8 Portraits de quelques bénévoles

Voici le portrait de quelques bénévoles qui ont participé ou qui participent actuellement au travail des Classiques des sciences sociales. Leur travail est des plus précieux et mérite d’être souligné.

Portrait de Diane Brunet

« J’aime ce travail qui me fait ouvrir à d’autres connaissances ».

Diane est née à Montréal en 1952. Elle habite au Saguenay Lac-Saint-Jean depuis une trentaine d’années. Elle est diplômée en littérature, en sciences humaines ainsi qu’en théorie et histoire de l’art. Actuellement retraitée, elle a travaillé plusieurs années comme guide-animatrice pour la ville de Chicoutimi auprès des jeunes et des aînés, et comme guide de musée à la Pulperie de Chicoutimi. Elle est bénévole depuis près de 17 ans pour la bibliothèque numérique Les Classiques des sciences sociales, soit depuis décembre 2001.

− Pourquoi es-tu devenue bénévole?

− Pour occuper mon temps disponible et parce que j’ai toujours aimé les sciences humaines et sociales. Cela m’a bien intéressé d’y travailler.

− Qu’est-ce que tu aimes dans ce travail?

− J’ai toujours aimé le travail solitaire et le travail en groupe. J’étais contente de travailler et d’aller voir du monde, mais aussi de me retrouver à travailler en solitaire pour les Classiques des sciences sociales. Au départ, je travaillais peut-être une heure le matin et une heure le soir ainsi que la fin de semaine. Aujourd’hui, je fais deux heures le matin, je fais une heure l’après-midi et une ou deux en soirée. Je fais environ cinq heures par jour.

Diane a corrigé et révisé de nombreux textes, notamment des écrits de Karl Marx, de Georges Sorel, de Yao Assogba, de Georges Gusdorf et de Russell Aurore Bouchard.

Pour la liste de tous les ouvrages que Diane a révisé, voir : http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles_equipe/liste_brunet_diane.html

Portrait de Réjeanne Toussaint

 Réjeanne est née à Montréal. Passionnée de généalogie, elle est bénévole pour les Classiques des sciences sociales depuis l’été 2003. Elle travaille tous les jours, de 8h à 10h le matin sauf quand il y a des imprévus.

− Pourquoi es-tu devenue bénévole?

− Je voulais rendre service à la communauté pour garder le savoir. C’est très important pour moi. Les livres, pour moi, sont sacrés. Il ne faut pas les détruire. On les passe aux autres. Les écrits doivent se conserver. Ceux qui ont écrit les livres l’ont fait pour nous apprendre des choses. Il ne faut pas les perdre.

Je connaissais déjà ce que Jean-Marie faisait. Puis, un jour il m’a demandé si ça me tentait de corriger des livres. Je n’avais pas demandé, car je ne savais pas si je pouvais le faire. Et puis, c’est comme ça que j’ai commencé. Le premier ouvrage que j’ai révisé est La conquête économique d’Édouard Montpetit.

− Qu’est-ce que tu aimes dans ce travail?

− Rendre disponibles les écrits c’est très important pour moi. Un livre ne doit jamais disparaître. J’ai fait beaucoup de livres anciens. Ma préférence, c’est surtout les livres d’histoire, des livres sur l’histoire du Québec, la révolution. Avec les Classiques, j’ai fait le tour du Québec…

− As-tu face à certaines difficultés en lien avec votre expérience de bénévolat?

− Les difficultés rencontrées, c’est surtout les langues différentes que je ne connais pas, par exemple l’allemand et le grec. Le plus dur, c’est un livre avec du grec ou de l’allemand. Avec mon petit logiciel, ça aide beaucoup. Mais comme je ne connais pas ces langues, il y a une difficulté à ce niveau-là.

Pour la liste de tous les ouvrages que Réjeanne a révisés, voir : http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles_equipe/liste_toussaint_rejeanne.html

Portrait de Serge d’Agostino

Serge d’Agostino est retraité de l’Éducation nationale, en France, où il était professeur de sciences économiques et sociales. Il a été bénévole pour les Classiques des sciences sociales pendant plusieurs années. En plus de la révision des textes, il a prêté aux Classiques plusieurs ouvrages qu’il était pratiquement impossible de trouver, notamment des textes de John Maynard Keynes et d’Henri Sée.

− Pourquoi es-tu devenu bénévole?

− Je trouvais cette démarche courageuse et surtout utile. Permettre un accès en ligne à des ouvrages qui ont marqué l’histoire de la pensée économique et sociologique me paraissait être une œuvre collective de partage qui ne pouvait qu’être bénéfique à tous. Et à titre personnel, c’était une occasion de (re)lire des ouvrages d’un grand intérêt.

− As-tu fait face à certaines difficultés en lien avec ton expérience de bénévolat?

− Quelques difficultés techniques pour numériser les textes et un manque de temps pour en faire plus.

− En quoi donner accès gratuitement aux publications scientifiques francophones en sciences sociales est-il important pour toi?

− La vulgarisation des thèses exposées dans ces ouvrages est parfois, voire souvent, trop simplificatrice de la pensée de leurs auteurs. Se plonger dans la lecture des œuvres est alors nécessaire pour 1) vérifier le bien-fondé de la vulgarisation et 2) enrichir celle-ci en prenant en compte la complexité des thèses traitées. Par ailleurs, tout le monde ne peut accéder aux œuvres quand elles sont payantes et couteuses. Une bibliothèque numérique à accès libre est alors une avancée éducative d’importance.

− As-tu des suggestions ou des idées pour le développement et l’avenir des Classiques des sciences sociales?

− Peut-être faudrait-il être plus vigilant pour éviter de numériser des ouvrages qui le sont déjà, par exemple sur le site français Gallica.

La liste de tous les ouvrages que Serge a révisés est sur cette page : http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles_equipe/liste_dagostino_serge.html

Portrait de Claude Ovtcharenko

Claude est retraité depuis 2004. Il a commencé à travailler comme fraiseur, puis il a travaillé dans l’assurance-chômage, à la sécurité sociale des auteurs (écrivains, musiciens, peintres sculpteurs, cinéastes, etc.), et enfin, il a travaillé comme journaliste et auteur (pendant ses 20 dernières années de travail). Il est bénévole pour les Classiques des sciences sociales depuis l’automne 2005.

− Pourquoi es-tu devenu bénévole?

− Je pense que le savoir doit circuler, gratuitement, afin que tous ceux qui le souhaitent puissent y accéder sans obstacle. Je suis tombé par hasard sur les Classiques des sciences sociales et après un échange de courriels, je me suis mis au travail avec plaisir. Relire de vieux livres ou découvrir, en les partageant de nouveaux ouvrages, que demander de plus.

− Qu’est-ce que tu aimes dans ce travail?

− Tout. La liberté, l’absence de contraintes de temps, l’amabilité de Jean-Marie Tremblay quand je lui téléphone…

− En quoi donner accès gratuitement aux publications scientifiques francophones en sciences sociales est-il important pour toi?

− Je l’ai dit, la gratuité permet à tous d’accéder à des connaissances qui restent inaccessibles pour beaucoup quand elles sont payantes.

− As-tu des suggestions ou des idées pour le développement et l’avenir des Classiques des sciences sociales?

− Il faudrait multiplier le principe des Classiques des sciences sociales dans toutes les langues. Et peut-être élargir le champ actuellement traité à d’autres domaines, tels que les techniques industrielles ou agronomiques, la recherche scientifique dans tous ses champs (biologie, écologie, astronomie, zoologie, etc.), toujours gratuitement.

Pour la liste de tous les ouvrages que Claude a révisés, voir : http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles_equipe/liste_Ovtcharenko_claude.html

Portrait de Vicky Lapointe

Vicky est historienne de formation. Depuis 2008, elle dirige le blogue « Patrimoine, Histoire et Multimédia »[1] qui porte sur la généalogie, l’histoire et le patrimoine du Québec et des Franco-Américains aux XIXe et XXe siècles. Elle est bénévole depuis 2016 pour la bibliothèque numérique Les Classiques des sciences sociales.

− Pourquoi es-tu devenue bénévole?

− En 2016, j’ai vu un gazouillis sur Twitter indiquant que les Classiques des sciences sociales cherchaient des bénévoles. J’ai visité le site web et j’ai constaté que les livres des Classiques des sciences sociales rejoignaient mes champs d’intérêt. Le fait que cette bibliothèque numérique soit en libre accès a aussi pesé dans la balance. J’avais un peu de temps libre alors j’ai décidé de joindre l’équipe de bénévoles.

J’ai d’abord travaillé sur le livre « Léon Gérin et l’habitant » de Jean-Charles Falardeau. Depuis, j’ai corrigé une quinzaine d’ouvrages.

− Qu’est-ce que tu aimes dans ce travail?

− J’aime la diversité des thèmes abordés dans les livres sur lesquels je travaille. J’ai corrigé des livres portant sur le Québec, la France, l’anthropologie, l’ethnologie, etc. Ce type de projet me convient, car le travail peut s’effectuer à partir du domicile, peu importe l’heure, et à son rythme.

− As-tu fait face à certaines difficultés en lien avec votre expérience de bénévolat?

− En général, la correction de livres ne présente pas de difficultés majeures. La reconnaissance des caractères est de bonne qualité. Il suffit, la plupart du temps, de corriger les accents et une lettre par-ci, par-là. Par contre, un livre m’a posé certains problèmes : Les rois thaumaturges par l’historien Marc Bloch. Certains passages sont en latin et en grec. Je ne maîtrise pas du tout ces deux langues. J’ai donc dû passer plus de temps sur ces passages pour m’assurer de la conformité du texte par rapport à l’original. Il m’a fallu insérer une par une les lettres de l’alphabet grec, car la reconnaissance de caractères n’était vraiment pas bonne.

− En quoi donner accès gratuitement aux publications scientifiques francophones en sciences sociales est-il important pour toi?

− Certains sites Internet facturent aux lecteurs des frais élevés pour avoir accès à leurs publications. L’accès aux documents peut être restreint à une clientèle spécifique (p. ex. étudiants ou membre d’une association). Je considère le libre accès comme étant une option très intéressante pour le grand public.

L’accès gratuit permet de rejoindre plus de lecteurs francophones et francophiles. Que vous habitiez au Québec, en Suisse ou au Maroc, une connexion Internet est tout ce dont vous avez besoin pour avoir accès à cette bibliothèque numérique et profiter de tout ce savoir.

 

− As-tu des suggestions ou des idées pour le développement et l’avenir des Classiques des sciences sociales?

− Convaincre plus d’éditeurs de participer au projet et continuer de faire connaître le projet au grand public (ouverture d’un compte Twitter?).

Pour la liste de tous les ouvrages que Vicky a révisés, voir : http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles_equipe/liste_lapointe_vicky.html

Portrait de Pierre Patenaude

Je suis Pierre Patenaude, un enseignant du cours secondaire à la retraite depuis vingt ans. J’ai entendu parler des Classiques des sciences sociales par l’entremise d’Alain Gagnon (décédé en 2017). Ce dernier vantait les mérites de l’œuvre de Jean-Marie dans son blogue littéraire Le chat qui louche. Je voulais aider, mais il fallait que ce soit dans mes cordes. Je ne voulais pas tenir la main d’un mourant, mais tenir un livre était fait sur mesure pour moi. Alors, je suis allé voir Jean-Marie et cela a cliqué. J’ai lu des livres, j’ai corrigé des coquilles. Je me suis instruit à fréquenter les Classiques. Je l’ai fait un bon six ans. Aujourd’hui, j’en ai moins le goût. Je travaille davantage à mes écrits. Je n’oublie pas l’œuvre de Jean-Marie. Ce dernier (les derniers seront les premiers) est un être exceptionnel. Et Diane, son épouse qui l’accompagne et qui travaille fort n’a pas moins de mérite. Émilie, vous assurerez la pérennité de l’œuvre de votre père. Et c’est bien ainsi.

Les Classiques doivent assurer leur continuité. Les chercheurs et les étudiants ont une manne entre les mains. Eux-mêmes devraient mettre la main à la pâte, si ce n’est pas déjà fait. Les livres qui sont du domaine public doivent continuer à vivre.

Pour la liste de tous les ouvrages que Pierre a révisés, voir : http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles_equipe/liste_patenaude_pierre.html

 

Et vive les Classiques!

Et vive Jean-Marie!

Et vive les bénévoles!


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Portraits de quelques bénévoles Droit d'auteur © 2018 par Émilie Tremblay est sous licence Licence Creative Commons Attribution 4.0 International, sauf indication contraire.

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