PARTIE II. Récits d’expérience d’apprentissage et échange pédagogique
Les récits d’expérience d’apprentissage réunis ici sont ceux des enseignant·e·s d’Haïti et du Québec qui ont accepté de répondre à la question : quelle expérience d’apprentissage vécue dans votre enfance, votre adolescence ou votre âge adulte, à l’école ou à l’extérieur de l’école, a eu une influence sur la personne que vous êtes devenue? Cinq professeurs et deux professeures du CSF, chargés de cours au niveau secondaire, ont accepté de participer à la démarche. Au Cégep, des enseignant·e·s d’expérience faisant partie de l’équipe de formateurs et de formatrices du Microprogramme en enseignement au collégial (Performa, Université de Sherbrooke) ont été approchés : six professeures et un professeur de diverses disciplines ont accepté de partager leur vécu. Les entrevues individuelles semi-dirigées ont été menées par Annie-Claude Prud’homme en 2018 : la question était présentée, les enseignant·e·s répondaient spontanément, et leur propos se construisait à l’aide de questions ouvertes proposées par l’intervieweuse pour approfondir certaines idées. D’une durée moyenne de neuf minutes, les propos ont été enregistrés en format MP3 puis retranscrits intégralement pour préserver le style de la langue orale. Il faut d’ailleurs tenir compte d’un enjeu linguistique : la démarche a été faite en français, une langue seconde pour les enseignant·e·s d’Haïti, pour permettre à toutes et tous de se comprendre, la formatrice n’ayant qu’une connaissance limitée du créole. Ce choix a entraîné, pour les enseignant·e·s du CSF, un défi particulier qui a pu avoir un impact sur la compréhension de la question ainsi que sur la précision de leur témoignage. Pour assurer la fidélité des retranscriptions par rapport aux propos, les textes leur ont été soumis pour approbation. Un autre défi technique s’est alors présenté aux enseignant·e·s d’Haïti : dans certains cas, il était difficile d’avoir accès à un ordinateur pour pouvoir commenter un passage du texte. Il a donc fallu faire preuve d’imagination et utiliser d’autres moyens pour faire des corrections, comme des conversations en ligne, grâce à une application gratuite de messagerie et d’appel vidéo. Les enseignant·e·s du Québec ont aussi pu apporter quelques ajustements au contenu et à la forme des transcriptions en annotant les versions préliminaires qui leur ont été proposées.
