Avant-propos

Jacques Fame Ndongo

Pour un espace académique et heuristique africain arrimé à la gouvernance universitaire mondiale

 La publication de la première Histoire du CAMES, à l’occasion de la célébration de son cinquantième anniversaire, intervient au moment où j’assume la charge de Président du Conseil des Ministres. Une lourde et délicate responsabilité que j’ai acceptée le 26 Mai 2017, à Yaoundé au Cameroun, après avoir été coopté par mes pairs auxquels je suis bien aise d’adresser mes fraternels et sincères remerciements. J’aimerais, en cette circonstance, m’acquitter de l’impérieux devoir de rendre un hommage déférent à Monsieur le Président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya, Grand Croix de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES (OIPA/CAMES), qui m’a toujours renouvelé son auguste confiance au poste de Ministre de l’Enseignement Supérieur depuis le 08 décembre 2004.

Depuis près de 14 ans, en ma qualité de Ministre de l’Enseignement Supérieur au Cameroun et de facto membre du Conseil des Ministres du CAMES, j’ai été l’un des témoins privilégiés et actifs de l’Histoire contemporaine de notre prestigieuse institution. À ce titre, je voudrais magnifier avec fierté les actions multiformes et solidaires des Chefs d’État. Elles constituent, au demeurant, un soutien incommensurable pour le CAMES, à travers notamment le paiement des contributions statutaires et l’accueil des programmes. Il me fait, en outre, plaisir de souligner, pour m’en féliciter, le rôle déterminant et volontaire, à plus d’un titre, de toutes les parties prenantes en faveur de notre institution panafricaine de référence.

Le CAMES d’aujourd’hui, il faut le reconnaître urbi et orbi, résulte de tous les efforts conjugués et généreusement marqués du sceau du volontarisme, des efforts volontairement consentis et déployés souvent dans l’anonymat par les Secrétaires Généraux du CAMES qui ont été les tête de proue managériales de notre institution, ainsi que par les membres de leur secrétariat, tout comme par les promus du CAMES. Certains, parmi ces derniers, ont été appelés à devenir membres des différentes instances académiques du CAMES ou à assurer une expertise liée à leur cursus studiorum ou à leur expérience avérée. En sus de cette énumération non exhaustive, des partenaires font de plus en plus confiance au CAMES en participant au renforcement de la qualité des ressources humaines, premières richesses de tout développement, à travers leur appui à notre système d’enseignement supérieur de recherche et d’innovation. Aussi, en ma double qualité d’observateur et d’acteur, me réjouis-je, en cette occasion jubilaire, des progrès accomplis par le CAMES.

Je voudrais, pour les générations futures, solliciter que cette dynamique construite dans le temps puisse être préservée, améliorée et densifiée. Dans cette perspective, au-delà de l’ambition impulsée par le Plan stratégique de développement du CAMES, horizon 2015-2019, qui représente une véritable rupture copernicienne avec certaines pratiques jusqu’ici en cours dans notre institution, qu’il me soit permis de m’appesantir sur un ensemble de pistes à creuser et à mettre à profit pour construire un CAMES encore plus performant et plus audacieux :

  • La promotion et la préservation de la notion de solidarité des États et de bénévolat des acteurs et partenaires du CAMES;
  • La mise en cohérence effective des stratégies adoptées en Conseil des Ministres avec les politiques nationales en matière d’enseignement supérieur, de recherche, d’innovation, de gouvernance numérique universitaire et d’appui au développement;
  • La promotion du genre, à des niveaux d’exigence et de compétences identiques;
  • L’exigence d’un service de qualité exécuté en conformité avec le code d’éthique et de déontologie du CAMES, autant que sa diversification, pour que le rôle du Conseil du CAMES s’affirme et qu’un lien d’appartenance soit plus facilement perçu par les États et les institutions d’enseignement supérieur et de recherche des pays-membres;
  • La diversification des sources de financement avec des mécanismes alternatifs à identifier et à promouvoir;
  • Le renforcement des systèmes d’information et de communication, pour permettre à la fois à l’Institution de mieux jouer son rôle d’intégration et d’augmenter sa visibilité et son rayonnement;
  • L’accélération, avec le CAMES comme viatique, des modalités de mise en place d’un lien durable d’intérêt mutuellement partagé, entre l’Université, les centres de recherche et le secteur productif, afin que les IESR soient des pôle de développement de croissance et de création des richesses qui forment des diplômés aptes à intégrer le tissu économique national régional ou international;
  • Une meilleure traçabilité institutionnelle des questions préoccupantes qui se poseraient éventuellement, en vue de la bonne marche de l’institution;
  • L’institutionnalisation éventuelle (si nos Très Hauts Dirigeants le jugent nécessaire) d’une Conférence des Chefs d’États du CAMES pouvant se réunir selon une périodicité à fixer, par exemple tous les cinq ans, ou tous les sept ans ou dix ans, pour relancer les dynamiques d’ensemble et construire les stratégies urgents face aux défis de l’heure;
  • Le soutien plus pertinent (quantitativement et qualitativement) à la recherche et à l’innovation qui sont les leviers de tout développement durable, harmonieux et immanent.

Bien que toute œuvre humaine reste perfectible, le CAMES a réalisé des actes salutaires qui forcent l’admiration de tous dans la prise en mains du destin de ses États membres, en termes de promotion du savoir, comme nous le révèle la lecture de ce livre. Nos responsabilités individuelles et collectives consistent, à ce stade de la croissance de notre institution commune, à l’accompagner, avec efficience, pour en faire davantage un vrai leader en matière de promotion de l’économie du savoir (enseignement, recherche, appui au développement, innovation).

À l’aune de cette mission futuriste, l’assurance-qualité, la professionnalisation des enseignements et de la recherche, l’employabilité des diplômés et des étudiants-chercheurs apparaissent comme un trinôme gagnant.

Dans cette perspective, le présent avant-propos constitue un plaidoyer pour l’optimisation rationnelle et méthodique de l’espace académique et heuristique africain arrimé à la gouvernance universitaire mondiale.

 

Pr Jacques Fame Ndongo, Président en exercice du Conseil des Ministres du CAMES

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