10 Eva Joly (1943-), Norvège-France

Nathalie Bissonnette

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Héritière des valeurs d’égalité si chères à son pays d’origine, la Franco-Norvégienne Eva Joly, née Gro Farseth, livre depuis des décennies un dur combat à la corruption et à ses protagonistes. Son leitmotiv? Rétablir la justice, particulièrement pour l’Afrique, mais pour tous les pays dont l’avenir est fragile et la croissance difficile. Portrait d’une femme de convictions et d’action, dont la voix n’a pas encore cessé de se faire entendre.

Une voix qui en dit long

Lauréate du prix Sophie en 2012 pour son engagement infatigable à lutter contre la criminalité économique et la corruption, la magistrate et femme politique Eva Joly porte depuis longtemps ses idéaux de justice sociale à travers le monde. Son arme de prédilection? La prise de parole, pour que justice soit faite. Pour que les pays dont les sous-sols ont été frauduleusement exploités puissent récupérer leur dû. Pour que l’argent qui a ainsi échappé aux États et aux nations finisse par servir leur développement économique et l’amélioration des conditions de vie de leurs populations. En somme, pour un développement durable.

À cette fin, Eva Joly est convaincue que « seule la vérité juridique guérit » et que l’impunité doit être combattue. Selon le rapport Brundtland, rédigé en 1987 par la première ministre de la Norvège Gro Harlem Brundtland, à l’occasion de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations Unies (ONU), « le développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Pas de doute, Eva Joly œuvre en droite ligne avec la vision de sa concitoyenne.

Les couloirs de la justice

En 1964, âgée de 20 ans, Eva Joly débarqua en France. Le cursus de son cours universitaire en philosophie et en langues l’y conduisait pour un séjour de six mois : passage obligé et nécessaire au perfectionnement du français pour qui veut l’enseigner. Eva plongea dans cette aventure comme jeune fille au pair avec d’autres Norvégiennes. C’est dans l’une des familles où elle est embauchée qu’elle rencontra l’homme qui partagea une grande partie de sa vie. La France devint ainsi son pays d’adoption. Quinze ans après avoir touché le sol français, Eva entra à l’École nationale de la magistrature. Cet événement représentait l’aboutissement de ses études de droit jumelées à la naissance de deux enfants. Elle a 38 ans.

Diplôme en poche, elle agit d’abord comme conseillère juridique dans un hôpital psychiatrique, puis occupa les fonctions de substitut du procureur au parquet d’Orléans et au tribunal d’Évry. L’exercice de ces fonctions l’amena à côtoyer des personnes qui avaient à cœur le bien-être des enfants, que ceux-ci soient institutionnalisés ou dans la rue, littéralement en manque d’amour et d’encadrement. Dans La force qui nous manque, un récit intime vendu à près de 78 000 exemplaires, Eva Joly se remémore la détermination d’un pédopsychiatre à fournir aux enfants un chez-soi, hors des murs de l’établissement, et rappelle à notre mémoire Françoise Dolto et son amour des jeunes. Dans Notre affaire à tous, un livre dans lequel elle ose pour la première fois se raconter, elle loue le travail des professionnels de la santé et du personnel médical qui accordaient une place privilégiée à la parole, pour dire les difficultés, les émotions et transfigurer la réalité de certaines personnes que l’angoisse et la folie avaient menées aux limites de la réalité : « Ce lieu d’enfermement devenait un lieu de liberté ».

De ces années, Eva retint le visage et la souffrance de nombreux jeunes dont le sort était entre ses mains, à titre de juge des enfants. La durée de leur passage dans un centre pénitencier pouvait être déterminée par un geste, une parole; et leur vie, prendre un tout autre cap. Et ce, même si l’aide fournie faisait défaut : « Rien jamais n’entamera ma certitude que l’on ne peut séparer l’assistance éducative de la répression ».

Il fallut toutefois attendre les années 1990 pour que la voix de la magistrate retentisse haut et fort dans les couloirs de l’appareil juridique français. Alors nommée juge d’instruction au Palais de justice de Paris, Eva Joly pilota une enquête sur ELF, la pétrolière française, qui finit par mettre au jour un vaste système de corruption et, dans son sillage, l’existence de plusieurs paradis fiscaux : c’est l’affaire ELF. Cette instruction laissa derrière elle la mise en examen de nombreux hauts dirigeants de la compagnie et de politiciens au train de vie difficile à justifier. Tour à tour, ils défilèrent dans le bureau d’Eva Joly, sommés d’expliquer les montants astronomiques d’argent déposés sur des comptes étrangers, à l’abri du fisc, avec la complicité de chefs d’État du tiers-monde :

Face à des hommes diffusant leur toute-puissance, nous préparions extrêmement bien les interrogatoires, nous savions que la charge de la preuve nous incombait, et qu’il fallait être astucieux […] La vie m’a appris les détails. Ce sont eux qui m’ont permis de trouver ‘le point aveugle’, cet endroit invisible pour les puissants tant il est subalterne, laissé aux domestiques.

L’instruction se termina en 2002. Elle a fourni la preuve d’un détournement de fonds totalisant 150 millions d’euros, des opérations effectuées « par les dirigeants de la firme, en grande partie pour leur usage personnel. Elle a éclairé les citoyens sur les pratiques corruptrices entre les pays développés et ceux en voie de développement », témoigna avec ardeur la magistrate dans un billet qu’elle signa, en 2006, dans Le monde. Dans cette chronique, Eva Joly reproche au réalisateur du film L’ivresse du pouvoir, Claude Chabrol, de ne montrer de l’affaire ELF que le traitement médiatique dont elle a fait l’objet, en tablant sur les stéréotypes et les clichés. Il faut savoir que l’affaire ELF et Eva Joly ont inspiré deux œuvres de fiction. Dans son billet, Eva dénonce aussi le portrait du juge d’instruction qui y est dépeint, des êtres soi-disant assoiffés de pouvoir. Elle se porte à la défense des magistrats de sa génération en insistant sur le caractère indispensable, légitime et légal des actions menées par les enquêteurs du monde entier.

La médiatisation de l’affaire ELF a pesé lourd sur les épaules d’Eva Joly. Non seulement a-t-elle été victime de plusieurs menaces de mort, mais les Français ont appris à la connaître à travers une presse peu flatteuse à son endroit. Eva Joly dérangeait, alors que le combat qu’elle menait était pourtant d’intérêt public.

Le chemin de la diplomatie

Eva Joly emprunta en 2002 le chemin de la diplomatie afin de poursuivre sa vocation. Elle était bien au fait des moyens qui permettent aux escrocs de mettre à l’abri l’argent pillé aux pays parmi les plus fragiles de la planète. Si sa voix portait le même message, ses horizons étaient plus vastes. Chargée par le ministère du Développement du gouvernement norvégien d’une mission contre la corruption, elle travailla à mobiliser des alliés dans toutes les instances internationales. Elle prodigua conseils, assistance technique et aide aux engagés. La lutte à la pauvreté passe par la lutte à la corruption.

Dans toute cette opération, la Norvège envoie alors un message clair : il est essentiel qu’un pays qui souhaite obtenir de l’aide financière pour améliorer ses systèmes de santé ou d’éducation s’affaire à mettre sur pied des outils juridiques anti-corruption. L’un ne va pas sans l’autre. Mais les dirigeants des pays ne sont pas tous d’accord avec l’imposition de cette condition. Avec l’appui de son gouvernement, Eva Joly met en place un réseau, le Network. Celui-ci se veut un lieu de rencontres, d’échanges et un forum d’apprentissage qui permet à ses membres de s’entraider et de s’épauler. Il réunit les alliés de la lutte contre la corruption. Cette brigade est formée de sénateurs américains, de fonctionnaires de l’ONU, de juristes, de ministres, de magistrats africains.

Car Eva Joly croit à la pérennité de cette race de monde, celle des justes et des acharnés : « Nous apprenons à parler la même langue, nous tentons une résistance, et je me sens moins seule ». Et cela, malgré des revers incontournables, comme celui survenu au lendemain d’une séance de travail visant l’élaboration d’une convention contre la corruption signée par les États membres de l’ONU : les discussions ont débouché sur un texte peu compromettant pour ses signataires. Mais Eva Joly ne se laisse jamais abattre : « si le découragement n’est jamais loin, je le recycle immédiatement en colère, je le partage avec d’autres qui le connaissent bien ».

De la sensibilisation… à l’action politique

Au tournant du millénaire, Eva Joly prit la plume. Près d’une dizaine de livres qu’elle a écrits seule ou en collaboration sont publiés de 2000 à 2012. Ses pages font état des complots, des modus operandi, des ramifications bien établies, des protagonistes, de l’argent non remboursé ou non saisi, bref des limites mêmes du système de justice. Car si tout n’a pas été payé, rien ne doit être oublié. L’objectif d’Eva Joly est clairement exprimé dans l’ouvrage Notre affaire à tous : il faut raconter l’injustice qui sévit à travers l’Europe; réduire l’opacité qui menace de s’établir entre les citoyens et le pouvoir; rendre le crime visible et puni.

En 2008, Eva Joly joua un rôle-conseil auprès du procureur spécial chargé de la faillite bancaire islandaise. La même année, elle joignit les rangs du parti Europe Écologie les Verts (EELV) en prévision des présidentielles du Parlement européen. Contre toute attente, elle est élue une première fois en 2012, puis réélue en 2014. L’eurodéputée représente l’Île-de-France au sein du Groupe Les Verts/Ale et siège à la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. Le Groupe Les Verts/Ale regroupe 58 députés indépendants ou affiliés à des partis écologiques comme l’EELV et se classe au quatrième rang des groupes politiques du Parlement européen en importance numérique.

En 2014, Eva Joly entreprit les démarches nécessaires pour devenir avocate avec toujours le même cheval de bataille : lutter contre les paradis fiscaux et surtout, disposer de moyens efficaces pour le faire. Elle estimait qu’elle serait ainsi mieux outillée pour aider des citoyens engagés à agir en justice et accéder à certains dossiers qui lui permettraient de porter devant les tribunaux les montages financiers de multinationales qui profitent des systèmes d’évasion fiscale. Pour elle, « les paradis fiscaux participent au chaos du monde. Ils autorisent un transfert des ressources publiques vers le privé ».

En 2015, la politicienne est nommée au poste de vice-présidente de la Commission TAXE du Parlement européen. Instituée dans la foulée de l’intérêt suscité par les pratiques sophistiquées des États membres, cette commission spéciale a pour but d’enquêter sur les rescrits fiscaux et d’autres mesures similaires. Les rescrits réfèrent à la manière dont sont interprétés les textes fiscaux. Les travaux qui en résulteront devraient conduire à des recommandations visant à améliorer la transparence et la coopération entre les États membres afin d’améliorer le fonctionnement du marché intérieur, et ce, au bénéfice des entreprises et des citoyens.

La lutte d’Eva Joly ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe. Elle est aujourd’hui membre d’une commission indépendante d’experts sur la fiscalité avec huit autres spécialistes internationaux, dont le Prix Nobel d’économie en 2001 Joseph Stiglitz. La Commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés a notamment pour mandat d’élaborer des recommandations de réformes fiscales destinées à financer le programme de développement post-2015 des Nations Unies. La création de ce nouvel instrument d’enquête par le Comité fiscal sur les Nations Unies se veut une réponse à l’indignation générale suscitée par l’évasion fiscale des entreprises et ses conséquences sur les inégalités et la pauvreté. Elle a pour but de proposer des réformes servant l’intérêt public. Comme le soutient Eva Joly, il est nécessaire de comprendre la fiscalité pour s’attaquer aux pratiques abusives :

Alors que les politiques fiscales concernent l’ensemble de la société, les débats en la matière sont depuis trop longtemps considérés comme techniques et exclusivement réservés aux comptables et aux fiscalistes. Pourtant face aux inégalités que ces pratiques engendrent, il est essentiel de mettre l’expertise au service du plus grand nombre. Une action internationale résolue contre ces pratiques qui depuis trop longtemps privent les États de ressources fiscales immenses est l’une des conditions de la réussite des négociations internationales pour le développement et contre le dérèglement climatique.

Quand parler devient une arme

Le parcours singulier d’Eva Joly apparaît inattendu au regard de ses origines familiales. Ou alors est-ce justement à même cet ancrage modeste et égalitaire, où l’optimisme et l’action étaient valorisés, qu’Eva aura puisé le courage nécessaire pour transgresser quelques frontières sociales? Peut-être. Quoi qu’il en soit, la petite Gro (prononcez Grou) a grandi à Oslo, dans une famille où le métier d’artisan était pratiqué de père en fils. Son décor estival? Une maison de campagne dans le fjord d’Oslo. Ses repères idéologiques? La légendaire égalité sociale norvégienne ainsi qu’une grand-mère maternelle hors normes. Divorcée de son mari à l’âge de 26 ans avec deux enfants sur les bras, Rønnaug a fait figure d’exception pour son époque. C’est elle qui a insisté pour que sa fille, la mère d’Eva, poursuive ses études, ce qui, comme le souligne Eva elle-même, était plutôt rare; car on mesurait alors la réussite d’une fille à son mariage, non à son éducation. Pour Eva, sa grand-mère leur fit gagner des dizaines d’années. Et sa petite-fille chercha toute sa vie à mener en parallèle ses vies de mère, d’épouse, d’étudiante et de femme active. Imparfaitement, dira-t-elle, comme le savent bien toutes les femmes.

Comme Rønnaug avant elle, Eva déjoua elle aussi certaines normes sociales. Engagée comme jeune fille au pair à son arrivée en France, elle se fit rappeler la classe subordonnée à laquelle elle appartient. Les frontières étaient claires : jamais, dans sa première famille parisienne, elle ne fut invitée à la table familiale. Chez les Joly, Eva ne resta que quelque temps. Tombée amoureuse du fils, sa présence et leur relation transgressaient les normes acceptables. Aux yeux d’une famille typiquement française, les rôles étaient hiérarchisés selon les classes sociales occupées. Soit! Le jeune couple alla s’établir dans son propre nid.

Eva cumula les boulots pour financer les études en médecine de son mari, Patric Joly, et faire vivre la future petite famille. Les efforts étaient considérables; mais de son propre aveu, elle vécut les années 1970 comme une bouffée d’optimisme, comme une époque lui ayant légué le don de la conviction et le désir d’agir. Elle investit par la suite le milieu de la justice, alors occupé en bonne partie par des hommes. Cette passionnée de justice sociale ne se qualifie toutefois pas de féministe, mais elle en incarne certainement les grands principes, peut-on lire entre les lignes de son histoire. À commencer par la prise de parole dont elle a fait largement usage au cours de sa vie, et ce, dans des sphères encore dévolues et occupées par des hommes. Son rapport à la parole est tangible et vivant :

Personne n’est parfait – et moi la première. Je doute, j’hésite. J’ai besoin de parler pour voir clair. Je n’ai jamais rien compris d’important dans ma vie sans un échange avec autrui. La lumière vient de la confrontation, du dialogue.

Eva Joly, qui est aujourd’hui âgée de 71 ans, aborde le vieillissement avec lucidité. Et toujours, en filigrane, ce besoin d’agir :

Nous savons qu’au fil des ans les souvenirs s’empilent et les options tombent, qu’avec le temps le corps doucement se relâche puis se dérobe. Mais la voix, elle, a le choix » […] « C’est, je crois, le pari à tenir des femmes de mon âge. Nous avons essuyé les plâtres des conquêtes, nous avons osé les virages, nous avons vécu à l’insu des traditions, nous devons maintenant prouver que vieillir n’est pas flétrir.

Mais où trouve-t-elle cette force de continuer? Dans l’amitié féminine, notamment. Cet appui, chez l’amie, qui, reconnaît-elle, lui permet de compenser cette force qui nous manque parfois. Si parler est devenu pour Eva Joly une arme, celle-ci en est certainement une de construction massive! Un vibrant appel à l’action qui, souhaitons-le, sera de plus en plus entendu. Pour le mieux-être de tous les êtres humains, à commencer par les plus démunis de la planète.

Prix

Eva a reçu le prix Sophie, une récompense internationale qui a été remise annuellement de 1997 à 2013 pour souligner l’engagement d’individus en faveur du développement et de l’environnement. Ce prix avait été instigué par l’écrivain norvégien Jostein Gaarder, auteur du livre Le Monde de Sophie.

Références

Elkaim, Olivia (2014), « Eva Joly : pourquoi je vais devenir avocate », La vie, 11 décembre.
http://www.lavie.fr/actualite/france/eva-joly-pourquoi-je-vais-devenir-avocate-11-12-2014-58696_4.php (consulté le 18/10/15)

Fontaine, Caroline (2012), « Eva Joly montre son vrai visage », Paris Match, 17 février.
http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Eva-Joly-montre-son-vrai-visage-157944(consulté le 18/10/15)

Joly, Eva (2006), « Claude Chabol a rétréci l’affaire Elf », Le Monde, 16 mars.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2006/03/16/claude-chabrol-a-retreci-l-affaire-elf-par-eva-joly_751396_3232.html (consulté le 18/10/15)

Joly, Eva et Beccaria, Laurent (2000), Notre affaire à tous. Paris : Arènes, 253 p.

Joly, Eva et Perrignon, Judith (2007), La force qui nous manque. Paris: Arènes, 250 p.

S.a. (2014), « Comment la France pille le Cameroun et l’Afrique : la députée Eva Joly s’indigne », blog Regard Sur l’Afrique, 31 décembre.
http://regardsurlafrique.com/comment-la-france-pille-le-cameroun-et-lafrique-la-deputee-francaise-eva-joly-sindigne/ (consulté le 18/10/15)

Page d’accueil du site internet officiel du Groupe des verts/ALE (2014) :
http://www.greens2014.eu/fr/home.html (consulté le 18/10/15)

Page d’accueil de la Commission spéciale TAXE du parlement européen :
http://www.europarl.europa.eu/committees/fr/taxe/home.html (consulté le 18/10/15)

Page du site internet officiel d’Europe Écologie sur Eva Joly :
http://europeecologie.eu/-Eva-Joly- (consulté le 18/10/15)

Page Wikipédia du Rapport Brundtland :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_Brundtland (consulté le 18/10/15)

Page Wikipédia du Prix Sophie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Sophie (consulté le 18/10/15)

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