40 Patricia X.
Marie-Philippe Ouellet
C’est la détermination de Patricia X. qui l’a menée à s’établir au Québec. Originaire du Mexique, elle a quitté son pays depuis déjà plusieurs années. Heureuse de se retrouver ici, elle a choisi de s’impliquer dans le monde de l’immigration de la Vieille Capitale. Femme inspirante et déterminée, peu d’obstacles l’on fait reculer.
Où tout a commencé
Née dans une famille aisée de Mérida, dans la région du sud-est du Mexique, elle se souvient avoir vécu de beaux moments durant lesquels la famille revêtait beaucoup d’importance. Pour des motifs scolaires, madame X. quitta la capitale de l’État du Yucatan pour s’établir au Québec pour la première fois à l’âge de 11 ans. Trouvant que les valeurs québécoises se rapprochaient des leurs, ses parents l’envoyèrent au pensionnat religieux Jésus-Marie. Déjà à cet âge, on pouvait sentir sa force de caractère. Avant de retourner au Mexique, elle passa deux ans dans un autre pensionnat aux États-Unis. Elle avait alors 16 ans à cette époque. L’amour pour les études poussa la jeune femme à se questionner sur le parcours qu’elle voulait poursuivre.
Les études
Très motivée à étudier dans un domaine qu’elle croyait aimer, elle déménagea à Mexico.
J’ai d’abord étudié en psychologie à l’Université de Mexico, puis j’ai fait une spécialisation en psychothérapie familiale. Je suis devenue psychologue.
Elle a ensuite pratiqué la psychologie dans un hôpital psychiatrique de Mexico, où elle apprit concrètement la psychologie clinique. Cette expérience la mena toutefois à prendre un chemin différent. Après avoir habité 11 ans à Mexico, elle partit en Europe, puis aux États-Unis pendant plusieurs mois. À son retour au Mexique, elle rencontra un Québécois dont elle tomba amoureuse.
L’arrivée à Québec
En juin 1984, elle était attendue à l’aéroport de Montréal. Accueillie par son ami de cœur, elle se dirigea directement à Québec. C’est d’abord à Saint-Basile de Portneuf qu’elle habita. Son intégration se fit graduellement, bien entourée d’une famille purement québécoise. Puisque ses études n’étaient pas complètement reconnues au Québec, elle enseigna quelque temps l’espagnol dans une polyvalente, ce qu’elle adora.
L’accueil
Selon elle, son accueil a été grandement facilité par le fait qu’il s’est entièrement déroulé au sein d’une famille québécoise. Même si elle était une des seules immigrantes de la région, le fait d’être entourée d’une famille québécoise s’est avéré positif.
Choisir Québec définitivement
Après quelques années, elle souhaita retourner sur le marché du travail. Elle s’installa donc dans la Vieille Capitale et entama un processus d’orientation avec un conseiller.
En voyant ce qu’il avait fait avec moi, j’ai trouvé ça tellement utile que je lui ai dit : « maintenant je veux être conseillère d’orientation comme toi ».
À la suite de cette révélation, elle entreprit les démarches auprès de l’Ordre des conseillers et conseillères du Québec qui lui suggéra de suivre des cours spécifiques à l’Université Laval. La motivation qu’elle avait toujours eue pour les études s’est une fois de plus enflammée.
L’Université Laval a tellement fait pour moi.
Elle fit son stage final au sein de la Commission de la formation professionnelle, grâce auquel elle fut mise en contact avec Orientation Travail qui avait pour mission d’« aider les immigrant-e-s pour intégrer le marché du travail ».
Donner aux autres
Après le stage, elle fut embauchée par Orientation Travail. Ce fut une décision gagnante puisque madame X. y travaille encore aujourd’hui. L’organisme, ayant beaucoup évolué, conserve toutefois la même mission humaine. Maintenant appelé Service d’Orientation et d’Intégration des Immigrants au Travail de Québec (SOIT), l’organisme à but non lucratif est composé de plusieurs professionnel-le-s, dont elle fait partie. Visant l’accompagnement d’individus ou d’entreprises, les projets se divisent en plusieurs segments et visent l’intégration socioprofessionnelle, l’analyse des besoins, la reconnaissance des acquis, l’obtention d’un emploi et la facilitation professionnelle, pour ne nommer que ces objectifs-là. Situé dans la Capitale, SOIT est reconnu pour allier le talent et l’emploi. Les services offerts par l’organisme visent autant les immigrant-e-s que les entreprises à la recherche d’employé-e-s. Les programmes d’accompagnement sont une belle ressource pour les immigrant-e-s. Madame X. est fière de participer à ce mouvement qui fait une énorme différence dans la vie des immigrant-e-s à Québec. Sa vision de l’organisme est inspirante. Entre recrutement efficace, mentorat personnalisé, soutien à l’intégration et orientation professionnelle, elle aide véritablement plusieurs personnes à s’orienter.
La liberté ressentie
Après plusieurs années dans la ville de Québec, elle ne pense plus à retourner dans son pays d’origine. La place de la femme au Québec est, selon elle, remarquable. Elle s’y retrouve et y a pris goût. En tant qu’immigrante, arriver au Québec ne fut pas inquiétant. Par contre, elle soutient qu’il faut être prêt. Québec est une belle terre d’accueil, mais, dans toutes les situations, il faut, selon elle, prendre le temps d’accepter le changement. Plusieurs ressources sont mises à la disposition des immigrant-e-s et il faut les utiliser.
Beaucoup de positif envers le Québec
L’apprentissage du français est le meilleur outil, selon elle, pour faciliter l’intégration. Il ne faut surtout pas croire que cela peut se faire du jour au lendemain. Il faut réellement être en paix avec la décision d’immigrer, ce qui allège les démarches et motive à s’intégrer. Il est toutefois normal de vivre des moments où on remet tout en question. Madame X. recommande dans ces moments de se remémorer les côtés positifs de la vie au Québec et de se centrer là-dessus pour avoir le courage de continuer.