46 Montse X.
Kym Plourde
Montse X. est une femme âgée de 27 ans. Originaire du Mexique et québécoise depuis plus de sept ans, Montse a une sociabilité palpable et communique avec humour et convivialité. Portrait d’une femme joviale avec une ouverture d’esprit hors du commun.
Sa vie en Amérique centrale
Originaire de la petite ville de Santa Maria Nativitas, Montse y vécut jusqu’à l’âge de 20 ans. Elle eut une jeunesse mouvementée et son quotidien tournait autour des partys, de ses ami-e-s et de la musique. D’ailleurs, sa mère le lui reprochait en lui rappelant que « la vie ce n’est pas juste la fiesta et la folie! ». À cette époque, Montse ne voulait rien savoir du mariage, des garçons et des enfants. Elle avait également un emploi en événementiel au sein de la compagnie de son père. Elle organisait plusieurs fêtes d’anniversaire, des baptêmes et bien d’autres. Bien que ce ne fût pas sa voie choisie, Montse aimait le rapport avec les gens et le côté créatif de l’emploi.
Partir pour le Québec
Dans l’idée de vivre une nouvelle expérience et de changer de vie, Montse décida de quitter le Mexique en 2011. Il n’y avait pas qu’une nouvelle vie qui l’attendait ici, mais également certain-e-s membres de sa famille. En effet, certain-e-s tantes, oncles, cousin-e-s, ami-e-s ainsi que sa grand-mère d’origine canadienne vivaient ici. C’est d’ailleurs sa grand-mère qui l’a accueillie, ainsi qu’un de ses frères. Bien qu’elle ait une passion pour la langue française, elle voulait principalement quitter les problèmes du Mexique; une vie loin de la fête, du chaos et des vols.
L’arrivée au Québec
Le principal mur qu’elle frappa en arrivant ici fut la barrière linguistique. Montse ne parlait pas un mot français avant son arrivée. Bien qu’elle parlait anglais, les gens refusaient de lui répondre dans cette langue. Elle mit trois ans à bien parler et comprendre le français. Cette barrière linguistique la fâchait beaucoup, elle se disait : « Ah non, pourquoi je ne suis pas capable de parler? J’essaie, j’essaie et il y a toujours quelque chose qui ne marche pas. » Cependant, elle dit que c’est le seul obstacle majeur auquel elle fit face. Bien que gérer adéquatement son budget d’étudiante et trouver un emploi qui la passionne fut difficile, Montse affirme avoir vécu une très belle intégration grâce à son caractère sociable.
Elle a toujours eu une facilité à interagir avec les gens, à aller vers eux. Cela fut son principal atout. Elle ajoute même n’avoir jamais vécu de discrimination ou de racisme. Elle se considère d’ailleurs très chanceuse puisqu’elle a souvent entendu des propos désobligeants à l’égard de son amoureux, lui aussi immigrant, ainsi que de son frère.
Les Québécois-es et leur pays
Ce qui la frappa le plus en arrivant ici fut la différence dans l’importance accordée à la famille.
En Amérique latine, les parents sont extrêmement stricts. Tu ne peux rien faire sans leur demander la permission.
Elle ajoute même que, au Mexique, tu peux vivre chez tes parents aussi longtemps que tu en as envie, tandis qu’ici les gens sont beaucoup plus autonomes. L’autre grande différence est que, au Mexique, les apparences sont très importantes. Il est primordial de suivre les bonnes manières pour ne pas se faire gronder par ses parents. Elle aime bien la liberté qu’ont les jeunes, ici. Aussi, les hommes sont très différents ici : beaucoup moins gentlemen ou romantiques que dans son pays natal.
Montse fut aussi fascinée par les stéréotypes que les Québécois-es entretiennent envers le peuple mexicain. Ils et elles associent le Mexique aux tacos, à la téquila, à la pauvreté, aux sombreros, aux ponchos et au fait qu’ils dorment toujours. Cela fait bien rire Montse. Bien sûr, certaines villes éloignées sont plus pauvres, mais la plupart des gens vivent très bien. Fait cocasse, on lui parle souvent de nourriture mexicaine en l’associant aux tacos « durs » et aux burritos. C’est en riant que Montse dit que les burritos n’existent même pas au Mexique et que « les tacos durs comme les Old El Paso, c’est dégueulasse! ».
S’ouvrir aux autres
Montse affirme que son intégration dans son nouveau pays se déroula parfaitement grâce à son ouverture aux autres. Elle conseille même aux nouveaux et nouvelles immigrant-e-s de sortir de chez eux et elles, d’aller vers les gens et de leur sourire surtout. Montse dit qu’une belle façon de connaître son entourage et de s’intégrer à la communauté est de faire du bénévolat. Elle dit qu’il est essentiel de s’ouvrir aux gens, de les visiter et d’essayer plein de nouvelles choses. Elle ajoute même que de trouver un domaine qui nous passionne est une base pour être heureux et heureuse et bien s’intégrer à son nouveau pays.
Une vie épanouie
Depuis maintenant trois ans, Montse est éducatrice à l’enfance. Elle affirme avoir vraiment trouvé sa voie et être complètement épanouie. C’est le sourire aux lèvres qu’elle affirme que « c’est ici, dans mon pays, que je me sens accueillie et que j’ai trouvé une raison d’être ». Elle m’a même confié vouloir bientôt des enfants!