Postface
Pierre Naimio
C’est avec plaisir et sans hésitation aucune que j’ai accepté de tenir la plume pour témoigner de l’affection filiale ainsi que du profond respect que j’ai éprouvés et que j’éprouve encore pour Monsieur François Tatou, Inspecteur régional du Travail et de la Prévoyance sociale de la province du Nord. Il y avait été nommé en remplacement de Monsieur François Miaule, Administrateur civil de l’Assistance technique française.
À ma sortie de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) en août 1971, je suis immédiatement affecté à Garoua auprès de Monsieur Tatou comme 2e Adjoint à l’Inspection provinciale du Travail. La région du Nord couvrait alors toutes les trois régions constituant l’actuel Grand-Nord. Monsieur Tatou a été mon patron, le premier du reste, mais il se comportait plutôt en père soucieux de transmettre non seulement un savoir technique, mais encore un savoir-être. J’ai énormément appris auprès de lui de l’administration du Travail, de la gestion des hommes, de la rédaction administrative, entre autres. Il avait tenu à assurer ma spécialisation dans les problèmes de main d’œuvre et de chômage. C’est grâce à la formation complémentaire reçue sur le terrain grâce à ce grand commis de l’État qu’il me fut possible d’assumer mes fonctions ultérieures de façon optimale. Après Garoua, je fus d’abord promu Provincial dans le Littoral en 1975, avant mon détachement à la société d’Etat Cameroon Airlines deux ans plus tard.
Lorsque j’ai appris que l’un de ses fils avait embrassé le sacerdoce, je me suis dit que celui-là tenait véritablement de son père. Car Monsieur Tatou était lui-même un religieux au sens fort du terme. Il semblait avoir été ordonné au service ses semblables. Je garde de lui le souvenir d’un homme juste, rigoureux, soucieux du travail bien fait, des responsabilités correctement assumées. C’était un homme pondéré. Nous ne l’avions jamais vu en colère. Nous ne l’avions jamais vu perdre le contrôle de ses émotions. Nous l’appelions « Le Blanc ».
Beaucoup d’autres anciens collègues et collaborateurs se seraient sentis honorés de préfacer cet ouvrage d’hommage. Qu’il me soit donc permis de remercier la famille de Monsieur François Tatou de m’avoir choisi et de m’offrir en ce jour l’opportunité de saluer, une fois encore, la mémoire d’un grand homme.
Pierre Naimio, sénateur du Mayo Rey