10 Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste (1908–1988)

Micheline Bélisle

« dolto » par mr.paille. CC BY-SA 2.0. https://www.flickr.com/photos/63938057@N08/30156874104

Françoise Dolto fut, avec Sophie Morgenstern, l’une des premières psychanalystes pour enfants en France. Personnage hors du commun, elle a fait avancer la psychanalyse dans le domaine des psychoses infantiles. Grâce à elle, de nombreux enfants en ont été guéris. Sa préoccupation essentielle a été de donner à l’enfant sa place de sujet à part entière, et ce, dès sa conception. À l’époque de Dolto, parler à un tout-petit était considéré comme révolutionnaire. Certains la considéraient trop avant-gardiste, d’autres comme folle ou farfelue à cause de ses idées et de ses façons de pratiquer. L’éternel problème de Dolto aura été, selon ses propres dires, « d’être née trop tôt dans un monde trop vieux ».

Milieu familial

 Quatrième d’une famille de sept enfants, Françoise Dolto, née Marette, naquit le 6 novembre 1908 à Paris, dans un milieu bourgeois de conviction catholique et monarchiste.

Sa mère, Suzanne Demmler, était une femme de caractère qui régentait et administrait toute une maisonnée. Elle attachait une grande importance au physique, elle se trouvait laide et trop petite. Franchement misogyne, selon Françoise, elle ne voyait d’autre destin pour une femme que celui de se marier et de fonder une famille. Françoise hérita de ses principaux traits de caractère : dynamisme, vitalité, oralité, franc-parler, opiniâtreté, incapacité à rester inactive, préoccupée de son physique (Françoise souffrait de ses rondeurs).

La relation entre Françoise et sa mère était empreinte d’agressivité. En effet, cette dernière disait souvent à sa fille qu’elle était monstrueuse du seul fait qu’elle la trouvait différente et qu’elle ne la comprenait pas. Elle ne s’est pas gênée non plus pour lui laisser savoir qu’elle aurait dû mourir à la place de Jacqueline, l’aînée et sa préférée, celle-ci ressemblant physiquement à son père, Arthur Demmler, qu’elle adorait. Et puis, la plupart du temps, la mère faisait à Françoise des présents carrément laids en lui disant qu’elle les trouverait probablement beaux, puisqu’elle avait toujours des idées contraires aux siennes. Malgré toute la peine que sa mère lui faisait, Françoise ne lui en voudra jamais pour toutes ces méchancetés.

Le père de Françoise, Henry Marette, était un intellectuel, passionné de mathématiques, polytechnicien et ingénieur méthodique. Grâce à lui, Françoise et ses frères et sœurs s’ouvrirent au monde et à la culture. Brave homme, et homme d’autorité, il céda cependant devant la brusquerie de sa femme, préférant la paix domestique au conflit. Toutefois, il savait se montrer ouvert et aimant avec Françoise.

Françoise a été surtout proche de Philippe et de Jacques, ses frères cadets.

Philippe est né le 14 mars 1913. Françoise n’avait alors que 4 ans ½. Comme c’était la première fois qu’elle assistait à la venue d’un bébé, elle en fut tout excitée. Philippe s’est avéré important pour Françoise. En effet, ce fut à la suite de la dépression de celui-ci, qu’une vingtaine d’années plus tard, ils commenceront une psychanalyse.

Jacques, le septième et dernier enfant de la famille, naquit le 22 septembre 1922. Françoise avait alors près de 14 ans. Elle en a pris soin dès sa naissance et c’est en l’observant et l’écoutant qu’elle dira plus tard avoir découvert l’intelligence des enfants et leur développement. La mère attendait plutôt une fille, qui aurait été pour elle une sorte de réincarnation de sa fille Jacqueline, décédée 2 ans plus tôt, à l’âge de 18 ans. Mais nous y reviendrons. Ce n’est pas pour rien que les parents l’appelèrent Jacques! Françoise aimera tendrement ce petit frère qui aura l’épineux fardeau de combler le vide laissé par Jacqueline.

Enfance

 Françoise fut élevée d’une manière traditionnelle par une mère protestante et un père catholique.

Elle était une enfant que son entourage qualifiait de « folle » et de « bête » parce qu’elle savait être à l’écoute de tout, surtout des mots, qu’elle prenait au pied de la lettre. Et elle ne se gênait pas pour relever les incohérences des adultes. C’était une enfant qui réfléchissait beaucoup, elle était incomprise et solitaire.

À l’âge de 3 ans, Françoise fit la connaissance d’Élizabeth Weilandt qui, étant considérée comme une tante éloignée des Demmler, lui servit d’institutrice personnelle. Françoise l’appelait Mademoiselle. Celle-ci appliquait la méthode du pédagogue allemand Fröbel qui, en 1837, ouvrit le premier jardin d’enfants et milita pour éduquer les plus jeunes au grand air (activités sportives, jeux, chants).

Dès l’âge de 4 ans, Françoise s’interrogea sur la vie et la mort alors que son grand-père maternel venait de mourir et que sa mère était enceinte. Où est son grand-père? D’où vient son frère nouveau-né? Du même endroit? Où va-t-on après la mort? Son insistance à poser cette question lui aurait valu le surnom de Vava.

À l’âge de près de 8 ans, elle perdit son oncle et parrain, Pierre Demmler, mort à la guerre en juillet 1916. Elle l’appelait son « fiancé » et en porta le deuil comme « veuve de guerre ». Selon la coutume, une « veuve de guerre » ne devait jamais refaire sa vie avec un autre homme : ce serait de la trahison. Il est à noter que Françoise est restée longtemps célibataire. Ce ne fut en effet qu’à l’âge de 34 ans qu’elle se maria. Peut-on supposer que cet événement avec son oncle Pierre ait eu quelque influence sur ce mariage tardif à l’époque ?

De plus, à 8 ans, elle parlait de devenir « médecin d’éducation ». Il s’agit alors pour elle non pas de soigner les enfants, mais d’éduquer les adultes qui ne comprennent pas les enfants. Elle voulait que les adultes en question comprennent qu’une pathologie enfantine naissait d’un trouble intérieur, d’un mal-être généré par une situation extérieure sur laquelle ces enfants n’avaient aucun contrôle émotionnellement.

À l’âge de 12 ans, Françoise perdit sa sœur aînée Jacqueline alors âgée de 18 ans. Celle-ci souffrait d’un ostéosarcome (cancer des os). Françoise fut profondément marquée par ce décès du fait, entre autres, que sa mère l’en tenait responsable. En effet, cette dernière avait expressément demandé à Françoise, enfant au cœur pur se préparant à sa première communion, de prier pour que Jacqueline guérisse. Voyant que Françoise avait échoué à guérir sa sœur, sa mère refusa de la voir pendant quinze jours et n’hésita pas à lui laisser savoir ouvertement que c’était elle, Françoise, qui aurait dû mourir. Françoise s’est alors blâmée de cette mort, mais n’éprouva pour sa mère aucun ressentiment, elle n’éprouva que de la compassion.

Ainsi, Françoise, à peine âgée de 12 ans, avait connu de nombreux chocs émotifs : décès de son oncle Pierre, son « fiancé », décès de sa sœur aînée, Jacqueline, hystérie de sa mère, sans compter qu’avec le décès de sa sœur, elle eut à assumer le rôle de confidente de sa mère. Tout cela sur fond de Première Guerre mondiale.

Éducation

 La mère de Françoise ne cessait de lui mettre des bâtons dans les roues. Étant contre les études pour une femme qui, au contraire, devait être vouée essentiellement aux rôles d’épouse et de mère, elle interdit à Françoise de poursuivre des études. Malgré tout, celle-ci ira à l’encontre de la volonté de sa mère et passera la première partie du baccalauréat au Lycée Molière, en 1924. En juin 1925, sa mère se montrant un peu plus conciliante, Françoise fit la seconde partie de son baccalauréat avec, comme matière obligatoire, la philosophie et comme matière à option, psychanalyse et stoïciens. Il est à noter que son père l’avait déjà sensibilisée à la psychanalyse en lui recommandant quelques livres.

En novembre 1929, Françoise, avec l’approbation de sa mère, s’inscrivit à des études d’infirmière. Cette dernière pensait que les études d’infirmière dégoûteraient sa fille et la détourneraient de son chemin de soignante. Mais c’est tout le contraire qui se produisit. En juin 1930, Françoise reçut son diplôme d’infirmière. Elle était alors âgée de 22 ans. Elle s’engagea à l’hôpital-école de la Croix-Rouge (Les Peupliers) et transmit son savoir des pansements et des piqûres aux autres élèves. En novembre 1932, Françoise et son frère Philippe s’inscrivirent au PCN (certificat d’études physiques, chimiques et naturelles), première année de formation obligatoire pour accéder à la première année de médecine. Elle passera sa thèse de médecine, Psychanalyse et Pédiatrie, en juillet 1939. Nous y reviendrons.

En 1932, Françoise fit la connaissance de Marc Schlumberger qui lui conseilla d’amener son frère Philippe en psychanalyse, lui qui souffrait tant de ne pas réussir aussi bien que sa sœur dans ses études. René Laforgue, psychanalyste, accueillit alors Philippe en cure.

Du 17 février 1934 au 12 mars 1937, Françoise suivit une cure, elle aussi, avec René Laforgue. Sa séparation d’avec Edmond, son fiancé choisi par sa mère et l’attitude de rejet de celle-ci après cette séparation de même que le poids de la culpabilité qu’elle faisait peser sur Françoise depuis si longtemps bouleversèrent cette dernière. Elle sombra dans la dépression.

Pendant cette cure, Laforgue voyant les aptitudes de Françoise à l’écoute, entre autres, lui suggéra de devenir elle-même psychanalyste. La première réaction de Françoise à cette suggestion fut de refuser : elle voulait se consacrer à la médecine. Toutefois, cette cure fut pour elle bénéfique, car elle fit de Françoise une autre femme en la libérant de sa névrose, du poids de son éducation, de son milieu d’origine et surtout, de sa mère dépressive et hystérique à ses heures.

Elle revint éventuellement sur sa décision quand, en 1937, au cours de sa formation médicale, en stage dans le service du DR Georges Heuyer, Françoise rencontra Sophie Morgenstern, première femme psychanalyste auprès des enfants en France. Françoise, qui l’assista, écouta essentiellement les enfants et les psychotiques qui lui furent alors confiés. Sophie Morgenstern, juive polonaise, se suicida, le 13 juin 1940, lors de l’invasion allemande de Paris. Elle ne parvenait plus à faire face à la mort de sa fille, Laura, décédée à la suite d’une opération de la vésicule biliaire qui avait mal tourné, ainsi qu’à la mort du reste de sa famille massacrée en Pologne par les Nazis. Elle a contribué à la psychanalyse en jetant les bases d’une méthode de thérapie auprès des enfants axée sur l’écoute de l’inconscient et exempte du regard psychiatrique.

En 1938, Françoise adhéra à la Société psychanalytique de Paris, fondée en 1926 par son psychanalyste René Laforgue. Cette même année, elle rencontra Édouard Pichon qui, comme Sophie Morgenstern, a le plus compté dans la formation de Françoise. À la même époque, elle fit la rencontre de Jacques Lacan avec qui elle restera étroitement liée tout au long de son activité de psychanalyste et de qui elle empruntera de nombreux concepts qu’elle redéfinira à sa manière.

En juillet 1939, tel que mentionné précédemment, elle soutint sa thèse Psychanalyse et Pédiatrie. Elle y définit, entre autres, le cadre de la psychanalyse d’enfants et démontra qu’intelligence et affectivité sont étroitement liées. Elle y développa aussi ses fameuses castrations symboliques, moments où certains désirs des enfants deviennent interdits (par exemple, l’action de téter) pour donner accès à d’autres possibilités plus intéressantes (par exemple, parler plutôt que téter).

 Vie personnelle et professionnelle

 En septembre 1939, Françoise Dolto ouvrit son propre cabinet où elle travailla avec des adultes. À partir de ce moment, elle cumula des postes en institution avec les enfants (Polyclinique de Ney); Hôpital Trousseau où, de 1940 à 1978, elle assura des consultations gratuites; Centre médico-psycho-pédagogique Claude-Bernard, à partir de 1947; Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) Étienne-Marcel, de 1964 à 1981. En septembre 1939, débuta aussi la Deuxième Guerre mondiale qui aura, entres autres conséquences, pour Françoise, de porter une attention toute particulière à la souffrance des enfants abandonnés, laissés-pour-compte. Plus encore, en traitant les psychoses infantiles, elle constata, au lendemain de la guerre, l’ampleur du dommage subi par les enfants, et les enfants de ces enfants-là.

En décembre 1942, elle créa un Centre de la mère et de l’enfant, une institution relevant de la Fondation française pour l’étude des problèmes humains, sous l’égide d’Alexis Carrel.

En novembre 1941, Françoise rencontra celui qui devait devenir son époux, Boris Dolto, quelque quatre mois plus tard, soit en février 1942. Boris Ivanovitch Dolto, né en Crimée, était de 9 ans l’aîné de Françoise. Il fut le fondateur d’une nouvelle méthode de kinésithérapie en France ainsi que de l’École française d’orthopédie et de massage. Il s’intéressa, tout comme Françoise, à la relation corps-psychisme.

Françoise et Boris eurent trois enfants : Yvan-Chrysostome (20 février 1943), Grégoire (28 novembre 1944) et Catherine (5 août 1946). Jean-Chrysostome est devenu chanteur populaire; il fut connu sous le nom de Carlos. Quant à Grégoire, il devint ingénieur et Catherine, pédiatre passionnée d’haptonomie (entrée en relation par le toucher affectif). Catherine a également écrit des livres pour les enfants et leurs parents.

En 1960, Françoise Dolto fit une présentation au colloque international d’Amsterdam sur la sexualité féminine. On commença alors à la considérer comme une figure majeure de la psychanalyse.

À l’automne 1962, Jacques Marette, frère de Françoise et ministre des Postes et Télécommunications, demanda à celle-ci d’écrire la première carte du Père Noël à expédier par les services postaux. Depuis ce temps, la poste répond à tous les enfants qui écrivent au Père Noël.

En 1964, à la suite de la fracture de la Société française de psychanalyse, Françoise Dolto participa à la création de l’École freudienne de Paris auprès de Jacques Lacan. C’est dans ce cadre qu’elle développera notamment un séminaire sur la psychanalyse des enfants. En 1971, Le Cas Dominique et sa thèse, Psychanalyse et Pédiatrie, sont réédités. Ces deux livres ont rencontré un succès foudroyant qui se perpétue encore aujourd’hui.

De 1976 à 1978, Françoise Dolto participa à des émissions de radio qui donnèrent de l’ampleur à ses idées tout en permettant de les vulgariser. 1978 ce fut aussi l’année où elle cessa ses consultations gratuites à l’Hôpital Trousseau. En 1979, elle arrêta également ses consultations privées et lança la première Maison Verte, lieu informel de contact et d’intégration pour les familles, où parents et enfants jouent et se reposent ensemble. C’était en somme un lieu de prévention, axé sur la socialisation des enfants en présence des parents. Le concept de Maison Verte se propagerait encore de nos jours.

En 1980, Lacan mit fin à l’École freudienne de Paris. Il mourut en 1981 tout comme Boris Dolto.

Françoise, atteinte de fibrose pulmonaire depuis 1984, mourut le 25 août 1988, dans sa quatre-vingtième année. Elle demeura active jusqu’à la fin. En janvier 1986, par exemple, elle rédigea un article intitulé Pourquoi j’écris, puis accepta dix-huit heures d’entretiens filmés avec sa fille et Jean-Pierre Winter pour conserver les traces des enseignements majeurs de la seconde moitié du XXème siècle. Elle participa également à une émission sur la deuxième chaîne de télévision française ainsi qu’à une entrevue à la radio. Et ainsi de suite, jusqu’à sa mort.

Éléments majeurs de la pensée de Dolto

 Parmi les éléments majeurs de sa pensée, on retrouve :

  • L’enfant est une personne, un sujet à part entière;
  • Tout est langage (gestes, regards, etc.);
  • On doit éviter de mentir à un enfant : on ne peut mentir à l’inconscient;
  • L’image inconsciente du corps : la prise de conscience de son propre corps est une étape de la structuration du sujet et de l’individuation. Par l’entremise des dessins, les enfants représentent leur propre corps;
  • Le complexe du homard : métaphore pour représenter la crise d’adolescence. Pour évoluer vers l’âge adulte, l’enfant a besoin de perdre sa carapace pour en acquérir une autre, à sa taille. Entre les deux, il est vulnérable, agressif ou replié sur lui-même.

Voici les inventions techniques de Dolto :

  • Une des révolutions les plus importantes de Dolto est celle d’écouter l’enfant en présence de ses parents (la mère habituellement) au début du traitement. Pour elle, il était important d’entendre comment l’enfant est pris ou non dans le discours des parents, comment il se fait parler par le père ou la mère;
  • La poupée-fleur : le corps est fabriqué en tissu vert (couleur du végétal) et à la place du visage on retrouve une marguerite artificielle. Le tout est habillé de vêtements unisexes. Utilisée comme exutoire projectif, la poupée-fleur permet de vivre par procuration des émois, des affects. N’ayant ni yeux, ni nez, ni bouche, elle devient lieu de focalisation des pulsions tant orales qu’anales non supportées par l’enfant. La souffrance de l’enfant est liée à l’impossibilité d’unifier en lui les fantasmes qui accompagnent les pulsions correspondantes aux processus biologiques reliés aux besoins. Cette trouvaille a été importante pour les enfants psychotiques et les adultes schizophrènes;
  • Le paiement symbolique : ce paiement, présenté le plus souvent sous forme de caillou ou d’un billet de métro usagé, d’une capsule, d’une pièce de monnaie, s’adressait aux enfants en traitement parfois âgés de quelques mois seulement, encore dans les bras d’une « maternante ». Les enfants devaient lui apporter ce paiement à chaque séance. Il avait pour fonction d’empêcher les parents d’empiéter sur l’analyse de leur enfant et de leur permettre de choisir éventuellement un thérapeute pour eux-mêmes.
  • Le doudou : terme créé par Dolto pour désigner un objet transitionnel de forme variable, à texture douce et capable de retenir les odeurs connues. Il sert de « compagnon consolateur » à l’enfant. Au Québec, on utilise le terme doudou (féminin) pour désigner le plus souvent une couverture, un bout de couverture ou un morceau de tissu doux.

Engagements

 Selon Dolto elle-même, elle n’aurait pu devenir psychanalyste sans être croyante. En épousant Boris, russe orthodoxe, elle a découvert la liturgie orthodoxe, bien plus libertaire et bien moins moralisatrice que la liturgie catholique. La spiritualité de l’Église russe l’a fait aussi s’interroger sur les Évangiles. En 1977, parut le premier tome de L’Évangile au risque de la psychanalyse.

En 1983, son discours sur une loi sur l’avortement a été plutôt mal accueilli : elle parlait de dépénalisation de l’avortement plutôt que de légalisation, craignant les effets pervers d’une « loi juste » sur l’inconscient. Pour elle, l’avortement devrait plutôt être une pratique qu’on ne punit plus, plutôt qu’une pratique qu’on autorise. D’où moins de caractère formel.

Selon Gérard Guillereault, Françoise Dolto a permis aux psychothérapeutes d’aujourd’hui de s’occuper des enfants.

Hommage

  • En décembre 1987, on lui décernait le prix Lego pour la Maison Verte.
  • En 1990, une médaille a été frappée à son effigie par la Monnaie de Paris.
  • Depuis 2009, une salle de cours du nouveau Pavillon Théodule Ribot de la Faculté de psychologie de l’Université de Strasbourg porte son nom.
  • De nombreux établissements scolaires, des crèches et des rues portent son nom, notamment le Collège Françoise-Dolto à Nogent (Haute-Marne) et une des rues de la ville de Belfort.

 Œuvres principales

Ouvrages

1971 –Psychanalyse et Pédiatrie (texte publié de sa thèse de médecine)

1971 – Le Cas Dominique

1977 – L’Évangile au risque de la psychanalyse

1982 – Sexualité féminine

1984 –L’image inconsciente du corps

1985 – La Cause des enfants

1987 – Libido féminine

1988 – La Cause des adolescents

1989 – Autoportrait d’une psychanalyste (œuvre posthume)

2005 – Une vie de correspondances : 1938-1988 (œuvre posthume)

Médias (Audio et Vidéo diffusés après sa mort)

Lorsque l’enfant paraît, anthologie de l’émission sur France Inter en trois volumes

1987 – Les grands entretiens de Bernard Pivot, Françoise Dolto

2008 Trois films documentaires produits et réalisés pour France 5 : Françoise Dolto parle… De la psychanalyse, De l’origine, De l’éducation.

Références

De Sauverzac, Jean-François. 1995. Françoise Dolto -Itinéraire d’une psychanalyste. Paris : Flammarion.

Guillereault, Gérard. 2008. Comprendre Dolto –Une éthique positive du désir. Paris : Armand Colin.

Lumbroso, Daniela. 2007. Françoise Dolto –La vie d’une femme libre. Paris : Plon.

Marmion, Jean François. 2015. « Les premières femmes psychanalystes-Entretien avec Isabelle Mons ». Le Cercle Psy. https://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/les-premieres-femmes-psychanalystes-entretien-avec-isabelle-mons_sh_35542

Wikipédia. « Françoise Dolto ». http://fr.wikipedia.org/wiki/Françoise_Dolto, dernière modification le 7 septembre 2019.

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