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10 Les Jardins Gamelin, un exemple de revitalisation urbaine

Félix-Antoine Downs

Introduction

À Montréal, peu d’endroits sont aussi bien situés que la place Émilie-Gamelin. L’emplacement est parfait : en plein cœur du centre-ville de la plus grande ville du Québec, au coin de la rue Sainte-Catherine, en face de l’UQAM et de la Grande Bibliothèque, à proximité de la rue Saint-Denis et même directement situé à l’emplacement de la station de métro la plus importante de Montréal. Véritablement, l’endroit est au cœur de la Ville de Montréal. Et pourtant, son aménagement est un problème depuis de nombreuses années. L’endroit avait, depuis longtemps, obtenu une réputation de lieu de vente et de consommation de drogue, de prostitution et autres (Radio-Canada, 2015a). La place était également un lieu de repos pour les nombreux itinérants du centre-ville de la métropole. Malgré un grand nombre d’essais de revitalisation urbaine (Cardinal, 2015), la place est restée un problème pour la ville, ainsi que pour le Partenariat du quartier des spectacles responsable de son développement. Toutefois, les choses ont changé grâce à un projet développé par l’organisme à but non lucratif Pépinière et Co et son projet de développement urbain combinant action citoyenne, prise en compte des utilisateurs et environnement. Ce chapitre abordera la transformation de la place Émilie-Gamelin, le développement du projet des Jardins Gamelin et les différents moyens de consultation citoyenne utilisés pour permettre une prise de position par les utilisateurs. Le chapitre apportera également les points positifs et négatifs du projet tout en apportant des questionnements sur l’avenir des Jardins Gamelin. Cette section abordera donc le projet de développement « Jardins Gamelin », ainsi que l’étude ethnographique « Amplifier Gamelin ». L’objectif est de comprendre comment l’initiative a permis de revitaliser le quartier tout en stimulant la participation citoyenne. Contrairement à certains projets de participation citoyenne provenant directement de la société, le projet des Jardins Gamelin a été conçu entièrement par des organismes à but non lucratif. La construction avait pour but une réappropriation citoyenne d’un endroit trop souvent négligé. Le but de ce chapitre est de démontrer l’intérêt d’actions collectives entre organismes, mais également de voir comment un projet créé par des groupes organisés peut créer un intérêt et une participation citoyenne active dans une communauté.

Place Émilie-Gamelin

La place Émilie-Gamelin est au centre du cœur universitaire de la Ville de Montréal. Située à l’angle des rues Sainte-Catherine, Saint-Hubert, Berri et de Maisonneuve, elle est un lieu de transit pour des milliers de Montréalais. Dans le quartier, on retrouve, entre autres, la Grande Bibliothèque de Montréal (logeant également les archives nationales du Québec et la collection nationale), l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et ses milliers d’étudiants, la rue Sainte-Catherine (accueillant le quartier gai, ainsi que de nombreux bars et salles de spectacle), la rue Saint-Denis (regroupant également des bars et des restaurants), la gare d’autocars, ainsi que de nombreux hôtels et entreprises. La place est également située au-dessus de la station de métro Berri-UQAM. Cette station est la seule à connecter trois des quatre lignes de métro de Montréal. La place se trouve également à quelques rues du cœur du quartier des spectacles.

Ainsi, la place Émilie-Gamelin se trouve sur le chemin de nombreux Montréalais. On y retrouve donc des travailleurs, des étudiants, des fêtards, des touristes et également des personnes en transit vers d’autres destinations telles que la Rive-Sud de Montréal et Laval. Ce trafic constant démontre l’importance de la place dans le centre-ville. Toutefois, cette forte concentration de circulation explique également la forte utilisation de l’endroit pour les activités illégales. Le nombre élevé de bars et de salles de spectacles implique une forte circulation la nuit et la présence d’éléments indésirables (Radio-Canada, 2015a). Étant situé au centre-ville, l’endroit est également le point de rassemblement de nombreux itinérants. Enfin, la présence de l’université et des étudiants à proximité est à prendre en compte dans le développement du terrain. Cette diversité d’acteurs, de problèmes et d’intérêts représente les nombreux défis de l’organisation Partenariat du Quartier des spectacles pour tenter de revitaliser l’endroit tout en prenant en compte les utilisateurs, le secteur touristique, l’intérêt pour les pratiques écologiques, la forte présence la nuit et la place des itinérants.

Les acteurs

Pour bien comprendre l’enjeu, il faut d’abord connaître les acteurs présents dans ce débat.

D’abord, les citoyens du quartier. Étant en contact direct avec le lieu, ils sont au cœur du débat. Ce sont tous les citoyens de l’arrondissement Ville-Marie qui, par la taxation, ont un intérêt économique au bon développement de la municipalité et de ses lieux publics. Le quartier est situé en plein cœur du centre-ville de Montréal. Selon les données sociodémographiques de l’arrondissement Ville-Marie (Ville de Montréal, 2017), l’arrondissement compte près de 89 170 habitants. Près de 55 % des habitants sont des hommes et 45 % des femmes. La moyenne d’âge des habitants est très faible, soit 40 ans. Environ 55 % des ménages comptent un seul individu, mais l’arrondissement relève également 7 465 familles comptant au moins un enfant. Un aspect important de la réalité du quartier Ville-Marie est le type de résidence. Contrairement aux banlieues où la majorité des foyers possèdent une cour privée, le logement moyen de l’arrondissement Ville-Marie est un immeuble de cinq étages ou plus (Ville de Montréal, 2017). C’est 50 % des ménages qui vivent dans ce type d’appartement. De plus, 45 % des ménages vivent dans des appartements situés dans des immeubles de cinq étages et moins. En tout, c’est 95 % des ménages qui vivent en appartement. Les citoyens ont donc besoin de milieux urbains leur permettant de pratiquer des activités extérieures.

Un autre acteur important est l’arrondissement en lui-même. Le maire de l’arrondissement (également le maire de Montréal dans le cas de l’arrondissement Ville-Marie) se doit de répondre aux demandes des citoyens. Depuis 2010, le développement de la place Émilie-Gamelin a été confié au Partenariat du Quartier des spectacles (Quartier des spectacles, s. d.). De son côté, la Ville de Montréal est responsable du service de police. Elle doit donc prendre en compte les interventions policières dans le quartier ainsi que les interventions concernant l’itinérance.

Considérant la position géographique de la place Émilie-Gamelin, l’université et les étudiants sont des acteurs principaux de cet enjeu. Bien que possiblement non résidents du quartier, les étudiants font partie des utilisateurs quotidiens de l’endroit. La place est voisine avec l’Université du Québec à Montréal qui comptait près de 40 000 étudiants en 2017 (UQAM, 2017). D’ailleurs, au cours des manifestations étudiantes du printemps 2012, la place a de nombreuses fois été le point de départ des manifestations contre l’augmentation des frais de scolarités (Cardinal, 2015).

D’autres acteurs secondaires sont également à prendre en compte. Les commerçants ont un intérêt certain quant au développement du projet. Son emplacement près de deux artères commerciales principales (Saint-Denis et Sainte-Catherine) permet d’attirer la clientèle. Les touristes font également partie de l’équation. Montréal est une ville touristique où près de 10 millions de touristes viennent par années (Tourisme Montréal, 2017).

Enfin, un facteur principal non négligeable est l’itinérance dans la Ville de Montréal. Selon les données recueillies en 2015 par la Ville de Montréal, la ville compterait près de 3 000 itinérants sur son territoire (Radio-Canada, 2015b). Ces citoyens sans revenu ni logement utilisent fréquemment la place Émilie-Gamelin comme refuge. Un projet de développement devait prendre en compte la place des itinérants sans pour autant les déloger du milieu social.

Le développement du projet

Après de nombreux échecs de revitalisation de l’endroit, c’est finalement l’organisme Pépinière et Co qui proposa le projet des Jardins Gamelin en 2015.

Le groupe Pépinière et Compagnie est un organisme à but non lucratif de la région de la Ville de Montréal. Le groupe a travaillé sur de nombreux projets tels que la place du marché, le marché de Noël de Joliette et le Carré Notre-Dame des victoires (Pépinière et Co, s. d.). Selon leur site Internet (Pépinière et Co, s. d.), leur mandat est de revitaliser les « sites urbains sous-exploités en leur donnant une vocation culturelle et économique viable, tout en favorisant l’implication des communautés locales ».

Ils visent donc une transformation urbaine tout en incluant les communautés locales. Un élément central de leur démarche est la prise de possession du milieu urbain par les citoyens, donc de revitaliser les milieux urbains et d’encourager une prise de position citoyenne quant à l’usage et la transformation du quartier.

Pour sa part, l’organisme responsable de la gestion de la place Émilie-Gamelin est le Partenariat du Quartier des spectacles. Cet organisme s’occupe de l’organisation et de la promotion de nombreux spectacles et activités. Créé en 2003, le groupe a pour mission de « contribuer activement, avec les pouvoirs publics et les divers acteurs intervenant sur son territoire, au développement et à la mise en valeur culturels du Quartier des spectacles » (Quartier des spectacles, s. d.).

L’organisme à but non lucratif est composé d’une soixantaine de membres de divers milieux de la Ville de Montréal.

Après un partenariat effectué dans le cadre du projet « Village éphémère » en 2014 (Quartier des spectacles, s. d.), le Partenariat du Quartier des spectacles a mandaté l’organisme pour la création d’un projet urbain à la place Émilie-Gamelin. Le projet visait la création d’un espace de spectacle et d’un endroit où les citoyens pourraient se rassembler dans le quartier. L’inauguration était prévue pour le 7 mai 2015 avec fermeture de la place du 7 avril au 7 mai pour les travaux.

Les Jardins Gamelin

Tel qu’expliqué plus tôt, le projet des Jardins Gamelin a été conçu par l’organisme à but non lucratif Pépinière et Co en collaboration avec le Partenariat du Quartier des spectacles. L’initiative est donc entièrement développée par des organismes à but non lucratif associant experts, citoyens et commerçants. Ainsi, le développement a été effectué en s’assurant de la satisfaction des nombreux intérêts concernant l’aménagement. Les Jardins ont donc été conçus pour satisfaire le plus de personnes possible. Le projet se présente en plusieurs volets.

D’abord, la place de spectacle. À l’instar du Quartier des spectacles, les Jardins Gamelin offrent un environnement propice pour l’organisation de spectacles publics et de concerts. Les Jardins Gamelin ont été pensés pour accueillir une scène extérieure pour les spectacles (Quartier des spectacles, s. d.). La scène offre la possibilité d’organiser un grand nombre d’événements comme des concerts et des spectacles. La scène offre l’opportunité d’organiser des événements tout au long de la période estivale. Lors de son inauguration le 7 mai 2015, les Jardins Gamelin accueillaient un DJ pour faire l’animation (Quartier des spectacles, s. d.). Également, le Piknic Électronik utilise fréquemment la scène pour offrir des spectacles gratuits (Piknic Électroinik Montréal, s. d.). La scène est également utilisée dans le cadre d’une collaboration avec Radio-Canada. Dans le but d’encourager le cinéma du Québec, des projections de films québécois sont offertes aux Jardins Gamelin (Radio-Canada, s. d.). Dans une entrevue avec François Cardinal du Journal La Presse, Jérôme Glad de Pépinière et Co mentionne que « Montréal est une ville d’événements. Mais l’événementiel est souvent en rupture avec la ville au quotidien : on installe des clôtures et des tentes génériques, puis une fois terminé, on remballe tout » (Cardinal, 2015).

Il continue en expliquant : « Là, on veut inverser la logique : investir le lieu, en faire un canevas cohérent, puis y attirer des événements qui donneront à la place un caractère propre » (Cardinal, 2015).

C’est donc dans cette logique qu’une place des spectacles a été créée. La place accueille des expositions, des événements et des spectacles tels que Complètement cirque (Quartier des spectacles, s. d.) et l’étrange fête foraine en 2017 (Messier, 2016).

Un autre élément important du projet est la création d’une cantine urbaine (le café). Les Jardins Gamelin offrent l’opportunité aux visiteurs de manger une nourriture abordable, et ce, matin, midi et soir (Quartier des spectacles, s. d.). Le but est d’offrir une nourriture abordable tout en encourageant les citoyens à venir piqueniquer dans les jardins (Messier, 2016). La terrasse offre un endroit de détente pour les citoyens tout en offrant des activités pour les familles sous forme de jeux et d’activités (Messier, 2016). Des boissons alcoolisées sont également offertes le soir (Quartier des spectacles, s. d.).

Un élément central des Jardins Gamelin est le développement d’un programme d’agriculture urbaine. Les organisateurs ont créé un espace réservé exclusivement à cette activité. Cet espace comprend une serre, ainsi que de nombreuses plantes en libre accès pour les citoyens (Quartier des spectacles, s. d.). La serre ainsi que les jardins sont gérés par l’organisme Sentier urbain (Messier, 2016). Sentier Urbain est un organisme à but non lucratif québécois qui, selon leur site Internet, vise à « susciter la mobilisation des collectivités pour le verdissement social » (Sentier Urbain, s. d.). L’organisme tente donc d’encourager une agriculture urbaine dans les villes du Québec. Ils mentionnent également la concertation publique concernant les projets, l’inclusion des citoyens marginalisés et la sensibilisation de la population (Sentier Urbain, s. d.). Sur ce dernier point, l’organisme offre régulièrement des tours des installations, ainsi que des conférences sur l’agriculture urbaine (Quartier des spectacles, s. d.). Les Jardins Gamelin possèdent également une culture aquaponique où les citoyens peuvent voir les effets de l’élevage de poissons en combinaison avec la récolte de plante (Messier, 2016). Finalement, les Jardins Gamelin dans leur ensemble sont un exemple de développement durable. Le café précédemment mentionné est construit avec des conteneurs de cargaison recycler et certaines installations sont construites avec du bois recyclé (Quartier des spectacles, s. d.).

Un bon exemple d’appropriation citoyenne des Jardins Gamelin est son utilisation à des fins d’enseignement. Outre les conférences sur l’agriculture urbaine, certains étudiants de l’UQAM utilisent la place Émilie-Gamelin et les Jardins Gamelin pour organiser des conférences publiques sur certains sujets académiques (UQAM, 2016). En 2015 et 2016, l’UQAM, en collaboration avec le Partenariat du Quartier des spectacles, a organisé une série de conférences intitulées « Libre cours » où des étudiants du cycle supérieur étaient invités à venir parler de leurs projets pour une transformation de la Ville de Montréal (UQAM, 2016).

Les organisateurs du développement des Jardins Gamelin désiraient également apporter un cachet culturel à la place. En termes d’exemple, les expositions urbaines gratuites ont déjà été mentionnées. La place a également été surplombée par l’œuvre « 1,26 » de Janet Echelman entre mai et octobre 2015, et également en 2016 (Quartier des spectacles, s. d.).

Enfin, les jardins Gamelin offrent un service de divertissement musical. Cette musique d’ambiance est offerte par Ici Musique de Radio-Canada (Messier, 2016). Ce divertissement provient d’une collaboration entre Radio-Canada et le Partenariat du Quartier des spectacles.

Situation itinérante

Comme mentionné plus tôt, la place Émilie-Gamelin est reconnue pour la population itinérante habitant le parc la nuit. Le développement des Jardins devait donc prendre en compte cette situation pour s’assurer de ne pas simplement chasser les itinérants.

Il faut également comprendre le contexte du développement du projet. En 2013, l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, est entré en fonction pour la première fois. Lors de son élection, le maire avait promis la création d’un recensement des itinérants de la Ville de Montréal et l’augmentation des ressources pour lutter contre l’itinérance (Radio-Canada, 2014). Le recensement avait pour but de dépeindre un portrait de la population sans logement de Montréal pour préparer un potentiel plan d’action (Ville de Montréal, 2015a). Le plan avait également comme but la mise en place d’une personne responsable de la protection des itinérants de Montréal (Radio-Canada, 2014). L’enjeu de l’itinérance était donc dans la mire de la Ville de Montréal et de son maire Denis Coderre. C’est dans ce contexte que le développement des Jardins Gamelin s’est planifié.

En entrevue avec Radio-Canada, un des membres de Pépinière et Co, Maxime Bragoli, explique que « la place Émilie-Gamelin est reconnue pour son itinérance, mais c’est aussi un point névralgique de vente de drogue. On a fait le design avec ces réalités-là ».

La création du projet prenait donc en compte la présence des itinérants dans l’environnement urbain.

Le plan inclut également une collaboration entre le Partenariat du Quartier des spectacles, le service de police de la Ville de Montréal et l’arrondissement Ville-Marie. En marge de la création du document sur le recensement, l’arrondissement Ville-Marie prépara un plan d’intervention avec l’aide du SPVM pour lutter contre l’itinérance et la toxicomanie. Tel qu’expliqué dans l’article, le plan inclut des interventions en toxicomanie et délinquance, et prévoit des agents de liaison pour orienter les itinérants vers les différentes ressources disponibles (hébergement, emploi, etc.) et des rencontres hebdomadaires (Radio-Canada, 2015a).

Réception

De manière générale, la réception du projet a été très positive. Dans de nombreux médias et blogue, le projet a été décrit comme un exemple de développement durable et de revitalisation urbaine.

Dans son article de blogue, la fondation de la famille JW McConnell et son auteure Lyndsay Daudier décrivent le projet comme un exemple d’innovation sociale (Daudier, 2016). Dans l’article, Daudier explique que, selon elle, pour qu’une transformation sociale soit effective, elle demande un avancement en termes d’innovation économique/technique et d’une innovation communautaire (Daudier, 2016). La fondation voit un mariage entre développement économique et participation citoyenne dans le projet des Jardins Gamelin. Selon eux, le défi apporté aux villes est de transformer les infrastructures existantes de manière à innover avec ce qui existe déjà (Daudier, 2016). De plus, selon la fondation, la ville doit se construire par ses utilisateurs. Ils décrivent les installations des Jardins Gamelin comme un projet prenant en compte les besoins de tous les citoyens (Daudier, 2016). Finalement, l’article fait l’éloge de la considération environnementale du projet et de sa nécessité pour l’innovation sociale (Daudier, 2016).

En décembre 2015, à la suite du succès de l’année 2015, l’arrondissement Ville-Marie a décidé de renouveler le financement accordé pour le développement du projet (Ville de Montréal, 2015b). Lors d’un conseil d’arrondissement, la ville a accordé un budget de 400 000 $ pour le développement du projet pour les deux années suivantes (Ville de Montréal, 2015b).

De côté des médias, Louis-Philippe Messier du Journal de Montréal a consacré un article sur les différents points d’intérêt des Jardins Gamelin (Messier, 2016). De son côté, Christine Plante du site Nightlife a écrit un article qui mentionne le restaurant des Jardins Gamelin (Plante, 2015). Elle y décrit plusieurs des plats offerts dans le café, ne tarissant pas d’éloges sur la nourriture et le concept (Plante, 2015). Également, Susan Semenak de The Gazette consacre un article à la transformation urbaine de la place Émilie-Gamelin (Semenak, 2015). Elle mentionne, entre autres, l’importante revitalisation de la place passante d’un quartier reconnu pour les transactions de drogue vers un projet incluant tous les citoyens (Semenak, 2015).

Enfin, le Partenariat du Quartier des spectacles a écrit un article sur l’appréciation et la réussite de leur projet. Un communiqué de presse envoyé en 2016 décrit les différents faits saillants des Jardins Gamelin et récolte également l’avis de l’ancien maire de Montréal Denis Coderre (Quartier des spectacles, 2016a). Le Partenariat du Quartier des spectacles affirme que les Jardins Gamelin ont organisé près de 270 activités culturelles et citoyennes pendant son édition 2016 (Quartier des spectacles, 2016a).

Participation citoyenne et Amplifier Gamelin

Dans les faits, le projet des Jardins Gamelin ne représente pas un projet provenant directement des citoyens. Ce n’est pas un projet qui est né de la rue à coup de discussions de citoyens concernés. Ce n’est pas non plus le résultat d’une longue bataille citoyenne et juridique où les résidents d’un quartier ont fait valoir leur droit. L’idée a en fait été acceptée rapidement et le projet a vu le jour sans grand problème. Alors, qu’est-ce qui fait de ce concept un exemple de participation sociale? Selon moi, l’élément qui fait de ce cas un exemple est l’objectif principal du développement du projet.

Au départ, le parc Émilie-Gamelin était un lieu oublié de la Ville de Montréal. Bien qu’il soit au centre d’un secteur achalandé, il ne représentait pas nécessairement une préoccupation sociale. Les alentours du parc sont peu résidentiels et ses usagers sont généralement en transit vers différentes destinations telles que la Bibliothèque Nationale du Québec et l’UQAM. Ainsi, la situation du parc ne représentait pas nécessairement une inquiétude sociale, hormis peut-être sur les questions d’actes illégaux et d’itinérance. Peut-être qu’à un certain moment, des citoyens se seraient levés pour réclamer une revitalisation du parc. Plutôt que d’attendre, le Partenariat du Quartier des spectacles a agi pour favoriser une réappropriation de la place par ses habitants. Le but était de créer un intérêt citoyen dans l’avenir de la place en créant un projet inclusif. C’est cet objectif qui est, selon moi, le point culminant de l’intérêt de ce cas. Transformer un endroit afin de créer une participation citoyenne active. Et le projet engrange déjà des résultats.

En 2016 et 2017, l’organisme à but non lucratif Amplifier Montréal a organisé un projet de consultation citoyenne intitulé Amplifier Gamelin (Amplifier Montréal, 2017). L’organisme Amplifier Montréal est un organisme à but non lucratif qui vise une augmentation de participation citoyenne dans le milieu urbain.

« La transformation de Montréal doit être portée par tous. L’ambition d’Amplifier Montréal est de rassembler dans l’ordre et le désordre les acteurs de tous les milieux en accueillant la volonté de chacun de contribuer à la transformation de notre ville » (Amplifier Montréal, s. d.).

Leur objectif est donc de consulter les citoyens sur les questions touchant l’avenir et le développement de leur ville. Pour ce faire, ils consultent les membres de la société sur certains enjeux et compilent les commentaires sur leur site Internet.

De son côté, le projet Amplifier Gamelin est une recherche ethnographique sur le positionnement et l’avis des Montréalais concernant les Jardins Gamelin (Amplifier Montréal, 2017). Entre août et septembre 2016, le groupe composé d’ethnographes a recueilli un total de 70 entrevues et témoignages d’utilisateurs, de citoyens et d’itinérants (Dupont, 2016). L’équipe a enregistré des conversations entre les ethnographes et les citoyens pour comprendre leurs intérêts (Dupont, 2016). Les données récoltées sont disponibles en consultation libre sur le site d’Amplifier Montréal (Amplifier Montréal, 2017). Les sujets abordés passent de la simple discussion sur les Jardins au questionnement sur la cohabitation entre itinérants et citoyens, en passant sur le développement des Jardins, le gouvernement et l’avenir du site (Dupont, 2016). Les entrevues sont peu dirigées, ce qui laisse une place à l’opinion des citoyens tout en leur permettant d’orienter la conversation vers le sujet de leur choix.

Voici certains exemples d’entrevues effectuées dans le cadre du projet Amplifier Gamelin.

Une des entrevues concerne un itinérant du nom de Abbas (Murbenballs, 2016). Cet Algérien d’origine discute avec l’ethnographe Méralie Murbenballs de plusieurs sujets tels que la dépendance aux drogues, le traitement des itinérants au Québec et le rôle de l’état (Murbenballs, 2016). Il mentionne la facilité d’accès aux drogues dans la Ville de Montréal et dans le parc Émilie-Gamelin (Murbenballs, 2016). En parlant des Jardins Gamelin, il semble plutôt hésitant, mentionnant que cette partie du parc est pour les « gens normaux », plutôt que pour les itinérants (Murbenballs, 2016). Toutefois, il affirme aimer le choc que cause la cohabitation entre itinérants, « gens normaux » et vendeurs de drogue (Murbenballs, 2016). Enfin, il expose sa critique du gouvernement qui, selon lui, devrait mettre plus d’argent dans les logements sociaux (Murbenballs, 2016). L’entrevue d’une quinzaine de minutes est très intéressante, puisque présente le point de vue d’un itinérant étranger vivant au quotidien les réalités du parc. Elle donne également une voix à un groupe de la population peu consulté.

Un autre point de vue intéressant est celui de Gisèle, la directrice de la chorale L’amicale des scouts (Paradis-Vigneault, 2016). Gisèle est une ancienne scout maintenant membre du groupe L’amicale des scouts, regroupant des membres plus âgés, mais habités par les valeurs de partage et d’entraide léguées par leurs années chez les scouts (Paradis-Vigneault, 2016). Dans cette rencontre, Gisèle parle de plusieurs sujets tels que la chorale, le besoin d’appartenance à un groupe, les changements générationnels et les Jardins (Paradis-Vigneault, 2016). Elle explique que, pour elle, la chorale est avant tout un moyen de rassembler plutôt que d’offrir un simple spectacle (Paradis-Vigneault, 2016). Elle insiste sur le besoin des gens de se rassembler et d’apprendre à vivre ensemble (Paradis-Vigneault, 2016). Au sujet des Jardins Gamelin, elle pense que ceux-ci offrent une place à tout le monde (Paradis-Vigneault, 2016). Cette entrevue est particulièrement intéressante, puisque les avis récoltés sur les Jardins Gamelin proviennent généralement d’un public jeune recherchant un divertissement. Ici, nous avons l’opinion d’une dame recherchant plutôt un sentiment de rassemblement.

Enfin, une autre discussion intéressante est l’entrevue avec Raphaël (Coman, 2017). Raphaël est un homme de 36 ans ayant vécu la dernière année à Montréal et quittant prochainement la métropole (Coman, 2017). Il explique qu’il lisait tout simplement dans les Jardins Gamelin, parce qu’ils étaient un endroit entre son travail et son logement (Coman, 2017). Ce qui a attiré Raphaël en ce 29 août 2017 est la verdure et cette impression d’être dans un jardin plutôt qu’un parc (Coman, 2017). Il discute également des changements effectués à la place Émilie-Gamelin depuis l’époque où il y circulait beaucoup lorsqu’il étudiait à l’UQAM. Selon lui, la place est plus inclusive qu’il y a un certain nombre d’années (Coman, 2017). Pour ce qui est de l’itinérance, il mentionne que selon lui, les itinérants se sentent probablement quelque peu envahis dans leur territoire, mais que la cohabitation nécessite des compromis des deux côtés (Coman, 2017). Il pense toutefois qu’il reste du travail à faire, notamment le début d’un dialogue entre citoyens et itinérants (Coman, 2017). Enfin, il ne voit pas le parc comme une attraction pour les touristes, mais bien comme un parc pour les Montréalais (Coman, 2017). Cette discussion est, encore une fois, très intéressante puisqu’elle ne présente pas l’avis d’une personne impliquée activement dans l’avenir du parc, mais bien celui d’une personne qui, une journée ensoleillé, a choisi les Jardins Gamelin pour lire un peu.

Ces trois exemples d’entrevue donnent un aperçu des commentaires obtenu lors de l’étude ethnographique. Seulement trois entrevues ont été décrites dans ce chapitre, mais elles offrent toutes un point de vue intéressant sur le développement urbain et sur la cohabitation. Le projet en lui-même a été reconnu par le Partenariat du Quartier des spectacles (Quartier des spectacles, 2016b) et par plusieurs blogueurs. Dans un article de blogue, Anne-Hélène Dupont démontrait la volonté d’obtenir l’opinion de citoyens membres de toutes les diversités de Montréal (Dupont, 2016).

Acceptabilité sociale, créer un intérêt pour construire sa municipalité

Dans cette partie, j’expliquerai plus en détail pourquoi, selon moi, le projet des Jardins Gamelin représente un exemple d’acceptabilité sociale et de participation.

Commençons par le regroupement en lui-même et sa création. Un des principes de l’acceptabilité sociale est l’idée d’un projet créé par des acteurs provenant de la société. C’est l’idée qu’un groupe de citoyens puisse créer les fondements d’un projet pouvant être implanté dans une société donnée. Or, le projet des Jardins Gamelin ne provient pas d’une entreprise cherchant à réaliser un profit. Il ne provient pas d’une tentative d’exploitation du secteur stratégique de la Ville de Montréal. C’est plutôt un ensemble de plusieurs organismes à but non lucratif qui ont conçu et élaboré le projet. Que ce soit le Partenariat du Quartier des spectacles, Pépinière et Co ou Sentier urbain, ces organismes aux objectifs multiples gardent quand même un objectif commun : la revitalisation du milieu urbain par la création de projets inclusifs. Il est vrai qu’une grande partie du financement provient de la municipalité même (Ville de Montréal, 2015b). Toutefois, le but du projet reste la création d’un projet de revitalisation urbaine.

C’est de cet élément que provient l’idée d’acceptabilité sociale. Les Jardins Gamelin ont été créés dans le but d’offrir une place accueillant tous les Montréalais, et ce, peu importe leur origine, leur âge ou groupe sociale. Le projet avait une visée inclusive permettant la mise en place d’infrastructures, d’activités et d’événements où tous les citoyens pouvaient participer. Dans leur définition mainte fois citée sur l’acceptabilité sociale, Caron-Malenfant et Conraud expliquent que l’acceptabilité sociale est « le résultat d’un processus par lequel les parties concernées construisent ensemble les conditions minimales à mettre en place pour qu’un projet, programme ou politique s’intègre harmonieusement, à un moment donné, dans son milieu naturel et humain » (Caron-Malenfant et Conraud, 2009).

Dans cette définition, deux éléments sont particulièrement importants pour le cas des Jardins Gamelin. D’abord, l’idée de construction. Dans cette définition, on parle de construire les conditions minimales d’un projet. Cette idée démontre la nécessité, selon moi, d’être d’abord porteur d’un projet avant de chercher les opinions. Dans le cas des Jardins Gamelin, un des objectifs était de créer une réappropriation citoyenne de la place. Avant le projet, il est peu probable que le sort de la place Émilie-Gamelin ait été un enjeu d’importance pour les résidents. Bien sûr, plusieurs y circulaient régulièrement, mais la majorité des utilisateurs étaient en transit entre les différents points d’intérêts du centre-ville et des systèmes de transport. Ce manque d’intérêt pour l’avenir de la place a été comblé par la création même du projet. Pour moi, le projet des Jardins Gamelin est un plan en évolution. C’est d’offrir une place où peut se tenir une grande variété d’événements selon la demande et l’intérêt social. Il est peu probable qu’Amplifier Montréal aurait porté son attention sur la place Émilie-Gamelin sans l’existence du projet. Les jardins ont permis de susciter un discours sur l’avenir de la place Émilie-Gamelin ainsi que sur l’itinérance. En créant le projet, le Partenariat a su créer un intérêt pour l’endroit, ce qui a entraîné un grand nombre d’activités créées par les citoyens. Ce point mène au deuxième élément de la définition de Caron-Malenfant et Conraud : l’intégration harmonieuse. Par son caractère inclusif, aucun citoyen n’était mis de côté. L’endroit mise sur une cohabitation entre utilisateurs et itinérants tout en prenant en compte la pluralité des intérêts selon les cultures, âges et niveaux de vie. Le fait d’avoir créé le projet en prenant en compte l’intérêt des itinérants démontre l’ambition d’intégrer les citoyens de façon harmonieuse au projet.

Selon moi, ce projet apporte plusieurs pistes de réflexion pour d’éventuels projets de participation et d’acceptabilité citoyenne de la part d’organisme à but non lucratif. Ce projet propose l’idée que, pour obtenir l’intérêt de la population concernant un enjeu mentionné, un projet concret doit d’abord être créé et proposé aux citoyens. Ce projet doit prendre en compte l’intérêt de tous les acteurs concernés et doit être en mesure d’évoluer selon le positionnement des citoyens. Enfin, les organisateurs doivent être à l’écoute de l’opinion des utilisateurs afin d’améliorer l’intégration du projet.

Limite et conclusion

En résumé, après un certain nombre de tentatives peu fructueuses, le Partenariat du Quartier des spectacles a offert le mandat de revitalisation de la place Émilie-Gamelin à l’organisme Pépinière et Co. Ceux-ci ont créé un milieu propice à une vie de quartier et une appropriation citoyenne d’un milieu urbain. Le projet des Jardins Gamelin a permis l’inclusion de tous les citoyens. Ce projet de revitalisation a également amené un intérêt citoyen à l’avenir de la place. Nous pouvons voir Amplifier Gamelin comme résultante de cette appropriation citoyenne du lieu.

Il est vrai que les Jardins Gamelin ne sont pas parfaits. Malgré l’absence de débat public sur l’avenir du projet, les organisateurs auraient pu organiser un sondage ou un autre moyen de consultation citoyenne afin d’obtenir l’avis des utilisateurs. Ce système aurait pu changer certains aspects du projet et améliorer l’intégration urbaine.

Également, selon les commentaires obtenus par Amplifier Gamelin (Amplifier Montréal, 2017), les citoyens et les itinérants considèrent que davantage de moyens devraient être pris pour faciliter la relation entre utilisateurs et sans-abris. Considérant que le projet est encore jeune, il sera intéressant de voir comment les organisateurs réagiront pour pallier ces lacunes.

Malgré tout, nous devons également prendre en compte les réussites du projet. Les Jardins Gamelin ont créé un endroit propice à la participation citoyenne, et ce, dans un milieu qui était encore considéré comme mal famé il y a de cela trois ans. Mieux encore, le projet a permis de mettre de l’avant les problèmes d’itinérance dans la Ville de Montréal tout en amenant les utilisateurs à se questionner sur cet enjeu. À mon humble avis, les Jardins Gamelin devraient servir d’exemple pour les organismes désirant transformer leur milieu urbain.

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