21 La révision linguistique

La révision linguistique des textes avant leur publication est une nécessité universelle, que ce soit en littérature ou en science. Même si l’auteur ou l’autrice écrit de façon impeccable, il ou elle doit respecter les consignes de la feuille de style de son éditeur, ce qui n’est pas toujours évident ou fait. Le point le plus difficile est la présentation des références bibliographiques… Les instructions aux auteurs et aux autrices sont certes très précises et détaillées, mais il faut toujours vérifier si elles ont été respectées et faire les corrections nécessaires.

Les auteurs et autrices peuvent être susceptibles et ne pas accepter ces corrections. Il est de la responsabilité du comité de rédaction de leur faire comprendre qu’il ne s’agit nullement d’un jugement sur leurs capacités d’écriture, mais bien d’une mise aux normes de la revue dans laquelle ils et elles choisissent de publier. Cette acceptation fait d’ailleurs partie de l’Engagement des auteurs et des autrices qui figure dans l’en-tête du formulaire de soumission des articles.

Voici un exemple d’explication que le comité de rédaction peut donner en plus à ses auteurs et autrices, au besoin :

Le rapport de révision linguistique que vous avez reçu n’est pas une évaluation de votre texte. Il s’agit simplement d’une révision linguistique qui intègre à la fois les règles de l’art et les standards en matière de publication. Très souvent, nous n’envoyons même pas les textes révisés à nos auteur-e-s : juste un simple rapport de révision pour demander des corrections spécifiques. Spécialement pour vous, j’ai pensé qu’il était nécessaire de vous envoyer ce fichier afin que vous fassiez vous-même les choix les plus pertinents pour votre texte et que mettiez en lumière votre posture théorique et vos résultats de la plus belle des manières.

La révision linguistique est une activité professionnelle qui est hautement rémunérée. Mais dans le cadre du Grenier des savoirs, nous offrons ce service gratuitement aux auteur-e-s qui publient dans nos revues. Il vise essentiellement à améliorer la qualité des textes. Je peux comprendre que les traces en rouge (que l’équipe de réviseurs de notre Secrétariat général laisse dans votre texte) puissent vous rappeler le stylo rouge qui marquait le rapport de domination entre nos enseignant-e-s et les apprenants que nous étions… Mais il n’en est rien dans notre cas.

Notre travail consiste à agir sur le style afin que votre texte soit plus compréhensible de nos lecteurs et lectrices, sur la grammaire pour enlever les coquilles, sur le formatage pour faciliter l’édition de votre article, sur l’écriture inclusive pour assurer une visibilité aux femmes dans le domaine de la science, sur les références pour augmenter le sérieux de votre texte… et  sur bien de petites choses qui échappent souvent à l’auteur-e qui lit parfois son texte avec le cœur au lieu des yeux parce qu’il ou elle en maîtrise les recoins, les phrases, les petits mots.

Les mots barrés et/ou remplacés dans votre texte, les petits segments reformulés ou réécrits, les pages manquantes dans vos références, les énumérations sans phrase introductive et, parfois l’absence de cadre théorique ou des critères scientifiques, sont les éléments sur lesquels nos réviseurs s’arrêtent et attirent l’attention de nos auteur-e-s. Vous comprenez donc nous ne faisons qu’un travail d’édition et que nous ne saurons avoir une science infuse pour faire cette tâche. Et les auteur-e-s, comment pourraient-ils/elles être nos étudiant-e-s alors que nous n’existons que parce qu’ils ou elles ont durement travaillé pour communiquer les résultats de leurs travaux de recherche à la communauté scientifique?

Cher/chère Collègue, j’espère que vous trouverez de quoi apaiser votre mécontentement dans les mots qui précèdent. Le Secrétariat général coordonne le travail des comités de rédaction sans leur imposer les problématiques qu’ils souhaiteraient développer dans leur revue. Lorsque votre texte est soumis à l’une de nos revues, il doit apprécier sa pertinence et le sélectionner parmi une pléthore de propositions reçues. Après cette étape, le texte est préparé pour l’évaluation par des pair-e-s qui peuvent donner des avis favorables ou défavorables, mais c’est au comité de rédaction de prendre la décision finale ou de convoquer une nouvelle évaluation. Un texte accepté au départ peut être refusé à l’arrivée. Le Secrétariat général n’interviendra qu’en bout de chaîne pour réviser le texte, l’éditer et assurer sa publication.

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