8 Thyara X.
Andréa Parent
Par amour, Thyara X. quitta, il y a trois ans, son pays natal, le Brésil, pour s’installer au Canada avec son conjoint.
Enfance brésilienne
Enfant d’une mère brésilienne et d’un père panaméen, Thyara est née dans l’État de Bahia au Brésil, il y a de cela 33 ans. Bien qu’elle ait les nationalités brésilienne et panaméenne, elle n’a jamais habité au Panama. Elle passa en revanche la plus grande partie de sa vie au Brésil, plus précisément à Itabuna, puis au Salvador, la capitale de Bahia. Là-bas, elle vécut une enfance heureuse avec ses parents qui se séparèrent lorsque Thyara eut trois ans. Elle garde aujourd’hui de précieux souvenirs de sa jeunesse.
Des études à l’Université Laval
Le 30 juillet 2012, Thyara ainsi que son conjoint atterrirent à Québec après de longues heures de vol. Son bien-aimé possédait un statut d’étudiant au doctorat à l’Université Laval. Juan parlait déjà l’anglais dans son pays natal, ce qui facilita son apprentissage, car son domaine d’étude est généralement enseigné dans cette langue.
Initialement, le séjour du couple devait être d’un an, ce qui devait permettre à son amoureux de terminer son doctorat en ingénierie mécanique. Thyara, quant à elle, n’avait pas de plan précis pour son séjour au Canada; elle désirait simplement voyager auprès de son bien-aimé. Son objectif était donc de découvrir la culture québécoise, tout en observant les paysages grandioses de la belle province. Elle suivit des cours offerts gratuitement par un organisme situé à Québec, le Mieux-Être des Immigrants, en 2012-2013.
Coup de foudre québécois
Après six mois, c’était très clair que je voulais rester toute ma vie ici.
Frappée par un véritable coup de foudre, Thyara sut après seulement quelques mois qu’elle désirait bâtir sa vie d’adulte au Québec. Elle ressentit, dès le premier jour, que quelque chose avait changé en elle et qu’une transformation dans sa vie était sur le point de se produire. Chaque jour, l’amour que ressentait le couple envers le Québec se renforçait. L’idée de rentrer au Brésil les attristait énormément. C’est pourquoi ils prirent la décision d’embaucher un avocat spécialisé en immigration pour se renseigner et entamer les démarches pour obtenir l’immigration. Conscient que le processus pouvait prendre plusieurs mois, le couple n’eut toutefois d’autre choix que de rentrer au Brésil à la fin du visa temporaire qui leur avait été accordé.
De retour au Brésil, ils continuèrent leurs démarches. Le processus prit plus de six mois et un an et demi passa avant qu’ils ne puissent revenir en territoire canadien. Finalement, le 6 février 2015, c’est avec leur titre d’immigrant-e-s en main qu’ils se retrouvèrent pour une deuxième fois au Québec. Le couple était si heureux de s’établir de nouveau au Québec, cette fois pour de bon. Son mari eut un travail dès son arrivée.
Période d’adaptation
La plus grande difficulté d’adaptation rencontrée par le couple fut sans aucun doute la langue. Puisqu’ils ne parlaient pas français, leurs interactions sociales étaient plutôt ardues. Ils vécurent un peu d’isolement au départ, comme la plupart des immigrant-e-s à leur arrivée. Très vite, Thyara décida d’entreprendre des cours de français pour remédier à la situation. Elle suivit des cours de francisation offert par le MIDI. Elle réussit le premier cours de francisation, ce qui lui permit d’atteindre un niveau de français suffisant pour fonctionner dans ses activités quotidiennes. Il lui arrive encore aujourd’hui de faire quelques erreurs, mais elle se débrouille très bien. Autrement, l’intégration se passa à merveille.
Regard sur le Québec
Impressionnée par le froid, Thyara adore tout de même l’hiver québécois. Le paysage canadien n’a effectivement rien à voir avec le paysage tropical du Brésil. Malgré son habitude du climat très chaud du Brésil, elle n’est pas incommodée par le climat ô combien différent du Québec! Elle est d’ailleurs d’avis que le panorama « est plus beau ici ».
Par ailleurs, elle apprécie plusieurs valeurs propres au Québec. Elle pense notamment au respect, à la convivialité et plus particulièrement aux sentiments de sécurité et de liberté qui se dégagent ici. Ses interactions avec les Québécois-es ont toujours été positives. En effet, ils et elles ont toujours fait preuve d’ouverture d’esprit, de convivialité et de chaleur envers elle et son conjoint. Heureusement, le couple n’a jamais été ni témoin ni victime de discrimination, de racisme ou de préjudice.
Carrière à Québec
Elle mit moins de deux mois à trouver un poste dans son domaine d’études. Elle soutient qu’elle n’eut jamais à faire face à des préjudices quelconques lors d’un processus d’embauche. Au contraire, elle pense avoir été traitée très respectueusement tout au long de sa recherche d’emploi. À ce jour, elle travaille pour le gouvernement du Québec dans une équipe administrative et semble véritablement aimer son emploi. Son milieu de travail lui a aussi permis de se forger plusieurs amitiés avec des Québécois-es. Ainsi, la majorité de ses ami-e-s travaillent au sein du même établissement qu’elle.
Entourage et famille
Les familles du couple habitent toujours en Amérique latine et viennent parfois les visiter, autrement c’est eux qui se rendent au Brésil. Ainsi, ils entretiennent de bonnes relations avec leur famille respective, ce qui contribue grandement à leur bien-être au Québec. Aussi, ils communiquent régulièrement par l’entremise d’Internet, ce qui leur permet de garder contact.
Conseils et astuces
Thyara a un conseil des plus importants pour les futur-e-s immigrant-e-s de l’Amérique latine : apprendre le français avant d’arriver au Québec. Elle avance que connaître la langue parlée est un véritable avantage pour les immigrant-e-s. Cela permet une adaptation rapide et la création de relations interpersonnelles plus intéressantes. De plus, elle suggère aux étrangers et étrangères qui désirent résider au Canada de faire preuve d’ouverture d’esprit face aux différences culturelles. S’intéresser à la culture québécoise faciliterait en effet l’intégration des immigrant-e-s. Elle recommande également de ne pas comparer la culture d’origine avec celle d’accueil; il y a certes plusieurs différences, mais la comparaison n’aide en rien à s’intégrer.
Par ailleurs, Thyara mentionne que le Canada est très bien organisé face à l’arrivée de nouveaux et nouvelles immigrant-e-s. D’ailleurs, ce qui s’est avéré le plus facilitant pour elle dans son intégration furent « les cours, les activités et les programmes proposés par le gouvernement du Québec. »