18 Les comparaisons de niveau macro

Emanuele Ferragina

Résumé

Les comparaisons de niveau macro sont une approche qui exploite les variations et les similitudes entre de grandes unités d’analyse macrosociales (par exemple, des États, des régions, des provinces) pour étudier différents phénomènes sociaux. Les études peuvent être entreprises à différentes échelles et à des fins diverses, par exemple pour décrire les différences de niveau macro entre différents États, ou pour évaluer l’influence d’une structure différente de l’État-providence sur les résultats individuels (tels que les niveaux de chômage, l’espérance de vie, etc.).

Mots-clés : Méthodes mixtes, unités macro-sociales, variation, similitudes, État-providence

I. En quoi consiste cette approche?

Toute enquête scientifique est intrinsèquement comparative, ce qui est clairement observable lorsque l’on considère les méthodes les plus courantes dans les sciences sociales. Pour donner quelques exemples : les expérimentations sont comparatives parce qu’elles ont besoin d’un groupe de contrôle pour mesurer l’effet d’une intervention par comparaison avec son absence; les analyses de régression contrôlent l’effet de plusieurs variables en comparant leur effet sur une série de cas. Par conséquent, si toutes les méthodes de recherche sont comparatives au sens large, en sciences sociales, l’idée d’enquête comparative fait souvent strictement référence à des recherches impliquant l’utilisation de grandes unités d’analyse macro-sociales (Ragin, 2014). La recherche dans ce sens est comparative lorsqu’elle exploite la variation ou la similarité entre des unités macro-sociales d’analyse, par exemple un état, une région, une province[1]. Cela peut ensuite donner lieu à des études basées sur différents niveaux et échelles, mais toutes incluent l’utilisation de macro-unités d’analyse. L’objectif de ces macro-comparaisons est de comprendre la complexité causale et de décrire la relation entre les macro-unités d’analyse et les micro-unités d’analyse et entre les macro-unités d’analyse entre elles. La littérature en fournit différents exemples, par exemple les comparaisons entre différents modèles de sécurité sociale, ou l’évaluation de l’impact d’une configuration spécifique de la politique familiale sur les taux d’emploi et de fécondité des femmes. L’analyse des unités macrosociales est une « catégorie méta-théorique » qui distingue fondamentalement les scientifiques adoptant cette approche, qui utilisent « des unités macrosociales dans les énoncés explicatifs (et descriptifs) » (Ragin, 2014 : 5). En effet, la grande majorité des scientifiques travaillant dans le domaine (y compris l’auteur de ce chapitre!), ne définissent souvent pas la nature et le rôle des unités macro-sociales, mais les utilisent plutôt implicitement comme des unités d’analyse « d’observation » et/ou « explicatives » (Ragin, 2014 : 8).

Par conséquent, l’utilisation de macro-comparaisons est davantage un mode de pensée qu’une méthode stricto sensu. Les macro-comparaisons peuvent être établies à l’aide de différentes techniques au niveau quantitatif, qualitatif et historique, par exemple les statistiques descriptives, les études de cas et l’analyse historique comparée (AHC), l’analyse qualitative comparée (ou comparative qualitative analysis, QCA) (voir fiches dédiées sur ces trois méthodes), les ensembles flous (fuzzy sets), les techniques de régression, les modèles d’équations structurelles (MES) et les analyses factorielles, ainsi que l’analyse en grappes (cluster analysis). D’autres techniques utilisées moins fréquemment sont les modèles de référence diagonaux, l’analyse séquentielle, la construction d’échelles, l’analyse thématique, l’appariement par score de propension (PSM), l’appariement optimal, l’alpha de Krippendorff (KA) et l’analyse de l’historique des événements (pour un examen systématique des méthodes utilisées dans la recherche macro comparative, voir Ferragina et Deeming 2022). Cela signifie que les macro-comparaisons ne sont pas limitées à des techniques spécifiques, mais qu’elles doivent plutôt être considérées comme une structuration de la « pensée sur la pensée » (Sartori 1970) afin d’accroître l’inférence (les conclusions plus larges qui peuvent être tirées) que nous tirons de l’étude de cas spécifiques.

II. En quoi cette approche est-elle utile pour l’évaluation des politiques publiques?

Les comparaisons de niveau macro sont extrêmement utiles pour l’évaluation des politiques publiques, tant ex ante qu’ex post. En particulier, elles peuvent aider à contextualiser les résultats issus d’études de cas ou d’expérimentations spécifiques. Pour faire avancer le débat sur la relation entre des politiques spécifiques et leurs effets, il est essentiel que les comparaisons de niveau macro et les études de cas nationales puissent apprendre les unes des autres (Ferragina 2020). Les études de cas nationales par exemple l’évaluation d’une politique spécifique au sein d’un pays souffrent souvent d’un manque de validité externe (la capacité de généraliser les conclusions au-delà du cas étudié). À l’inverse, lorsqu’ils et elles utilisent des expérimentations, les chercheurs et chercheuses sont en mesure de tester l’effet de réformes graduelles, mais pas l’effet global d’un domaine de politique publique sur un résultat spécifique. Ainsi, par exemple, dans le domaine de la politique familiale, les comparaisons de niveau macro peuvent aider à démêler l’impact de l’effet conjoint de politiques familiales explicites différentes (c’est-à-dire la garde d’enfants, les congés parentaux et les prestations familiales) sur l’emploi des femmes dans les différents pays, tandis que l’expérimentation peut permettre de démêler l’effet spécifique d’une augmentation du nombre de structures de garde d’enfants sur l’élasticité de l’emploi des femmes dans un cas spécifique. Pour cette raison, nous avons besoin de plus d’études qui adossent systématiquement l’étude de mesures politiques au contexte dans lequel elles sont mises en œuvre. En ce sens, les comparaisons de niveau macro peuvent non seulement offrir des perspectives intéressantes sur les effets de différentes politiques au niveau transnational ou transrégional, mais aussi permettre d’évaluer de manière critique les résultats d’évaluations spécifiques. En outre, d’un point de vue explicatif, l’existence de données macro comparatives consolidées peut aider à interpréter les résultats d’études menées au niveau national. C’est le cas de l’un des travaux macro comparatifs les plus célèbres jamais publiés, à savoir Les trois mondes de l’État-providence de Gøsta Esping-Andersen (1990).

III. Les trois mondes de l’État-providence : un exemple célèbre d’apport de la méthode comparative à l’évaluation de politiques publiques

L’ouvrage Les trois mondes de l’État-providence s’inscrit dans une longue tradition académique en sociologie et en science politique, ancrée dans le raisonnement déductif[2] et l’utilisation d’idéaux-types[3]. Comme l’a souligné Max Weber (1904 : 87), « la construction d’un système de propositions abstraites et donc purement formelles […] est le seul moyen d’analyser et de maîtriser intellectuellement la complexité de la vie sociale ». Dans cette veine, Esping-Andersen (1990) a construit la typologie des régimes de protection sociale en reconnaissant l’importance et le pouvoir idéologiques des trois mouvements politiques dominants du long du 20e siècle en Europe occidentale et en Amérique du Nord, à savoir la social-démocratie, la démocratie chrétienne (conservatisme) et le libéralisme.

L’État providence social-démocrate idéal-typique repose sur le principe de l’universalisme, en accordant l’accès aux prestations et aux services sur la base de la citoyenneté. Un tel État providence est censé offrir un degré d’autonomie relativement élevé, limitant la dépendance à l’égard de la famille et du marché. Afin d’atteindre l’autonomie, les États-providence sociaux-démocrates se caractérisent par un niveau élevé de démarchandisation[4] et un faible degré de stratification. Les politiques sociales sont perçues comme une « politique contre le marché » (Esping-Andersen, 1985). Les États-providence chrétiens-démocrates sont fondés sur le principe de subsidiarité et la prédominance des régimes d’assurance sociale, offrant un niveau moyen de démarchandisation et un degré élevé de stratification sociale. Le régime libéral repose sur la notion de domination du marché et des prestations privées; idéalement, l’État n’intervient que pour atténuer la pauvreté et répondre aux besoins fondamentaux, essentiellement sous condition de ressources. Par conséquent, le potentiel de démarchandisation des prestations publiques est faible et la stratification sociale élevée. Toutefois, ces modèles ne sont pas purs et, dans chaque cas national réel, différentes caractéristiques sont mélangées. En ce sens, Esping-Andersen montre clairement comment le dispositif comparatif est un moyen de classer et de comprendre les différences et les groupes de pays, mais doit être considéré avec prudence :

Si les États-providence peuvent être groupés, il faut reconnaître qu’il n’existe aucun cas tout à fait pur. Les pays scandinaves peuvent être à dominance social-démocrate, mais ils ne sont pas dépourvus d’éléments libéraux. Les régimes libéraux ne sont pas non plus des types purs. Le système de Sécurité sociale américain est un système de redistribution obligatoire et loin d’être totalement actuariel. Au moins dans sa première formulation, le New Deal était aussi social-démocrate que l’est la social-démocratie suédoise contemporaine. Et les régimes conservateurs européens ont incorporé des impulsions libérales et sociales-démocrates. Au fil des décennies, ils sont devenus moins corporatistes et moins autoritaires. (Esping-Andersen, 1990 : 73)

Diverses contributions ont confirmé sa typologie, tandis que d’autres l’ont contestée et élargie, d’un point de vue théorique et méthodologique (voir Ferragina et Seeleib-Kaiser 2011; Ferragina et Filetti 2022 pour une discussion). Cependant, malgré ce long débat et d’importantes controverses dans la littérature, on ne peut nier le rôle fondamental que cet ouvrage a joué dans la structuration et la compréhension d’un segment important des politiques publiques, à savoir les politiques sociales. En particulier, il offre une représentation souple de l’utilité des comparaisons macro et le cadre développé par Esping-Andersen a été utilisé comme point de départ pour des milliers d’études (au 26 octobre 2022, le livre a été cité 44 086 fois!).

En ce qui concerne l’évaluation des politiques publiques, les travaux d’Esping-Andersen ont été utilisés :

  • Pour sélectionner différents cas d’étude pour une analyse. La sélection d’au moins un cas social-démocrate, un cas chrétien-démocrate et un cas libéral permet de tirer plus d’enseignements de l’étude de quelques pays.
  • En tant qu’outil heuristique pour interpréter les effets des différentes politiques dans les différents pays.
  • Pour comprendre et décrire les différentes trajectoires des pays dans le temps.
  • Pour contextualiser les résultats obtenus en comparant différents pays.

IV. Quels sont les atouts et les limites de cette approche par rapport à d’autres?

Les comparaisons de niveau macro sont utilisées pour tester des hypothèses, déduire des liens de causalité, illustrer et comprendre en profondeur des modèles spécifiques et interpréter le changement social. Elles permettent un plus grand pouvoir d’interprétation par rapport aux études de cas individuels. Cela implique un fort pouvoir heuristique. Ce n’est pas un hasard si des ouvrages très cités comme Les trois mondes de l’État-providence ont fourni aux chercheurs et chercheuses en politique publique des informations importantes sur un grand nombre de pays développés, qui restent valables plus de 30 ans après la publication de l’ouvrage d’Esping-Andersen. Les comparaisons de niveau macro permettent de prêter attention au contexte et aux effets potentiels que ce contexte pourrait exercer sur des résultats spécifiques. Cependant, le fait d’examiner « la forêt » plutôt que « les arbres » impose d’une part des coûts élevés (en termes d’expertise sur des cas multiples), et d’autre part une simplification de l’analyse pour permettre les comparaisons entre différentes unités d’analyse de niveau macro. Cela peut engendrer plusieurs problèmes, tels que la classification erronée (la création de pseudo-classes qui simplifient de manière incorrecte l’univers des cas analysés) et « l’étirement conceptuel », c’est-à-dire l’application erronée de théories et de concepts à des cas autres que ceux qui ont été analysés.

Les chercheurs et chercheuses ont souvent tendance à inclure un grand nombre de pays dans leur comparaison en élargissant les catégories qu’ils et elles ont développées sur la base de connaissances directes acquises à travers de quelques cas. Cependant, cet élargissement peut s’avérer problématique à plusieurs égards. D’une part, il est utile d’avoir plus de pays afin de mieux tester une série d’hypothèses, mais d’autre part, avec moins de cas, on peut être plus précis dans la définition des concepts. Ce compromis n’est pas toujours pris en compte dans les sciences sociales contemporaines, avec des comparaisons qui finissent par trop élargir les concepts. Par conséquent, les concepts et les idées tirés des comparaisons de niveau macro doivent être utilisés avec un grain de sel. En tant qu’approche plus que méthode, les comparaisons de niveau macro permettent une approche critique des sciences sociales et ont historiquement soulevé des questions importantes sur les résultats obtenus. En conclusion, elles sont une épée à double tranchant : elles peuvent informer de manière significative l’évaluation des politiques publiques, mais elles doivent également être considérées avec prudence.

Références bibliographiques

Andreski, Stanislav 1965. The Uses of Comparative Sociology. Berkeley: University of California Press.

Armer, Michael. 1973. « Methodological problems and possibilities in comparative research ». In: Armer, Michael. et Grinmshaw, Qllen. (eds), Comparative Social Research. New York: Wiley, 49–79.

Esping-Andersen, Gosta. 1985. Politics against markets. Princeton: Princeton University Press.

Esping-Andersen, Gosta. 1990. Les trois mondes de l’État-providence. Princeton: Princeton University Press.

Ferragina, Emanuele. 2020. Family policy and women’s employment outcomes in 45 high-income countries: A systematic qualitative review of 238 comparative and national studies. Social Policy & Administration 54(7), 1016-1066.

Ferragina, Emanuele. et Deeming, Christopher. 2022. « Methodologies for comparative social policy analysis ». In: Yerkes Mara A. and Nelson Keneth. and Nieuwenhuis, Rense (eds), Changing European Societies: The Role for Social Policy Research. Cheltenham: Edward Elgar, 218–235.

Ferragina, Emanuele. et Filetti, Federico Danilo. 2022. Labour market protection across space and time: a revised typology and a taxonomy of countries’ trajectories of change. Journal of European Social Policy 32(2): 148–165.

Ferragina, Emanuele. et Seeleib-Kaiser, Martin. 2011. Welfare regime debate: past, present, futures? Policy & Politics 39(4): 583–611.

Moore, Barrington. Jr. 1966. Social Origins of Dictatorship and Democracy. London: Penguin.

Przeworski, Adam. et Teune, Henry. 1970. The Logic of Comparative Social Enquiry. New York: Wiley.

Ragin, Charles. 2014. The Comparative Method. Moving beyond Qualitative and Quantitative Strategies. Oakland: University of California Press.

Rokkan, Stein. 1966. « Comparative cross-national research ». In: Merritt, Richard. and Rokkan, Stein. (eds), Comparing Nations. New Haven: Yale University Press. 3–26.

Sartori, Giovanni. 1970. Concept misformation in comparative politics. American Political Science Review 64(4): 1033–1053.

Skocpol, Theda. 1979. States and social revolutions. Cambridge: Cambridge University Press.

Skocpol, Theda. 1992. Protecting soldiers and mothers: The political origins of social policy in the United States. Harvard: Harvard University Press.

Weber, Max. 1904. On the methodology of the social sciences. Glencoe: The Free Press.

Quelques références bibliographiques pour aller plus loin

Ferragina, Emanuele. et Deeming, Christopher. (à paraître). Comparative mainstreaming? Mapping the uses of the comparative method in social policy, sociology and political science since the 1970s. Journal of European Social Policy. Une analyse de 50 ans de recherche comparative basée sur une base de données comprenant des milliers d’articles comparatifs issus des meilleures revues de sociologie, de sciences politiques et de sociologie. L’analyse quantitative des principales tendances dans l’utilisation de la méthode comparative est complétée par une analyse qualitative des articles les plus cités dans le domaine comparatif.

Kohn, Melvin. L. 1987. Cross-national research as an analytic strategy: American Sociological Association, 1987 presidential address. American sociological review, 52(6), 713-731. Ce discours présidentiel de l’American Sociological Association suggère que la recherche comparative transnationale est un outil essentiel pour générer, tester et développer la théorie sociologique. La méthode comparative est coûteuse et difficile à appliquer, et elle peut également générer certains problèmes d’interprétation. Cependant, malgré ses limites, elle constitue un outil fondamental de la recherche en sciences sociales.

Lijphart, Arend. 1971. Comparative politics and the comparative method. American Political Science Review, 65(3), 682-693. L’article propose une analyse systématique de la méthode comparative. Il met l’accent à la fois sur les limites de la méthode et sur les façons dont, malgré ces limites, elle peut être utilisée de manière optimale. Lijphart se concentre sur le rôle des études de cas (sous leurs différentes formes) comme principal moyen d’entreprendre des macro-comparaisons. Dans l’article, il oppose les comparaisons basées sur des cas aux méthodes expérimentales et statistiques.

Przeworski, Adam. et Teune, Henry. 1970. The Logic of Comparative Social Inquiry. New York: John Wiley and Sons. Dans cet ouvrage novateur, les auteurs ont proposé des idées et des points de vue sur la recherche comparative qui ont profondément marqué la recherche en sciences politiques. Le livre se concentre principalement sur l’analyse quantitative. Une lecture indispensable pour tous les étudiants intéressés par la méthode comparative et ce qu’on peut en faire.

Ragin, Charles. 1987. The Comparative Method: Moving Beyond Qualitative and Quantitative Strategies. Berkeley: University of California Press. Ce livre offre des perspectives considérables pour la compréhension et l’utilisation de l’analyse comparative. Rédigé à l’origine pour présenter l’utilité de l’analyse comparative qualitative (ACQ) par rapport aux techniques qualitatives et quantitatives, il fournit également des raisons théoriques et de fond pour l’utilisation de la méthode comparative et des macro comparaisons dans le domaine des politiques publiques.


  1. Ainsi, par exemple, la modélisation à plusieurs niveaux est incluse dans cette définition. Cependant, la définition de la recherche comparative de Ragin, fondée sur des unités d'analyse macro-sociales, n'est pas universellement acceptée. D'autres chercheurs ou chercheuses ont proposé différentes limites pour délimiter le domaine de la recherche comparative. D'une part, celles et ceux qui sont plus orienté-e-s vers l'utilisation de techniques quantitatives et multivariées ont défini la méthode comparative en considérant simplement les études qui incluent des données comparatives provenant de différentes sociétés (Andreski, 1965; Armer, 1973) ou les travaux basés sur l'analyse multiniveau (Rokkan, 1966; Przeworski et Teune, 1970). D'autre part, les chercheurs et chercheuses plus versé·e·s dans l'analyse qualitative/historique tels que Moore (1966) et Skocpol (1979) ont tendance à faire la distinction entre les méthodes comparatives basées sur les cas et celles orientées vers les variables (la lignée remonte bien sûr aux pères fondateurs de la sociologie et de la science politique, par exemple Tocqueville, Durkheim et Weber). Nous suggérons que ces points de vue sont trop restrictifs pour nos objectifs, et pour cette raison, avec Ragin (2014), nous définissons la méthode comparative et les macro comparaisons sur la base de leur objectif principal.
  2. Le raisonnement déductif est une forme de pensée logique qui part d'une idée générale pour arriver à une conclusion spécifique. Il s'agit d'une pensée descendante qui va du général au spécifique.
  3. Un ideal-type est une construction analytique dérivée de la réalité observable, mais qui ne s'y conforme pas en détail en raison d'une simplification délibérée. Il est « idéal » car il est utilisé pour se rapprocher de la réalité en sélectionnant et en accentuant certains éléments.
  4. La démarchandisation désigne le degré auquel les individus ou les familles peuvent maintenir un niveau de vie socialement acceptable indépendamment de la participation au marché (tel que défini par Esping-Andersen dans Les trois mondes de l'État-providence).

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