42 Karla et Miguel X.

Frédérique Morin

Karla et Miguel viennent tous les deux de Mexico, la capitale du Mexique. Ils sont mariés, vivent à Québec depuis huit ans et sont parents d’un jeune garçon de quatre ans. Travaillant tous deux dans le domaine de l’informatique, Miguel est consultant et Karla est chargée de projets pour la ville de Québec. Ils se rencontrèrent à Mexico et c’est le goût de l’aventure qui anima Miguel à quitter son pays. Karla le suivit avec plaisir et amour.

Le début de l’aventure

Avant de connaître sa femme, Miguel vint au Québec une première fois. En 2006, Miguel décida de quitter le Mexique pour venir suivre des cours de français à l’Université Laval. Il avait dans son cœur le désir de partir à l’aventure. Hésitant entre l’Australie et le Canada, son choix s’arrêta finalement sur notre pays. La proximité et la possibilité d’apprendre le français le convainquit de venir explorer le Québec.

En 2008, il rencontra Karla à Mexico par l’entremise d’ami-e-s en commun. Ils se marièrent à Québec en décembre 2009. Le couple s’installa à Québec, car il était lassé des grandes villes telles que Montréal. Les deux furent tout de suite charmés par l’architecture et par la beauté de notre ville, mais c’est surtout la langue française et la qualité de vie qui les incitèrent à emménager ici plutôt que dans le Canada anglais ou Montréal. Entre 2009 et 2011, leur vie fut remplie d’allers-retours entre le Mexique et le Canada avant de recevoir enfin le statut officiel de citoyen-ne-s canadien-ne-s.

L’immigration sous toutes ses facettes

La plus grande ressemblance entre le Mexique et le Québec est certainement la religion catholique. Cependant, ici, elle est beaucoup moins pratiquée qu’au Mexique. Aussi, selon Miguel, il est plus confortable de vivre ici et d’y élever des enfants. La sécurité et les grands espaces sont des avantages qui n’ont pas de prix. À l’opposé, certains aspects du Mexique manquent au couple, comme la vie animée et les commerces ouverts 24 heures sur 24.

Ce qui fut le plus facile à la suite de l’immigration est sans aucun doute le travail. Leurs diplômes universitaires furent aussitôt reconnus et Karla et Miguel trouvèrent rapidement un emploi. Par ailleurs, la température glaciale représenta la plus grande difficulté pour Karla lors de son arrivée. Il lui fallut quatre hivers pour commencer à s’acclimater au froid hivernal du Québec. Miguel affirma en riant qu’en offrant un bon manteau à sa femme, celle-ci put mieux s’adapter au fameux froid du pays. Malgré leur enthousiasme à l’apprendre, la langue française et le débit rapide des Québécois-es représentèrent une difficulté supplémentaire pour le couple.

Les valeurs de la famille et de l’amitié rejoignent beaucoup Karla et Miguel. Ce sont des valeurs prônées plus fortement dans la culture mexicaine ainsi que dans l’entourage du couple. Au Mexique, les ami-e-s d’ami-e-s font presque partie de la famille; les Mexicain-e-s sont ouvert-e-s à découvrir de nouvelles personnes et à créer des liens. C’est un aspect important et déterminant de la culture latine en général. Le couple considère que les Québécois-es manquent de confiance entre eux et elles, sont méfiant-e-s et, parfois, plutôt froid-e-s, ce qui est tout le contraire des Latino-Américain-e-s qui sont très chaleureux et chaleureuses.

Il y a toujours une histoire derrière chaque personne.

La perception des Québécois-es face aux Mexicain-e-s est remplie de stéréotypes, selon Miguel. Ils et elles imaginent le sombrero, la tequila et les cartels de drogue quand ils et elles pensent au Mexique. Toutes ces idées leur viennent des séries à la télévision et sur Netflix, croit Miguel. Il considère néanmoins que les Québécois-es sont tout de même accueillant-e-s et à l’écoute des immigrant-e-s.

Un accueil parfois difficile

Karla et Miguel furent victimes d’intimidation, mais sans nécessairement s’en rendre compte. Grâce à des ami-e-s, le couple réalisa que les agissements de certain-e-s Québécois-es à leur endroit étaient parfois déplacés. Ils furent traités différemment en raison de leur origine. Le meilleur exemple est sans aucun doute à la banque : un jour que Miguel allait faire un simple paiement, la dame exigea de voir ses papiers et divers documents.

Karla et Miguel voient une différence entre les gens qui ont voyagé et ceux qui ne sont jamais sortis du pays. Les premiers sont beaucoup plus ouverts.

Le retour occasionnel au Mexique

Karla et Miguel retournent rarement au Mexique et sont dépaysés les fois qu’ils s’y rendent. Le Québec est devenu leur maison. Ils se sont adaptés à leur nouvel environnement et à la culture d’ici, tellement que les Mexicain-e-s leur font remarquer que leur manière d’être est de plus en plus québécoise.

Karla et Miguel sont reconnaissants envers les gens qu’ils ont rencontrés lors de leur arrivée. Dès la première fois qu’il a mis les pieds dans la ville de Québec, Miguel eut la chance de se lier d’amitié avec une famille extraordinaire. Ce couple fut nommé parrain et marraine de leur garçon et fut d’une aide précieuse pour la bonne et saine intégration de la famille X. au sein de la communauté de Québec.

Pour finir, Karla désire dire aux Québécois-es qui sont inquiets et inquiètes de l’arrivée d’immigrant-e-s que le soleil est pour tous et toutes, « El Sol sale para todos! ». Les immigrant-e-s viennent ici pour saisir une opportunité, pour avoir une meilleure vie dans le respect de la culture locale. Ils et elles souhaitent contribuer au développement économique et culturel de la société. Leurs intentions sont rarement mauvaises. On ne doit pas mettre tous et toutes les immigrant-e-s dans le même bateau stéréotypé.

Source : https://pixabay.com/fr/architecture-voyage-b%C3%A2timent-mxdc-3152035

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