Introduction
Judite Blanc et Serge Madhère
Cet ouvrage collectif rassemble une série de communications qui ont été présentées au symposium du Festival international de psychologie africaine organisé par l’Association Sikotwomatis ak Afrikanite (SITWOMAFRIKA), en partenariat avec l’Institut d’études et de recherches africaines d’Haïti (IERAH/ISERSS) de l’Université d’État d’Haïti, à Port-au-Prince en mai 2016, sous l’égide de Judite Blanc et Sterlin Ulysse. Il s’agissait, à travers ce premier événement festif et pluridisciplinaire du genre à Port-au-Prince, de nourrir les discussions sur les séquelles écologiques, psychologiques, sociales, culturelles et épistémiques de l’histoire de l’esclavage et de la colonisation dans le développement des sujets haïtiens, africains et afro-caribéens. Ce choix thématique s’étaye sur deux familles de modèles théoriques en psychologie : la première éclaire les conséquences de la violence sur le développement et l’équilibre des individus, tandis que la seconde propose de faire la lumière sur l’interaction entre la biologie et l’environnement (physique et social).
Dans le premier cas, le Manuel de diagnostic des troubles mentaux (Statistical Manual of Mental Disorder-DSM) publié par l’Association Américaine de Psychiatrie admet que tout individu (enfant ou adulte) ayant été l’objet, témoin oculaire ou auriculaire d’une situation traumatique au cours de laquelle des êtres ont pu mourir ou être très gravement blessés, ou être menacés de mort ou de grave blessure, où son intégrité physique ou celle d’autrui a été menacée, peut être considéré à risque de développement ultérieur de perturbations spécifiques du comportement (APA, 2013). Parallèlement, il a été établi par des études épigénétiques que des traumatismes vécus par des ancêtres sont susceptibles d’être transmis d’une génération à une autre. D’un point de vue biopsychosocial, cette transmission découlerait de mécanismes génétiques, de la trajectoire développementale, des facteurs familiaux et de l’environnement social. Il existe un nombre considérable de publications sur la transmission transgénérationnelle d’un trauma. Ces travaux incluent des survivants.tes de quatre types d’événements traumatiques :
- Grands traumas historiques : la Shoah, le génocide arménien, les dictatures au Chili et en Argentine;
- Vétérans de guerre, notamment ceux du Vietnam;
- Violences sexuelles et conjugales des parents;
- Événements particuliers : Attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.
Parmi les troubles neurologiques et comportementaux identifiés par les recherches épigénétiques chez des individus exposés prénatalement aux traumas, nous retrouvons les réponses physiologiques au stress — le tempérament anxieux — les troubles de l’attention, du langage et de l’apprentissage — le développement anormal du Système nerveux central (SNC) — le comportement hypervigilant — le comportement évitant — l’hyperactivation de l’axe hypothalamo-hypophysaire et un taux élevé de l’hormone du stress (Kinney et al., 2008).
Conséquemment, ne devient-il pas pertinent de supposer que les traumas de l’esclavage et de la colonisation pourraient être transmis des personnes esclavagisé.e.s à leurs descendants et descendantes de manière individuelle et collective? Si oui, sur quelle durée? Quels seraient les formes et les mécanismes de cette transmission? De plus, quelles en seraient les manifestations dans les différentes sphères de la vie sociale et individuelle? C’est dans l’optique d’offrir des pistes de réflexions et de recherches en lien avec la problématique de la transmission transgénérationnelle des (psycho)traumas potentiellement générés par les phénomènes de l’esclavage et de la colonisation, qu’a été conçu cet ouvrage collectif réalisé sous la direction de Judite Blanc, enseignante à l’Université d’État d’Haïti et de Serge Madhère, professeur émérite de l’Université d’Howard à Washington DC.
Avant d’aller plus loin, nous tenons ici à vivement remercier le Décanat de l’IERAH, la Direction du Bureau National d’Ethnologie (BNE) et les dirigeants de la Fondation Maurice Sixto pour leur soutien en vue de la réalisation du symposium. Notre gratitude s’étend ensuite aux personnes suivantes qui ont accueilli avec enthousiasme le projet de l’ouvrage : Florence Piron a mis à notre disposition les ressources des Éditions science et bien commun, Edwin Beck Magloire a conceptualisé pour nous une couverture aussi pittoresque que pénétrante, où les arts haïtien et dogon s’interpellent, Pascal Merisier qui a gracieusement consenti à l’utilisation de son tableau et Michel Anne Frédéric DeGraff qui ne nous a pas marchandé ses recommandations après chaque lecture de nos textes en Kreyól. Derniers cités, mais pas des moindres, nos co-auteurs et co-auteures ont droit à notre appréciation pour leur confiance et leur patience en nous remettant leurs travaux.
Il s’agit d’un travail collectif qui a requis la collaboration de plusieurs auteurs et auteures. Les lecteurs et lectrices noteront sans doute certains décalages dans l’approche et le style d’un chapitre à l’autre. Nous avons fait l’effort de garder la cohérence thématique, sans chercher à gommer ces différences. En tant qu’éditeurs de l’ouvrage, nous tenions à éviter le piège de « l’uniformité ». Nous avons donc gardé à l’esprit le mot judicieux de Lyndon B. Johnson : « Dans un groupe, si tout le monde pense et s’exprime toujours dans les mêmes termes, vous pouvez être sûrs qu’il n’y en a qu’un seul à réfléchir vraiment » (1965, p. 722) .
Pour évaluer les conséquences de l’esclavage et de la colonisation, nous ne voulions pas d’une démarche de victimes pitoyables, nous noyant dans les lamentations et cultivant le misérabilisme. Pour reprendre Serge Madhère (1987, p. 6), « si nous cherchons à comprendre le passé, c’est pour mieux préparer l’avenir ». Notre vision inclut donc un effort pour déceler aussi les formes de résistance (les secrets de lutte) développées par nos ancêtres happés par cette machine à dépecer qu’était l’habitation coloniale, avec son cortège quotidien d’expériences abrutissantes et déshumanisantes. Nous avons très vite compris qu’une telle thématique ne pourrait pas être traitée convenablement sans un rigoureux questionnement sur l’épistémologie : quelle chance avons-nous de libérer nos esprits si nous n’essayons pas de sortir du labyrinthe épistémologique où nous a enfermés notre éducation trop modelée sur l’Europe? Il est vrai qu’une approche critique de la philosophie occidentale pourrait se faire sans déborder les cadres de la pensée européenne. Après tout, nous sommes bien imbus des travaux de certains penseurs tels Mortimer Adler qui a fait un exposé sans ménagement (1985) des dix erreurs épistémologiques qui ont conduit la pensée occidentale à une impasse et amorcé son déclin. Mais nous avons décidé d’aborder la question sur un angle bien différent, pour bien signifier que nous parlons à partir d’un autre lieu. C’est pourquoi nous avons fait entrer notre travail dans un courant de réflexion que conduisent plusieurs penseurs africains aux quatre coins du continent depuis plusieurs années.
Il n’est pas possible, dans le cadre de cette introduction, de faire une présentation étendue de tous ces philosophes africains modernes. Il suffira d’offrir un aperçu des écrits de trois d’entre eux qui rejoignent notre propre pensée. Le tout premier est Souleymane Bachir Diagne qui vient du Sénégal. Il nous gratifie d’une « évaluation métacritique sur la raison » qui expose les faiblesses et les préjugés ruinant la réflexion des plus grands philosophes européens sur les fils de l’Afrique. Un peu plus d’éclairage nous est apporté par un second philosophe africain, Achille Mbembe qui vient du Cameroun. Dans un livre intitulé De la postcolonie (2000), il explique comment les philosophes européens ont perdu leur statut d’avant-garde internationale (leadership) parce qu’ils n’arrivent même plus à trouver des réponses adéquates aux défis que rencontrent leurs propres sociétés. Si ces philosophes européens en viennent parfois à tenir un discours sur les Noirs, ils ne voient que leur corps et ils ne le perçoivent que comme un objet, un outil de service. Nous nous sommes également inspirés d’un troisième écrivain qui se nomme Sabelo Ndlovu-Gatsheni et qui vient du Zimbabwe. Il élabore son analyse (2013) sur des prémisses similaires. Il nous enjoint de prendre nos distances avec nos tuteurs européens afin de parachever « un divorce épistémique » avec eux.
Mais Haïti est-elle en mesure de faire entendre sa propre voix dans un concert global sur l’épistémologie et la philosophie? À dire vrai, notre société ne semble pas être traversée par de vigoureux courants philosophiques. Nous avons certes vu quelques esprits éclairés nous servir parfois de fort belles analyses sur certains philosophes européens (ainsi L. Hurbon a bien écrit un livre sur Ernst Bloch, paru en 1974). Mais nombre d’intellectuels haïtiens se laissent aller à une sorte d’exhibitionnisme culturel. L’espace d’un bref entrebâillement, ils donnent en spectacle aux curieux étrangers tel ou tel aspect de notre culture. Cependant, rares sont ceux qui vont au-delà de la simple narration ou d’une analyse descriptive pour fournir à notre peuple les outils conceptuels qui lui permettraient de mieux appréhender sa condition humaine.
Parmi les communications faites au symposium, nous en avons retenu neuf pour structurer le présent ouvrage. Deux facteurs importants ont guidé notre sélection. En premier lieu, le genre. Nous voulions avoir une présentation équilibrée qui fasse bonne place au point de vue des femmes; ceci pour nous épargner un biais bien trop fréquent qui permet aux hommes de monopoliser très vite les débats. Ce biais fait en sorte qu’il y a des tendances dans notre société que nous n’arrivons même pas à percevoir ou que nous comprenons très mal. Nous ne pouvons pas continuer à perdre toute la richesse des travaux intellectuels réalisés par les femmes haïtiennes, parce que nous restons attachés à de vieux préjugés et à des habitudes perverses. Ainsi nous sommes fiers et fières et heureux.ses de pouvoir présenter un livre où la moitié des chapitres (ou presque) sont dus à des femmes.
En ce qui concerne le second facteur de sélection, les lecteurs et lectrices observeront que trois des neuf chapitres sont écrits en Kreyòl : deux en Kreyòl haïtien et un en Kreyòl guadeloupéen. C’est une manière pour nous de prendre position sur un problème qui se pose avec de plus en plus d’acuité dans nos sociétés. Ce problème peut se définir en termes de « justice cognitive ». Autrement dit, quelle place nous faut-il donner aux langues locales, à la langue première (maternelle) du peuple dans les anciennes colonies? Le problème est devenu incontournable actuellement dans beaucoup de pays sur le continent africain. Il s’est posé ouvertement en Haïti dès les années 1950, notamment sous la plume de F. Morisseau-Leroy et de J.S. Alexis (1956). Il a fait surface en Guadeloupe dans les années 1970, comme en témoigne le livre de Bébel-Gisler et de Hurbon (1975). Un État africain tel que le Rwanda a pu faire énormément de progrès sur la question en très peu de temps. Le Kenya aussi a eu des avancées significatives. Par contre, en Haïti, si nous bougeons, c’est à pas de tortue, malgré 70 années d’efforts. Avec ce livre, nous étions déterminés à ne pas simplement faire une tiède profession de foi et exprimer du bout des lèvres notre intérêt pour le Kreyòl. Nous nous sommes décidés à bien montrer qu’il était possible de produire des contenus de qualité et de haut niveau en Kreyòl. Il n’est plus de bon ton de reprendre cette vieille pratique qui consiste à discourir sur le Kreyòl, mais toujours en langue étrangère. Cela laisse à penser que, colonisés impénitents, nous comprenons très bien la nécessité de produire des connaissances en Kreyòl, et pourtant nous choisissons à chaque fois de battre en retraite pour éviter une distribution large et équitable de ces connaissances. Nous ne prétendons nullement qu’un Haïtien ou une Haïtienne ne devrait écrire qu’en Kreyòl (la preuve en est que notre présent ouvrage est bel et bien bilingue). Mais il faudrait que les esprits éclairés d’Haïti (du moins ceux qui veulent s’engager dans des réflexions sérieuses) se posent la question suivante : notre société peut-elle trouver la voie d’un développement durable dont la majorité de la population tirerait bénéfice, si nous nous obstinons à négliger, dévaloriser et traiter avec mépris la seule langue comprise par cette majorité?
Pour en rendre plus facile la lecture, nous avons organisé le livre en cinq parties. Dans la première partie, Serge Madhère nous propose un cadre conceptuel général pour nous permettre de bien cerner toutes les conséquences et séquelles de l’esclavage et de la colonisation. Il s’appuie sur un modèle théorique intitulé INGAM pour relever tous les leviers manipulés par les colons dans le but d’asseoir leur système d’exploitation. L’auteur développe d’abord la notion de déracinement culturel, qui entraîne dans son sillage (a) une aliénation profonde liée aux nuances épidermiques (peau noire/masque blanc), (b) une perturbation des relations sociales, (c) une posture de dépendance totale et (d) une réduction inexorable de « l’espace psychologique » des colonisés. Ces abjectes conditions ainsi que l’expérience infernale de la traite négrière suffisent à provoquer de multiples réactions physiologiques qui vont avoir un impact à long terme sur la santé de la population.
La deuxième partie de l’ouvrage (« Défis : Traumas et patrimoine ») explore combien les traumas de la colonisation ont marqué nos comportements vis-à-vis du patrimoine matériel (physique) et immatériel (pratiques spirituelles) du pays. Dans un premier chapitre, Jerry Michel s’étonne du peu d’intérêt porté aux nombreuses habitations coloniales et tente de cerner les effets sur notre mémoire et sur l’image de la nation d’une attitude plutôt cavalière qui nous pousse à négliger et laisser à l’abandon certains espaces où nos ancêtres ont vécu et travaillé quotidiennement. Si Madhère parle d’une réduction de « l’espace psychologique jusqu’à l’encagement », on peut sans doute mettre cet encagement en rapport avec nos difficultés à prendre pleine possession, comme dit Michel, de notre environnement physique : nous n’arrivons pas à bien aménager notre territoire et à devenir les maîtres incontestés de nos propres ressources. Dans le chapitre suivant, Kesler Bien-Aimé étudie en détail un exemple symbolique d’aliénation qui prend les contours du « mimétisme chrétien ». Il nous aide à comprendre cette tentative d’hégémonie coloniale. Par suite des contraintes historiques, nous avons cherché à copier (en partie) les religions européennes. Mais il se manifeste assez souvent un degré mesurable de dissonance qui entraîne visiblement un décalage culturel. Au moment des rites funéraires, par exemple, les pratiques catholiques et vodou n’arrivent pas à s’accorder, et demeurent distinctes comme dans un mélange impossible d’eau et d’huile.
La troisième section du livre (« Identité et créativité sous le joug ») montre comment la colonisation continue de créer des inversions inattendues et déroutantes dans nos vies. Dans le chapitre 4, Lucie-Carmel Paul donne l’alerte sur certaines dérives intellectuelles qui menacent de changer en faiblesses ce qui devrait être nos points forts. Elle se penche sur le concept de marronnage dont le sens originel a été corrompu. Cela vient d’une méfiance grandissante entre nous et de l’émergence de relations sociales de plus en plus venimeuses. À force d’adopter des stratégies d’évasion dans nos échanges et nos velléités pour construire le bien commun, nous finissons par tomber dans l’incohérence et par devenir traîtres à nous-mêmes. Dans le chapitre qui suit, Sterlin Ulysse se tourne vers la créativité et expose les mécanismes contemporains mis en jeu pour perpétuer le « déracinement culturel » décrit par Madhère. Selon lui, depuis 1942 et l’ignoble « campagne du rejet », cette forme d’inquisition chrétienne a établi de multiples restrictions qui empêchent la sculpture haïtienne (largement inspirée du Vodou) de trouver un accueil convenable dans notre société, malgré l’abondance des talents. C’est comme si nous vivions dans la crainte d’aller vers les sommets où notre propre culture tendrait à nous conduire.
La quatrième section du livre (« Opportunités de solidarité ») élargit le cercle de réflexion. Sur trois chapitres, les auteurs explicitent comment des blocages similaires entravent le développement des peuples anciennement colonisés. Par conséquent l’hypothèse est avancée que les mêmes solutions devraient sans doute être mises en œuvre pour nous aider à sortir en même temps des chaînes de l’esclavage mental. Le chapitre 6, écrit par Ena Eluther, prend le temps d’illustrer combien la psychologie africaine persiste et refleurit dans les textes littéraires afro-caribéens, en dépit des coups de gueule et de griffe de la colonisation. Au chapitre suivant (7), Angelo Destin fait le parallèle entre Haïti et le Bénin. Il souligne le rôle du Vodou dans la manière dont les deux peuples reconstruisent les pans de leur mémoire et essaient de trouver un sens à l’histoire de l’esclavage. Cette section se ferme sur une évaluation du système éducatif (chapitre 8). Iramène Destin y analyse comment le projet colonial a mis en place à la fois en Haïti et au Burkina Faso un système scolaire qui fonctionne essentiellement comme un moule à former des laquais. Elle nous propose d’essayer de reformater les nouvelles techniques pédagogiques dans le but de réorienter l’éducation vers un type d’organisation et des objectifs qui serviraient mieux les intérêts nationaux.
Dans la cinquième et dernière partie de l’ouvrage, Judite Blanc définit un cadre très large pour traiter des questions épistémologiques. Comment savoir si nos connaissances sont justes? Où faut-il trouver et situer les repères pour bien valider ce que nous croyons connaître? Comment élargir le champ et la pertinence des interrogations? Peut-il y avoir une épistémologie marquée du sceau unique de la culture haïtienne? Ce sont là des questions à première vue purement théoriques. Mais aussi longtemps que nous ne pourrons pas leur apporter des réponses claires et fermes, il est peu probable que nous puissions corriger notre inclination marquée au psittacisme (c.-à-d. notre propension à la répétition insensée), pour prendre la voie royale vers la création de connaissances originales et vraiment utiles.
Ce livre ne fournit point d’ordonnances magistrales sur aucun des sujets abordés. Nous n’en avions d’ailleurs ni la prétention ni les moyens. Dans un monde traversé de mille et un bouleversements, secoué par tant de violences et de tempêtes, notre nation et nos vies, comme une barque, subissent les rigueurs du tangage : notre lutte est quotidienne pour ne pas nous laisser emporter par la rage des flots, pour ne pas permettre que coule à pic notre humanité. Voilà ce que sous-entend le sous-titre Kreyòl de notre livre : Dangoyaj Afwo-Karayibeyen. C’est là qu’il faut chercher le sens du présent ouvrage. Il est probable que chacun des chapitres de ce livre soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Dès le premier jour du symposium, le débat avait pris beaucoup d’intensité lorsque Madhère avait proposé des concepts nouveaux tels que gédéyizasyon et badagrizasyon pour expliquer certains comportements observables dans notre société. Nous ne serions nullement surpris si d’autres chapitres de l’ouvrage provoquent des réactions similaires. C’est dire que chacun des textes pourrait servir de point de départ pour un autre symposium, où les échanges se poursuivraient et iraient bien plus loin. Si cela devait arriver, nous aurions accompli un de nos objectifs les plus chers.
Judite Blanc, à Margate, Florida
Serge Madhère, à Boukan-lapli, Ayiti
Références
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