Module 2 : Du mémoire au projet de recherche, en passant par la thèse : les métiers de la recherche

12 Monter un projet de recherche et le faire financer

Judicaël Alladatin, Mahutin Anselme Houessigbede, Abdoul Kafid Toko Koutogui, Appoline Mêvognon Fonton, Augustin Gnanguenon et Lucien Médard Dahouè

Présentation du thème, des auteurs et de l’autrice du chapitre

Le présent chapitre fournit aux lecteurs et aux lectrices les ficelles de la rédaction d’un projet de recherche. Nous mettons l’accent sur la démarche de recherche de financement pour un projet de recherche dans le contexte des pays du Sud en proposant quelques astuces ainsi que des liens vers des institutions de financement.

Judicaël Alladatin est ingénieur agroéconomiste, mais aussi détenteur d’un diplôme d’étude approfondie en socio-économie du développement et d’un doctorat en socio-démographie obtenu en 2014 à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. Par le biais, entre autres, d’un poste de chercheur postdoctoral en sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski, il s’est spécialisé en technologies éducatives et en gouvernance des systèmes éducatifs. Il est actuellement professeur en statistique, gouvernance et administration de l’éducation et de la formation à l’Université Mohammed VI Polytechnique au Maroc.

Mahutin Anselme Houessigbede est un ingénieur statisticien économiste diplômé de l’ENSEA d’Abidjan. Depuis 2016, il intervient dans plusieurs initiatives et activités liées à la science ouverte et la justice cognitive. Dans ce cadre, il a travaillé et continue de travailler sur plusieurs projets en tant qu’assistant de recherche au sein de la boutique des sciences de Parakou (Bénin). Il est aussi responsable des publications économiques au sein du Cercle des Jeunes Economistes pour l’Afrique (CJEA) et directeur de publication du Journal-Étudiant ECOSTAT.

Abdoul Kafid Toko Koutogui est étudiant au master en intelligence collective à l’Université Mohammed VI Polytechnique. Il est passionné par la résolution de problèmes complexes à travers l’usage du numérique et de la science des données.

Appoline Mêvognon Fonton est docteure en droit économique et des services financiers. Elle a fait des études en comptabilité et une maîtrise en droit des affaires, obtenue en 2009, avant de travailler dans le domaine des services financiers. Elle a poursuivi plus tard son doctorat en droit à l’Université Laval. Elle s’est spécialisée en droit des services financiers et a développé une expertise en utilisation des méthodes empiriques en droit. Elle a été assistante de recherche, mais aussi chargée de cours en droit des services financiers, en droits des contrats et en propriété intellectuelle. Depuis mai 2021, elle est juriste spécialisée en droit des contrats, des partenariats et de la propriété intellectuelle à l’Université Mohammed VI Polytechnique au Maroc.

Augustin Gnanguenon est analyste statisticien et fait actuellement des études de master en modélisation et science des données à l’Université Mohammed VI Polytechnique au Maroc

Lucien Médard Dahouè est analyste statisticien et fait actuellement des études de master en modélisation et science des données à l’Université Mohammed VI Polytechnique au Maroc. Passionné de la science ouverte, la recherche reproductible et des avancées majeures récentes en science des données, il s’intéresse à l’extraction de connaissances à partir de données relatives à différentes problématiques scientifiques.

Financer son projet de recherche : un casse-tête pour les étudiant-e-s et les chercheurs et chercheuses des Suds

L’un des obstacles majeurs à la concrétisation de votre projet de recherche pourrait être son financement. La préoccupation du financement des projets de recherche concerne encore plus les étudiant-e-s des Suds, d’Afrique et d’Haïti, réduisant ainsi les possibilités d’un accès équitable au monde de la recherche. Cependant, gardez à l’esprit qu’il n’est pas impossible de trouver du financement pour votre projet de recherche.

Nous allons aborder quelques pistes de financement de votre projet de thèse, sans prétention à l’exhaustivité. Il existe plusieurs façons de financer votre recherche.

Il existe des centres de recherches, des écoles doctorales, des organismes internationaux et des États, qui mettent en place des mécanismes de financement (bourses) de master ou de thèse (complets ou partiels) au profit des étudiant-e-s. Malheureusement, des contraintes peuvent être imposées, selon : le pays de provenance de la ou du candidat-e, le domaine, voire le sujet de thèse abordé, la langue de rédaction, etc. Il faut donc que vous preniez du recul et identifiiez le mode de financement qui vous correspond et qui s’arrime à vos objectifs et votre vision de carrière. En dehors des bourses d’études, vous avez la possibilité de recourir aux contrats d’assistant-e de recherche ou de postdoctorat, des opportunités de thèse de doctorat en entreprise ou encore des subventions de recherche.

En ce qui concerne le contrat d’assistant-e, il peut s’agir d’un contrat avec un laboratoire rattaché ou non à votre école doctorale, avec votre établissement, avec un-e enseignant-e qui vous sollicite dans ses travaux de recherche, ou avec votre superviseur ou votre superviseuse. Saisissez l’opportunité qui vous semble la mieux appropriée, sans empiéter sur votre formation. N’oubliez pas de regarder du côté des entreprises. Parfois, ces dernières, en besoin d’innovation, sont prêtes à investir dans des programmes de thèse ou de master en partenariat avec un centre de formation ou simplement à investir dans un projet de recherche. L’entreprise ou la collectivité finance alors vos études doctorales via un contrat de travail de droit privé. L’entreprise vous verse donc une rémunération mensuelle/annuelle en contrepartie de la conduite de la recherche spécifique à la firme. Enfin, si vous maintenez une bonne veille sur Internet, il est possible de trouver des opportunités de financement de la recherche par le biais de stages postdoctoraux ou encore de subventions de recherche octroyées par des institutions des Suds ou des Nords. Peu importe la source de financement, vous devez vous y lancer en tenant compte de vos ambitions. S’il est vrai que faire la thèse ou plus globalement de la recherche scientifique nécessite d’importants moyens intellectuels et financiers, ne perdez pas de vue l’essentiel : la passion que vous avez à vous engager dans la recherche et la satisfaction que vous trouvez à rechercher des solutions aux problèmes de votre communauté. Ne l’oubliez jamais : la thèse ou encore la recherche en général est un processus de longue haleine; sans passion, vous risquez de vite abandonner.

Quelques points d’attention pour se mettre en mode recherche d’opportunités

Pour réussir à décrocher une occasion de financement, il est indispensable d’être préparé-e à saisir une opportunité avant qu’elle ne se présente. Dans cette section, nous partageons quelques stratégies que les chercheurs, les chercheuses et les aspirant-e-s chercheurs et chercheuses des pays des Suds peuvent exploiter. Les informations que nous partageons ici relèvent de nos expériences personnelles depuis une quinzaine d’années pour certain-e-s et de nos collaborations entre co-auteurs et co-autrice depuis cinq années.

Identifier les réelles motivations

Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. Il n’existe pas de statistiques exactes sur le sujet, mais au Bénin par exemple, il est très fréquent de rencontrer des personnes qui poursuivent leurs études dans des formations qu’elles ne voulaient pas faire réellement. Le choix de formation est basé parfois sur un suivisme des membres de l’entourage ou par une décision des parents qui ont une perception de certaines formations, par exemple comme donnant accès à un emploi très tôt. Cette situation explique le fait que beaucoup de jeunes font une formation sans pour autant avoir une projection de leur vie professionnelle dans trois ou cinq ans. Or, pour des entretiens d’accès aux formations dans les grandes universités à travers le monde, la réponse à la question en rapport avec les perspectives professionnelles est assez déterminante.

Pour pouvoir identifier la motivation, les étudiant-e-s peuvent se poser les questions qui suivent :

  • Qui est-ce que vous voulez devenir dans la vie?
  • Quel est votre boulot de rêve?
  • Où vous vous voyez dans trois ou cinq ans?
  • Qu’est-ce que vous pouvez faire sans être ennuyé-e ou fatigué-e lorsque l’argent n’est pas impliqué?

Une réponse honnête à ses questions va orienter la recherche d’opportunités. La recherche d’opportunités est une chose qui peut être faite aux niveaux national et international et, pour ce faire, une motivation à toute épreuve est indispensable.

L’importance d’avoir un mentor

L’étape d’identification de la motivation que nous avons évoquée précédemment n’est pas une étape facile, surtout dans un contexte où le système éducatif en place dans plusieurs pays en Afrique ne favorise pas l’émergence d’une capacité des apprenant-e-s à réfléchir et à prendre des initiatives autonomes. De plus, nous avons d’autres contraintes comme le manque de moyen financier et le souci à vouloir faire les formations réputées être des passeports pour une réussite dans la vie.

Se faire aider par une personne qui peut vous écouter et vous accorder son temps d’analyse et de réflexion peut être très utile. Cette personne est celle que nous appelons votre mentor. Si vous n’avez pas un mentor ou une mentor, ce n’est pas grave, mais si vous en avez un-e vrai-e, cette personne aura sûrement un impact positif sur la réalisation de votre projet.

Nous sommes capables d’affirmer ceci, car ce chapitre a été rédigé par des personnes qui ont expérimenté le mentorat. Nous sommes en effet quatre étudiants et deux universitaires. L’un des co-auteurs et co-autrice a été d’abord enseignant des quatre étudiants co-auteurs, puis ensuite leur mentor. Il a su alors les conseiller, les motiver et les aider dans la prise de certaines décisions à la base de leur succès dans leurs parcours scientifiques y compris l’obtention de bourses d’étude et de recherche, à l’aide d’un mantra : influencer, motiver, impacter et transformer.

Comment choisir cette personne?

Le ou la mentor peut ne pas être un-e enseignant-e de votre institution d’études supérieures. Observez votre entourage. Identifiez la personne avec qui vous arrivez à avoir des discussions sincères sur vos difficultés professionnelles ou de vie. Une personne qui a une capacité à vous écouter sans nécessairement vous juger. Une personne qui est forte de propositions de solution. S’il est question de projet de recherche, il est donc important que le ou la mentor ait une expérience du monde universitaire ou que cette personne soit capable de vous aider dans la veille informationnelle. C’est à cette capacité que la section suivante est consacrée.

Développer un système de veille informationnelle

Il est indispensable de pouvoir s’organiser et de se positionner pour que les bonnes informations, celles en rapport avec les opportunités de bourse et de financement de recherche, vous parviennent.

Les réseaux sociaux constituent le point de départ. Vous pouvez commencer par chercher des personnes dans le secteur de l’enseignement dans une université de vos rêves et les ajouter à vos réseaux sur Facebook, LinkedIn et Twitter, etc. Cependant, n’en tirez pas des conclusions négatives sur vos capacités et compétences si ces personnes ne vous ajoutent pas dans leurs réseaux sociaux.

Les universités et organismes qui octroient des bourses et des subventions de recherche comme l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) ont des pages sur les réseaux sociaux. Abonnez-vous à ses pages et aux newsletters. Le réseau SOHA est un très bon réseau de chercheurs et chercheuses d’Afrique qui a des groupes sur Facebook où les membres partagent de telles opportunités. Il existe également des sites internet qui répertorient des offres de bourses. En annexe de ce document, nous mettons à votre disposition le lien vers une base de données de lien utile pour développer votre veille informationnelle sur la recherche d’opportunités de bourse et de financement.

Si vous voulez en savoir plus sur les stratégies de veille informationnelle, nous vous proposons le cours en ligne suivant sur Openclassrooms : https://openclassrooms.com/fr/courses/4805776-mettez-en-place-un-systeme-de-veille-informationnelle

Préparer les documents indispensables souvent sollicités en dehors du projet de recherche

Les documents utilisés pour postuler aux bourses et autres opportunités de financement varient d’un appel à candidatures à un autre, mais il existe un certain nombre de documents que vous devez avoir avec vous, si possible en format numérique: vos relevés de notes et diplômes  universitaires y compris ceux du baccalauréat; les attestations de travail si applicable; les attestations de stage si vous en avez fait; les attestations de travail bien fait si vous avez des expériences comme enquêteurs ou enquêtrices, consultant-e-s, etc.; les certificats de cours en ligne si vous en avez et votre CV.

Rédiger son CV

Le CV est un des documents indispensables qui résume les informations pertinentes sur vos compétences, expériences et qualités humaines. N’oubliez pas que c’est sûrement le premier document que la personne qui analyse les candidatures lira. En dehors du contenu, il faudra également rendre le CV ergonomique pour donner l’envie à la personne qui le lit d’aller au bout.

Il existe des applications mobiles ou plateformes web qui vont vous aider dans la structure et l’ergonomie de votre CV grâce à des modèles que vous pouvez éditer avec votre contenu (Cvdesigner, Resume Builder & CV Maker – PDF Template Editor).

Avant de vous lancer dans la conception du CV, il faut faire le point sur vos forces et faiblesses afin de pouvoir identifier les éléments à faire figurer dans le CV. Cette tâche vous permettra de pouvoir structurer les informations et les répartir dans les différentes rubriques. Vous devez aussi faire un tri et conserver les informations pertinentes sur vos expériences professionnelles et vos qualités humaines. Afin de vous permettre d’apprendre à construire non pas un seul et unique CV, mais une trame de votre CV que vous adapterez en fonction des opportunités pour lesquelles vous souhaitez postuler, nous vous recommandons le cours intitulé « Rédiger un CV efficace », d’une durée de 2 h sur la plateforme francophone Openclassrooms.

Faire une photo professionnelle

Vous aurez peut-être lu à travers les ressources auxquelles nous avons fait référence qu’une photo permet de rendre un CV plus humain. En dehors du CV, il y a des opportunités de financement pour lesquelles une photo au format identité ou spécifique vous sera demandée. Pour être préparé-e au mieux, nous vous conseillons de vous faire faire une photo professionnelle dans un studio et de conserver le fichier numérique. Vous pouvez aussi demander à ce qu’une version numérique soit redimensionnée au format photo identité.

Que faire une fois un appel à candidatures trouvé?

Une fois que vous avez identifié un appel à candidatures qui correspond à vos aspirations professionnelles, il est important de prendre le temps de collecter quelques informations supplémentaires. La première des choses est de lire attentivement l’avis d’appel à candidatures pour identifier les conditions et les exigences de l’appel.

La prochaine étape est de chercher le site internet de la structure (centre ou réseau de recherche, par exemple), de l’école ou de l’université qui offre l’opportunité. Une fois sur le site, essayez de lire toutes les informations sur la formation concernée. Identifiez les objectifs de la formation, les modules de formations, les enseignant-e-s, etc. en lien avec vos intérêts de recherche ou occupant un rôle essentiel dans la vie de cette structure de recherche.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à écrire par mail ou appeler les contacts que vous aurez sur le site. Vous pouvez aussi rechercher de l’aide sur LinkedIn, en particulier auprès d’étudiant-e-s qui étudient ou qui ont étudié au sein de l’université en leur posant des questions d’éclaircissement sur les points d’ombre que vous avez.

Rédiger une lettre de motivation

La rédaction de votre lettre de motivation est une phase déterminante, car elle est un document dans lequel vous manifestez votre désir d’accéder à l’opportunité offerte. Il existe des modèles de lettre de motivation en ligne, mais vous conseillons de vous en servir intelligemment. Éviter de juste télécharger un modèle de lettre de motivation et de le personnaliser. Vous pouvez à la limite en chercher juste pour voir la structure.

Le conseil que nous vous donnons est d’être authentique dans vos écrits. Essayez de traduire vos sentiments et toutes vos ambitions à travers la lettre de motivation. Comme le poète à la recherche de l’inspiration, trouvez un lieu calme, ouvrez un fichier et rédigez tout ce qui vous passe à l’esprit en rapport avec votre parcours, vos ambitions et votre désir en lien avec l’opportunité. Relisez ensuite et essayez de réorganiser les idées. L’authenticité et la véracité de votre lettre de motivation sont des facteurs qui démarquent votre candidature de celle des autres. N’oubliez pas que pour des opportunités de bourse ou de recherche, il y a généralement des centaines de postulant-e-s. Un bon conseil peut être de faire relire la lettre par des collègues expérimenté-e-s.

Solliciter des lettres de recommandation

La lettre de recommandation est un outil très précieux dans les processus de demande de bourses ou subvention de recherche et d’études. Il s’agit d’une lettre que vous sollicitez auprès d’un-e universitaire-e (votre enseignant-e, votre encadreur ou encadreuse scientifique, le directeur ou la directrice de votre établissement, le recteur ou la rectrice, le ou la président-e de votre université, etc.), ou d’un-e professionnel-le (votre maître ou maîtresse de stage, votre employeur ou employeuse, le directeur ou la directrice de votre centre de recherche, etc.). Cette lettre peut également émaner d’une autorité publique et vise à appuyer votre candidature. La lettre de recommandation peut faire la différence lors d’un processus de recrutement du fait de la qualité de vos référent-e-s (ceux et celles qui vous accordent une lettre de recommandation) et de la force du soutien qu’ils et elles expriment à votre égard dans ladite lettre. Veillez donc à bien cibler vos référent-e-s. Ces derniers et dernières doivent bien vous connaître et être capables de défendre votre dossier de candidature en mettant en avant vos potentialités et vos qualités vis-à-vis du comité de recrutement ou de sélection pour une bourse. Gardez à l’esprit que le choix d’un-e référent-e doit obéir à certains critères : le ou la référent-e vous connait et est capable de témoigner de vos atouts, a une certaine réputation et répond aux conditions décrites dans l’appel à candidatures (ne pas solliciter une autorité publique alors qu’on vous exige de fournir la lettre de recommandation provenant d’un-e enseignant-e de votre établissement). Ça peut vous sembler pénible d’avoir un-e référent-e ou d’avoir le contact facile avec ce dernier ou cette dernière au point de le solliciter. Ne paniquez pas, vous avez la possibilité de passer par des connaissances à vous pour introduire votre demande auprès du ou de la référent-e choisi-e. Il est recommandé de solliciter la lettre dans un délai raisonnable pour permettre aux requérant-e-s de disposer du temps nécessaire à la rédaction d’une belle lettre.

Selon le guide de la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université de Montréal intitulé « Préparer une bonne demande de bourse : La lettre de recommandation »

Le candidat ou la candidate qui sollicite une lettre de recommandation doit :

  • Discuter avec son ou sa répondant-e afin d’expliquer la nature du concours auquel il ou elle souhaite postuler;
  • Présenter les critères d’évaluation à son ou sa répondant-e;
  • Transmettre son CV complet et souligner ses réalisations majeures;
  • Remettre tous ses relevés de notes et une interprétation de ces derniers au besoin;
  • Présenter son projet de recherche au répondant ou à la répondante.

Dans certains cas, le répondant ou la répondante peut vous demander de lui proposer une lettre. Dans ce cas, garder à l’esprit que la lettre de recommandation doit être bien structurée et permettre de documenter vos performances en tant que candidat-e. Une structuration en quatre parties est souvent admise : 1) une introduction qui présente le ou la requérant-e, puis le ou la candidat-e et la relation entre les deux, 2) une évaluation des réalisations académiques et scientifiques, 3) une évaluation des qualités personnelles et communautaires, et enfin 4) une conclusion permettant de faire une brève synthèse et de fournir une appréciation finale sur le ou la candidat-e.

Les comportements à développer en attendant une opportunité

Ce chapitre a pour objectif de vous aider à vous préparer. Il est fréquent de voir beaucoup de personnes attendre les opportunités avant de se mettre en action. Si vous aspirez à une opportunité de bourse ou de financement de recherche, il est indispensable de se préparer au quotidien. Développez des comportements et faites des activités qui vous permettront de monter en compétence en attendant l’opportunité.

Apprendre de nouvelles notions dans votre domaine d’étude en ligne

L’apprentissage devient de plus en plus démocratisé grâce aux plateformes de cours en ligne comme :

À ceci, nous pouvons ajouter les ressources éducatives sur YouTube et les blogues spécialisés. Pour en savoir plus sur la stratégie pour apprendre sur Openclassrooms, vous pouvez suivre cette vidéo disponible sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=yZY69Nogfyg.

Apprendre des langues internationales et d’autres langues nationales

Pour augmenter vos chances de saisir le plus tôt possible une opportunité, il est bien de connaitre au moins deux langues internationales. Si vous êtes francophones, essayez d’apprendre l’anglais. L’apprentissage de l’anglais est une question de motivation personnelle. Vous pouvez l’apprendre grâce à des techniques simples et efficaces :

  • La lecture de contenu écrit en anglais et un exercice de traduction de petit texte grâce aux plateformes comme DeepL.
  • Suivre des films ou séries TV en anglais avec des sous-titres en français, pour commencer, puis des versions en anglais et sous-titrées en anglais.
  • Il existe également des formateurs en langue offrant des services d’apprentissage en anglais que vous pouvez solliciter pour vous aider si l’autoapprentissage n’est pas votre point fort.

Au-delà des langues internationales, vous pouvez aussi améliorer vos connaissances ou apprendre de nouvelles langues nationales.

Mettez de l’avant votre intérêt pour la recherche scientifique

Il existe un mythe dans le monde universitaire qui fait croire que la contribution à la science est une activité réservée aux seul-e-s titulaires de doctorat. Nous avons fait l’expérience depuis 2016 et tous les étudiants contribuant comme auteurs à ce chapitre avaient au minimum deux articles scientifiques publiés ou en pré-publication en postulant pour un master.

Un point de départ peut être la valorisation de votre travail de licence à travers un article scientifique pouvant être publié. Pour pouvoir y arriver, vous pouvez identifier un laboratoire ou organisme de recherche dans votre pays et faire une demande pour devenir assistant-e ou auxiliaire de recherche. Vous pouvez, dans ce genre de structure, essayer de participer à des colloques au moins en co-auteurs ou co-autrices avec l’aide de personnes plus expérimentées. Lisez beaucoup dans les domaines de la discipline qui vous passionne. Saisissez les opportunités de discussion et de communication scientifiques pour apprendre et vous améliorer sur les rouages de la recherche scientifique. Vous pouvez également nous écrire afin de vous orienter et vous aider à trouver une personne pouvant vous initier à la recherche.

Au demeurant, dans la quête d’une opportunité de bourse ou de financement de recherche, vous devez être patient-e et persévérant-e.

Quelques liens utiles pour des opportunités d’études, de stages, de bourses et de financement

Voici quelques liens utiles pour la recherche d’opportunité d’étude et stage. Faites une exploration de chaque lien et prenez note des opportunités qui pourraient convenir à votre projet de recherche actuelle ou à venir. Faites ensuite le même exercice pour la liste des autres opportunités de bourses et de financements.

  1. https://careers.bcg.com/
  2. https://ivado.ca/evenements/foire-aux-stages-et-emplois-ivado-en-intelligence-numerique-2/
  3. https://www.iom.int/fr/possibilites-de-stage
  4. https://www.mckinsey.com/ma/careers/careers-in-morocco
  5. https://mina7.net/typegrant/1,bourse-detude
  6. https://www.facebook.com/profile.php?id=100070679976286 (notre page Facebook de partage d’opportunités).
Autres opportunités pour la recherche de bourses et de financements de recherche

Ces différents liens vous permettront de faire une veille informationnelle concernant les lancements d’appel à candidatures. Ne manquez pas de les consulter régulièrement. Il peut parfois être utile d’activer les notifications sur ces sites web afin d’être au fait des offres et appels, ou encore de vous abonner à leurs newsletters.

Bibliographie commentée

Banal-Estañol, A., Macho-Stadler, I., et Pérez-Castrillo, D. (2019). Les étapes du financement de la recherche académique : De la soumission en partenariat jusqu’à l’attribution et aux publications. Revue économique, 70(5), 625–653. https://doi.org/10.3917/reco.705.0625

Cet article analyse les déterminants et les conséquences des choix réalisés à chaque étape du processus de financement.

da Costa, F., et Soudant, P. (s. d.). Financement du projet de thèse. Toxicology, 177, 211–225.

Les auteurs présentent des pistes pour le financement d’un projet de thèse.

Faculté des études supérieures et postdoctorales. (s. d.). Préparer une bonne demande de bourse : la lettre de recommandation. Université de Montréal. https://littfra.umontreal.ca/public/FAS/littfra/Documents/3-Ressources-services/Ressources-formulaires/Guide_de_la_FESP_Solliciter_une_lettre_de_recommandation.pdf

 Ce guide de 5 pages permet d’appréhender la façon dont l’étudiant-e et le ou la professeur-e pourraient procéder afin de parvenir à une lettre de recommandation efficace.

Faure, S., et Soulié, C. (2006). La recherche universitaire à l’épreuve de la massification scolaire. Actes de la recherche en sciences sociales, 4(164), 61–74. https://doi.org/10.3917/arss.164.0061 

L’article décrit la variété des pratiques de recherche des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses en lettres, sciences humaines et sciences des universités françaises.

Hubert, M., et Louvel, S. (2012). Le financement sur projet : Quelles conséquences sur le travail des chercheurs ? Mouvements, 71(3), 13–24. https://doi.org/10.3917/mouv.071.0013

L’auteur et l’autrice explorent l’impact que le financement d’un projet pourrait avoir sur la façon dont la recherche est conduite. Il et elle montrent comment le financement sur projet transforme le travail de recherche, les solidarités de métier et les hiérarchies professionnelles.

Louvel, S., et Hubert, M. (2016). L’usage des exemples étrangers dans les politiques de financement de la recherche. Revue francaise de sociologie, 57(3), 473–501. https://doi.org/10.3917/rfs.573.0473

Cet article étudie l’influence des grands paradigmes internationaux sur les politiques de financement des nanosciences et nanotechnologies (nanoS&T).

Mullin, J. (2001). Évolution des modes de financement de la recherche (1960-2000). Revue internationale des sciences sociales, 168(2), 269–295. https://doi.org/10.3917/riss.168.0269

L’auteur évoque l’émergence de nouveaux types de financement de la recherche qui viennent compléter le financement direct de chercheurs et chercheuses par les politiques gouvernementales. Les contextes du Canada, du Chili et de l’Afrique du Sud ont été examinés.

Pinto, V., & Zunigo, X. (2006). La condition des doctorants en sciences humaines et sociales. Association Rhône-Alpes d’anthropologie.

Le texte évoque entre autres les conditions de vie et de travail difficiles des doctorant-e-s.

Piron, F. (2016). Les boutiques des sciences et des savoirs, au croisement entre université et développement local durable. Dans F., Piron, S. Regulus et M. S., Dibounje Madiba (dir.), Justice cognitive, libre accès et savoirs locaux (p. 305-324). Éditions science et bien commun.

  L’autrice défend la responsabilité sociale de l’université vis-à-vis des communautés locales et met en exergue le rôle que les boutiques des sciences jouent dans cette relation entre université et développement local durable. Les boutiques des sciences constituent des terreaux fertiles pour les étudiant-e-s d’acquérir de l’expérience et particulier en ce qui concerne la recherche de financement.

Roddaz, J.-M. (2017). Le financement de la recherche sur projets : Pourquoi et comment ? L’exemple des sciences humaines et sociales. Mélanges de la Casa de Velázquez, 47(1), 321–328. https://doi.org/10.4000/mcv.7539

L’article rappelle quelques-uns des enjeux du financement de la recherche sur projets : la prédominance dans le recrutement et la promotion des chercheurs et chercheuses du critère scientifique sur la prise en compte des apports financiers, le rappel du rôle du laboratoire dans toute démarche individuelle et le nécessaire retour sur le collectif de toute réussite personnelle ou encore la participation de la communauté scientifique nationale aux entreprises d’évaluation européennes.

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