50 Lupe X.

Émilie Parker

Lupe X. est originaire d’un pays situé à l’ouest de l’Amérique du Sud : le Pérou. C’est dans la capitale de ce pays, Lima, qu’elle passa les 26 premières années de sa vie avant de déménager au Canada. Après s’être mariée à un Québécois, elle quitta son pays natal pour venir vivre au Canada. Ainsi, à 26 ans, elle s’établit à Victoria en Colombie-Britannique pour une période de deux ans. Elle se dirigea ensuite vers Kingston en Ontario, puis à Halifax en Nouvelle-Écosse pour suivre son mari qui travaillait dans l’armée à l’époque. Elle vint au Québec pour les vacances et, six ans plus tard, elle s’installa à Québec. Elle habite au Québec depuis 37 ans.

La vie au Pérou

Très jeune, Lupe eut la chance d’être exposée à différentes cultures. Au Pérou, son père était propriétaire d’un magasin. Dans la rue où se trouvait le commerce, elle jouait avec des enfants de diverses origines. Il y avait d’ailleurs beaucoup de Japonais-es et c’est en jouant avec eux qu’elle apprit à parler leur langue. En plus de l’ouvrir sur le monde, les contacts de son père lui ouvrirent de nombreuses portes. C’est, entre autres, grâce à lui qu’elle obtint son premier emploi à l’âge de 16 ans. Elle travailla dans une librairie. Ensuite, après avoir débuté des études en comptabilité, elle décrocha un emploi dans une compagnie juive de vente de vêtements. Avant de terminer ses études en comptabilité, Lupe réalisa qu’elle ne désirait finalement pas poursuivre sa carrière dans ce domaine. Elle changea donc de voie pour pouvoir travailler auprès des enfants, qu’elle adorait. Elle fit donc des études universitaires dans le domaine de la psychologie pour enfants. Elle débuta ses études à l’Université de Lima, mais elle rencontra son mari avant de les terminer. Elle décida aussi qu’après leur mariage, elle quitterait le Pérou pour venir s’installer au Canada.

Arrivée à Québec

Son mari était enseignant de français dans l’armée canadienne, à l’époque. Après avoir habité dans plusieurs villes canadiennes pour le travail de son mari, ils finirent par mettre le pied à Québec, sa ville natale. Elle adorait la ville, elle voulait s’y s’établir pour pouvoir élever ses enfants. Elle fut accueillie à bras ouverts par sa belle-famille. Traitée comme si elle était leur propre fille et, malgré qu’aucun des membres ne parlaient pas espagnol, il lui fut très facile de s’intégrer dans la famille et dans la culture québécoise. Son mari, qui parlait très bien espagnol, traduisit tout pour faciliter les communications.

Les valeurs et les traditions québécoises sont très semblables aux valeurs et aux traditions péruviennes. À Noël, par exemple, au Pérou comme au Québec, on se couche tard et on va à la messe de minuit. Passer d’un pays aux traditions catholiques et latines à un autre ne fut donc pas trop dépaysant. Malgré cela, il était important pour Lupe de garder certaines traditions de chez elle et les transmettre à ses filles. Parmi celles-ci, il y avait la dégustation de chocolat chaud fait maison le jour de Noël, accompagné de panneton, un pain gâteau traditionnel.

Autrement, elle dut s’accoutumer au climat difficile de Québec. Même s’il y a de la neige dans certaines régions du Pérou, elle n’en avait jamais vu avant son arrivée ici.

La vie au Québec

Lupe a toujours affectionné les enfants et les bébés. À son arrivée à Québec, elle voulut travailler dans ce domaine. Elle décrocha un emploi à la garderie de l’hôpital Saint-Sacrement à Sainte-Foy. Elle y travailla à temps partiel, car, au même moment, elle commençait ses cours de français. Elle voulait effectivement apprendre la langue. Après quelque temps, elle voulut décrocher un emploi permanent et à temps plein au sein de l’établissement. Pour pouvoir faire cela, elle dut compléter une technique en éducation à l’enfance au Cégep de Sainte-Foy. Elle travailla donc dans différents CPE et garderies, et eut même le plaisir de s’occuper de nombreux enfants issus de l’immigration avec lesquels elle put parler espagnol. Elle eut aussi la chance de ressortir certains mots en japonais qu’elle avait appris lorsqu’elle était enfant. Aujourd’hui retraitée, elle fait du bénévolat dans des garderies, car elle trouve cela bien important.

Le retour occasionnel dans son pays d’origine

Tous les ans, Lupe essaie de retourner au Pérou pour voir sa mère et son frère qui vivent encore là-bas. Lorsqu’elle y retourne, elle prend le temps de faire du bénévolat, comme elle le fait ici. Elle visite des orphelinats locaux et elle leur amène des cadeaux.

Lupe eut la chance d’aller accoucher de ses deux filles au Pérou. Elle voulait être proche de sa famille lors de ses accouchements et ses assurances lui permettaient de retourner accoucher dans son pays d’origine. Cela facilita également les choses, car elle se présenta au consulat canadien quelques jours avant la naissance et, dès son accouchement, ses filles avaient déjà tous leurs papiers canadiens et péruviens.

Être un-e immigrant-e d’Amérique latine à Québec

Lupe n’eut aucune difficulté à se sentir acceptée au Québec. Elle avoue avoir entendu quelques histoires négatives, mais affirme que, en général, c’est facile pour les Latino-Américain-e-s d’immigrer ici. Cependant, elle remarqua que lorsque tu es un-e immigrant-e, tu dois travailler plus fort que les autres pour prouver tes compétences.

Encore aujourd’hui, Lupe garde contact avec plusieurs amies d’Amérique latine qu’elle eut la chance de rencontrer lors de rencontres organisées avec d’autres femmes de la communauté latino-américaine de Québec.

Plaza Mayor, Lima, Pérou. Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/38/P1030144_P%C3%A9rou%2C_Lima%2C_Plaza_Mayor%2C_%C3%A9difices_au_sud_de_la_place.jpg

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