Original text by FAO/GIFAP.]

Diki-Kidiri, M., Chérif M. et Atibakwa Baboya E. 1997. « Des lexiques en langues africaines (sängö, wolof, lingála) pour l’utilisateur de l’ordinateur ». Meta : Journal des traducteurs / Meta : Translators’ Journal, 42(1) : 94–109.

Brière, L. Lieutenant-Gosselin, M., Piron F. (dir.). 2018. Et si la recherche scientifique ne pouvait pas être neutre? Éditions science et bien commun.

Hountondji, P. J. 1994. Les savoirs endogènes : pistes pour une recherche. Codesria.

Kuhn, T. S. 1972. La Structure des révolutions scientifiques. The University of Chicago Press.

Lavoisier, A. 1787. Discours préliminaire au Traité élémentaire de Chimie http://gallica.bnf.fr/essentiels/node/5576

Priye, I.-A. 2017. « L’écriture scientifique en langues africaines : Arguments en faveur des traductions scientifiques dans les langues africaines », Global Journal of Human Social Science: G Linguistic and Education, 17(2). https://globaljournals.org/GJHSS_Volume17/1-Lecriture-Scientifique-En-Langues.pdf 

https://globaljournals.org/GJHSS_Volume17/1-Lecriture-Scientifique-En-Langues.pdf

Post-scriptum. Pour que les idées de Florence continuent de nourrir la Pensée.


  1. Les spécialistes établissent entre plurilinguisme et multilinguisme une distinction qui a peu de pertinence ici. Cf toutefois https://rm.coe.int/l-education-plurilingue-et-interculturelle-comme-projet-ce-texte-a-ete/16805a21a0
  2. Notons que contrairement à certaines idées reçues, le passage à l’écrit ne constitue pas un critère définitoire dans la définition d’une langue. Cela dit, nul ne songerait à contester la nécessité toute conjoncturelle de l’écrit dans nos sociétés contemporaines.
  3. Diglossie : situation de multilinguisme au sein d'un groupe humain qui, pour des raisons historiques ou politiques, pratique deux langues ou groupes de langues, en leur accordant des statuts hiérarchiquement différents.
  4. Voir les efforts spécifiques déployés pour l’aménagement terminologique de la langue française au Québec : Corbeil, J. 2007.
  5. Chapitre justement intitulé : « D'inventer des mots, et de quelques autres choses que doit observer le poète français ».
  6. Avec Mba (2008 : 4-11), il convient d’identifier sans complaisance les gains cognitifs mais aussi les obstacles épistémologiques – non rédhibitoires – que les épistémologues et chercheurs et chercheuses, africanistes ou non, ne sauraient éluder : l’accès et la publicisation de certains de ces savoirs, l’identification des véritables dépositaires d’un savoir-faire fiable, etc.
  7. Institut national des langues et civilisations orientales – Paris