21 Catherine Potvin, biologiste forestière (1957–)

Jean Leclerc

Catherine_2004
Catherine Potvin, 2004. http://biology.mcgill.ca/faculty/potvin/photos/Catherine_2004.jpg

Catherine Potvin est professeure titulaire et chercheuse au Département de biologie de l’Université McGill à Montréal. C’est une écologiste forestière spécialisée dans les changements environnementaux mondiaux; elle s’intéresse aux changements climatiques et à la biodiversité. Elle a obtenu un doctorat en écologie végétale de l’Université Duke (Durham, Caroline du Nord) en 1985 et elle a fait des études postdoctorales en statistiques à l’Université de Montréal. Elle parle français, anglais et espagnol.

Une femme inspirée par la recherche scientifique

 Petite-fille d’agriculteurs, Catherine Potvin a toujours été émerveillée par la nature. Un ami de son père lui d’ailleurs offert le livre de la Flore laurentienne du frère Marie-Victorin. Aujourd’hui, Dre Catherine Potvin est titulaire d’une Chaire de recherche du Canada sur l’atténuation des changements climatiques et les forêts tropicales. Sa recherche est axée sur les aspects politiques et socio-économiques des changements d’utilisation des terres, et ce, dans un contexte d’interdisciplinarité.

Elle travaille au Panama depuis 1993 sur des projets liés à la conservation des forêts et au cycle de carbone. Elle travaille en étroite collaboration avec les agriculteurs et les peuples autochtones. Elle s’est d’ailleurs associée au Smithsonian Tropical Research Institute. Dre Potvin s’est engagée dans l’élaboration de politiques comme négociatrice pour le gouvernement du Panama à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques entre 2005 et 2011. Elle est également fondatrice du Laboratoire néo-tropical de l’Université McGill au Panama.

Elle participe à de nombreux colloques, symposiums, séminaires à travers le monde pour y participer ou y donner des conférences. Elle participe aussi à plusieurs groupes de recherche du Canada et du Québec.

Même si elle admet que la science est encore un domaine presque exclusivement réservé aux hommes, elle sent que les mentalités évoluent lentement mais sûrement. « Il faut inventer de nouveaux modèles pour les femmes et leur montrer qu’on peut être scientifique et fonder une famille », dit-elle.

Ses recherches

Ses recherches portent sur la conservation de la forêt tropicale comme réservoir de carbone au Panama, son pays d’adoption où elle vit depuis plus de 13 ans

« SAUVER LA FORÊT » est le leitmotiv de ses recherches qui portent sur la déforestation qui cause 9 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone. Elle demande la collaboration des peuples autochtones en les encourageant à ne pas déboiser. Elle se définit comme une biologiste spécialiste en écologie tropicale.

Ses recherches sont interdisciplinaires et sont axées sur la séquestration du carbone, le changement d’utilisation des terres et les moyens de subsistance, l’objectif étant de préserver les forêts du Panama. Elle démontre que les forêts tropicales jouent un rôle crucial dans le cycle global du carbone et pour la conservation des espèces végétales et animales. La protection des forêts et l’utilisation des terres doivent se faire en harmonie avec les gens qui en dépendent, surtout les peuples autochtones. D’où la devise du laboratoire « Science et automatisation ». Dans ce contexte, elle souhaite impliquer tous les acteurs, soit le gouvernement, la population et les peuples autochtones.

Prix et distinctions

Cette spécialiste des changements climatiques et de la biodiversité a mérité de nombreux prix et a participé à de nombreux projets de recherche à travers le monde. Elle a publié de nombreux articles dans des revues scientifiques à caractère international et écrit des chapitres dans différents livres. Elle publie aussi des articles accessibles à tous les citoyens qui s’intéressent aux changements climatiques, à la biodiversité et à l’environnement. En 2012, elle a d’ailleurs reçu la médaille Mirowslaw-Romanowski de la Société Royale du Canada qui reconnaît l’expertise dans l’amélioration de la qualité d’un écosystème sous tous ses aspects. Elle est la première femme à recevoir ce prix prestigieux, car elle a grandement contribué au développement de la Proposition sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts au niveau international. « Être la première femme récipiendaire, c’est tout honneur », dit-elle. « J’ai toujours eu la ferme conviction qu’informer la communauté et partager le fruit de mes recherches était une obligation », estime la professeure et chercheuse québécoise.

De plus, Dre Potvin a été sélectionnée comme l’une des 23 femmes visionnaires pour l’avenir du Canada par l’initiative Une vision intrépide. On la considère comme une des « femmes leaders des plus influentes et ambitieuses du Canada ».

D’ailleurs de nombreux Fellowships ont souligné sa carrière, notamment le Trottier Fellow de l’Institut Trottier pour la Science et les politiques publiques, rattaché à l’Université McGill de Montréal.

Le gouvernement du Panama lui a aussi remis un prix pour sa contribution exceptionnelle à la protection de l’environnement du pays, puisqu’elle a été conseillère et négociatrice sur le changement climatique pour l’Autorité panaméenne pour l’environnement.

Pour un Canada vert

Catherine Potvin est un membre actif du Groupe de recherche Dialogues pour un Canada vert, une initiative parrainée par la Chaire UNESCO-McGill Dialogues pour un avenir durable et l’Institut Trottier pour la science et les politiques publiques, mobilisant plus de 60 universitaires canadiens et canadiennes de toutes les provinces et rassemblant des expertises qui vont des sciences sociales à l’ingénierie. Les objectifs des Dialogues sont les suivants :

  • Mobiliser l’expertise canadienne
  • Alimenter et encourager le débat public sur la vision du futur possible
  • Communiquer des solutions visibles

Les deux derniers objectifs rejoignent la volonté de Potvin de rendre l’information scientifique accessible à tous.

Catherine Potvin est aussi chroniqueuse invitée sur le site de l’organisme Équiterre (www.equiterre.org). Elle y présente différentes chroniques à caractère scientifique dans un langage accessible, ainsi que des chroniques à caractère social. Équiterre est un organisme voué à bâtir un mouvement de société pour encourager les citoyens, les organisations et les différents gouvernements à faire des choix écologiques, équitables et solidaires.

Une importante publication, parue en mars 2015, à laquelle Catherine Potvin a contribué est Agir sur les changements climatiques –des solutions d’universitaires canadiens et canadiennes. Il s’agit d’un consensus sur les options de réduction des émissions de gaz à effet de serre basées sur la science produit dans le cadre des Dialogues pour un Canada vert.

Femme de science, Catherine Potvin, spécialiste de l’écologie forestière, des changements climatiques et des forêts tropicales, contribue vraiment à faire avancer la recherche sur l’environnement. L’objectif de ses recherches est d’assurer que les sociétés puissent vivre dans un monde vert, équitable et solidaire.

Références

Radio-Canada. 2014. « Climat : Une chercheuse avec les manifestants ». Entrevue avec la biologiste Catherine Potvin.
http://ici.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2014-2015/chronique.asp?idChronique=349950

Catherine Potvin. 2015. « Faculty members ». Chaire de recherche canadienne sur la réduction des changements climatiques et sur les forêts tropicales : une science vers l’empowerment. Consulté le 01 décembre 2015, http://biology.mcgill.ca/faculty/potvin/

UNESCO. Dialogues pour un avenir durable. Site web officiel de la chaire. Consulté le 01 décembre 2015, www.sustainablecanadadialogues.ca

Équiterre. 2015. Site web de l’association. Consulté le 01 décembre 2015, www.equiterre.org

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