45 Juana X.

Kassandra Blais

Juana X., originaire d’Acapulco, au Mexique, est arrivée à Québec il y a de cela 28 ans. Elle était alors âgée de 24 ans. Elle travaille aujourd’hui comme éducatrice en service de garde et vit sur la Rive-Sud de Québec avec son mari et ses deux enfants.

L’amour

C’est l’amour qui amena Juana à quitter ses racines et à s’installer là où l’hiver est bien présent. Au Mexique, elle possédait un diplôme en enseignement primaire, mais comme elle n’avait pas de poste, elle travaillait dans une boutique de vêtements pour touristes. Juana ne parlait que l’espagnol et l’anglais. Le futur conjoint de Juana était Québécois et ses parents possédaient un condo au Mexique. La famille y allait régulièrement en vacances et c’est ainsi qu’ils se rencontrèrent. Après plusieurs mois de fréquentation et quelques visites au Québec, son conjoint demanda la main de Juana à ses parents, qui acceptèrent. Ils se marièrent civilement au Québec puisqu’il y avait des règlements et des délais différents du côté du Mexique.

S’imprégner de la culture québécoise

Son accueil au Québec fut très chaleureux. Juana a été accueillie à l’aéroport par toute la famille de son nouvel époux. Ceux-ci communiquaient en anglais avec elle et lui ont offert de quoi bien commencer sa vie au Québec. Pendant une période de six mois, elle a fréquenté à temps plein le centre d’intégration des immigrant-e-s. Elle y apprenait le français et les rudiments de la culture québécoise. Elle a, par la suite, voulu perfectionner son français et a suivi les cours de français dispensés par l’Université Laval.

La famille et les valeurs

Les enfants de Juana ont une double nationalité, québécoise et mexicaine. En plus de leur avoir appris l’espagnol dès leur jeune âge, elle a fait le choix de leur offrir toutes les communions de son pays et de leur faire vivre les coutumes mexicaines, tout en les socialisant à la réalité du Québec. Elle célèbre également quelques fêtes mexicaines au Québec, comme la fête des Morts en septembre.

Il est important de parler souvent de mon pays à mes enfants, pour qu’ils n’oublient jamais d’où ils viennent.

Le travail

Malheureusement, son diplôme en enseignement au primaire n’était pas reconnu au Québec. Conséquemment, pendant ses premières années au Québec, elle aida son mari au bureau. Comme elle désirait être présente pour ses enfants pour respecter ses valeurs mexicaines, elle décida d’ouvrir une garderie en milieu familial, qui agissait également à titre de prématernelle. Cette garderie lui a ouvert la porte des écoles primaires en tant qu’éducatrice, mais également à titre d’enseignante d’espagnol. Elle a longtemps fait du bénévolat dans les écoles primaires avant d’enseigner l’espagnol à des adultes.

Des conseils aux nouveaux et nouvelles arrivant-e-s

Juana aime beaucoup les Québécois-es. Elle s’est sentie accueillie partout où elle passait et ce, dès son arrivée dans la province. Elle mentionne que les Québécois-es sont très intéressé-e-s par les autres cultures et très gentil-le-s. Elle recommande aux futur-e-s arrivant-e-s de ne pas avoir peur d’oser et de ne pas restreindre leur cercle social à la famille ou à leur communauté ethnoculturelle.

Il est important que tu t’intègres, n’attends pas que le monde vienne te chercher, fais-le. Dans mon pays, c’était comme ça, mais ici, c’est différent.

Il est également important d’adapter ses coutumes, mais aussi de respecter la culture des Québécois-es qui est, selon elle, un peu trop permissive et qui a tendance à s’oublier pour laisser la place aux autres cultures.

Redonner à la communauté

Madame X. est une personne très impliquée, non seulement auprès de sa communauté, mais également auprès des Québécois-es. Elle s’implique auprès du Tremplin de Lévis dans une pièce de théâtre qui vise à valoriser et faire la promotion de la langue française auprès des nouveaux et nouvelles arrivant-e-s en apprentissage du français. Elle partage aussi sa culture à l’école où elle travaille, auprès de ses élèves. Ils ont d’ailleurs gagné la première place au concours « Anime ta francophonie », un concours international regroupant tous les pays ayant une communauté francophone. Selon Juana, c’est en s’impliquant et en étant passionné-e par ce qu’on fait qu’on est apprécié par autrui. Par exemple, elle décore depuis plusieurs années déjà la salle du bal des finissant-e-s de l’école pour laquelle elle travaille et produit les décors pour les spectacles de fin d’année scolaire.

Depuis plusieurs années également, Juana et sa famille accueillent des étudiant-e-s étrangers pour des périodes variant entre six mois et un an. Elle a hébergé plus de six jeunes issu-e-s de différentes ethnies. Ces derniers, grâce aux liens tissés, reviennent d’ailleurs les voir au Québec ou invitent Juana et sa famille à aller les visiter.

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