17 Le cas du quartier Saint-Roch
Laura Geerts
Introduction
Nous retracerons dans le détail le processus progressif de réappropriation par la population locale d’un espace urbain voué à la démolition : le quartier Saint-Roch. Après un rappel historique, nous parlerons de la dynamique de constitution d’un mouvement citoyen, d’abord de contestation, puis de proposition. Nous montrerons comment ce mouvement a pu s’imposer face aux tenants d’une vision de redéploiement de la ville basée sur la destruction/reconstruction. Une attention particulière sera accordée à la participation citoyenne comme outil central nécessaire à la réussite d’un tel processus de revitalisation urbaine. La création du jardin Saint-Roch servira de cas d’école pour illustrer la dynamique participative.
Rappel historique
Le quartier Saint-Roch
Le quartier Saint-Roch se trouve dans la Basse-Ville de Québec. Il est entouré par les quartiers du Vieux-Port, de Saint-Sauveur et de Limoilou. La falaise du Cap Diamant le sépare de la Haute-Ville. Saint-Roch était un quartier prospère et le noyau commercial, industriel et manufacturier de la ville de Québec jusque dans les années 1950. À partir de cette date, et après le développement intense du mode automobile et des infrastructures qui lui sont consacrées, on observe une désaffectation des commerces de la rue Saint-Joseph dans la foulée de la création des centres commerciaux Sainte-Foy et Laurier. Le tout est concomitant à un exode de la population plus aisée vers les nouveaux quartiers de banlieues. Ne restent donc, contraintes par leur manque de moyens, que les populations paupérisées. Ce processus s’inscrit pleinement dans le grand mouvement de désurbanisation qui touchera progressivement toutes les villes tant sur le continent nord-américain qu’un peu plus tard en Europe. En 1961, la Commission d’enquête sur le logement de la ville de Québec édite un rapport, le rapport Martin. Ce document pointe l’insalubrité de la majorité des logements du quartier Saint-Roch et préconise une opération d’éradication des taudis. Pour ce faire, la ville est divisée en sections. Le quartier Saint-Roch devient l’aire 10 divisée en deux zones : la zone 1, située au nord du boulevard Charest, et la zone 2 au sud. Pour la commission, il faut « éliminer du quartier Saint-Roch tous les taudis industriels et domiciliaires et réserver les espaces d’habitation au logement des vieillards ». C’est le début de l’ère des expropriations et des démolitions (Lemoine, 2007). Ainsi, en 1969, plus de 300 logements sont détruits et des centaines de familles sont contraintes de quitter le quartier. Cette action de destruction libère l’espace nécessaire à la construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency.
Naissance des mouvements citoyens
Face à ces destructions, la population réagit et crée un mouvement pour limiter le phénomène de destruction systématique : le Comité des Citoyens de l’Aire 10 zone 2, lancé par le curé de Saint-Roch, monseigneur Raymond Lavoie. Comme l’explique Jacques Fiset, ancien membre de l’équipe du maire Jean-Paul L’Allier, « la mobilisation citoyenne tient souvent à deux choses : lorsque le milieu de vie des gens est touché ou lorsque leur portefeuille est touché ». Ici, les décisions de l’administration influencent directement et avec violence la population. Il s’agit donc d’une période où les contestations sont très fortes et où la population est mobilisée à tous les niveaux. D’autres comités citoyens naissent dans les quartiers voisins, menacés eux aussi. Les décisions municipales de l’époque et la poursuite des démolitions sont alors considérées comme des attaques directes envers les quartiers de la Basse-Ville. Les comités des quartiers de Limoilou, Saint-Sauveur et Saint-Jean-Baptiste rejoignent celui de l’Aire 10. Nés d’initiatives indépendantes, ils se sont constitués, au fur et à mesure, en réseau. Ils s’inspirent fortement du rapport EZOP – Québec : Une ville à vendre (Villeneuve, 1982) réalisé au début des années 1980 par une équipe d’universitaires de l’Université Laval. Cette équipe décrit, théorise et soutient la contestation sur la base de leur interprétation des causes de la pauvreté urbaine à Québec (Bherer, 2006). Chiffres et études rigoureuses à l’appui, le rapport critique sévèrement la rénovation urbaine dénoncée comme une imposture. Loin d’être rénovés, les logements des classes populaires sont démolis pour faire place aux tenants du capital immobilier. « La planification urbaine a comme principal objet de favoriser la circulation du capital », dénonce le rapport (Gosselin Couillard, 2016). Le soupçon d’une collusion entre les promoteurs et les mairies de Lamontagne et Pelletier, au pouvoir de 1977 à 1989, s’installe.
À la lumière de ce rapport, le Comité s’oppose fermement au projet de création d’une nouvelle autoroute le long de la côte d’Abraham, ainsi qu’à celui d’un complexe commercial visant à relancer le quartier (le projet de Grande Place).
Évolution politique : le Rassemblement populaire de Québec
Pour accroître leur influence, les Comités de citoyens décident d’évoluer en un mouvement politique. Le pas est franchi en 1971. Mais lors des élections de 1973, le mouvement s’aperçoit qu’il n’a toujours pas l’impact espéré et qu’il ne parvient pas à atteindre la population extérieure aux quartiers concernés. Il se constitue donc en parti politique en 1977 : le Rassemblement populaire de Québec. Ce nouveau parti vise à « défendre les intérêts des résidents de la ville de Québec qui sont laissés pour compte au profit du capital immobilier et des grandes chaînes hôtelières nationales et internationales. Un des éléments fondamentaux de son programme est de redonner aux résidents des quartiers de Québec des pouvoirs de décision et de consultation par la création de Conseils de quartier » (Racicot, 1980).
Le déclin de Saint-Roch à son paroxysme
À la suite des pressions exercées par le parti et par les citoyens, le projet de Grande Place n’aboutit pas et se solde par l’existence résiduelle d’un immense « trou », une zone désaffectée de grande ampleur s’étendant du boulevard Dufferin au boulevard Langelier. « Dix-huit ans de destruction pour une facture de 20 millions de dollars. Mille habitants sont expropriés et 200 bâtiments démolis » (Gosselin Couillard, 2016). Le quartier Saint-Roch est le théâtre d’une augmentation significative des « activités de prostitution de rue, de trafic de drogue et devient un lieu d’affaires pour les bandes de motards criminalisés » (Lemoine, 2005).
Deux visions pour « panser la plaie » de Saint-Roch
L’enjeu principal de la campagne pour les élections municipales de 1989 est l’orientation du développement général de l’urbanisation et se cristallise autour du « trou » à combler.
Deux partis aux visions très différentes sont en lice. L’équipe du maire sortant, Jean Pelletier, relance le projet de Grande Place intégrant deux tours de bureaux de 30 étages, une galerie marchande, des condominiums et un stationnement. Son objectif est de concurrencer les centres commerciaux des banlieues. Ce projet est critiqué par l’équipe du Rassemblement populaire menée par Jean-Paul L’Allier, pour laquelle ce projet est coupé de la vie environnante, car les travailleurs, consommateurs et utilisateurs viennent, se stationnent et puis repartent. Jean-Paul L’Allier propose, lui, « de panser la plaie urbaine ». Il utilise la métaphore d’un pantalon troué qu’il faut raccommoder. Pour ce faire, ce n’est pas par le centre du trou qu’il faut commencer, mais par ses côtés. On cherche à retrouver une même texture, une organisation semblable à ce qui borde le trou. Il faut reconstruire le quartier à son image, mais en le modernisant. Cette optique amène le parti à militer pour la sauvegarde des maisons abandonnées de la Côte d’Abraham situées en bordure de l’espace réservé pour la Grande Place. De plus, leur démolition irait à l’encontre de la Loi sur les biens culturels du Québec, puisque cette portion est classée patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985. Une nouvelle qui est loin de réjouir l’administration de Jean Pelletier.
Jean-Paul L’Allier veut recréer un espace pour les habitant-e-s et une mixité de fonctions et d’usages afin d’animer l’espace urbain. Il projette de redonner de la place aux piéton-ne-s, notamment en aménageant une place publique au pied de la côte d’Abraham. « Il fait le pari que l’ère des mégaprojets immobiliers est révolue au centre-ville (…) Selon cette vision, c’est à la Ville d’investir dans des espaces publics de qualité et à échelle humaine, ce qui attirera ensuite des investissements privés » (Dubois, 2013).
Une place donnée aux citoyen-ne-s dans la construction de leur quartier
Le Progrès civique de Québec, parti sortant de Jean Pelletier et mené cette fois par Jean-François Bertrand, était donné gagnant par tous les sondages. Il est pourtant battu par le Rassemblement populaire qui remporte 16 sièges sur 21. Réjean Lemoine est élu comme conseiller de Saint-Roch. Le projet de Grande Place est définitivement enterré. Le maire Jean-Paul L’Allier constitue son comité exécutif, composé de cinq personnes issues des différents secteurs de la ville. La parité hommes/femmes est respectée, une première à l’époque. Jacques Fiset est nommé vice-président du comité et désigné responsable du développement local, des loisirs, du communautaire, du logement social et, plus tard, de l’urbanisme. C’est lui qui s’occupera de la revitalisation du quartier Saint-Roch.
Le Bureau des consultations publiques de Québec
L’une des préoccupations principales du parti est la création d’un projet convivial, urbanistiquement intégré à la ville, mais surtout construit de manière plus humaine, « proche des gens et avec des gens ». Pour ce faire, Jacques Fiset met rapidement en place un Bureau des consultations publiques de Québec (BCP). Ce bureau a pour mission de s’occuper, d’une part, des consultations publiques organisées à la demande du conseil municipal et de façon large et, d’autre part, de créer des commissions consultatives permanentes et ponctuelles, ainsi que des conseils de quartier. Tous ces outils n’existaient pas encore à l’époque. En effet, au niveau législatif, jusqu’en 1979, la ville de Québec n’avait pas l’obligation de tenir un référendum au sujet d’un règlement de zonage contesté par les résident-e-s du secteur. La Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU) entre alors en vigueur et impose la mise en place de processus consultatifs lors de modifications au zonage ou au plan d’urbanisme (Ville de Québec, 2017). Ainsi, « en vertu de la LAU, les municipalités régionales de comté (MRC) et les municipalités du Québec doivent soumettre à la consultation de leurs citoyen-ne-s l’énoncé de vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social de leur territoire. Elles doivent aussi tenir des consultations entourant la modification ou la révision de leur plan d’urbanisme » (Institut du Nouveau Monde, 2017).
Avec son BCP, l’équipe de Jean-Paul L’Allier franchit un nouveau cap. Elle crée également des postes de coordinateurs et d’agents de consultation à la ville de Québec. Dans la mesure où le Rassemblement populaire est initialement un groupe de citoyen-ne-s qui revendiquent un moyen de se faire entendre par la municipalité, la création d’outils pour y parvenir est évidemment leur cheval de bataille. Leur mouvement entier est né d’une volonté de créer une place pour que les citoyen-ne-s puissent avoir un certain regard sur l’évolution et l’aménagement de leur quartier.
Les Conseils de quartiers
L’avancée la plus importante se fait en 1993 avec la création des Conseils de quartier. Deux projets pilotes sont alors lancés : les Conseils de quartier de Limoilou et de Saint-Jean-Baptiste. Ils commencent par fonctionner sur un mode expérimental. À l’époque se pose la question du pouvoir à accorder à ces conseils. Doivent-ils être décisionnels ou consultatifs? C’est finalement la deuxième option qui est retenue : effectivement, rendre les conseils décisionnels aurait impliqué de faire changer la loi des cités et villes pour permettre la création d’un autre pouvoir municipal. Cette décision se prend à l’Assemblée nationale. Le Rassemblement populaire a donc travaillé avec des avocat-e-s pour trouver une option optimale qui permette d’aller le plus loin possible dans la capacité du Conseil de quartier à influencer les décisions, sans pour autant en être le porteur final et tout en ayant la possibilité de réagir aux avis. Il en ressort des Conseils de quartier définis comme des instances indépendantes du conseil municipal. Ce sont des associations autonomes que la Ville reconnaît officiellement comme interlocutrices. Elles sont dirigées par un conseil d’administration élu par les résident-e-s du quartier. Le conseil d’administration est composé de sept membres : trois hommes, trois femmes et un septième membre dont les qualités doivent être décidées lors de la première assemblée du Conseil.
La première tâche du Conseil de quartier est d’établir un plan de quartier pour les dix années à venir. C’est sur cette base que la Ville détermine le budget. Pour déterminer ce plan, le Conseil organise des ateliers avec les citoyen-ne-s pour identifier ce qu’ils et elles perçoivent comme étant les enjeux les plus importants (la sécurité, le transport, les aménagements municipaux généraux…). Une fois le plan déposé, la Ville évalue son coût et décide du montant annuel accordé. C’est toutefois le Conseil de quartier qui décide des priorités.
En matière d’urbanisme, la Ville est tenue de prendre l’avis des Conseils de quartier lorsqu’elle veut procéder à la modification des règlements de zonage (Institut du Nouveau Monde, 2017). Enfin, les Conseils de quartier ont un pouvoir d’initiative. Chaque année, ils peuvent choisir une action et recevoir un budget pour la réaliser (habituellement le montant avoisine les 10 000 $). En outre, le Bureau des consultations publiques de Québec a prévu pour chaque Conseil de quartier des fonctionnaires désignés pour les aider à s’organiser, ainsi qu’un local, un numéro de téléphone, etc.
En 1996, un amendement à la Charte de Québec assure que la structure des Conseils de quartier sera préservée même en cas de changement du parti au pouvoir à Québec.
Pour madame Cloutier, ancienne conseillère municipale sous Jean-Paul L’Allier, « en permettant une consultation en amont, les Conseils de quartier auront facilité la réalisation de nombreux projets urbains de grande envergure, tout en tenant davantage compte des préoccupations des résidants. Ils auront aussi contribué à faire en sorte que les promoteurs soient tous sur le même pied pour que le développement de la ville ne se passe plus dans les corridors » (Léveillé, 2016).
La place des citoyen-ne-s dans le cadre du projet de revitalisation de Saint-Roch
La Commission consultative
La première Commission consultative ponctuelle a été celle dédiée au projet Saint-Roch. Durant celle-ci, le comité exécutif de la ville de Québec a consulté la population sur son Plan d’action pour revitaliser le quartier. Trois commissaires ont été désignés pour conduire la consultation, en faire un rapport et émettre ensuite leurs observations aux autorités. Cette étape de la consultation a été précédée par des discussions organisées au cours de l’été 1990 avec trois groupements de personnes : les résident-e-s, les gens du milieu des affaires et les expert-e-s. Un bureau d’information a également été tenu ouvert durant tout l’été et l’automne 1990. La Commission consultative constitue ainsi l’aboutissement d’un processus d’information et d’échange qui a duré plusieurs mois. C’est le 19 novembre 1990 que le Plan d’action est présenté lors d’une soirée d’information organisée à la bibliothèque Gabrielle-Roy, au cœur du quartier Saint-Roch. La présentation fait salle comble. Une synthèse des principales orientations avait déjà été portée à l’attention des habitant-e-s du quartier dans un numéro spécial de la Gazette de Québec. La tenue d’audiences publiques pour discuter du Plan est annoncée pour les 10-11-12 et 13 décembre 1990. Des centaines de personnes défilent alors pour remettre des mémoires. La ville fait appel à des expert-e-s dont elle souhaite connaître l’opinion, mais il y a aussi de nombreuses propositions spontanées. Cette initiative obtient beaucoup de succès, car cela faisait longtemps qu’il n’y avait plus eu de consultation publique semblable. Des chercheurs et des chercheuses, des architectes, des sociologues, des étudiant-e-s (la faculté d’architecture de l’Université Laval a été très impliquée dans le projet) se sont investis dans cette commission… Au total, 60 groupes ou individus sont entendus et 57 présentent un mémoire. La Commission permet aussi à la population moins éduquée de faire des suggestions. Elle leur donne un temps de parole qui ne nécessite pas l’écriture formelle d’un mémoire, auquel cas elle serait passée à côté des avis et propositions d’une grande partie de la population, laquelle était tout aussi concernée. Il est important pour le Bureau des consultations publiques de Québec que tout le monde puisse s’exprimer, quel que soit le niveau de formation. Le BCP est aussi plus exigeant avec les étudiant-e-s et les professionnel-le-s et donne par contre plus de moyens aux groupes communautaires, par exemple. Avec cette forme de consultation la Ville considère avoir atteint l’un de ces objectifs principaux : l’information et l’animation des gens du quartier immédiat. La participation de centaines de personnes tout au long des audiences témoigne bien d’un besoin réel à ce niveau (Ville de Québec, 1991).
Les commissaires chargés de rapporter le déroulement des audiences ont également observé « une attitude d’écoute, faisant ainsi place à l’expression des points de vue des intervenants à partir des éléments du Plan sur lesquels ils voulaient s’arrêter » (Ville de Québec, 1991). Selon eux les audiences ont démontré qu’ « il est possible d’émettre des points de vue à propos d’un projet complexe à partir de vécus et en utilisant un langage simple et familier. Si cette démarche a pu paraître ingrate à certains moments à l’égard des auteurs du Plan d’action, elle a néanmoins atteint sont objectif qui était de permettre l’expression libre, sans les artifices du langage technocratique, des opinions des gens qui se sont sentis concerné-e-s par le Plan d’action » (Ville de Québec, 1991).
Les résultats de la Commission
La Commission consultative a permis aux citoyen-ne-s d’exprimer leur désaccord sur certains aspects du Plan ainsi que leurs propositions d’amélioration. Par exemple, le Plan de départ s’appuyait fortement sur le secteur de la circulation et des transports, au détriment de l’habitation selon les participant-e-s à la Commission. Les intervenant-e-s craignent aussi que les changements prévus au niveau de la circulation et des transports n’accentuent le débit de voitures dans le quartier, ne contribuent pas à développer l’utilisation du transport en commun et continuent à rendre possible la circulation de transit rapide dans le centre du quartier. Ils et elles préfèrent privilégier des mesures qui rendront possible la circulation lente caractéristique d’un centre-ville, des voies facilitant un accès aux commerces locaux, des feux de circulation permettant aux piétons de se déplacer à leur rythme, ainsi que des mesures de sécurité pour protéger les écoliers.
Les citoyen-ne-s s’expriment également en faveur de projets de moins grande ampleur. Compte tenu du peu de succès qu’ont eu les précédentes tentatives de relance du centre-ville, les intervenant-e-s proposent de miser sur les forces actuelles du quartier et de ramener les objectifs à des cibles plus modestes, et surtout immédiates. Ils et elles demandent d’abord un milieu de vie revalorisé, la mise en utilisation des espaces existants, le nettoyage des espaces publics… Ils et elles défendent un Plan qui se soucie dans un premier temps de la population déjà présente dans le quartier. La relance du quartier ne se fera pas en chassant les gens qui y sont déjà, mais en comptant sur chacun, en leur réservant des conditions de logement abordables tout en améliorant les conditions de vie (Ville de Québec, 1991). Ils et elles défendent donc des projets plus modestes, mais aussi plus rapides. Le Plan de quartier déterminait des objectifs qui s’échelonnaient sur une période de 20 ans. Tous et toutes les participant-e-s sans exception s’accordent pour affirmer que des interventions immédiates s’imposent afin de donner le signal de départ tant attendu et d’adopter dès maintenant les mesures qui touchent l’image et la qualité de vie du quartier (Ville de Québec, 1991).
L’idée centrale défendue par les participant-e-s à la Consultation est d’établir des mesures qui profitent vraiment au quartier, à ses habitant-e-s, aux commerçant-e-s et à son réseau associatif. Pour ce faire, ils et elles pointent l’importance de développer l’habitat, l’emploi, ainsi que les espaces verts.
Les aménités comme lien social
Un des éléments qui apparaît également de manière saillante lors de la Commission consultative, c’est à quel point les habitants sont fiers de leur quartier. C’est un phénomène connu, dans le domaine de l’aménagement du territoire, sous le nom d’aménité. Les aménités sont tous ces éléments (bâtiments, parcs…) présents dans un quartier qui ne sont pas nécessairement beaux, historiquement importants ou permettant au lieu d’être mis en avant sur la carte géopolitique, mais qui sont simplement agréables à ceux qui habitent le quartier et le fréquentent (Ancion, 2015). En multipliant les démolitions, la Ville avait participé à la destruction d’une grande partie de ces aménités. « Faire table rase revient à nier la vie des gens qui habitent le quartier, c’est comme signer un chèque en blanc pour une sale ambiance. Il n’y a rien de mieux pour voir la convivialité entre habitants remplacée par une levée de boucliers. Qu’il s’agisse d’un morceau de forêt, d’un immeuble de logements sociaux ou d’un vieux talus de chemin de fer, ils ont avec le temps accumulé les souvenirs et les expériences de plusieurs générations d’habitants », explique le sociologue, architecte et urbaniste Pierre Vanderstraeten. L’opposition des participant-e-s à la Commission consultative à la démolition du cinéma Odéon dans l’Espace Saint-Roch illustre bien cela. Ils et elles sont d’accord avec l’idée d’amener des activités économiques, des habitations et des infrastructures de transport en commun dans l’Espace Saint-Roch, mais ils se disent inquiets sur les moyens prévus par la Ville pour y parvenir, moyens qui incluent de nombreuses démolitions, notamment celle du cinéma Odéon. Pour la plupart des intervenant-e-s aux audiences, le cinéma constitue l’un des derniers équipements du quartier qui attirent encore les gens de l’extérieur. Loin de vouloir le démolir, les gens souhaitent l’appuyer par d’autres équipements tels que des cafés, restaurants, qui pourraient être fréquentés par les clients du cinéma. « L’utilité collective des aménités est ce qui soude les gens, même si chacun les perçoit à sa façon. L’expérience vécue par des praticiens des aménités est édifiante : chaque expérience centrée sur ce concept a donné lieu à des rencontres à chaque fois profondément humaines, lucides sur l’utilisation du territoire et sur la nécessité absolue d’interagir entre occupants d’un endroit donné pour lui donner vraiment sens. L’attachement au lieu repose sur des ressorts qui pourraient être davantage pris en considération par les pouvoirs publics, car ils revêtent une importance majeure pour éclairer ce qu’est le bon aménagement des lieux, ainsi que pour aider à d’éventuelles restructurations. Enfin, les aménités peuvent être replacées dans le contexte général de notre métabolisme territorial. Ces aménités sont sous nos yeux. Elles parlent à tous nos sens, à notre mémoire et à notre imagination. L’enjeu est de savoir quoi en faire. Elles peuvent devenir le pivot d’un projet » (Ancion, 2015). Et c’est bien ce qu’il s’est finalement produit, grâce à toutes ces interventions des citoyens dans le cas du projet Saint-Roch.
Le plan de revitalisation de Saint-Roch
En effet, après un an et demi de discussions, les projets peuvent être lancés. La Ville prend en compte les avis des citoyen-ne-s et c’est bien l’option de construire sur les acquis du quartier plutôt que de replonger dans un nouveau cycle de démolition/reconstruction qui est retenue. Les différentes études et consultations ont ainsi permis de décider d’un plan nommé « Revitalisaction » et de faire ressortir l’importance de Saint-Roch comme « témoignage essentiel du développement de l’industrie, du commerce, des arts et du milieu associatif de Québec » (Lemoine, 2007). En plus de l’objectif de conservation et de rénovation, le plan joue sur trois axes : la culture, l’éducation et les nouvelles technologies. L’enjeu des habitations s’ajoute à cela. La Ville s’inspire alors de l’urbaniste torontois Kenneth Greenberg. « Il suggère que la Ville participe plus activement au développement du quartier. Au lieu d’attendre que les investisseurs et les promoteurs se manifestent et imposent leur vision, la Ville doit poser un grand geste urbain en créant un attrait esthétique dans cet environnement peu alléchant » (Dubois, 2013). La ville a donc compris que c’était à elle d’investir dans des espaces publics de qualité et à échelle humaine afin d’attirer ensuite des investissements privés. Comme déjà évoqué et toujours dans la logique de rénovation, l’administration entreprend de consolider le tissu urbain autour de la plaie béante. Elle commence par la rénovation du bâtiment, abandonné depuis 11 ans, de la Dominion Corset, une ancienne fabrique de corsets et de sous-vêtements féminins. La Ville achète le bâtiment et y installe les 150 fonctionnaires responsables du développement économique et urbain afin qu’ils et elles soient au cœur du quartier et puissent en comprendre les besoins. C’est aussi l’occasion de montrer qu’il est possible d’éviter la démolition et de rénover tout en modernisant pour correspondre au projet de développement du quartier. Le pavillon des arts visuels de l’Université Laval viendra ensuite également occuper le bâtiment. Par ce biais, l’éducation, l’art et la jeunesse s’introduisent dans le quartier. La ville entreprend au fur et à mesure de réhabiliter les bâtiments abandonnés et de les faire occuper par des commerces et des organismes publics soigneusement choisis. Le siège social de l’Université de Québec en est un exemple. Quatre-vingt-dix millions de dollars sont investis par la ville dans la rénovation. C’est le départ du plan de développement. « Plutôt que de miser sur quelques gros projets centralisés, comme l’administration précédente, on préfère favoriser les initiatives privées et les projets collaboratifs qui respectent la trame urbaine. Des programmes de subventions, parfois appuyés par le gouvernement provincial, ou des exemptions de taxes permettent l’établissement de commerces, d’entreprises et d’artistes ainsi que le renouvellement du parc immobilier vieillissant. » (Léveillé, 2016).
C’est dans ce contexte particulier que, très rapidement, prend place le projet du Jardin Saint-Roch et son ambition d’amener du beau tout en représentant un projet « pour les gens ».
Le Jardin Saint-Roch au cœur de la revitalisation
Le Jardin Saint-Roch accueille les promeneurs tout au long de l’année, mais « particulièrement en été où un bassin artificiel est installé et où de nombreux événements sont organisés » (© Jonathan Lheureux).
La création du Jardin Saint-Roch dans le trou béant du centre-ville laissé par les démolitions des années 1970 à 1988 est un geste particulièrement significatif. Ce terrain vague utilisé comme stationnement non asphalté était devenu un lieu privilégié pour les drogues et la prostitution. Il avait d’ailleurs été surnommé le « parc des seringues ». L’administration L’Allier comble cet espace vacant, vestige du projet de la Grande Place, par l’aménagement d’un parc. Concrètement, le projet commence par la délimitation de la zone par l’administration publique suivie par un appel à propositions. Un groupe multicorporatiste d’architectes et d’aménagistes s’attelle à la tâche. L’équipe de Jean-Paul L’Allier a redessiné le projet et l’a présenté à la population. Les habitant-e-s peuvent encore s’exprimer à travers les consultations du BCP. Le résultat est un parc spacieux avec chute d’eau et végétation indigène. « Cet espace, en plus de devenir un élément attractif, permet d’enterrer définitivement le vieux projet d’autoroute de la Falaise, caressé par les ingénieurs de circulation Vandry et Jobin, depuis la fin des années 1960 » (Lemoine, 2005). Le projet répond à une demande de la population qui veut changer la réputation et l’image du quartier comme l’a très bien exprimé un citoyen dans l’un des mémoires remis lors de la Commission consultative : « Je n’aurais jamais pensé, l’an dernier, que je m’établirais sur la rue du Roi. Si ma femme n’avait pas insisté, je n’aurais même pas visité la maison que nous avons achetée. Parce ce qu’elle était située dans le quartier Saint-Roch. La maison nous convenait. Nous avons donc marché à travers le quartier de jour comme de nuit pour nous rassurer. Et à mesure que nous découvrions les rues (…), il nous est vite apparu que c’était l’endroit où vivre. Nous ne l’avons pas regretté un seul instant. Au point où nous ne comprenons pas maintenant pourquoi Saint-Roch fait encore l’objet de préjugés. Saint-Roch a un problème d’image avant tout. Or, une image, ça se change. » (Ville de Québec, 1991). Le constat est donc posé qu’un programme de rénovation et d’embellissement du quartier doit être mis en place. Pour que des familles aient le goût de venir y habiter, il faut que ce quartier soit à nouveau présenté comme un endroit intéressant. C’est dans cette idée qu’a été construit le jardin. Le pari fait par Jean-Paul L’Allier était le « pari du beau ». Il avait présagé que le beau ramènerait la vie est les investisseurs privés. Et de fait, au fur et à mesure, les entreprises sont revenues, attirées par le développement social et culturel, ainsi que la taille humaine du quartier. « L’arrivée de la Télé-université, de l’Université du Québec et de l’Institut national de la recherche scientifique consacre la vocation éducative du quartier. La construction du Théâtre de la Bordée, la restauration du Théâtre Impérial, l’arrivée du magazine Voir ainsi que le retour du journal Le Soleil ramènent des activités culturelles et favorisent la disparition de la réputation sulfureuse du quartier. » (Lemoine, 2005). Cela a permis de renforcer encore davantage le mouvement, même au niveau architectural. Des projets à l’architecture éclatée voient effectivement le jour et deviennent des points de repère (la Falaise apprivoisée, le bâtiment de l’INRS).
L’objectif est aussi de donner aux habitant-e-s du quartier un lieu à investir pour renforcer la vie communautaire. Après le parc, de nombreux projets coopératifs s’implantent comme « les Ateliers du roulement à billes », une coopérative d’artistes. Aujourd’hui, il est établi que « le jardin de Saint-Roch a été un véritable moteur de développement urbain. C’est la preuve qu’un tel aménagement, qui ne rapporte aucune taxe, peut devenir le magnifique déclencheur de toute une série d’actions pour redonner vie à un lieu » (Dubois, 2013). Pourtant, à l’époque, s’il avait fait l’unanimité parmi les habitant-e-s du quartier, il avait aussi quelques détracteurs qui restaient sceptiques sur l’intérêt d’investir 4,6 millions (somme souvent grossièrement arrondie à 6 millions) dans un jardin au beau milieu d’un quartier en démolition. « C’était hasardeux de penser qu’on pouvait penser un développement urbain à partir d’un jardin, mais ça a fonctionné. » (Fiset, 2017).
Les dangers du plan de revitalisation
Ce dont l’administration L’Allier avait peur, tout comme les citoyen-ne-s, c’était de participer à l’embourgeoisement du quartier. « L’embourgeoisement est un phénomène urbain par lequel des personnes plus aisées s’approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit exclusif d’une couche sociale supérieure » (Wikipédia). C’est aussi pour éviter cela qu’elle s’ouvre à des projets collectifs et aux coopératives d’artistes, d’habitations réalisées par des citoyens. C’est la Coopérative Méduse qui est propriétaire de tout l’ensemble. Elle comporte des ateliers d’artistes et des logements pour résidences d’artistes. La municipalité leur accorde des crédits sur la taxe foncière pour qu’ils et elles puissent rester, même si le quartier prend de la valeur. Les artistes viennent créer une pression à la baisse sur les coûts des propriétés. La présence d’artistes, couplée à celle de logements sociaux, permet d’éviter un embourgeoisement massif, et d’apaiser les craintes de la population.
Avec ses dix organismes sans but lucratif, la Coopérative Méduse est aujourd’hui un pôle majeur de l’art contemporain au Canada (© www.quebecoriginal.com).
L’administration interdit également la construction de bâtiments de plus de six étages, ce qui décourage les gros investisseurs et, permet le développement de petits commerces. « C’était un équilibre instable qu’il fallait toujours surveiller », confie Jacques Fiset. On voit ici que l’opposition et les avis de la population sont utiles pour permettre d’affiner le projet. Même si l’embourgeoisement n’a pas pu être évité à 100 %.
Ce 14 septembre 2017, le Jardin Saint-Roch a été rebaptisé « Jardin Jean-Paul L’Allier » en l’honneur de l’ancien maire du Québec.
Donner les moyens aux initiatives citoyennes
Pour Jacques Fiset, la clé de l’acceptabilité sociale, c’est de permettre un véritable dialogue. C’est ce que son administration a tenté de faire au maximum. Il s’agit pour lui de donner les moyens et le temps à la population de s’exprimer, mais aussi de laisser les gens développer leurs propres projets en leur donnant les moyens de les réaliser. Le projet de l’Îlot Fleurie, à quelques pas du Jardin Saint-Roch, constitue également un bon exemple. Le projet est lancé par Louis Fortier, habitant du quartier, représentant un groupe de citoyen-ne-s qui ont investi ce lieu par le biais de l’art et du jardinage. C’est lui qui fait appel à Jacques Fiset pour obtenir le raccord d’une borne d’eau au jardin pour une fontaine. La municipalité soutient le projet, fournit l’eau, l’électricité et investit dans la coopérative à côté de l’îlot. L’Îlot Fleurie, tout comme le Jardin Saint-Roch, permet d’embellir le secteur, contribue à éradiquer la dynamique de délinquance qui s’y est implantée et à amorcer le lancement de divers projets immobiliers, dont le campus de l’Université du Québec et la création d’une centaine de logements.
C’est également autour du mouvement de l’Îlot Fleurie que se sont rassemblés des citoyen-ne-s qui avaient déposé des mémoires lors de la Commission consultative de décembre 1990. Ils et elles partageaient une même vision de ce que devait être leur quartier et se sont parfois opposé-e-s à certaines décisions de l’administration L’Allier avec lesquelles ils et elles n’étaient pas en accord (Gosselin Couillard, 2016). Un grand nombre d’entre eux a ensuite rejoint les Conseils de quartier, ce qui leur a donné davantage de marge de manœuvre dans l’expression de leurs opinions et dans les propositions d’aménagements à entreprendre dans le quartier.
Conclusion
Cette étude de cas a retracé le processus progressif de réappropriation par la population locale d’un espace urbain voué à la démolition : le quartier Saint-Roch.
À partir des années 1950, le quartier fait face à une paupérisation importante. Le succès du mode automobile nécessite le développement d’infrastructures impliquant démolitions et expropriations, ce qui améliore l’accessibilité à des centres commerciaux construits en périphérie. La conséquence est un exode urbain des commerces et des populations aisées. En réaction, des comités de citoyens se forment. Pour gagner en influence et améliorer ses moyens d’action, l’un d’eux se constitue en parti politique : le Rassemblement populaire de Québec. Il est élu en 1989. Son objectif est de reconstruire la ville à échelle humaine en donnant davantage de place aux citoyen-ne-s du quartier. Pour ce faire, il crée un Bureau de consultations publiques et des Conseils de quartiers. En s’appuyant sur ces outils, le parti consulte la population pour établir un plan de revitalisation. La logique de démolition systématique laisse place à un processus de rénovation. Une zone particulièrement touchée par les démolitions, devenue un terrain vague livré à la drogue et la prostitution, est au cœur du projet. Elle sera transformée en jardin et constituera un moteur de développement urbain : le jardin embellit le quartier et encourage l’établissement d’habitations, de coopératives et de commerces aux alentours.
Le processus de revitalisation du quartier Saint-Roch est intéressant, parce qu’il a été piloté à la base par des citoyen-ne-s. Insatisfait-e-s des démolitions et reconstructions qui avaient cours de leur quartier, ils et elles ont souhaité maximiser leur influence en entrant en politique au niveau municipal. Ils ont donc donné à leur action une dimension politique soumise à un processus démocratique. Ce faisant, ils écartaient définitivement toute accusation de démarche nymbiste. L’historique du Rassemblement populaire ne pouvait que faciliter le dialogue avec la population. Une fois élus, ils et elles étaient particulièrement bien placé-e-s pour répondre aux désirs et aux besoins de participation des habitant-e-s du quartier et pour pallier les manquements existants. D’où la création du Bureau de consultations publiques (BCP) et des Conseils de quartiers, outils qui ont permis une intégration maximale des habitants au redéploiement de leur quartier, gage d’une acceptabilité optimale des options proposées. Le résultat peut être considéré comme un succès : le quartier a progressivement repris vie et le dynamisme des habitant-e-s a permis la création d’espaces publics de qualité et à échelle humaine, en tablant sur la rénovation plutôt que sur la démolition. On y trouve aujourd’hui des projets collaboratifs artistiques et des habitations qui respectent la trame urbaine. L’accent a été mis sur la culture, l’éducation et les nouvelles technologies. L’image du quartier a pu être redorée et les commerces sont venus s’y installer. Cela démontre que les chances de succès d’une rénovation urbaine sont plus grandes si on consacre le temps nécessaire à la consultation et à la participation active de la population.
Tout n’est évidemment pas parfait. Malgré les démarches mises en place pour l’empêcher, le quartier a tout de même subi un embourgeoisement que déplorent certains citoyen-ne-s. Il est aussi intéressant de se demander ce que sont devenus les outils mis en place par le Rassemblement populaire. Les Conseils de quartier existent toujours, mais quelle est leur réelle influence? Les citoyen-ne-s ont-il encore autant leur mot à dire dans les aménagements du quartier? L’analyse de la participation citoyenne aujourd’hui dans le quartier Saint-Roch mériterait à elle seule une étude de cas approfondie.
Enfin, la participation citoyenne et l’acceptabilité sociale sont des sujets vastes, complexes et éminemment humains. J’ai, dans cette étude de cas, montré une vision de la manière dont ces notions ont été mises en place par le Rassemblement populaire, mais il existe bien sûr d’autres lectures. Pour aller plus loin, il serait intéressant de s’attarder sur certaines d’entre elles et donner la parole à d’autres interlocuteurs afin de montrer la diversité des points de vue, notamment en recueillant davantage de témoignages d’habitants de l’époque qui se sont investis dans ces processus, pour connaître leur vision et vérifier qu’ils se sont sentis suffisamment écoutés et que leurs propositions ont suffisamment été prises en compte.
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