10 Le décrochage scolaire au primaire chez les déscolarisés de 12-17 ans à Tchaourou : niveau, variations et profils

Elihou Adjé et Mouftaou Amadou Sanni

Résumé

A partir de l’exploitation des données relatives à la scolarisation des personnes âgées de 3 ans ou plus dans l’enquête de l’ENSPD réalisée en 2016 dans les foyers familiaux de l’arrondissement de Tchaourou au Nord-Bénin, nous examinons le niveau de décrochage au primaire parmi les déscolarisés de 12-17 ans identifiés dans la localité. Il est établi que 2 déscolarisés sur 3, soit 66 %, ont décroché au primaire. Ces décrocheurs au primaire sont plus nombreux dans les villages que dans les milieux relativement urbanisés et vivent dans des foyers relativement pauvres ou dont le chef n’a aucun niveau d’instruction. Alors que les scolarisés précoces ne décrochent pas du tout, le phénomène concerne plus souvent les scolarisés tardifs dans le système éducatif, et, ceci dans toutes les classes, plus intensément, du CE1 jusqu’au CM2. Les scolarisés normaux aussi décrochent, mais, dans une très moindre mesure, et, surtout en classe de CE1 et de CM1. Du fait des limites des données disponibles, il n’a pas été possible d’investiguer sur les causes réelles ou spécifiques du décrochage qui, du coup, constituent des perspectives scientifiques de ce travail.

Mots-clés : Décrochage scolaire, éducation primaire, profils

Introduction

Droit humain fondamental, l’éducation est universellement reconnue comme un pilier du développement durable. Nombreuses sont en effet les dimensions du développement durable sur lesquelles l’éducation a un impact considérable : réduction de la pauvreté, amélioration de la nutrition et de la santé, égalité des sexes et autonomisation, gestion durable des ressources en énergie et en eau, préservation de l’environnement, réduction des inégalités, croissance économique, tolérance et justice (UNESCO, 2014).

C’est pourquoi l’importance accordée à la scolarisation a connu plus d’intensité au cours des dernières décennies. À compter des années 1990 se sont succédé conventions, conférences et forums sur l’éducation (Conférence mondiale sur l’éducation pour tous, Jomtien 1990; Forum mondial sur l’éducation, Dakar 2000; Sommet du millénaire des Nations Unies, New York 2000; Conférence des Nations Unies pour le développement durable, Rio 2012) au cours desquels les nations participantes, de plus en plus nombreuses, se sont engagées face au droit humain de recevoir une instruction. Le Bénin, à l’instar de la quasi-totalité des autres pays d’Afrique, s’est aussi engagé à mettre à exécution des politiques nationales qui vont dans le sens de la scolarisation systématique et complète. En 2014, les taux nets de scolarisation sont respectivement de 77 % chez les garçons et de 73 % chez les filles (MICS Bénin 2014). Quant aux taux bruts de scolarisation, ils sont de 131 % chez les garçons et de 120 % chez les filles.

Si de tels chiffres montrent les progrès réalisés en matière de scolarisation, ils rappellent que d’importants défis restent à relever pour une universalisation effective de l’éducation primaire. Ces défis concernent, non seulement la systématisation de la scolarisation, mais aussi et surtout, l’achèvement des études primaires. Sur trois enfants inscrits à l’école primaire en Afrique subsaharienne, au moins un abandonne avant la fin de ce cycle pour des raisons diverses (Armah, Yeo, Bilal et Odusola, 2013). Le décrochage scolaire au primaire, c’est-à-dire l’interruption des études primaires avant l’obtention d’une qualification de fin de cycle, apparaît comme une entrave majeure au développement. La littérature soulève en effet une multitude de conséquences personnelles, sociales et économiques associées à ce phénomène. Le lien causal qui s’établit entre décrochage au primaire et alphabétisation des personnes en fait un problème de grande importance qu’il convient de résoudre.

Agir dans le sens de la réduction des taux de décrochage scolaire, c’est d’abord comprendre ce phénomène et définir les particularités rattachées aux individus les plus touchés. Le présent document a pour but de déterminer les caractéristiques liées aux abandons dans l’arrondissement de Tchaourou. Tout en nous basant sur les données de l’enquête « Activités économiques, partage des ressources et santé de la reproduction au sein des foyers de l’arrondissement de Tchaourou » réalisée par l’ENSPD en 2016, nous nous proposons de répondre aux questions spécifiques suivantes : quel est le niveau de décrochage scolaire dans l’arrondissement de Tchaourou ? Quelles sont les variations selon l’environnement socioéconomique et familial propre au décrocheur ? Quels sont les profils des décrocheurs de l’arrondissement de Tchaourou ?

En premier lieu, nous effectuerons une revue de la littérature, notamment des travaux théoriques et empiriques sur les facteurs explicatifs du décrochage scolaire. Le deuxième point décrira la méthodologie employée pour cette étude et en dernier lieu, nous communiquerons les résultats saillants obtenus à l’issue des différentes analyses statistiques réalisées. Ce document sera conclu par une synthèse et quelques pistes de recherche pour une appréhension plus poussée du phénomène du décrochage scolaire au primaire.

1.  Contexte de l’étude

L’arrondissement de Tchaourou est situé dans le département du Borgou, un département à faible taux de scolarisation selon les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH4). En effet, le taux net de scolarisation de 49,6 % dans la commune de Tchaourou indique qu’un peu plus de la moitié des enfants en âge d’être scolarisés (6-11 ans) sont hors du système éducatif. Cette situation alarmante est en partie favorisée par la faible urbanisation de la commune dont la population est à 80 % rurale (INSAE, 2016), ce qui se traduit notamment par une répartition inégale des centres de formation (Amadou Sanni, 2007). Dans la plupart des régions urbaines, précise Amadou Sanni (2007), le secteur privé comble le besoin en termes d’offre de formation scolaire, ce qui n’est pas le cas en milieu rural. En fonction du niveau de développement urbain dans l’arrondissement de Tchaourou, on observe une inégale répartition des infrastructures scolaires, concentrées dans les localités semi-urbaines de Tchaourou-centre et Papanè mais très peu implantées à Guinirou, localité plus rurale.

En outre, une étude menée en 2014 par le Laboratoire d’études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL)[1] en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population, indiquait qu’une adolescente ou jeune fille (10-24 ans) sur quatre a déjà une grossesse dans la commune de Tchaourou. D’autres travaux[2] réalisés dans l’arrondissement font état des grossesses en milieu scolaire et des redoublements comme des phénomènes caractéristiques de la zone d’étude. D’un autre côté, l’incidence de pauvreté non monétaire, établie à 32 % dans la commune de Tchaourou, à laquelle s’ajoute un faible taux d’alphabétisation des plus de 15 ans (26,5 %) (INSAE, 2016), sont un ensemble d’éléments contextuels sur lesquels s’appuie le présent papier portant sur le décrochage scolaire au primaire dans l’arrondissement de Tchaourou. Mais avant toutes choses, intéressons-nous de plus près au concept de décrochage scolaire ainsi qu’aux problèmes qu’il soulève.

2.  Décrochage scolaire et développement

Le décrochage scolaire se réfère à l’interruption des études avant d’avoir terminé avec succès le cycle d’enseignement concerné (Afsa, 2013). C’est un phénomène complexe dont la conceptualisation varie d’un auteur à l’autre. Au Bénin, le décrochage scolaire concerne les élèves inscrits qui quittent le système scolaire pour une raison quelconque. Dans cet article, nous nous intéressons au cycle primaire couvrant six années d’études. Le décrochage scolaire se réfère ainsi aux enfants qui arrêtent leur cursus scolaire au niveau primaire sans avoir achevé avec succès la classe de CM2, dernière année d’études de ce cycle d’enseignement.

2.1. Décrochage scolaire et bien-être socioéconomique

La question de décrochage scolaire se pose avec acuité en raison du contexte social, économique et politique qui transparaît à notre époque (Janosz, 2000). En effet, trois catégories de conséquences sont identifiées par les chercheurs, suite au décrochage : les conséquences personnelles, sociales et économiques qui, dans le même temps, constituent des enjeux de développement. Sur le plan personnel par exemple, les décrocheurs seraient plus exposés à un risque d’isolement et de dépression (source de problèmes comportementaux) et plus sujets aux comportements à risque comme le tabagisme, la consommation d’alcool ou l’usage de drogues (Partenaires pour la Réussite Éducative en Chaudière-Appalaches, 2016).

Au niveau social, les décrocheurs auraient une implication citoyenne réduite par rapport à ceux détenteurs d’une qualification plus élevée. Aussi certaines études ont-elles évalué un risque plus élevé chez un décrocheur de se retrouver en maison de détention. Une autre conséquence sociale du décrochage consiste en ce que les enfants de parents décrocheurs courent plus de risque de décrocher à leur tour. Par ailleurs, « la mondialisation de l’économie, la métamorphose des modes de communication et l’évolution vertigineuse du marché du travail exigent [aujourd’hui…] des [candidats] des aptitudes importantes qui ne peuvent souvent être acquises qu’à l’école » (Karsenti, 1998).

Il n’est donc pas étonnant que beaucoup de travaux parviennent à la conclusion selon laquelle l’insertion professionnelle des décrocheurs est difficile (Janosz, 2000). Dans leur feuillet sur les conséquences économiques du décrochage, les Partenaires pour la Réussite Éducative en Chaudière-Appalaches (2016) renchérissent en affirmant qu’« en général, les décrocheurs qui parviennent à trouver du travail sont moins bien rémunérés que les diplômés du secondaire que ce soit dans le secteur public ou privé ». Cela s’expliquerait par le manque de qualification de ces derniers pour ce qui est d’accomplir certaines tâches ou pour s’adapter à certains changements dans le mode de travail. De tous ces points évoqués, le décrochage scolaire au primaire constitue un problème de développement qu’il convient de résoudre. D’où la nécessité de mieux connaître les décrocheurs et pourquoi ils décrochent.

2.2. Facteurs associés au décrochage scolaire

Lessard et al. (2007) définissent un facteur de risque de décrochage comme tout « élément personnel, familial, social ou scolaire qui contribue à augmenter la probabilité qu’un élève quitte l’école avant l’obtention de son diplôme ». En général, ces facteurs de risque sont regroupés dans la littérature sous trois grandes catégories : facteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs familiaux / sociaux (Lessard et al., 2013).

2.2.1. Les facteurs personnels

Certaines caractéristiques liées à l’élève ont été identifiées dans les études comme offrant un climat favorable au risque de décrochage scolaire. Plusieurs travaux semblent indiquer le sexe comme déterminant du décrochage scolaire. En effet, les garçons seraient beaucoup plus sujets au risque de décrochage comparativement aux élèves de sexe féminin (Bahouayila, 2016). À l’issue de leur étude sur l’abandon précoce à Ouagadougou, Sawadogo et Soura (2002, p. 58) parviennent cependant à la conclusion selon laquelle « le fait d’être homme diminue[rait] les risques d’abandon au cours moyen ».

Toujours sur le plan personnel, les ennuis de santé (handicap physique par exemple), le manque d’estime de soi, la perte de motivation scolaire ou un état affectif dépressif sont des éléments d’explication du décrochage scolaire (Gagné, 2012; Sawadogo et Soura, 2002; Scellos, 2014). Par ailleurs, les mauvaises relations sociales qu’entretient l’élève avec ceux de son entourage sont également un facteur d’abandon. Ces mauvaises relations (élève-enseignant, élève-parent, etc.) peuvent provenir de problèmes comportementaux comme « le non-respect des règles en classe, l’opposition à l’enseignant et l’implication dans des bagarres » (Potvin et Dimitri, 2012). Sont aussi mis en avant dans certaines études les facteurs en rapport à l’habileté intellectuelle réduite de l’apprenant, à l’habitude de consommer des stupéfiants ou la fréquentation de personnes s’adonnant à de telles pratiques.

2.2.2.  Les facteurs scolaires

Les conclusions auxquelles aboutissent les travaux de recherche révèlent que « le climat de classe, la relation enseignant-élève, la qualité des pratiques pédagogiques et le climat de l’école constituent des facteurs étroitement liés au phénomène [d’abandon] scolaire » (Potvin et Dimitri, 2012, p. 3). En effet, de bonnes relations enseignant-élève favorisent un plus grand engagement dans les activités scolaires grâce à une meilleure confiance en soi de l’élève. Les pratiques pédagogiques employées par l’enseignant ainsi qu’une bonne attitude de celui-ci envers ses élèves sont aussi jugées fondamentales pour développer chez l’élève une plus grande motivation vis-à-vis de l’école (Karsenti, 1998). Un climat socioéducatif favorable est donc un facteur important de persévérance scolaire. Par ailleurs, un faible niveau scolaire de l’enfant dans les matières de base (mathématique ou français), les redoublements répétés et l’habitude de s’absenter aux cours sont évoqués dans d’autres études comme causes de contre-performance scolaire et par suite, d’abandon (Yin, 2005).

2.2.3. Les facteurs familiaux/sociaux

La famille, définie par José Blat Gimeno (1984, p. 32), est « le milieu naturel dans lequel l’enfant entre dans la vie et […] commence son apprentissage de base sous l’effet d’une série de stimulants et d’expériences qui le conditionneront profondément tout au long de son existence ». Cet environnement capital de vie peut constituer, à travers certains facteurs, le déclic menant à un abandon scolaire. Nombre d’études identifient le niveau socioéconomique défavorisé du foyer comme déterminant dans le décrochage scolaire (Bahouayila, 2016; Fédération Autonome de l’Enseignement, 2015; Sawadogo et Soura, 2002). Ces mêmes études relèvent qu’un manque de soutien et d’encadrement éducatif des parents, en raison parfois du faible niveau d’instruction de ces derniers, peut entraîner, chez les enfants, un désintérêt pour les questions scolaires, premier pas vers le décrochage scolaire. Il convient tout autant d’ajouter à ce point l’effet des relations parents-enfant sur la sortie précoce du système scolaire. Ainsi, font remarquer certains chercheurs, un climat familial difficile ― conflits familiaux, séparation des parents ― préparerait plus facilement la voie à un abandon scolaire (Lessard et al., 2007; Gimeno, 1984).

En raison des contraintes imposées par les données dont nous disposons, nous ne sommes pas en mesure de prendre en compte, dans notre analyse, certaines variables très pertinentes identifiées, dans la littérature, comme associées au décrochage scolaire. En conséquence, nous nous intéresserons ici aux caractéristiques liées à l’environnement familial (lien de parenté et niveau d’instruction du chef foyer) et socioéconomique (niveau de vie du foyer et milieu de résidence) de ces derniers. Une attention particulière sera également portée sur des variables sociodémographiques telles que le sexe et l’âge dans la caractérisation faite des abandons.

3.  Données et méthodes d’analyse

3.1. Données

Les données utilisées proviennent de l’enquête « Activités économiques, partage des ressources et santé de reproduction des adolescents et jeunes au sein des foyers de l’arrondissement de Tchaourou ». Cette enquête, réalisée à Tchaourou par l’École Nationale de la Statistique, de la Planification et de la Démographie (ENSPD), vise à approfondir les connaissances actuelles sur les activités économiques et les relations de genre au sein des foyers. Deux volets ont meublé la mise en œuvre de cette enquête : le volet « foyer familial » et le volet « adolescents-jeunes », c’est-à-dire les enfants âgés de 12 à 24 ans identifiés dans les foyers au moment de l’enquête.

L’enquête auprès des foyers familiaux est particulièrement exploitée dans cette étude. Outre la section relative à la composition du foyer, elle consacre une section entière à la scolarisation des personnes résidant dans le foyer âgées de 3 ans et plus. Diverses informations relatives à la scolarisation de chacun des membres du foyer âgé de 3 ans et plus ont été recueillies dans un tableau de répartition. Elles concernent la fréquentation scolaire, actuelle ou passée, la classe atteinte et la classe achevée, la classe fréquentée au cours des dernières années précédant l’enquête, etc. Le tableau 1 reproduit in extenso la section 1 du questionnaire de cette enquête correspondant à l’étude de la scolarisation.

La population étudiée dans cet article est celle des déscolarisés de 12-17 ans identifiés dans les foyers au moment de l’enquête. Le choix de cette tranche d’âge découle de ce qu’elle correspond aux générations censées avoir déjà achevé le cycle primaire, conformément à la règlementation relative à l’âge normal d’inscription et de scolarisation dans le primaire qui est de 6-11 ans. Ainsi, un enfant normalement scolarisé selon les principes qui régissent le fonctionnement du système éducatif ne devrait plus être dans le primaire.

Par ailleurs, les 12-17 ans en 2016, date de l’enquête, correspondent aux cohortes d’individus nés dans la période 1999-2005, donc supposés accéder au primaire dans la période 2005-2010. Ces individus, s’ils ne connaissent pas de redoublement ou n’abandonnent pas le système, achèvent le primaire avec succès en 2011-2016. Ce groupe de 12-17 ans est constitué en 2016 de générations ayant bénéficié pleinement des différents plans d’action / projets / programmes s’inscrivant dans les stratégies d’atteinte des objectifs de développement durable comme la scolarisation systématique et complète pour tous d’ici 2015. Ainsi, étudier les déscolarisés de 12-17 ans en 2016, c’est évaluer la situation de scolarisation primaire complète au-delà de cet horizon 2015, objectif prôné par l’ensemble des politiques / projets / programmes en faveur de la scolarisation depuis le début des années 2000. L’étude permet notamment de comprendre si les déscolarisés l’ont été après avoir achevé le CM2 avec succès ou sinon, de connaître le niveau, les caractéristiques et les profils des décrocheurs au primaire.

3.2.  Méthodes d’analyse

L’analyse des données d’enquête collectées sera effectuée à l’aide de deux méthodes d’analyse statistique : l’analyse descriptive et l’analyse des correspondances multiples.

3.2.1.  Analyse descriptive

La statistique descriptive est une méthode d’analyse qui sert à décrire, présenter et résumer des données sur chaque variable d’étude prise séparément. Afin de dégager les tendances dans la population à l’étude, le tableau des fréquences (pourcentage d’appartenance à chacune des modalités d’une variable) est une manière intéressante de représenter les données. Pour une meilleure observation des données, des représentations graphiques comme les diagrammes en colonnes (ou diagrammes en bâtons) viennent enrichir l’analyse descriptive.

Cette méthode d’analyse nous permet de mesurer l’incidence et les variations du décrochage scolaire au primaire à travers le calcul du taux de décrochage au primaire (TD). Au vu de notre définition opérationnelle du décrochage scolaire, le taux de décrochage au primaire est le pourcentage des adolescents âgés de 12 à 17 ans qui ne fréquentent plus l’école et qui n’ont pas achevé avec succès la classe de CM2. Il est défini par la formule suivante :

Cette étape s’appuie sur des tests statistiques (notamment le test de comparaison des proportions sur échantillons indépendants) en vue de justifier, d’un point de vue statistique, des différences de variations éventuellement observées.

3.2.2.  Analyse des correspondances multiples (ACM)

L’ACM est une méthode descriptive qui permet de réaliser une description multi-variée sur des variables qualitatives. Le principe de la méthode consiste à projeter des nuages de points (variables et individus) sur une suite d’axes orthogonaux d’inertie maximum. En associant ainsi deux axes, on obtient un plan factoriel de représentation des données. Les liaisons entre variables s’étudient à partir des associations entre leurs modalités. Deux modalités qui s’associent sont d’autant plus proches dans la représentation graphique du nuage des points-modalités. Conjointement, des indicateurs numériques d’interprétation permettent de valider (ou non) les liaisons observées et d’en indiquer le niveau. Les coordonnées des modalités et leurs contributions à l’inertie (dispersion) selon chaque axe sont des outils d’interprétation dont nous ferons usage par la suite.

Nous n’interpréterons ici que les deux premières dimensions, c’est-à-dire le plan factoriel formé par les deux premiers axes. Le principe consiste à repérer les modalités ayant d’importantes contributions aux axes tout en tenant compte du   positionnement de chaque modalité sur l’axe. En effet, la contribution d’une modalité à l’axe sera jugée importante lorsqu’elle est supérieure ou égale à la contribution moyenne de l’axe[3]. Ainsi, un axe sera décrit comme marquant une opposition entre modalités aux coordonnées positives et modalités aux coordonnées négatives ayant toutes une importante contribution audit axe.

4.  Résultats

Les données de l’enquête indiquent que dans la population scolarisée des 12-17 ans, 185 sur 1 242 adolescents ne sont pas scolarisés, soit 14,90 %. La présente étude concerne cet ensemble de 185 individus âgés de 12-17 ans dont la scolarité a été interrompue.

4.1. Niveaux et variations des décrochages scolaires au primaire

Sur les 185 enquêtés de 12-17 ans déscolarisés, 122 ont décroché, soit 66 % d’entre eux. L’analyse selon les caractéristiques sociodémographiques ne révèle pas de différence significative selon le sexe avec des taux de décrochage de 68 % chez les garçons contre 65 % chez les filles (tableau 2). Le sex-ratio au sein des décrocheurs (dernière colonne du tableau 1) indique 2 filles pour 1 garçon. Ainsi, au sein des décrocheurs, les filles sont plus fréquentes que les garçons, résultat, toutefois, statistiquement insignifiant.

Tableau 1 : Pourcentage des décrochages au primaire selon quelques caractéristiques

Variables Taux de décrochage Rapport entre modalités
Sexe (ns)
Masculin 67,7 Réf.
Féminin 65,0 2
Niveau d’instruction du chef foyer ***
Aucun 77,4 4
Primaire 61,1 2
Secondaire ou plus 44,7 Réf.
Lien de parenté avec le chef foyer (ns)
Fils/Fille 67,2 14
Autre lien 64,2 6
Aucun lien 60,0 Réf.
Milieu de résidence **
Rural 76,1 1
Urbain 56,7 Réf.
Niveau de vie du foyer ***
Pauvre 74,6 1,7
Non pauvre 53,3 Réf.
TOTAL 66,0 (ns) : non significatif au seuil de 10 %
*significatif à 10 %
**significatif à 5 %
***significatif à 1 %

Source : Nos travaux à partir des données de l’enquête ENSPD 2016

 

Les différences constatées selon le statut de l’enfant au sein du foyer ne sont pas plus significatives, avec les fils et filles du chef de foyer plus nombreux parmi les décrocheurs que les autres parents du chef de foyer, ces derniers étant plus fréquents que ceux n’ayant aucun lien de parenté avec le chef de foyer.

On observe des différences significatives au niveau d’autres caractéristiques chez les enfants comme le niveau d’instruction du chef de foyer, le milieu de résidence et le niveau de vie du foyer. On note et ce, de manière significative, que le taux de décrochage des enfants est d’autant plus élevé que le niveau d’instruction du chef de foyer est faible. Également, le milieu rural semble significativement plus favorable au décrochage que le milieu urbain. Toutefois, on enregistre (de manière non significative) parmi les décrocheurs autant de ruraux que d’urbains. Enfin, les foyers pauvres sont plus susceptibles d’héberger des décrocheurs que ceux non pauvres. On dénombre notamment environ deux décrocheurs habitant les foyers pauvres pour un décrocheur dans les foyers non pauvres.

 

Âge et classe lors du décrochage scolaire

La figure 1 décrit les décrocheurs au primaire selon la classe et l’âge lors du décrochage. La fréquence des décrochages augmente jusqu’à la classe de CM1. Comme on pouvait s’y attendre, cette tendance à la hausse ne concerne pas le CM2, où la fréquence de décrochage chute : de 31 % au CM1, elle passe à 19 % au CM2. Par ailleurs, alors que les fréquences de décrochage sont quasi-négligeables au CI (1,6 %) et au CP (6,6 %), ce phénomène devient subitement remarquablement important passant de 20 % en classe de CE1 (soit une augmentation de 14 points) à respectivement 22 % au CE2 et 31 % au CM1.

Figure 1 : Distribution des abandons au primaire selon la classe au décrochage

Source : Nos travaux à partir des données de l’enquête ENSPD 2016

 

Les tableaux 2a et 2b décrivent les taux de décrochage selon la classe et l’âge au décrochage. Ce tableau est une exploitation synthétisée des tableaux A1 et A2 en annexe, qui visent à regrouper les décrocheurs en classes d’âge conformément à la règlementation du système éducatif relatif à l’âge normal d’inscription des enfants dans le cycle primaire qui est de 6 ans. De ce point de vue, on distingue trois groupes de décrocheurs : ceux en scolarisation normale, c’est-à-dire dont l’âge au décrochage correspond à l’âge de scolarisation dans la classe au décrochage; les décrocheurs en scolarisation précoce dont l’âge au décrochage est inférieur à l’âge de scolarisation dans la classe au décrochage; enfin, les décrocheurs en scolarisation tardive dont l’âge au décrochage est supérieur à l’âge de scolarisation dans la classe au décrochage. Ainsi, nous définissons une variable « Statut de scolarisation du décrocheur au moment du décrochage » avec les trois modalités que sont : 1) scolarisation précoce; 2) scolarisation normale, puis 3) scolarisation tardive. La répartition des décrocheurs selon la classe au décrochage et le statut de scolarisation est décrite dans le tableau 2 en annexe.

Les résultats décrits dans les tableaux 3a et 3b indiquent que les scolarisés précoces ne décrochent pas au primaire. Ce phénomène semble être quasi-exclusivement le fait des retards de scolarisation. En effet, on trouve parmi les décrocheurs, 80 % d’individus qui accusent un retard dans leur scolarité, contre 20 % pour les scolarisés normaux.

Tableau 2a : Pourcentage, parmi les décrocheurs, de décrocheurs par statut de scolarisation et selon la classe au décrochage

Statut de scolarisation Classe au décrochage
CI CP CE1 CE2 CM1 CM2 Total
Précoce 0 0 0 0 0 0 0
Normal 0 0 33 21 29 17 100
Tardif 1 7 18 24 32 18 100
Total 1 6 21 22 31 19 100

Source : Nos travaux à partir des données de l’enquête ENSPD 2016

 

Tableau 2b : Pourcentage, parmi les décrocheurs, de décrocheurs par classe au décrochage et selon le statut de scolarisation

Statut de scolarisation Classe au décrochage
CI CP CE1 CE2 CM1 CM2 Total
Précoce 0 0 0 0 0 0 0
Normal 0 0 31 19 18 17 20
Tardif 100 100 69 81 82 83 80
Total 100 100 100 100 100 100 100

Source : Nos travaux à partir des données de l’enquête ENSPD 2016

 

Considérant les décrocheurs en situation de scolarisation normale au moment du décrochage, les lieux de manifestation des obstacles à la rétention scolaire sont respectivement le CE1 (33 %) et le CM1 (29 %). Les autres classes enregistrent des taux largement inférieurs, notamment 21 % au CE2 et 17 % au CM2.

La situation est tout à fait différente chez les décrocheurs dont la scolarisation est tardive. Dans ce groupe, le décrochage intervient à tous les niveaux du primaire, depuis le CI jusqu’au CM2, bien sûr avec des taux relativement négligeable au CP (7 %) et quasi-négligeable au CI (1 %). À partir du CE1, le décrochage est presque équitablement réparti dans toutes les classes du primaire, soit 18 % pour le CE1 et le CM2 avec une hausse au CE2 et au CM1, respectivement établie à 24 % et 32 %. Le CM1 constitue ainsi la classe dans laquelle les décrocheurs tardivement scolarisés sont les plus exposés au décrochage.

4.2.  Profil général des décrocheurs au primaire

L’un des objectifs poursuivis par cette étude est la recherche des profils des décrocheurs dans l’arrondissement de Tchaourou. À cet effet, nous recourons à l’analyse factorielle des correspondances multiples. Cette méthode descriptive multidimensionnelle est destinée à mettre en évidence les liaisons entre les variables étudiées. Elle est plus adaptée pour satisfaire les objectifs poursuivis, notamment du fait de la nature qualitative des variables modélisées. Les résultats obtenus sont présentés dans la figure 2.

Figure 2 : Plan factoriel formé par les deux premiers axes

Source : Nos travaux à partir des données de l’enquête ENSPD 2016

 

L’axe 1 (figure 2) reflète une nette opposition entre les abandons précoces (coordonnée positive) et les abandons non précoces (coordonnée négative). Afin de caractériser les décrochages scolaires au primaire (abandons précoces), nous avons recherché l’ensemble des points-modalité, bien représentés sur cet axe, et d’une coordonnée positive à l’axe. Dans le cas présent, nous avons considéré un point comme bien représenté, si son cosinus carré est au minimum égal à 0,10. Par ailleurs, deux groupes d’individus sont ressortis par ce plan factoriel : le groupe 1 caractéristique des abandons précoces et le groupe 2 caractéristique des abandons non précoces.

Nous nous intéressons ici aux modalités qui caractérisent le groupe des individus qui quittent l’école avant d’achever le primaire. Suivant la qualité dans la représentation de chaque modalité, nous pouvons attester en général que les décrocheurs constitutifs de notre échantillon quittent l’école entre 6 et 11 ans, résident dans un foyer pauvre dont le chef n’a aucun niveau d’instruction, arrêtent pour la plupart leurs études scolaires en classe de CE1 ou CE2 et habitent en milieu rural.

Conclusion

Cette étude avait pour objectifs de mesurer le niveau de décrochage scolaire au primaire et d’identifier le profil des décrocheurs dans ce cycle à Tchaourou, tout en répondant aux questions suivantes : quel est le niveau de décrochage scolaire ? Comment varie-t-il selon les caractéristiques des enfants ? Et quels sont les profils des élèves-décrocheurs ? Grâce aux méthodes de la statistique descriptive et à l’analyse des correspondances multiples (ACM), nous avons pu établir que le décrochage au primaire est une réalité à Tchaourou. Plus de deux décrochages sur trois parmi les déscolarisés de 12-17 ans en 2016 dans cette localité sont des décrocheurs du primaire, soit 66 %. S’il est établi que le sexe et le statut de l’enfant au sens du foyer ne discriminent pas par rapport au décrochage, les caractéristiques comme le niveau d’instruction du chef de foyer, la localité de résidence et le niveau de vie du foyer constituent des facteurs significatifs associés au décrochage dans le primaire.

Très intéressants sont les résultats obtenus quant aux profils des décrocheurs au primaire. Il est notamment établi que les scolarisés précoces ne décrochent pas par opposition aux scolarisés tardifs qui semblent être les plus enclins au décrochage. Le risque de décrochage des scolarisés tardifs est d’autant plus élevé que le retard de scolarisation est élevé, et cela quelle que soit la classe du primaire après le CP2. À noter que les enfants normalement scolarisés décrochent également, mais dans une très moindre mesure comparativement aux scolarisés tardifs. Les classes modales au décrochage parmi les scolarisés normaux se révèlent être le CE1 et le CM1.

L’ACM indique que le décrochage au primaire intervient entre 6 et 11 ans (bornes incluses). Les adolescents des foyers pauvres avec un chef de foyer sans niveau d’instruction, décrochent dans les classes de CE1 ou de CE2; ils résident en milieu rural. Ces résultats suscitent toutefois quelques interrogations. Notamment, quels sont les obstacles spécifiques à la rétention scolaire de ces enfants dont les profils ont été établis ? Quelles sont les spécificités des ces classes modales au décrochage que sont, de façon générale, le CE1 ou le CM1? Ce sont là les limites des données utilisées dans ce travail qui mérite d’être poursuivi en vue d’atteindre la scolarisation systématique pour tous.

Références bibliographiques

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Annexe

Tableau A1 : Répartition des décrocheurs au primaire selon l’âge et la classe au décrochage

Âge au décrochage Classe au décrochage
CP1 CP2 CE1 CE2 CM1 CM2 Total
6 ans 1 0 0 0 0 0 1
7 ans 0 1 0 0 0 0 1
8 ans 0 5 6 0 0 0 11
9 ans 0 1 2 5 0 0 8
10 ans 0 0 9 7 7 0 23
11 ans 1 0 2 5 6 4 18
12 ans 0 1 3 2 4 2 12
13 ans 0 0 2 7 9 6 24
14 ans 0 0 0 1 10 4 15
15 ans 0 0 0 0 1 5 6
16 ans 0 0 0 0 1 1 2
17 ans 0 0 0 0 0 1 1
Total 2 8 24 27 38 23 122

Source : Nos travaux à partir des données de l’enquête ENSPD 2016

 

Tableau A 2 : Répartition des décrocheurs selon le statut de scolarisation au moment du décrochage et selon la classe au décrochage

Statut de scolarisation Classe au décrochage
CP1 CP2 CE1 CE2 CM1 CM2 Total
Précoce 0 0 0 0 0 0 0
Normal 0 0 8 5 7 4 24
Tardif 1 7 18 22 31 18 98
Total 1 7 26 27 38 23 122
Source : Nos travaux à partir des données de l’enquête ENSPD 2016

  1. Rapport d’étude non publié, portant sur « l’accès de la jeune fille aux services de santé de la reproduction dans le nord du Bénin ».
  2.  Travaux de mémoire non publiés sur la base d’une enquête sociodémographique réalisée par l’ENSPD en 2015.
  3. La somme des contributions de toutes les modalités actives sur un axe est égale à 100. La contribution moyenne de l’axe est alors la division de 100 par le nombre de modalités actives sur cet axe.

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Tchaourou, une commune béninoise Droit d'auteur © 2017 par Elihou Adjé et Mouftaou Amadou Sanni est sous licence Licence Creative Commons Attribution 4.0 International, sauf indication contraire.

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