Implantation du protestantisme en Haïti
3 Implantation des églises afro-méthodistes épiscopales et l’Église épiscopale d’Haïti dans le contexte du flux migratoire afro-américain en Haïti
Léon D. Pamphile
Introduction
L’année 2016 marque la commémoration du bicentenaire de l’implantation du protestantisme en Haïti. Le mouvement protestant fut introduit en 1816 par l’arrivée aux Cayes de deux missionnaires : Étienne de Grellet et John Hancock de la Société des Amis. Après un court séjour dans la métropole du Sud, ils se sont rendus à Port-au-Prince, afin de rencontrer le Président Alexandre Pétion. Sous son patronage, ils ont conduit un service religieux au Palais national.
Suite à cette visite, il a fallu attendre un an avant d’assister à la naissance de la première église protestante dans le pays, la Mission méthodiste wesleyenne d’Angleterre, grâce à l’intervention de deux autres missionnaires : John Brown et James Catts, invités par le Président Pétion. Les deux missions qui se sont ensuite établies sur le territoire haïtien furent, en 1824, la Mission afro-méthodiste épiscopale et, en 1861, l’Église protestante épiscopale d’Haïti.
C’est à cette dernière, c’est-à-dire l’Église protestante épiscopale, que nous allons consacrer ce chapitre. Nous décrirons d’abord le contexte historique du flux migratoire des Noirs américains en Haïti au dix-neuvième siècle, étroitement lié à la mise en place de cette mission. Nous montrerons aussi comment la vie et les idées de James Theodore Holly, le fondateur, ont permis cette implantation et son épanouissement. Nous nous tournerons ensuite vers l’impact de son intervention, tant sur le mouvement protestant en particulier que sur la société haïtienne en général.
Le flux migratoire des Afro-Américains vers Haïti
Le dix-neuvième siècle fut très hostile à la race noire. Bien qu’Haïti ait proclamé son indépendance en 1804, le pays ne cessa d’être mis à l’épreuve par les puissances coloniales de l’époque, ses citoyens étant considérés comme inférieurs à la race blanche. L’ancien consul britannique à Port-au-Prince, Spencer Saint-John, fit même la déclaration péjorative suivante : « le Noir s’est montré totalement inapte à se gouverner et incapable en tant que peuple de faire preuve d’aucun progrès »[1]. De telles opinions avaient donné lieu à la publication des œuvres apologétiques d’Anténor Firmin, De l’égalité des races humaines (1885) et de Louis-Joseph Janvier, L’Égalité des races (1884).
La situation était bien pire aux États-Unis où les Noirs furent maintenus dans l’esclavage jusqu’à son abolition officielle le 31 janvier 1865 par le Congrès américain, en application du treizième amendement de la Constitution. La population minoritaire des Afro-Américains libres n’en restait pas moins plongée dans un profond état de désenchantement, ayant souffert de conditions socio-économiques défavorables durant la période précédant la Guerre civile américaine. Ils occupaient essentiellement le Nord et étaient tous sujets à cette condition d’infériorité. Ils ne jouissaient d’aucun droit civique ni politique. Selon le Dr. Rulx Léon, c’étaient des « hommes qui n’étaient plus esclaves et qui n’étaient pas libres »[2].
Les Afro-Américains libres cherchaient donc à échapper à cette situation de citoyens de seconde classe. C’est ainsi que se formèrent deux courants différents, dans l’espoir de régler cette énorme injustice : un premier groupe tenta de changer le climat du contexte national, tandis qu’un deuxième contempla les possibilités au-delà des frontières du pays. Les membres de ce dernier groupe commencèrent à développer une idéologie nationaliste. Ils défendaient le droit des Noirs de posséder un territoire leur permettant d’exercer un contrôle politique et économique, un territoire où établir leur propre nation. Cette idéologie était très évidente dans le questionnaire que Lowring D. Dewey avait soumis au Président Jean-Pierre Boyer en faveur des Afro-Américains qui envisageaient une immigration vers Haïti : « Votre gouvernement permettrait-il à la Société de former une colonie dans votre île, laquelle aurait ses propres tribunaux, sa législature, en un mot comme un de nos États qui forment les États-Unis et cependant libre et soumise au gouvernement d’Haïti, de la même manière que chacun de nos États se trouve dépendant de notre gouvernement général? »[3].
C’est ainsi qu’en 1816 apparut la Société de Colonisation Américaine, afin d’établir, sur les côtes africaines, une colonie qui pouvait « induire les Noirs affranchis à aller s’y installer »[4]. Les dirigeants noirs américains de l’époque, Richard Allen, James Forten et Absolom Jones, rejetèrent catégoriquement cette proposition. Ils acceptèrent, par contre, l’idée de Thomas Paul, un missionnaire noir américain envoyé par la Société Missionnaire de Boston et qui séjourna dans le pays pendant quelques mois, d’aller plutôt en Haïti pour profiter de « la jouissance de la liberté et de l’égalité et des avantages qui l’accompagnent »[5].
Jusqu’en 1824, date de l’arrivée des premiers immigrants, Haïti était exclusivement catholique. Christophe voulait introduire la religion anglicane dans son royaume. Prince Saunders qui dirigeait l’Académie Royale, était chargé d’exécuter les intentions du roi. Trois ministres de foi anglicane arrivèrent dans le Nord pour organiser le système éducatif. Christophe voulait remplacer le catholicisme par l’anglicanisme, pensant que le clergé anglican était plus éclairé et honnête que le clergé catholique. De plus, il vit l’Église anglicane comme une arme dans sa lutte contre les Français.
De son côté, pour attirer des immigrants en Haïti, en vue de promouvoir la production agricole du pays, Boyer leur promit, en plus de l’exercice des droits civiques et politiques, la liberté religieuse. Le Président envoya Jonathan Granville aux États-Unis pour une campagne de recrutement avec l’ordre « d’assurer aux individus de sang africain la jouissance, après une année de résidence, de tous les droits civiques et politiques et de la qualité de citoyens, de leur garantir une entière liberté de conscience dans les pratiques religieuses et leur donner en toute propriété les terres sur lesquelles ils se seront établis »[6].
Cette campagne incita un grand nombre d’Afro-Américains à entreprendre le voyage vers Haïti. D’après Beaubrun Ardouin, les premiers immigrants arrivèrent en Haïti le 20 septembre 1824. « Ils furent répartis dans les villes et les centres ruraux : Boutillier, dans la plaine de Torbeck; Debora dans la vallée de la Grande-Anse, non loin de Jérémie; Marigot, Jacmel, Drouillard, non loin de Port-au-Prince, l’Arcahaie; Saint-Marc; Plaisance; Marmelade; Grande-Rivière-du-Nord; le Dondon; et dans la partie espagnole de l’île, jointe à celle de langue française depuis deux ans »[7].
Religion et libération
Parallèlement au désir de nationalisme politique mentionné ci-dessus, les Afro-Américains ont également manifesté une profonde aspiration à un nationalisme religieux. Suivant cette idéologie, « au niveau du christianisme, il est établi que les Noirs se doivent d’établir et de contrôler leurs propres églises, que Dieu, ou Jésus ou les deux sont noirs et que les Afro-Américains constituent un peuple choisi »[8]. La religion devint alors un instrument non seulement de combat contre l’esclavage et la discrimination raciale mais aussi un vrai levain de transformation sociale et de progrès. Les Noirs se mirent alors à répandre l’évangile en Afrique et à travers le monde. Lott Carey et William Crane organisèrent la Société missionnaire baptiste de Richmond en Virginie. Dans ce contexte, la Société missionnaire baptiste de Massachusetts commissionna Thomas Paul, un autre pionnier missionnaire noir, à travailler en Haïti. Pourtant l’homme qui a immanquablement marqué le protestantisme haïtien par sa vision et son inlassable labeur fut James Theodore Holly.
Holly est né à Washington, D.C. le 3 octobre 1829, de foi catholique. Dès son jeune âge, il s’engagea dans la profession de cordonnier, suivant les traces de son père. Son éducation primaire se limita à quelques années à l’École Sainte-Trinité de Washington, D.C., mais il paracheva sa formation lui-même par des études privées. En fait, avant son émigration en Haïti, il fut éditeur et correspondant de journal, enseignant, prêtre épiscopal, abolitionniste et spécialiste en questions raciales. Il se convertit à l’anglicanisme en 1851. Ordonné diacre en 1855, il reçut la consécration pastorale en 1856. Il servit alors comme recteur de Saint-Luc, à New Haven dans le Connecticut.
Dans le contexte du dix-neuvième siècle où prévalait le racisme, Holly caressait la noble vision d’élévation de la race noire. Il proclamait sans ambages : « Je suis nègre. J’aime ma race. Je n’ai pas honte de mon identité. Je le déclare en saison et hors saison »[9]. Selon sa stratégie, cette élévation ne se ferait que sur la terre d’Haïti. En 1857, il déclara, lors d’une conférence, qu’Haïti est « une justification de la capacité de la race noire à l’auto-gouvernance et au progrès civilisé »[10]. Il invita ses frères afro-américains à quitter les rivages des États-Unis pour « aller identifier notre destinée avec celle de nos frères héroïques dans cette île indépendante de la Mer des Caraïbes, en amenant avec nous de tels arts, sciences, et le génie de la civilisation moderne (…) afin de promouvoir le progrès en Haïti, au lieu de rester indolemment ici, à revendiquer des droits politiques »[11].
En 1855, Holly fit une visite de reconnaissance en Haïti, en vue de l’implantation d’une mission de l’Église protestante épiscopale dans le pays. Dans le rapport soumis à Samuel Dickson, secrétaire des Affaires étrangères du Board of Missions de ladite église, il souligna « l’opportunité splendide » pour une mission épiscopale en Haïti. Il anticipait même l’assistance du gouvernement du Président Faustin Soulouque pour la réalisation de cette entreprise.
Holly considérait l’émigration comme un moyen pour les Afro-Américains d’obtenir l’autosuffisance par le biais de la régénération politique et du développement des ressources naturelles d’Haïti. Il exposa ses idées sous forme de six articles intitulés Pensées sur Haïti, dans lesquels il associait étroitement Haïti à la destinée de la race noire. Comme il l’affirme : « Si l’indépendance d’Haïti cesse d’exister, le ciel de la destinée noire sera plongé dans les ténèbres impénétrables »[12]. Il considère Haïti comme le lieu idéal d’un puissant « nationalisme noir »[13]. C’est à la lumière de ces objectifs qu’il a cherché des immigrants potentiels exhibant les qualités d’autosuffisance et d’ardeur au travail pour émigrer dans l’île.
Holly était convaincu du rôle de la religion comme un outil puissant capable de promouvoir le progrès en Haïti. Pourtant il n’était pas dupe de la réalité des régimes de tyrannie qu’a connus le pays, de Dessalines à Soulouque. À cause de cette instabilité, l’avenir d’Haïti dépendait d’une base solide d’enseignement moral et religieux, renforcée par l’importance accordée à la littérature, aux arts et aux sciences. C’est ce qu’il appelait « les deux armes de tout bien-être national »[14].
Selon Holly, le catholicisme n’a pas réussi à résoudre les problèmes de la nation. Au contraire, il accable le peuple « des éléments les plus déformés et exagérés du Christianisme »[15]. Le protestantisme par contre encourage au changement « en inculquant les principes informatifs de la religion pure de Jésus-Christ »[16]. La religion serait aussi un moyen de rééquilibrer le climat politique. Elle devrait fournir l’élément susceptible « d’être injecté dans la communauté haïtienne afin de combattre la corruption interne des partis révolutionnaires » qui constituaient l’ultime obstacle à sa souveraineté politique.
Pour y remédier, Holly entrevoyait un mouvement migratoire qui « prendrait la forme de groupes religieux bien organisés, dirigés par un clergé éclairé et soutenu par des laïcs également informés, en nombre suffisant, pour frayer la route, et pourvoir aux besoins de progrès de colonies civilisées »[17]. Pour atteindre cet objectif, les immigrants devraient s’engager à subordonner leur intérêt temporel au labeur servant le Royaume de Dieu en Haïti.
Église protestante épiscopale d’Haïti
Sur de telles prémisses, Holly démarra la campagne de recrutement des émigrants. Le Président Fabre Nicolas Geffrard y participa également, en lançant sa propre campagne d’émigration d’Afro-Américains pour faire avancer son projet de production cotonnière en Haïti. Il confia à James Redpath la charge d’établir le Bureau de l’émigration haïtienne à Boston. À l’automne 1860, Holly devint un agent à titre d’assistant commissaire de ce Bureau aux côtés de Redpath. Ses démarches en Pennsylvanie et au New Jersey portèrent leurs fruits, quand il débarqua à Port-au-Prince à la tête d’un groupe de cent-onze Afro-Américains, le 26 mai 1861. Holly ne tarda pas à établir une église en harmonie avec sa vision axée sur l’indépendance des Noirs, en vue de construire une nation forte aux niveaux politique, économique et religieux. Cette église devait tout d’abord être dirigée par un clergé national.
La colonie de Holly de New Haven s’établit à Drouillard, une habitation de Geffrard à quelques kilomètres de Port-au-Prince. Les débuts furent extrêmement difficiles. Holly et sa colonie furent ravagés par la fièvre et les épidémies. Il perdit quarante-trois membres, y compris sa femme Charlotte, sa fille Cora et son fils Joseph Geffrard. D’autres choisirent de regagner les États-Unis. Néanmoins Holly persévéra avec le petit groupe restant qui s’installa à Port-au-Prince. Il retourna aux États-Unis pour recueillir des fonds auprès de l’Église mère. Durant son séjour, il se remaria avec Sarah Hanley de New Haven, puis revint à Port-au-Prince pour rejoindre sa colonie. C’est en 1863 qu’il consacra Sainte Trinité comme la première église protestante épiscopale d’Haïti.
L’église ne tarda pas à afficher des progrès marquants. Déjà en1866, « la première convocation missionnaire du 17 juin réunissait trois prêtres, un diacre et seize délégués laïques (…) La paroisse Sainte Trinité comprenait 25 familles »[18]. À la lumière de « son vif sentiment de conscience raciale », il se consacra particulièrement à établir une église nationale. Comme il le proclama, « Nulle communion ne s’est revêtue jusqu’ici, parmi le peuple haïtien, de toutes les attributions d’une Église nationale exerçant son autonomie ecclésiastique par un épiscopat et un clergé indigènes.”[19]
Il fit face à de nombreux défis relatifs à l’instabilité politique de son pays adoptif. En 1863, le feu ravagea une église nouvellement construite, ainsi que le presbytère et l’école attenante. Deux autres églises érigées ultérieurement furent également détruites par des incendies. En 1868, Holly relate qu’en Haïti « la Guerre civile de la pire espèce a déchaîné les passions des partis, bouleversé la société et sème maintenant la mort et la dévastation partout dans ses pistes » [20]. En 1879, il décria encore une fois la guerre civile dans les différentes régions du pays qui « a ajouté de son fardeau à tous ces éléments et porta notre privation au dernier point d’endurance »[21]. Néanmoins Holly demeura fidèle au pays et à son œuvre. Il confesse avoir trouvé le réconfort dans ce qu’il appelle « l’influence vivifiante du Saint-Esprit » qui l’a rendu capable de gérer les responsabilités de son ministère.
En 1874, la mission de l’Église protestante épiscopale reconnut l’Église d’Haïti comme une église nationale indépendante tout en maintenant des relations fraternelles avec la dénomination aux États-Unis. Holly s’était naturalisé haïtien. L’Église, qui prit alors le nom d’Église orthodoxe apostolique haïtienne, consacra une attention particulière aux régions rurales. Après l’instauration très réussie d’une chapelle à Buteau, dans la commune de Léogâne, douze autres furent subséquemment érigées dans la même commune. L’Église mère honora Holly en l’élevant à l’office d’évêque d’Haïti. En 1874, il fut consacré à l’église Grace de New York comme le premier évêque noir de l’Église protestante épiscopale des États-Unis.
Cette reconnaissance était une victoire extraordinaire pour Holly qui avait longtemps lutté pour une église dirigée par un clergé haïtien. Il se réjouissait beaucoup de constater qu’après seize ans d’existence dans l’île, l’Église épiscopale « comptait onze ministres nationaux, tandis que l’Église catholique romaine dont la fondation remontait à près de quatre siècles ne comptait que deux prêtres nationaux des 93 qui composaient son clergé national »[22].
L’église d’Holly se proposait aussi d’offrir des services sociaux dans la communauté haïtienne. Dans le domaine de la santé, il fit des démarches incessantes auprès du Board of Missions pour envoyer un médecin en Haïti. Ce rêve se concrétisa avec la formation médicale de son propre fils, le Dr Alonzo Potter Burgess Holly. Avec l’aide d’autres médecins venant du cadre de son église, il établit une clinique et un dispensaire. En 1901, le docteur Arthur Holly, un autre fils, inaugura la clinique Saint-Jacques.
Les réalisations de Holly furent particulièrement rayonnantes sur le plan éducatif. Selon Catts Pressoir,
l’œuvre pastorale de Holly fut accompagnée d’un programme scolaire. À l’attention des étudiants en théologie, il ouvrit, en 1875, au quartier du Poste Marchand, l’Institut Universitaire des Antilles. Déjà en 1861, il avait acheté une habitation d’une étendue de dix carreaux à Diquini (…) pour y installer une École normale élémentaire agricole et industrielle. Il encouragea les curés à ouvrir des écoles primaires paroissiales[23].
En s’installant en Haïti, James Theodore Holly avait une double vision. La première était de faire d’Haïti « une nation nègre forte, puissante, éclairée, progressive, conforme aux normes du dix-neuvième siècle, et capable de commander le respect de toutes les nations de la terre »[24]. La deuxième concernait l’établissement d’une église qui contribuerait à cette réalisation. Au prix d’énormes sacrifices, il concrétisa le rêve d’implanter en Haïti l’Église protestante épiscopale dont il devint le premier évêque. Le Dr Charles-Poisset Romain relate que « l’Église épiscopale d’Haïti fêta son centenaire en 1961 sous la direction de l’évêque américain Voegeli. Elle accusait alors un effectif de 34 000 membres dont 3 000 communiants, 76 missions et 94 stations administrées par 23 prêtres et 136 lecteurs laïques »[25].
Malheureusement, la deuxième vision d’Holly reste jusqu’à présent inaccomplie. Car un siècle plus tard, Haïti qui faisait la fierté des peuples noirs du dix-neuvième siècle est désormais classée au rang d’État en faillite. L’exemple poignant de ce visionnaire devrait cependant demeurer une source d’inspiration dans notre lutte pour redonner à Haïti sa gloire d’antan, mais surtout mener le pays sur la voie du développement et de la vraie démocratie pour assurer le bonheur de tous ses citoyens.
Références
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Hayden, J. Carleton. « James Theodore Holly (1829-1911), First Afro-American Episcopal Bishop: His Legacy to Us Today. » In Black Apostles: Afro-American Clergy Confront the Twentieth Century, edited by Randall K. Burkett and Richard Newman, 129-140. Boston: G. K. Hall, 1978.
Holly, James Theodore. « The Disabilities Under Which That Country Labors. » Anglo-African Magazine, 1 (1859), 218-221.
_______« Objects and Method Necessary to a Successful Emigration of the Colored of the United States to Haiti. » Anglo-African Magazine, 1 (1859), 298-300.
_______ « Thoughts on Hayti: The Important Position That This Nationality Holds in Relation to the Future Destiny of the Negro Race », Anglo-African Magazine, 1 (1859), 185-187.
Léon, Rulx. Propos d’Histoire d’Haïti. Port-au-Prince : Imprimerie de l’État, 1945.
Pamphile, Léon D. Haïtians and African Americans: A Heritage of Tragedy and Hope. Gainesville: University Press of Florida, 2001.
Porter Dorothy, B., Early Negro Writings, 1760-1837. Boston: Beacon Press, 1971.
Pressoir, Catts. Le Protestantisme haïtien. 2 vol. Port-au-Prince : Imprimerie Adventiste, 1976.
Anonyme, « Report of the Bishop of Haiti », Octobre 1877, in Holly Haïti Papers. Archives of the Episcopal Church, Austin, Texas, US.A.
Romain, Charles-Poisset. Le Protestantisme dans la Société Haïtienne. Contribution à l’étude sociologique d’une religion, Port-au-Prince : Imprimerie Henri Deschamps, 1986.
Simpson, George Eaton. Religious Cults of the Caribbean. New York: Columbia University Press, 1978.
St. John, Spenser. Hayti or the Black Republic, 1864, reprint (London: Frank Case and company, 1971) p. xi.
- Spencer St. John, Hayti or the Black Republic, 1864, reprint (London: Frank Case and Company, 1971) p. xi. ↵
- Rulx Léon, Propos d’Histoire d’Haïti, Port-au-Prince : Imprimerie de l’Etat, 1945, p. 196. ↵
- Léon, Propos d’Histoire, p. 199. ↵
- Finley à Mumford, le 14 février 1815 in African Repository 1 ( mars 1825), p. 2. ↵
- Voir Dorothy B. Porter, Early Negro Writings, 1760-1837 (Boston: Beacon Press, 1971) p.279. ↵
- Léon, Propos d’Histoire, p. 201. ↵
- Catts Pressoir, Le Protestantisme Haïtien, Port-au-Prince : Imprimerie Adventiste, 1976, p. 9. ↵
- George Eaton Simpson, Religious Cults of the Caribbean, New York: Columbia University Press, 1978, p. 306. ↵
- J. Carleton Hayden. “James Theodore Holly (1829-1911), First Afro-American Episcopal Bishop: His Legacy to Us Today.’ (Black Apostles: Afro-American Clergy Confront the Twentieth Century, edited by Randall K. Burkett and Richard Newman” Boston: G. K. Hall, 1978), p.129. ↵
- Voir Leon D. Pamphile, Haïtians and African Americans: A Heritage of Tragedy and Hope (Gainesville: University Press of Florida, 2001), p.25. ↵
- Cité in Bell, Black Separatism, p. 65. ↵
- Holly, Thoughts on Haïti, p.187. ↵
- Holly, Thoughts on Haïti, p.185. ↵
- Holly, Disabilities, p. 20. ↵
- Holly, Disabilities, p.220 ↵
- Holly, Disabilities, p. 220-221. ↵
- Holly, Objects and Method, p. 299-300. ↵
- Cité in Pressoir, Le Protestantisme haïtien, p. 30. ↵
- Ibid., p.43. ↵
- Holly à Denison, 1er aôut 1868, Haïti Papers. ↵
- Annual Reports of the Bishop of Haiti, 30 juin 1879, in Holly Papers. ↵
- “Report of the Bishop of Haiti,” Octobre 1877, in Holly, Haïti Papers. ↵
- Pressoir, Le Protestantisme haïtien, p. 45. ↵
- Hayden, James Theodore Holly (1829-1911), First Afro-American Episcopal Bishop: His Legacy to Us Today. p. 131. ↵
- Charles-Poisset Romain, Le Protestantisme dans la Société Haïtienne, Port-au-Prince : Imprimerie Henri Deschamps, 1986, p. 71. ↵