17 Nicolas X.

Molly Doré

Nicolas X. habite au Québec depuis janvier 2015.

Sa jeunesse en Colombie

Ce jeune homme de 20 ans a grandi à Neiva en Colombie dans une famille chrétienne pratiquante. Sa mère et sa grand-mère allaient avec lui à la messe une à deux fois par semaine. La religion est très importante pour sa famille ainsi que pour une majorité de personnes en Colombie. Il s’est aperçu très vite que ce n’est pas vraiment le cas au Québec. Nicolas précise que le peuple colombien est très ouvert, tout en étant très conservateur sur certains sujets tel que l’homosexualité, par exemple. Les Colombien-ne-s aiment apprendre à connaître les gens et sont très chaleureux et chaleureuses en retour. Il affirme que les Colombien-ne-s sont très inclusifs et inclusives contrairement aux Québécois-es qui ont des cercles d’ami-e-s plus fermés. Provenant d’une famille de la classe moyenne, Nicolas n’a jamais manqué de rien en Colombie. Il vivait près d’une rivière avec sa famille, dans un climat très chaud et humide comparativement à celui du Québec. Nicolas fréquentait une école privée, il avait donc des cours de 7 heures à 16 heures. Il croit que les Colombien-ne-s sont un peuple très festif. Plusieurs fêtes et carnavals sont organisés tout au long de l’année : Nicolas affirme même en riant que les lundis sont pratiquement tous fériés en Colombie.

Son arrivée au Canada, une double citoyenneté qui facilite bien les choses

Lorsque Nicolas était petit, son père est venu s’installer au Québec et a attendu six ans avant d’obtenir sa citoyenneté canadienne. À l’âge de onze ans, Nicolas a eu l’opportunité de venir passer près de 11 mois au Québec. Ce fut facile d’obtenir sa citoyenneté canadienne puisqu’il était mineur et que son père avait déjà la sienne. Par contre, l’entrée à l’école primaire fut difficile. Il commença l’école au mois de mars dans une école française, alors qu’il ne parlait pas un mot de français. Il était jeune et les autres élèves ne comprenaient pas pourquoi un étudiant étranger ne parlant pas un mot de français et arrivant à la fin de l’année était dans leur classe. Nicolas affirme qu’il a pris la décision d’arriver en mars pour éviter le choc avec la température glaciale du Québec. Après onze mois au Québec, Nicolas retourna en Colombie en raison de la maladie de son grand-père. Il passa les derniers moments auprès de lui et de sa famille en Colombie.

Par la suite, en janvier 2015, Nicolas décida de revenir au Québec auprès de son père. Pour lui, le fait que son père soit citoyen canadien et qu’il réside ici était une opportunité qu’il ne pouvait pas manquer. Ce fut d’ailleurs très facile de revenir ici puisqu’il avait déjà la double citoyenneté, canadienne et colombienne.

Il doit maintenant terminer son cégep au Québec avant de pouvoir aller à l’université. Ensuite, il souhaite entamer des études en finance, en économie ou en génie civil. Les diplômes de la Colombie ne sont pas reconnus partout, alors que ceux du Québec le sont plus facilement. C’est pour cette raison qu’il préfère faire ses études ici. Lorsqu’il aura obtenu son diplôme, il espère retourner en Colombie et redonner à ses proches afin d’être perçu de manière positive auprès de celles et ceux-ci. Le fait qu’il ait quitté la Colombie ne fait pas l’affaire de tous et toutes ses ami-e-s. Certain-e-s ne comprennent pas ses choix, alors que d’autres aimeraient probablement être à sa place et avoir cette chance. Nicolas considère que les opportunités ne se présentent pas toujours deux fois et c’est ce qui l’a réellement poussé à venir s’installer auprès de son père, sans regret.

Les confrontations quotidiennes

Bien que Nicolas apprécie la vie au Québec, il ne nie pas qu’un tel changement nécessite quelques ajustements. La première chose qu’il affirme avoir trouvé difficile ne surprendra personne : le froid! Il est évident que lorsqu’il est parti d’un pays où il faisait 30 degrés Celsius à l’année pour venir s’installer au Québec où l’hiver est très long et où il tombe beaucoup de neige, cela surprend. Par la suite, la langue fut un réel choc pour lui puisqu’il est arrivé au Québec sans parler français, ce qui compliqua son intégration et son entrée à l’école primaire en plein milieu de l’année.

Nicolas affirme que les Québécois-es sont un peuple très poli, probablement plus que les Colombien-ne-s. Par contre, même si les gens voulaient bien l’aider en tout temps, cela ne voulait pas dire qu’ils l’intégraient dans leur cercle d’ami-e-s. Contrairement au peuple colombien, Nicolas trouve que les Québécois-es ne sont pas chaleureux et chaleureuses, mais plutôt individualistes. En Colombie, on invite la famille, les ami-e-s ainsi que les voisin-e-s lors d’une fête, tout le monde est très proche et inclusif. Combien de Québécois-es ne connaissent même pas le nom de leurs voisin-e-s? En Colombie, cela est plutôt rare.

Son travail dans un restaurant l’a aidé à se faire un cercle d’ami-e-s. Il est conscient que lorsque les gens se côtoient depuis le primaire ou le secondaire, il est difficile d’entrer dans un tel groupe. C’est d’ailleurs ce qui explique, selon lui, le fait qu’au cégep, ses principaux ami-e-s sont également des immigrant-e-s. Nicolas affirme que les gens lui demandent souvent d’où il vient, même s’il est citoyen canadien. Il est heureux de répondre qu’il possède la double nationalité colombienne et canadienne, car il est fier de son pays et de ses origines, et affirme que les gens sont souvent intéressés et respectueux, ce qui facilite la conversation.

Conseil aux nouveaux et nouvelles arrivant-e-s

En général, Nicolas dit qu’il est important de se faire confiance, d’avoir une bonne estime de soi et de rester fort, puisque ce n’est pas facile au début. Les premiers mois sont plus difficiles puisque tu n’as pas ta famille avec toi, tes ami-e-s, etc. Par contre, cela s’atténue au fil du temps. Nicolas est conscient qu’il arrivait ici dans un pays différent du sien et qu’il devait respecter les lieux et les personnes qui y vivent. Il affirme être heureux d’avoir eu cette belle opportunité de côtoyer une nouvelle culture et d’apprendre une nouvelle langue. Un jour, il souhaite retourner au chaud, auprès de sa famille et de ses ami-e-s pour redonner tout ce qu’il a appris ici. Il est venu ici pour s’améliorer en tant que personne et, jusqu’à maintenant, il y réussit très bien!

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