15 L’analyse historique comparée
Emanuele Ferragina
Résumé
L’analyse historique comparée combine deux perspectives méthodologiques majeures des sciences sociales, la comparaison (l’étude des similitudes et des différences entre les cas) et l’histoire (l’analyse des processus de changement dans leur dimension temporelle), pour aider à expliquer les phénomènes sociaux à grande échelle sur une variété de sujets. Elle est particulièrement utile pour rendre compte de la définition des politiques publiques (cadrage des politiques et changement de politique).
Mots-clés : Méthodes mixtes, méthodes qualitatives, analyse historique, similitudes, différences, histoire, macro, comparaison, point d’inflexion, dépendance au sentier emprunté
I. En quoi consiste cette approche?
L’analyse historique comparée (AHC) est plus une approche qu’une méthode; elle trouve ses origines dans une longue histoire allant d’anciens travaux, par exemple De la Démocratie en Amérique (Tocqueville 1960) et The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism (Weber 2001), jusqu’à des classiques plus modernes, par exemple The Social Origins of Dictatorship and Democracy (Moore 1966) et States and Social Revolutions (Skocpol 1979). L’approche historique en sciences sociales propose des explications de résultats observés à grande échelle sur un large éventail de sujets, tels que les révolutions, l’avènement d’un régime démocratique ou autoritaire, les processus institutionnels de dépendance au sentier emprunté, la continuité et le changement des politiques dans divers domaines. Cette approche présente plusieurs caractéristiques distinctives qui ont favorisé son utilisation intensive dans la recherche en sciences sociales et dans les politiques publiques.
L’AHC explore les similitudes et les différences entre différents cas — rappelant la méthode des accords et des différences de John Stuart Mill — dans le but de dévoiler les mécanismes causaux qui déterminent des résultats spécifiques (voir le chapitre séparé sur les études de cas). Les processus de changement et leur dimension temporelle sont au cœur de la sociologie et de la science politique, et c’est pourquoi l’AHC a contribué à l’identification de l’origine de réformes spécifiques, ou du point de départ de changements institutionnels importants. Les cas analysés sont souvent des États-nations, mais d’autres entités (telles que les régions, les mouvements sociaux et les organisations) ont également été examinées (pour un exemple d’analyse régionale, voir Ferragina 2012; 2013). Cette approche attribue un rôle essentiel à la théorie, et un débat très intéressant a eu lieu dans l’American Journal of Sociology, avec un symposium comparant la place assignée à la théorie dans la sociologie historique et la théorie du choix rationnel : « we’re no angels : realism, rational choice, and relationality in social science » (voir les contributions à ce débat de Somers 1998; Kiser et Hechter 1998; Goldstone 1998; Calhoun 1998). Le débat a opposé l’utilisation de ces différentes perspectives, en soulignant que l’AHC aide à tester et à générer des théories grâce à une approche macro-configurationnelle, basée sur des cas et orientée dans le temps.
La composante macro concerne les résultats observés à grande échelle, tels que la construction de l’État, les transitions démocratiques, les systèmes d’inégalité, la guerre et la paix. Les chercheurs et chercheuses se concentrent sur les facteurs causaux à grande échelle, y compris les structures politico-économiques (par exemple, le colonialisme) et les arrangements institutionnels et organisationnels complexes (par exemple, les régimes de politique sociale). Cette approche macro peut également expliquer les événements et les processus de niveau micro qui devraient (ou ne devraient pas) être présents dans des cas particuliers si la théorie macro est correcte. La composante configurationnelle fait référence à la manière dont les chercheurs et chercheuses considèrent comment de multiples facteurs se combinent pour former des ensembles causaux cohérents. Par exemple, on ne peut pas étudier les révolutions sans analyser comment divers événements et processus sous-jacents constituent ces phénomènes sociaux. Même lorsque l’on s’intéresse en AHC à l’étude des effets d’une variable spécifique, on se soucie beaucoup du contexte et des autres causes potentielles.
Contrairement à d’autres techniques couramment utilisées en sciences sociales, l’AHC ne recule pas devant des questions complexes pour lesquelles les données ne sont pas facilement disponibles. La sélection des questions sur la base des données disponibles est en effet l’une des tendances les plus regrettables en sciences sociales. Comme dans la métaphore nietzschéenne, c’est comme si les chercheurs étaient semblables à des personnes ivres qui ne cherchent leurs clés perdues que sous le réverbère. Pour cette raison, l’AHC se concentre sur des questionnements qui se présentent dans le monde réel et utilise des explications basées sur des mécanismes, en suivant des questions du type : pourquoi des cas similaires sur de nombreuses dimensions clés présentent-ils des résultats différents sur une variable dépendante d’intérêt? Ou encore, pourquoi des cas apparemment disparates ont-ils tous le même résultat? De plus, des questionnements peuvent être identifiés dans la réalité empirique lorsque des cas particuliers ne se conforment pas aux attentes de la théorie existante ou de la recherche à grande échelle. L’AHC met l’accent sur le développement d’une compréhension approfondie des cas afin de départager les hypothèses concurrentes.
Sans prétendre à l’exhaustivité, il est important de mentionner ici les outils conceptuels les plus utilisés dans l’AHC, à savoir les points d’inflexion (critical junctures), la dépendance au sentier emprunté (path dependency) et d’autres dispositifs permettant de saisir le changement graduel. Collier et Collier (1991 : 29) ont défini les points d’inflexion comme des périodes de changement important qui produisent des effets durables. Ces points d’inflexion déstabilisent les modèles institutionnels antérieurs et ouvrent une nouvelle période de dépendance au sentier emprunté. La dépendance au sentier emprunté indique que lorsqu’une nation, ou une autre macro-unité d’analyse, a commencé à se déplacer dans une direction, les coûts pour inverser la trajectoire sont très élevés et cela contribue à une sorte d’inertie qui ne peut être rompue qu’avec un nouveau point d’inflexion (Pierson 2004). En termes simples : l’histoire compte.
Alors que les points d’inflexion et la dépendance au sentier emprunté sont utilisés pour décrire la succession d’un changement radical et de la stabilité, d’autres outils conceptuels décrivent un changement graduel qui peut progressivement produire un changement significatif. Streeck et Thelen (2005) ont distingué cinq catégories pour rendre compte de ces types de changement. Le premier est le déplacement, c’est-à-dire lorsqu’une structure institutionnelle traditionnelle est progressivement discréditée et mise à la marge en faveur de celles qui sont plus aptes à satisfaire les besoins actuels. Ensuite, la superposition renvoie à l’ajout progressif de nouveaux éléments à l’ancienne structure. Cette forme de changement institutionnel est souvent observée dans les politiques sociales, par exemple dans le domaine du marché du travail et de la politique familiale (Daly et Ferragina 2018). Troisièmement, le changement institutionnel peut se produire simplement parce qu’une institution devient obsolète pour répondre à ses objectifs initiaux car elle n’a pas été suffisamment mise à jour au fil du temps : cette forme de changement institutionnel est appelée dérive (Hacker 2004). Une autre forme de changement institutionnel est celle de la conversion, c’est-à-dire lorsqu’une institution existante est réorientée vers de nouveaux objectifs. Une dernière forme est celle de l’épuisement, qui amène l’institution à une disparition progressive.
II. En quoi cette approche est-elle utile pour l’évaluation des politiques publiques?
L’AHC peut être utilisée pour comprendre comment mettre en place une étude d’évaluation de politiques publiques, pour identifier les origines de politiques spécifiques, pour mieux comprendre le contexte dans lequel les politiques et les résultats changent, ou encore pour observer une trajectoire institutionnelle sur le long terme. En un mot, une AHC peut aider à situer des évaluations de politiques spécifiques dans un contexte, en illustrant par exemple la concaténation de changements de politiques publiques qui entraînent un changement institutionnel fondamental à long terme (à cet égard, voir l’exemple ci-dessous sur le « néolibéralisme sélectif »). Parmi des ouvrages qui absolvent ces fonctions, citons Les trois mondes de l’État-providence (Esping-Andersen 1990), Development and Crisis of the Welfare State (Huber et Stephens 2001), Dismantling the Welfare State? Reagan, Thatcher, and the Politics of Retrenchment (Pierson 1994), et Protecting Soldiers and Mothers: The Political Origins of Social Policy in the United States (Skocpol 1992).
III. Démêler l’orientation des réformes de la politique sociale à long terme : le cas du « néolibéralisme sélectif »
L’AHC peut être utilisée pour démêler la manière dont plusieurs réformes peuvent conduire à des résultats spécifiques, en reliant un concept théorique à l’exploration du changement de politique. C’est le cas d’une étude publiée dans New Political Economy qui explore comment l’Italie a progressivement libéralisé les politiques de retraite et du marché du travail en différentes étapes (Ferragina et Arrigoni 2021). Si l’on analyse les réformes une par une, on ne peut pas observer correctement la conception globale du processus de libéralisation. Cela signifie qu’une analyse historique pourrait nous permettre de discerner l’ensemble du processus de réforme. L’étude, bien que n’analysant que le cas italien, se base sur la comparaison avec d’autres pays européens à travers la prise en compte du passage de la phase fordiste à la phase néolibérale du capitalisme. Plus précisément, cette recherche illustre le processus italien d’adaptation institutionnelle néolibérale dans les principales réformes de la politique sociale, et suggère que sur trois décennies, ce processus s’est déroulé de manière sélective. Le néolibéralisme sélectif est défini comme une modalité d’adaptation institutionnelle qui est partie des marges pour s’étendre ensuite au reste de la société.
Le néolibéralisme sélectif est le résultat d’un processus de réforme entamé au début des années 1990, lorsque le tournant néolibéral a été amorcé (Ferragina et al. 2022). Le processus de réforme, avec une continuité entre les coalitions de centre-droit et de centre-gauche, a contourné la résistance des syndicats contre une libéralisation globale de la politique sociale, touchant d’abord les groupes sociaux sans ressources de pouvoir suffisantes pour défendre leurs droits sociaux. Cette modalité d’adaptation institutionnelle peut être observée dans les réformes du marché du travail et des pensions.
Grâce au concept de néolibéralisme sélectif, la dualisation initiale des droits sociaux dans le cas italien est interprétée comme une étape intermédiaire vers la libéralisation (pour une discussion, voir Streeck 2009, Emmenegger 2014). Cet argument est étayé par une analyse de la continuité des réformes de la politique sociale et par les enseignements de l’analyse historique comparée. Les idées néolibérales, promues à l’origine par Einaudi dans la première partie du vingtième siècle et maintenues en vie dans les cercles intellectuels de l’après-guerre, sont réapparues comme une rivière souterraine lorsque le contexte international de l’économie politique s’est globalement détourné du keynésianisme. La diffusion des idées néolibérales a influencé les élites technocratiques italiennes à la Banque d’Italie et au Trésor, ainsi que le débat interne des partis socialiste (PSI) et chrétien-démocrate (DC) depuis les années 1980.
L’étude retrace le « démantèlement » du fordisme et le « déploiement » du néolibéralisme et, grâce à cette analyse institutionnelle historique, elle identifie un tournant néolibéral en 1992. Différents courants de la littérature ont souligné l’importance de cette année pour l’Italie – qui peut être considérée comme un tournant sur les plans institutionnel, économique et politique. La notion de « point d’inflexion » est utilisée pour illustrer comment, après 1992, l’équilibre institutionnel a été rompu et a donné lieu à une série de réformes très éloignées du passé. D’un point de vue méthodologique, de tels moments peuvent être qualifiés de « points d’inflexion » parce qu’ils « placent les arrangements institutionnels sur des chemins ou des trajectoires, qui sont ensuite très difficiles à modifier » (Pierson 2004 : 135). Cet outil analytique permet d’identifier une transition du fordisme au néolibéralisme telle qu’elle est dépeinte dans la littérature d’économie politique internationale. Ensuite, le concept de néolibéralisme sélectif aide à interpréter les réformes du marché du travail et des retraites de manière holistique. Cette notion peut être appliquée à d’autres pays et contextes politiques, notamment lorsqu’une forte résistance des acteurs du veto est mise à mal par un processus de réforme incrémentale qui contribue à une adaptation néolibérale.
IV. Quels sont les atouts et les limites de cette approche par rapport à d’autres?
L’AHC présente des avantages et des inconvénients par rapport à d’autres méthodes et approches. Elle est unique en ce qu’elle aide à aborder les grandes questions et l’analyse des processus politiques, ce qui lui permet de démêler systématiquement des processus de réforme complexes, comme nous l’avons montré avec l’exemple du néolibéralisme sélectif. L’application d’une approche historique permet de considérer avec soin la spécificité des cas, d’observer leur développement à long terme, en proposant au final des généralisations contingentes. Cependant, l’AHC présente également plusieurs limites. L’approche ne propose pas une manière systématique d’aborder certains problèmes comme d’autres méthodes d’analyse. Il est difficile de sélectionner des cas pour tester des théories, et la généralisation, bien que possible, doit être contingente et limitée (à cause du petit N). De plus, cette approche est critiquable d’un point de vue historique, car elle se base souvent sur des sources secondaires plutôt que sur des documents d’archives.
D’autres grandes questions restent ouvertes pour qui voudrait utiliser cette approche à l’avenir. Comment gérer la tension entre structure et agentivité? S’il est essentiel de traiter de ces questions de niveau macro, l’AHC n’offre pas beaucoup d’espace au rôle des individus et s’intéresse principalement au changement structurel. La tension entre la généralisation contingente et le respect des cas analysés soulève aussi des difficultés épistémologiques. Il y a presque soixante ans, Moore (1966 : XIV) a décrit ce problème avec acuité :
Néanmoins, il existe toujours une forte tension entre l’exigence de rendre justice à l’explication d’un cas particulier et la recherche de généralisation, principalement parce qu’il est impossible de connaître l’importance d’un problème particulier tant que l’on n’a pas fini d’examiner tous les problèmes.
Références bibliographiques
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Quelques références bibliographiques pour aller plus loin
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Mahoney, James. et Thelen, Kathleen. (Eds.). 2015. Advances in Comparative-Historical Analysis. Cambridge: Cambridge University Press. Cet ouvrage collectif couvre les multiples utilisations de l’analyse historique comparée en science politique. Il comprend des contributions d’auteurs et autrices de premier plan dans le domaine et aborde le vaste programme de l’AHC à travers une analyse des travaux fondamentaux, des outils d’analyse temporelle (tels que la dépendance au sentier et les points d’inflexion), et des développements méthodologiques importants.
Moore, Barrington. Jr. 1966. Social Origins of Democracy and Dictatorship: Lord and Peasant in the Making of the Modern World. Boston: Beacon Press. Cet ouvrage fondamental explique les rôles politiques variés joués par la classe supérieure foncière et la paysannerie dans la transformation des sociétés agraires en sociétés industrielles modernes. D’un point de vue méthodologique, Moore souligne la forte tension entre les exigences de rendre justice à l’explication d’un cas particulier et la recherche de généralisation. Un point de départ pour tous ceux qui s’intéressent à l’AHC.
Pierson, Paul. 2004. Politics in Time: History, Institutions, and Social Analysis. Princeton: Princeton University Press. L’ouvrage présente une analyse détaillée de l’importance du temps pour comprendre le changement institutionnel et social, apportant un soutien méthodologique à l’affirmation classique selon laquelle l’histoire compte. Pierson suggère d’utiliser l’analyse historique comparée pour aller au-delà d’une vision statique du changement institutionnel.
Skocpol, Theda. 1979. States and social revolutions: A comparative analysis of France, Russia and China. Cambridge: Cambridge University Press. Selon Skocpol, les révolutions sociales méritent une attention particulière en raison de leur importance extraordinaire pour l’histoire des nations et de leur modèle distinctif de changement sociopolitique. Ce qui est unique aux révolutions sociales, c’est que les changements fondamentaux dans la structure sociale et politique se produisent ensemble et se renforcent mutuellement. Pour analyser ces événements historiques importants, Skocpol a procédé à une AHC de la France, de la Russie et de la Chine. Ce livre est une référence pour celles et ceux qui veulent appliquer l’analyse historique comparée à des phénomènes sociaux de grande ampleur.