2 Roman francophone et cultures africaines : disjonctions, passages et reconfigurations

Alain Joseph Sissao

Résumé

Les littératures francophones africaines sont marquées par un certain nombre de caractéristiques, qui, sans leur être exclusives, sont particulièrement déterminantes pour comprendre la facture singulière des textes africains. La présente contribution part d’une de ces caractéristiques que constitue la conscience du local et du global chez l’écrivain et l’écrivaine qui se rattachent au continent. Ce positionnement entre localités africaines et globalités à l’échelle du monde fait du roman africain le réceptacle de cultures qui se télescopent et affleurent. Il s’agit des langues, des noms de lieux, des pratiques culturelles et des cosmogonies africaines. Nous analyserons ces passages culturels comme des lieux de disjonctions, mais aussi de reconstruction du discours romanesque chez Amadou Hampaté Bâ et Ahmadou Kourouma.

La littérature africaine a inondé la littérature mondiale à travers l’ancrage traditionnel de ses textes jouant le rôle d’hypotextes dans la diégèse. On peut constater avec beaucoup de bonheur cette modalité d’écriture dans les intertextes de la culture africaine, notamment malinké, peul, etc., et dans les hypertextes romanesques.

En scrutant quelques œuvres phares et classiques de la littérature africaine, on peut relever les traces de la culture manding dans L’étrange destin de Wangrin, d’Amadou Hampaté Bâ ou Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma pour ne citer que ceux-là.

Dans ce chapitre, nous essayerons d’examiner comment les écrivains et écrivaines pétri-e-s de la culture manding se font l’écho du transfert de cette culture manding dans un environnement cosmopolite que seul-e-s les initié-e-s comme Wangrin (ancré dans la culture bobolaise) peuvent le déceler à travers les signes annonciateurs d’événements heureux ou douloureux comme le roucoulement de la tourterelle ou la tutelle protectrice d’un dieu comme Gongoloma Sooké, mi-démiurge, mi-maléfique.

La littérature africaine est une littérature, de façon générale, qui a influencé la littérature mondiale à travers l’ancrage traditionnelle de ses textes et jouant justement le rôle d’hypotextes dans la diégèse romanesque et littéraire. On peut le constater dans les intertextes issus de la culture mandingue, de textes africains et européens. Alors en faisant un aperçu synthétique, on note quelques repères à travers quelques ouvrages qui peuvent nous permettre justement d’explorer cet aspect-là. Nous allons nous appesantir sur deux ouvrages, deux auteurs plutôt : Ahmadou Hampaté Bâ, à travers son ouvrage L’étrange destin de Wangrin, et Amadou Kourouma à travers ses différentes productions depuis Les soleils des indépendances et Allah n’est pas obligé. Quelles sont les figurations conceptuelles qui traversent le discours romanesque à travers les langues, les lieux, les personnages?

Transculturalité : une traversée baignée par plusieurs intertextes et symboles culturels africains

Le modèle traditionnel : Mohamadou Kane et l’exploration de l’oralité dans le roman africain

Mohamadou Kane s’attarde dans ses travaux sur le roman africain, révélant ainsi les formes de l’oralité (Kane, 1983). Le critique Kane opte pour la nouveauté en critique africaine en se donnant comme objet de recherche « les formes et significations originales du roman africain ». Il attire l’attention sur une particularité de la littérature africaine moderne à savoir la « marque indélébile » de la tradition sur le romancier moderne. Le travail du critique consiste donc à « faire ressortir la continuité relative du discours traditionnel oral au discours écrit » et à examiner « la survie de la tradition dans un contexte de modernisation ». L’étude du roman doit s’orienter vers une nouvelle direction : aspect littéraire (littérature orale) et aspect non verbal (sagesse de l’Afrique). Il analyse la structure linéaire : littérature orale (conte) — action linéaire — mobilité temporelle et spatiale — le voyage initiatique — caractère autobiographique — structure dialogique — imbrication des genres (chants, théâtre, poésie). Il révèle que le littéraire, notamment la littérature orale, codifie les comportements de l’être humain traditionnel. Ainsi, la structure linéaire des récits est à lier à l’influence de la littérature orale : conte, histoire simple, action linéaire. L’unité d’action du roman vient d’un souci de clarté; et son maintien dans le roman moderne atteste la pérennité d’une certaine tradition des formes. Il montre ainsi que la mobilité temporelle et spatiale du héros est basée sur une structure triadique : harmonie, perturbation, équilibre. Il dégage aussi le symbolisme du voyage initiatique qui apparaît comme un tiraillement entre la tradition et la modernité. Aussi recourt-il à une action linéaire qui semble être influencée par la littérature orale, notamment celle des textes traditionnels. Il explique l’effacement de l’artiste au profit de la communauté, comme une forme intrinsèque aux valeurs communautaires. De plus, la situation du narrateur ou de la narratrice homodiégétique chez les premiers romanciers et premières romancières s’explique par une situation dialogique, se traduisant par la transposition du narrateur-auteur-lecteur/narratrice-autrice-lectrice dans le roman, à celle du conteur-public dans les veillées de contes.

On peut dire que les auteurs africains et autrices africaines s’inspirent beaucoup de leurs cultures dans le processus créatif. Ainsi, les cultures bambara et peul deviennent les soubassements créatifs d’Hampâté Bâ et le Malinké celui de Kourouma.

Amadou Hampaté Bâ et Amadou Kourouma

On peut dire que Amadou Hampaté Bâ utilise beaucoup la littérature bambara, il s’inspire de la littérature bambara mais aussi de la littérature peul à ce niveau. Du côté de Kourouma, il utilise le malinké à travers tous ses ouvrages depuis Les soleil des indépendances jusqu’à son dernier ouvrage, Quand on Refuse, on dit non.

De façon générale chez Amadou Hampaté Bâ, on peut dire que c’est une littérature qui s’inscrit dans une période coloniale. Ainsi, L’étrange destin de Wangrin est un roman qui raconte les aventures d’un interprète africain. D’ailleurs, le titre qui s’adjoint le précise bien : « les roueries d’un interprète africain ». Dans ce roman qui raconte justement l’histoire de cet interprète—là, on se rend compte qu’il s’inscrit dans une situation coloniale. Un contexte colonial qui était justement la situation de l’interprète africain, Wangrin. Donc, Amadou Hampaté Bâ montre les différentes stratégies que cet interprète met en branle pour contrôler son milieu marqué par la violence coloniale. Le témoignage du romancier passe par le langage, la traduction du bambara au français qu’expérimente Amadou Hampaté Bâ, à travers son personnage homodiégétique. La traduction que l’interprète fait du bambara est souvent une interprétation tronquée de la langue ou à dessein parfois détournée du sens pour servir sa propre cause. Cette interprétation a pour finalité de servir le sujet. Chez Kourouma, il s’agit de l’utilisation de la langue malinké dans le français, de casser le français pour restituer l’âme du malinké. Il utilise le français pour en quelque sorte l’adapter au malinké et comme il le dit lui-même, à travers la métaphore du tailleur: il faut ciseler la langue comme le tailleur ajuste l’habit pour qu’il soit apte à être porté. Pour Kourouma, la langue doit être à l’image de cet habit-là, car elle doit savoir restituer toutes les nuances, comme les couleurs d’un habit, et il faut l’ajuster pour qu’il aille bien. Cette métaphore signifie par conséquent que le français doive s’adapter aux subtilités du malinké, donc des langues africaines. Il suffit à cet égard de se souvenir de la réception initiale de Les soleils des indépendances, vu par les premiers critiques qui ont lu l’œuvre comme une violation des règles du français. Il a fallu le regard des anthropologues ou des linguistes pour bien montrer qu’en fait Kourouma maitrisait très bien le français, mais qu’il choisissait délibérément d’utiliser les constructions syntaxiques et sémantiques du malinké pour adapter le français à ces constructions-là. Comme il le dit lui-même dans un des chapitres du roman Les soleil des indépendances : « Il y a une semaine qu’avait fini dans la capitale Amadou Koné ». Cette construction grammaticalement incorrecte dans le français classique trouve son sens lorsqu’on se réfère à la langue malinké; car lorsqu’on dit que « quelqu’un a fini », on dit tout simplement « a ti gui baana », c’est-à-dire que la personne est décédée. Il faut donc aller dans la langue malinké pour comprendre le français de Kourouma.

Les tendances littéraires

Makhily Gassama : l’esthétique littéraire ou le roman africain comme discours intertextuel et langage intégral

Quant à Makhily Gassama, il aborde l’esthétique littéraire à travers certains concepts clés : la poétique nègre — le concept-clé de la critique poétique, les registres d’expression du roman africain où l’auteur ou l’autrice est contraint-e de célébrer la culture de son peuple dans une langue inadaptée à l’expression des valeurs de la civilisation africaine. En Europe, la langue révèle l’identité du sujet : son origine sociale ou ethnique, sa culture, son tempérament… En Afrique, elle n’éclaire que le comportement psychologique du locuteur ou de la locutrice. Pour Gassama, ce ne sont pas tant les thèmes que les moyens linguistiques mis à la disposition de l’écrivain-e qui sont, et doivent être, le point de mire de la critique. L’originalité « ne peut résider que dans la manière d’appréhender les thèmes relatifs à la civilisation négro-africaine et dans les valeurs des milieux qu’il dépeint ». Les travaux de Makhily Gassama ont pu dégager l’esthétique littéraire dans le roman africain (Gassama, 1995). Il montre comment les écrivain-e-s africain-e-s sont à la recherche d’une expression, et quels sont les modèles théoriques d’inspiration, notamment ceux de la littérature orale. Il fait une étude approfondie des registres d’expression qui sont liés au milieu linguistique. Son ouvrage La langue de Kourouma ou le français sous soleil d’Afrique vient couronner cette étude de la langage particulière que l’écrivain est obligé d’utiliser pour ne pas s’éloigner de son milieu.

Les notions et concepts clés de la littérature africaine intégrés dans le champ de la littérature francophone

Le concept de Blakoro dans Les soleils des indépendances

La littérature mandé aussi a introduit un certain nombre de concepts, notamment le concept de Blakoro ou Bilakoro dans Les soleils des indépendances. Le concept de Blakoro, c’est le concept de l’incirconcis. Et comme le dit Kourouma, avec les indépendances s’est instaurée « la bâtardise », avec un protagoniste, Fama, déçu des indépendances : c’est un prince malinké doumbouya qui se retrouve par le fait des valeurs inversées des indépendances à se disputer les restes de nourritures dans les cérémonies de baptêmes avec d’autres personnes inférieures à son statut de prince du Doumbouya, d’où la notion de « bâtardise » forgée par Kourouma. Cette figuration des concepts permet ainsi au roman africain de participer à ces passages d’un canon (national, régional, etc.) vers un autre (Bazié et Klaus, 2005). Fama va lutter pour les indépendances parce que pendant la colonisation il avait été destitué en faveur de son cousin Lassina. Ce faisant, il s’investira dans l’avènement des indépendances. Malheureusement Fama était analphabète, alors qu’avec l’avènement des indépendances s’est imposé un nouveau système basé sur l’école nouvelle dont l’enjeu se trouve au coeur du célèbre roman de Cheikh Hamidou Kane,  Laventure ambigüe. La bâtardise des indépendances renvoie à l’imposture, car Fama lance plusieurs fois ce juron, « Yanmogdé, yanmogdé », pour dire tout simplement qu’il y a un système ancien qui a été supplanté par un ordre nouveau. Ce système ancien est le système traditionnel avec toutes ses règles garantes de la noblesse du prince du Doumbouya. L’époque des indépendances ayant rendu ces règles caduques, Fama, le prince qui en était le principale bénéficiaire connait une descente aux enfers, une déchéance sociale.

La notion de donsomana chez Kourouma

La notion de donsomana, le chant de chasseur, est propre aux textes de Kourouma dans En attendant le vote des bêtes sauvages. Il y a une suite de veillées, et chaque chapitre rappelle cette notion de donsomana et de chasseur qui est un genre oral de la littérature manding. Dans la diégèse romanesque, ce personnage renvoie au personnage de Goyaga à travers En attendant le vote des bêtes sauvages. Et le personnage de Goyaga rappelle aussi le motif de moussokoroni dans la tradition orale manding.

La notion de monnè chez Kourouma

La notion de monnè va être développée par Kourouma dans Monnè, outrages et défis à travers le personnage du roi Djigui. Le monnè est l’injure suprême que l’on adresse à quelqu’un et dont le roi Djigui va faire l’expérience avec son peuple, ce qui va  le pousser à la révolte, presque au suicide.

Le roi Djigui, dans Monnè, outrages et défis, prononce très souvent des jurons qui sont l’expression du dépit. Les notions d’honneur bafoué renvoient à la culture manding, à une forme de déchéance du fidèle, spolié de son salut. C’est la même sensation que ressent le personnage principal Djigui.

Tierno Bocar ou la sagesse bambara chez Hampaté Bâ

Amadou Hampaté Bâ a beaucoup innové dans la littérature grâce à la sagesse bambara et par le truchement du personnage de Tierno Bokar dans les contes. À travers ce personnage est développée toute une philosophie qui renvoie aux imaginaires bambara et manding.

Les toponymes et anthroponymes manding dans L’étrange destin de Wangrin

Quand on observe du côté des toponymes et des anthroponymes, notamment dans L’étrange destin de Wangrin, on constate une profusion de signifiants nouveaux. Pour « brouiller les pistes », Hampaté Bâ multiplie les anagrammes autour des toponymes dans ce célèbre récit de la vie de Wangrin; ce personnage aurait du reste bel et bien existé et aurait vécu même dans la ville de Bobo Dioulasso (Burkina Faso). Quand on prend les toponymes, l’anagramme de la ville de Bobo Dioulasso apparait dans le roman, comme celle de la ville de Bougouni au Mali. Les pistes toponymiques permettent ainsi d’évoquer ces villes et de situer les passages de la diégèse romanesque. L’anagramme des villes de Fada N’gourma ou Ouagadougou apparaît également dans le roman. Du côté des anthroponymes, nous assistons au même usage des anagrammes qui rendent comptent des personnages dans L’étrange destin de Wangrin. C’est ainsi que nous avons Rakoutié qui renvoie à Tiékoura, et Romo qui est une forme d’anagramme.

Il faut ajouter à ces observations la présence d’une cosmogonie, visible dans le roman L’étrange destin de Wangrin, à travers l’introduction de certains dieux renvoyant  à l’arrière-fond culturel de la société malinké ou bambara. Le dieu auquel s’est identifié Wangrin est N’gongoloma Sooké qui est son dieu protecteur jusqu’au jour où il va enfreindre l’interdit; à partir de ce moment-là, Wangrin va connaitre la déchéance. Dans L’étrange destin de Wangrin, Amadou Hampaté Bâ introduit aussi un élément caractéristique de la culture africaine : le signe de prédiction, comme nous le voyons avec le roucoulement de l’oiseau au cou cerclé de noir qui annonce un danger. On retrouve d’ailleurs ce motif dans d’autres romans africains.  

Dieux et protection dans la littérature manding

La notion de mogoya

Nous avons aussi des motifs dans l’interdit manding, par exemple le motif du mogoya qui renvoie l’humain à sa dimension sacrée, d’humain intègre, à travers l’hospitalité qu’il offre à l’étranger.

La cosmogonie africaine : les mythes manding

Dans En attendant le vote des bêtes sauvage, Ahmadou Kourouma se réapproprie le mythe de moussokoroni, présent dans la littérature orale. Nous avons aussi le mythe du Wagadou qui est un des mythes de la société malinké. À partir de quand parle-t-on du mythe du Wagadou? C’est au moment de l’effondrement de l’empire du Ghana, où les grandes populations se sont essaimées à travers certains pays de l’Ouest africain; c’est ce qui explique qu’on va retrouver certains patronymes mandingues dans différentes aires linguistiques, notamment dans le plateau moaaga et dans certains pays comme le Ghana; nous en avons la preuve à travers la survivance des patronymes Sakko au Ghana, Traoré, Sissoko, Sissao au Burkina Faso, etc.

Quant au mythe de Soundjata, il renvoie au héros unificateur de l’empire Manding, qui a suscité plusieurs études, à l’exemple d’Alexandre le Grand dans la littérature occidentale. On peut par conséquent dire qu’il y a des motifs, des exemples de résistance à travers des personnages charismatiques comme Samori Touré, Babemba, Guimbi Ouattara, chef Amoro à Bobo Dioulasso, qui sont en quelque sorte des figures mythiques utilisées comme source d’inspiration pour la littérature et le cinéma. On a par exemple en Casamance le mythe de résistance du personnage féminin Sitoye Djata.

Conclusion

La réflexion sur la figuration des passages dans la littérature francophone, surtout ouest-africaine avait pour but de montrer que les schèmes mentaux et langagiers mandingues ont influencé la littérature en langue française. À l’instar des personnages de la mythologie grecque, les mythes et récits oraux africains en général ont aussi beaucoup influencé les écrivains africains. La littérature francophone africaine, par l’insertion quasi systématique des mythes et référents culturels propres au continent, vit de ces passages d’un univers oral et d’un imaginaire vers un contexte de création tributaire d’une tradition de l’écrit.

Bibliographie

Bâ, Amadou Hampâté (1979). L’étrange destin de Wangrin ou Les roueries d’un interprète africain. Paris, 10-18.

Bâ, Amadou Hampâté et Lilyan Kesteloot (1969). Kaïdara. Paris, Julliard.

Bâ, Amadou Hampâté et Germaine Dieterlen (1961). Koumen. Paris, La Haye-Mouton et Cie.

Bazié, Isaac et Peter Klaus (dir.) (2005). Canon national et constructions identitaires : les nouvelles littératures francophones. Neue Romania, nr. 33, Berlin.

Bazié, Isaac et Josias Semujanga (dir.) (2013). Intertextualité et adaptation dans les littératures francophones. Oberhausen, Athena-Verlag.

Chevrier, Jacques (2006). Littératures francophones d’Afrique noire. Paris, Édisud.

Gassama, Makhily (1995). La langue de Kourouma ou le français sous le soleil d’Afrique. Paris, Karthala.

Kane, Cheikh Hamidou (1961). L’aventure ambiguë. Paris, Julliard.

Kane, Mohamadou (1983). Roman africain et tradition. Thèse d’État, Dakar, NEA.

Koné, Amadou (1976). Jusqu’au seuil de l’irréel. Abidjan, NEA.

Koné, Amadou (1975). Les Frasques d’Ebinto. Abidjan, NEA.

Kourouma, Ahmadou (1970). Les soleils des indépendances. Paris, Seuil.

Kourouma, Ahmadou (1990). Monnè, outrages et défis. Paris, Seuil.

Kourouma, Ahmadou (1998). En attendant le vote des bêtes sauvages. Paris, Seuil.

Kourouma, Ahmadou (2000). Allah n’est pas obligé. Paris, Seuil.

Kourouma, Ahmadou (2004). Quand on refuse on dit non. Paris, Seuil.

Biographie

Alain Joseph Sissao est chercheur enseignant à l’Institut des Sciences des Sociétés du Centre National de la Recherche scientifique et technologique du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation au Burkina Faso. Il est directeur de recherches du CAMES en littérature africaine, option rapport oralité/écriture. Il est l’auteur de nombreuses publications dans le champ de l’oralité, du roman africain, de la tradition, de la lecture, de la littérature d’enfance et de jeunesse, de l’alliance et de la parenté à plaisanterie.

Courriel : alainsis@gmail.com

Abstract

Francophone African Literatures are marked by a certain number of characteristics, which, without being exclusive to them, are particularly decisive in understanding the singular impact of African novels. The present contribution is based on one of these characteristics, which is the consciousness of the local and the global. This positioning between African localities and globality transform the African novel to a kind of receptacle for cultures that telescope and outcrop: African languages, place names, cultural practices, cosmogonies. We will analyze these cultural passages as places of disjunction but also of reconstruction for the novelistic discourse in the writing practice of Amadou Hampaté Ba and Ahmadou Kourouma.