Abstract – Résumé – Resumen
Paul R. Carr, Eloy Rivas-Sánchez & Gina Thésée
Abstract
The title of this book contains several concepts, word-games, conundrums, and images. Pygmalion originates from Greek mythology, and has spawned a number of constructions, such as the Pygmalion effect, complex and myth. Often, in popular culture, this might apply to someone touting, boasting, uplifting and embellishing discourse so as to give the impression, or, more boldly, to literally affirm the pure truth of a particular belief, even if all/most evidence is pointing in the other direction. Democracy is often associated with philosophical, ideological and belief systems, structures and operational models, elections and political parties, and universal values such as liberty and freedom. It can be understood in thin/apolitical/uncritical or thick/engaged/critical ways, and it can also be viewed as an end-point or, on the contrary, a process.
If you build it, will they come is a re-formulated quote from the 1989 film Field of Dreams, adapted from Ray Kinsella’s book, and plays on the concept that if the main character were to build a baseball field, he would come, referring to the estranged relationship that the main character had with his father, and also connecting with an infamous baseball player from another epoch.
This book seeks to tie together the sensationalist cheerleading in some political circles, most notably in the United States, where it is quite common, expected and ruthlessly deceptive to create the illusion and to propagate it at every event through nationalist symbolism and rhetoric, projecting the sense that a particular nation and people are superior, better and logically more naturally blessed while discarding, downgrading and diminishing everyone else. Constantly repeating the mantra that, for example, and this is not the only case, the United States is the most advanced democracy, that it is a force of historical good, and that no other society has achieved the freedom and liberty that it has cultivated through its democracy is a troubling and dangerous affirmation, a Pygmalion acrobatic act that requires all Presidents and political candidates to partake in the charade. There is no evidence to prove this belief but there are many indicators that this could not possibly be true. So why say it, and, more importantly, what are the costs and effects of maintaining such a posture?
As for democracy, elections are inscribed with anti-democratic etchings, social inequalities are rampant, the war industry prevents robust democratic action, supporting dictatorships and oppression forces the system onto the low road, and the injection of capital and capitalism makes serious efforts at transformative social change extremely difficult and problematic. Education has been forced into a neoliberal roller-coaster, and meaningful dialogue is often shut down in public spaces. Thus, this book takes the stance that a steam-roller propaganda machine attempts to make people believe not only that there is no other option but, significantly, that everything is the best that it can be. This is a debilitating form of normative democracy that is, at the very least, undemocratic. We do have elections (and normative democracy), something that “we,” supposedly, or “they” built, but it is not certain that “he” or “they” or “we” will come to the party. Or are “we” already there?
This book argues that we need to build democracy rather than continuously bark out that we are the democratic ones, and that we have the right to impose our will on those who differ, through wars, excessive extractivism, forced migrations, environmental catastrophe and Panama/Pandora Papers style commercial dealings. This (de)construction of democracy requires dialogue and solidarity, openness and engagement, inclusiveness and power-sharing in non-hierarchical spaces, with decisions made by real people outside of winner-take-all elections.
This book, with some twenty authors from eight countries, problematizes war/conflict, environmental catastrophe, the media, education, peace, social injustice and social movements enmeshed within Pygmalion democracy, and we hope that we can collectively create (non-normative) democratic spaces together, involving civil society, marginalized sectors, the arts, diverse learning engagements, citizen fora and activism. How we problematize and cultivate meaningful dialogue, engagement and solidarity is central to the project. And we also aspire to provide some nuance and contours to the transformative potential of anti-hegemonic, critically-engaged democracy as a counterweight to Pygmalion democracy.
Résumé
Le titre de ce livre contient plusieurs concepts, jeux de mots, énigmes et images. Pygmalion trouve son origine dans la mythologie grecque et a donné naissance à un certain nombre de constructions, telles que l’effet Pygmalion, le complexe et le mythe. Souvent, dans la culture populaire, cela peut s’appliquer à quelqu’un qui vante, édifie, glorifie et embellit son discours afin de donner l’impression ou, plus audacieusement, d’affirmer littéralement la pure vérité d’une croyance particulière, même si toutes les preuves ou la plupart d’entre elles pointent dans la direction opposée. La démocratie est souvent associée à des systèmes philosophiques, idéologiques et de croyance, à des structures et à des modèles opérationnels, à des élections et à des partis politiques, ainsi qu’à des valeurs universelles telles que la liberté. Elle peut être comprise de manière fine/apolitique/non critique ou de manière épaisse/engagée/critique, et peut également être considérée comme une finalité ou, au contraire, comme un processus.
“If you build it, will they come” (“si vous la construisez, viendront-ils·elles?”) est une citation reformulée du film Field of Dreams (1989), adapté du livre de Ray Kinsella, qui joue sur le concept selon lequel si le personnage principal construisait un terrain de baseball, il viendrait, faisant référence à la relation distante que le personnage principal avait avec son père, et se rapprochant également d’un joueur de baseball tristement célèbre d’une autre époque.
Ce livre cherche à faire le lien entre les acclamations sensationnalistes de certains cercles politiques, notamment aux États-Unis, où il est courant, attendu et impitoyablement trompeur de créer l’illusion et de la propager à chaque événement par le biais du symbolisme et de la rhétorique nationalistes, en projetant le sentiment qu’une nation et un peuple particuliers sont supérieurs, meilleurs et logiquement plus naturellement bénis, tout en rejetant, dévalorisant et diminuant tous les autres. Répéter constamment le mantra selon lequel, par exemple, et ce n’est pas le seul cas, les États-Unis sont la démocratie la plus avancée, qu’ils sont une force du bien historique et qu’aucune autre société n’a atteint la liberté qu’ils ont cultivée grâce à leur démocratie est une affirmation troublante et dangereuse, un acte acrobatique de Pygmalion qui exige de tous les présidents et candidat·e·s politiques qu’ils et elles participent à la mascarade. Il n’existe aucune preuve de cette croyance, mais de nombreux indices montrent qu’elle ne peut pas être vraie. Alors pourquoi le dire et, plus important encore, quels sont les coûts et les effets du maintien d’une telle position?
En ce qui concerne la démocratie, les élections sont marquées par des gravures antidémocratiques, les inégalités sociales sont endémiques, l’industrie de la guerre empêche toute action démocratique vigoureuse, le soutien aux dictatures et à l’oppression oblige le système à emprunter des chemins de traverse, et l’injection de capital et de capitalisme rend extrêmement difficile et problématique toute tentative sérieuse de changement social transformatoire. L’éducation a été entraînée dans les montagnes russes du néolibéralisme et les espaces publics sont souvent fermés à tout dialogue constructif. Ce livre part donc du principe qu’une machine de propagande à rouleau compresseur tente de faire croire aux gens non seulement qu’il n’y a pas d’autre option, mais aussi, et surtout, que tout est le mieux possible. Il s’agit d’une forme débilitante de démocratie normative qui est, à tout le moins, antidémocratique. Nous avons des élections (et une démocratie normative), quelque chose que “nous”, soi-disant, ou “ils·elles” ont construit, mais il n’est pas certain que “lui·elle”, “eux·elles” ou “nous” viendront à la fête. Ou est-ce que “nous” y sommes déjà.
Ce livre soutient que nous devons construire la démocratie plutôt que d’aboyer continuellement que nous sommes démocratiques et que nous avons le droit d’imposer notre volonté à ceux·celles qui diffèrent, par des guerres, un extractivisme excessif, des migrations forcées, des catastrophes environnementales et des transactions commerciales de type Panama/Pandora Papers. Cette (dé)construction de la démocratie passe par le dialogue et la solidarité, l’ouverture et l’engagement, l’inclusion et le partage du pouvoir dans des espaces non hiérarchiques, avec des décisions prises par des personnes réelles en dehors des élections où tout le monde gagne.
Cet ouvrage, qui réunit une vingtaine d’auteurs et d’autrices de huit pays, problématise les guerres/conflits, les catastrophes environnementales, les médias, l’éducation, la paix, l’injustice sociale et les mouvements sociaux enchevêtrés dans la démocratie Pygmalion, et nous espérons pouvoir créer ensemble des espaces démocratiques (non normatifs), en impliquant la société civile, les secteurs marginalisés, les arts, divers engagements d’apprentissage, les forums de citoyens et l’activisme. La manière dont nous problématisons et cultivons un dialogue, un engagement et une solidarité significatifs est au cœur du projet. Nous aspirons également à nuancer et à définir les contours du potentiel de transformation de la démocratie anti-hégémonique et engagée de manière critique en tant que contrepoids à la démocratie Pygmalion.
Resumen
El título de este libro encierra múltiples conceptos, juegos de palabras, enigmas e imágenes. Pigmalión proviene de la mitología griega y ha dado origen a diversas construcciones, tales como el efecto, el complejo y el mito de Pigmalión. Con frecuencia, en la cultura popular, este término puede aludir a alguien que promueve, embellece o exalta un discurso con el fin de dar la impresión —o incluso afirmar de manera enfática— que una determinada creencia representa la verdad absoluta, aunque la evidencia existente indique lo contrario. La democracia, por su parte, suele asociarse con sistemas filosóficos, ideológicos y de creencias, estructuras y modelos operativos, elecciones y partidos políticos, así como con valores universales tales como la libertad y la autonomía. Puede comprenderse de manera superficial/apolítica/acrítica o, por el contrario, profunda/comprometida/crítica; asimismo, puede concebirse como un punto de llegada o, más bien, como un proceso continuo.
La expresión If you build it, will they come? (“Si lo construyes, ¿vendrán?”) es una cita reformulada de la película Field of Dreams (1989), basada en el libro de Ray Kinsella. Esta frase juega con la idea de que, si el protagonista construía un campo de béisbol, su padre —con quien mantenía una relación distante— acudiría, estableciendo a su vez un vínculo con un célebre jugador de béisbol de otra época.
Este libro busca entrelazar el entusiasmo sensacionalista que prevalece en ciertos círculos políticos, especialmente en los Estados Unidos, donde es común, esperado e implacablemente engañoso crear la ilusión de democracia y difundirla en cada evento mediante el uso de símbolos y retóricas nacionalistas. Se proyecta así la noción de que una determinada nación y su pueblo son superiores, mejores y naturalmente más favorecidos, mientras se excluye, desvaloriza y minimiza a los demás. Repetir constantemente el mantra —y este no es el único caso— de que Estados Unidos es la democracia más avanzada, que representa una fuerza histórica del bien y que ninguna otra sociedad ha alcanzado los niveles de libertad que se le atribuyen a su democracia, constituye una afirmación preocupante y peligrosa. Se trata de un acto acrobático de Pigmalión en el que todos los presidentes y candidatos políticos deben participar como parte del simulacro. No existe evidencia que respalde dicha creencia; por el contrario, abundan los indicios de que no puede ser cierta. Entonces, ¿por qué se afirma?, y aún más importante, ¿cuáles son los costos y efectos de sostener tal postura?
En cuanto a la democracia, las elecciones están marcadas por trazos antidemocráticos, las desigualdades sociales son alarmantes, la industria bélica impide acciones democráticas robustas, el apoyo a dictaduras y regímenes opresores desvía el sistema hacia caminos retrógrados, y la inyección del capital y del capitalismo dificulta enormemente los esfuerzos por lograr un cambio social transformador. La educación ha sido arrastrada por una montaña rusa neoliberal, y el diálogo significativo suele verse clausurado en los espacios públicos.
Así, este libro adopta la postura de que una maquinaria propagandística arrolladora intenta hacer creer a la población no solo que no existe otra opción, sino que, además, todo está en su mejor estado posible. Esta es una forma debilitante de democracia normativa que resulta, al menos, antidemocrática. Existen elecciones (y una democracia normativa), algo que “nosotros”, supuestamente, o “ellos” han construido, pero no es seguro que “él”, “ellos” o “nosotros” vayamos a participar. ¿O acaso ya estamos allí?
Este libro sostiene que es necesario construir la democracia en lugar de repetir incesantemente que somos los portadores de la misma y que tenemos el derecho de imponer nuestra voluntad sobre quienes son diferentes, a través de guerras, extractivismo desmedido, migraciones forzadas, catástrofes medioambientales y prácticas comerciales del estilo de los Papeles de Panamá o Pandora. Esta (de)construcción de la democracia requiere diálogo y solidaridad, apertura y compromiso, inclusión y reparto del poder en espacios no jerárquicos, con decisiones tomadas por personas reales, más allá de elecciones basadas en la lógica del “el ganador se lo lleva todo”.
Este libro, con una veintena de autores provenientes de ocho países, problematiza la guerra/el conflicto, la catástrofe ambiental, los medios de comunicación, la educación, la paz, la injusticia social y los movimientos sociales, todos ellos imbricados en la democracia pigmalión. Esperamos, así, contribuir colectivamente a la creación de espacios democráticos (no normativos), que involucren a la sociedad civil, los sectores marginados, las artes, experiencias diversas de aprendizaje, foros ciudadanos y el activismo. La forma en que problematizamos y cultivamos un diálogo significativo, el compromiso y la solidaridad es central para este proyecto. Asimismo, aspiramos a ofrecer matices y contornos sobre el potencial transformador de una democracia crítica, comprometida y contrahegemónica como contrapeso a la democracia Pigmalión.