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2 Bangangté : la ville propre

Inès Tatiana Ntsama

Introduction

Depuis plusieurs décennies, la décentralisation est au cœur des mutations dans les États africains. Ces mutations sont aussi bien juridiques qu’institutionnelles. La décentralisation intervient ici dans un contexte de développement constant et elle apparaît alors dans la plupart de ces États comme une dimension essentielle des revendications démocratiques qui ont vu le jour sous des formes variées au tournant des années 90. L’expérience n’est pas inédite au Cameroun indépendant, car, comme le préconise la Constitution du 4 mars 1960, les anciennes provinces et communes sont devenues des « collectivités locales de l’État » (Kouomegne N., 2013).

En effet, les communautés ont depuis longtemps émis le souhait d’administrer elles-mêmes leurs propres intérêts et de dessiner leur avenir. En Afrique subsaharienne en général, et au Cameroun en particulier, il s’agissait de rapprocher la décision du terrain et d’intéresser le citoyen à la vie publique. Si le fonctionnement de certaines sociétés acéphales se rapprochait de ce modèle, le concept d’un territoire géré par un conseil municipal fut importé de la colonisation (Owona J., 2011).

Ainsi, le Cameroun a connu ses premières expériences de décentralisation durant la période d’entre-deux-guerres mondiales alors qu’il était sous administrations britannique et française. Le colonisateur britannique, en appliquant la politique de l’« indirect rule », s’appuyait sur les autorités traditionnelles pour gouverner. Entre 1920 et 1930 furent créées les « Native Authorities », première forme de municipalisation, qui devinrent, dès 1932, des « Local Councils » puis, après fusion des deux Cameroun, des « Local Governments ». Au moment de la réunification, en 1961, le Cameroun occidental en comptait une vingtaine.

Sous l’administration française, l’expérience de décentralisation commença en 1941, notamment avec la création des communes mixtes urbaines (CMU) de Douala et de Yaoundé. Elle s’étendit progressivement avec la création de nouvelles unités communales – six communes mixtes rurales (CMR) en 1952-, puis par l’introduction, en 1955, du concept de commune de plein exercice (CPE) où le Conseil municipal est élu et élit à son tour en son sein le maire et les adjoints, et du concept de commune de moyen exercice (CME) où le maire et les adjoints sont nommés. La réforme constitutionnelle de 1974 viendra mettre fin au dualisme municipal hérité de la colonisation en instituant deux types de communes : les communes rurales et les communes urbaines, dont certaines bénéficient d’un régime spécial (Pegui Y., 2014).

Objectifs et portée des compétences des collectivités décentralisées

Les organes des collectivités locales mis en place dans les différentes communes au Cameroun ont pour principales missions le développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif, autant dire leur développement tout simplement. (Kouomegne N., 2013). À cet effet, l’article 61 de la Constitution a créé dix régions originelles : l’Adamaoua, le Centre, l’Ouest, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, le Littoral, l’Extrême-Nord, l’Est, le Nord et le Sud. De plus, les collectivités territoriales attachées à ces régions sont considérées comme « des personnes morales de droit public. Elles jouissent de l’autonomie financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux » (article 55, alinéa 2, 1er paragraphe de la Constitution).

Le cas de la commune de Bangangté

Présentation de la commune

  • Création : 29 juillet 1977
  • Population : 63 595 habitants
  • Superficie : 362 km2
  • Mairesse : Ketcha Célestine, épouse Courtès
  • Activités économiques dominantes : agriculture, élevage, commerce, artisanat

Bangangté est une ville située en pays « Bamiliké », dans la région de l’Ouest du Cameroun. Le chef-lieu de son département est le Ndé. En matière de gestion des collectivités locales, les administrateurs municipaux étaient auparavant nommés par le gouvernement. C’était le plus souvent des sous-préfets, des chefs de districts ou des personnalités choisies par l’autorité de tutelle. Ce n’est qu’en 1992 que le principe d’un maire élu est adopté pour les communes rurales. Dans le cas de la commune de Bangangté, la mairesse en fonction, Célestine Ketcha, a été élue il y a dix ans. Depuis, elle est assimilée au processus de développement impressionnant que connaît Bangangté. L’un des projets les plus importants de la commune qui, jusqu’à présent, continue de recevoir un écho au-delà des frontières camerounaises s’intitule : « Assainissement, hygiène sur la ville ». Depuis la mise sur pied de ce programme, la commune de Bangangté a remporté de nombreuses distinctions et prix au niveau national, en Afrique, en France, aux États-Unis, etc. En effet, on y félicite l’implication de la commune de Bangangté tout entière, ce qui lui a valu le titre de la ville la plus propre du Cameroun. Un titre qu’elle remporta à plusieurs reprises, plusieurs années consécutives.

Nous nous intéresserons donc à la manière dont le projet a été mis sur pied, la façon dont l’administration a impliqué la population au fur et à mesure, et comment cela a été organisé.

Campagnes de sensibilisation

Dans les années 2000, la mairesse Célestine Ketcha fait son arrivée à la mairie de Bangangté. Dès son premier mandat, elle décide de faire de l’assainissement de la commune l’un de ses champs de bataille. Raison pour laquelle elle met sur pied un comité d’hygiène, après concertation de certaines personnes-ressources (chefs de quartiers, représentants de comités, commerçants, certains habitants de quartiers).

Avant la création du comité d’hygiène, l’équipe de la mairie a effectué une descente sur le terrain pour évaluer l’ampleur des dégâts. Honoré Tchaewo, responsable hygiène et assainissement à la mairie de Bangangté raconte qu’en :

« 2007, après l’élection de la mairesse actuelle, Célestine Ketcha Courtès, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), son équipe se rend compte que la ville est sale. Les ordures sont versées dans les rues, la société Hysacam n’y a pas de bureau. La mairie sollicite alors l’entreprise, lance des campagnes de sensibilisation dans les marchés, les écoles, les églises et les rues ».

Après l’état des lieux, la mairesse et son équipe organisent des réunions dans l’une des salles de la mairie. On y invite tout le monde : des commerçants, des constructeurs, des chefs d’entreprise, des jeunes, etc. Durant ladite réunion, le but est d’avoir l’opinion de tout un chacun sur ce qu’il y a lieu de faire pour améliorer la situation de la commune. Dans un premier temps, à la suite de la consultation publique, l’équipe de la mairie se rend sur le terrain pour travailler à la propreté. En 2011, des travaux d’assainissement, en partenariat avec la Banque africaine de développement pour un montant total de 43 003 012 FCFA (99 042 956 CAD), ont lieu.

« Nous avons essayé tant bien que mal de nettoyer les caniveaux, les marchés, enlever le maximum d’ordures. Nous n’avions aucun véritable matériel et nous faisions tout cela à l’aide de nos bras », explique Honoré Tchaewo. À la suite de cette descente sur le terrain, un bilan est établi. Plusieurs autres réunions sont organisées pour faire un compte rendu aux habitants de la commune, mais surtout pour trouver un moyen de concilier les emplois du temps des uns et des autres afin que tout le monde puisse participer à l’assainissement de la ville.

À la suite de ces différentes réunions, le public décrète d’un commun accord le jeudi comme « jour de propreté ». Le principe est simple : chaque jeudi, de 6 à 10 h du matin, tous les habitants ont pour mission de faire le ménage à l’intérieur de leur concession. De manière progressive, ils se rapprochent des espaces publics de la ville, en nettoyant tout sur leur passage. Les commerçants au marché sont souvent les plus actifs, ils nettoient, désherbent et curent les rigoles. Sur le terrain, les chefs des huit quartiers de Bangangté et les agents municipaux veillent à ce que tout le monde travaille. Durant ces quatre heures, tous les édifices publics et autres commerces sont fermés. Seule exception : les hôpitaux.

« Depuis des années, nous sommes constamment élus ville la plus propre du Cameroun. Tout le monde travaille pour embellir notre ville. Mais nous avons mis en place des amendes qui sont là pour rappeler l’importance de la propreté », explique Virginie Tamen Fotso, la troisième adjointe du maire (Le Monde Afrique, 2017). Les marchés et les commerces n’ouvrent pas avant 10 h. « Nous sommes la première ville verte du pays. Nous ne pouvons pas jouer avec notre image », poursuit Virginie. Dans la continuité de cette initiative, des bacs à ordures ont été placés au bord des routes.

Un concours entre quartiers

Dans le but d’atteindre son objectif, la commune de Bangangté n’a dès lors cessé de progresser et de trouver des nouveaux moyens d’encourager tout le monde à mettre la main à la pâte pour que la ville soit propre. Pour encourager le maximum de personnes à participer, la mairie organise régulièrement le concours du quartier le plus propre. Les critères pris en considération pour y participer sont la propreté et la protection de l’environnement. En plus de ceux-là, sont pris en compte la bonne organisation du comité d’hygiène, l’investissement humain, l’absence de cultures près de la chaussée, le curage des caniveaux et l’évacuation des eaux usées, l’évacuation des ordures ménagères, l’utilisation et le nettoyage des latrines, l’entretien des carrefours et lieux publics, et l’aération des maisons.

Tout récemment, c’était le quartier 2 qui était couronné quartier le plus propre de la ville de Bangangté. Cela a été possible grâce à un projet innovant porté par le chef de quartier. Celui-ci et ses habitants ont ainsi mis sur pied sept fosses à ordures communes d’une profondeur de 1,5 mètres. La fosse permet aux habitants du quartier de jeter communément, et de façon contrôlée, toutes leurs ordures ménagères et autres matières biodégradables. Une fois que la fosse est remplie, on la couvre de terre. Les ordures se fermentent alors et se transforment en compost, qui est réutilisé plus tard par les habitants, les femmes majoritairement, pour rendre fertile la terre et cultiver des fruits, des légumes et autres denrées alimentaires. Roger Tankeu, le chef de ce quartier depuis plus de sept ans déjà, explique que la propreté est très importante dans sa circonscription. En plus de la fosse commune, des bacs à ordures ont été disposés dans le quartier pour que la ferraille, les plastiques et tous les déchets non biodégradables y soient jetés (Le Monde Afrique, 2017, consulté le 17 novembre 2017). Grâce à son statut de premier au concours du quartier le plus propre, le quartier 2 a reçu des brouettes, des machettes, des limes, des pelles, des râteaux, des pioches, etc., bref tout le matériel nécessaire pour que la propreté puisse toujours régner dans le quartier. Une fois les récompenses remises, le chef de quartier a à son tour organisé un concours entre les six blocs constituant son territoire. Il explique que cette petite compétition pousse les habitants à avoir plus d’initiatives vertes et à être de plus en plus propres.

Cette année, en plus du concours du quartier le plus propre, la mairie a ajouté une nouvelle catégorie : la maison la plus propre. Selon Honoré Tchaewo, cela va pousser tout un chacun à être conscient de l’importance de la propreté (entrevue téléphonique, le 20 novembre 2017).

Une nouvelle façon d’impliquer les populations

La mission du concours du quartier le plus propre est le moyen que la mairie avait trouvé de relancer son projet d’assainissement après un lourd constat. Le titre de « ville propre » ayant à de nombreuses reprises fait la fierté des habitants de la ville de Bangangté, il était question de donner la responsabilité locale aux différents chefs de quartier.
En effet, la ville était moins insalubre qu’avant. Et malheureusement le nettoyage collectif du jeudi matin ne suffisait plus. D’autres mesures ont alors été prises, c’est ainsi qu’est née l’idée du quartier le plus propre. L’objectif étant non seulement de maintenir la ville dans la propreté, mais aussi et surtout d’amener les différents chefs de quartier à jouer pleinement le rôle qui leur est dévolu.

En 2012, Bangangté remporte le 1er prix FEICOM (Fonds spécial d’équipement et d’intervention du Cameroun) grâce à son projet dont le thème était l’« assainissement, hygiène, objectif sur la ville ». Le FEICOM donne par ailleurs des formations aux populations. Ils ont lancé, le 11 avril 2016, le programme de décentralisation FEICOM-villes moyennes (PDFVM) dont l’objectif est de donner aux acteurs des outils permettant de renforcer et améliorer leur participation au développement de la cité, à travers leur participation effective à l’identification, la mise en œuvre, le suivi, la gestion et l’évaluation des projets communaux (Minatd, 2012).

Ayant remporté le prix de ville la plus propre décerné par le Fonds spécial d’équipement et d’intervention du Cameroun, la commune de Bangangté a reçu en 2012 la somme de 50 millions FCFA (115 324 CAD). La cérémonie de remise du prix s’étant passée à Yaoundé, la capitale camerounaise, la mairesse s’y est rendue pour recevoir la récompense.

À son retour, à l’entrée de Bangangté, les populations étaient venues la saluer et l’ont suivi jusqu’à la salle de réunion de la mairie où s’est tenue une consultation publique improvisée. Il s’agissait à ce moment de prendre l’avis de tous les citoyens pour savoir comment réinvestir l’argent reçu.

Au final, après de multiples réunions et de longues discussions, il a été décidé de construire un centre de vidange de boue, une unité de compostage pour permettre aux femmes de continuer leurs activités agricoles en toute sérénité et dans le respect de la nature, des toilettes dites genrées ont aussi été construites dans des établissements scolaires et, jusqu’ici, le projet d’assainissement de Bangangté continue de porter ses fruits.

On attribue au projet plusieurs impacts positifs sur la ville de Bangangté. Notamment la création de nombreux emplois, à savoir celui de ferrailleurs, ainsi que la sollicitation de plusieurs entrepreneurs locaux pour la construction de latrines écologiques. Les consultations publiques sont donc devenues chose courante dans la communauté qui est décidée à avoir un véritable impact environnemental.

Pour ce faire, les services de la mairie font très souvent appel aux médias locaux et nationaux pour communiquer concernant les différents événements organisés dans la ville, mais aussi pour offrir une certaine visibilité à la commune pouvant aller jusqu’à l’international. L’administration de la ville mise énormément sur la participation citoyenne pour maintenir sa place parmi les villes les plus propres en Afrique, et continue donc d’inviter les femmes à beaucoup s’impliquer dans tous les projets de Bangangté.

Bangangté est la première ville d’Afrique à recevoir son attestation ISO 26000. Les enjeux de la responsabilité sociétale sont intégrés comme vecteurs principaux de la mise en œuvre de la politique de développement au sein de la ville de Bangangté. Depuis l’arrivée à la tête de l’exécutif de l’actuelle mairesse en 2007, la mobilisation de l’équipe municipale autour des enjeux du développement durable ne cesse de se renforcer et la vision globale atteint un bon niveau de maturité. Les modes de gouvernance et de prise de décision sont remarquables : ils s’appuient sur la médiation et des réunions publiques.

Sous la recommandation de l’ancien ministre de l’administration territoriale dans les années 2000, Ferdinand Kougou Edima avait déjà mis en place une politique pour inciter les collectivités à prendre leur hygiène en main et en faire un objectif primordial. De ce fait, il avait mis à la disposition de l’administration décentralisée des fonds de dépenses d’actes communales. L’initiative a porté ses fruits et, peu à peu, certaines communes ont su se démarquer par leurs actions, à savoir Ebolowa, dans le Sud du pays, et d’autres dans l’Ouest, parmi lesquelles celle de Bangangté. Cette initiative est donc à l’origine du projet « assainissement, hygiène sur la ville ».

Seulement, en 2007, avec l’arrivée de la mairesse actuelle et de sa vision de l’administration participative, le projet prend une plus grande ampleur, ce qui nous mène à ce qu’il est aujourd’hui.

Au début, on ne pouvait que constater la situation d’insalubrité montante dans laquelle la ville de Bangangté se trouvait (immondices à travers le centre urbain, ordures dans les caniveaux, en plein air…). Pour se faire une idée précise de la gravité de la situation, la mairesse est allée sur le terrain, accompagnée d’une équipe. Ils ont ainsi pu constater d’eux-mêmes ce qu’il y avait lieu de faire et mesurer le pouls de la population en ce qui concernait leurs préoccupations. Il était aussi question à ce moment-là de voir si la population était prête à s’impliquer dans un tel projet.

La visite eu lieu dans les quartiers, dans les blocs et les espaces publics, pour montrer l’exemple aux riverains et les inciter à s’impliquer par la suite. Ainsi, l’équipe de la mairie a procédé au désenclavement de la ville à mains nues.

Quelque temps plus tard, Hysacam, le service d’hygiène et de ramassage national se joint à l’initiative pour que les coins de la ville soient dégagés. Des concertations sont d’ores et déjà organisées entre la mairie et la population. Il s’agit de concertations publiques, en général elles prennent place à la mairie, dans la salle de réunion.

Puis, il y a eu la création des comités d’hygiène de quartier. Les chefs de quartier sont nommés à la tête des comités d’hygiène. Les habitants du quartier sont automatiquement considérés comme des membres à part entière des comités d’hygiène.

En créant ces comités, il s’agissait pour la mairie de faire en sorte que la population soit intégrée à chaque étape du processus de réalisation du projet d’hygiène et salubrité. Après l’état des lieux, il y a eu des réunions à la mairie en présence du sous-préfet, la population était invitée et on lui donna la parole pour lui demander son avis et qu’elle puisse dire ce qu’il y a lieu de faire pour améliorer la situation.

À la suite de cette rencontre, il est décidé de déterminer un jour fixe pour faire le nettoyage. On le nomme le jeudi de la propreté. Il dure quatre heures, soit de 6 h à 10 h du matin. Le procédé est simple et pyramidal : chaque habitant commence par faire le ménage dans sa concession et autour de celle-ci, puis il va dans son quartier, au niveau de son bloc et se rend à son travail. Pour les commerçants et autres personnes travaillant dans des édifices, ou au centre-ville, il est question de se rendre à son lieu de travail et d’y faire du ménage aussi.

De ce fait, tous les édifices, commerces et autres centres d’activités sont fermés pendant cette période. Seuls les endroits tels que les hôpitaux et autres édifices principaux restent en activité.

Il est signalé tout de même que certaines personnes ne participent pas aux activités de nettoyage, pour des raisons de contretemps ou alors par manque d’informations, mais la grande majorité de la population y participe et se sent plus que concernée. Il s’agit d’un travail participatif auquel la plupart des personnes sont ravies de s’adonner.

Pour les récalcitrants, des sanctions sont prévues. L’équipe de la mairie les repère et les soumet à des amendes allant de 2 400 FCFA à 25 000 FCFA.

L’année dernière, l’organisation du concours du quartier le plus propre et de la maison la plus propre ont fait en sorte que les personnes s’impliquent de plus en plus. Ce genre de concours a été créé après que la commune de Bangangté ait remporté le prix de la ville la plus propre lors de la première édition du concours organisé par le FEICOM.

À cet effet, la population a été convoquée de façon spontanée, car la population s’est rassemblée à l’entrée de la ville pour accueillir la mairesse en triomphe à son retour de la cérémonie de remise des prix du concours FEICOM.

Naturellement, la mairesse a invité la population dans la salle de réunion de la mairie pour tout de suite discuter de ce qu’il y avait lieu de faire des 50 millions de FCFA remportés grâce à leur première place.

À la suite de cette discussion, il a été décidé avec l’accord de la population que les 50 millions seraient réinvestis dans les activités d’hygiène et salubrité. Ainsi, un centre de traitement de vidange et boue a été créé, ainsi qu’une unité de compostage, pour permettre aux femmes de continuer leur culture de manière plus écologique.

Les enfants ont été choisis comme porteurs du message auprès des plus grands, lors de la création des latrines écologiques et du projet de l’utilisation de l’urine dite écologique. Pour se faire, une étude de l’impact environnemental a été faite avec consultation publique.

Les médias (pas seulement locaux) sont sollicités à chaque fois qu’il y a un événement majeur dans la commune. Ils aident à communiquer et offrir une certaine visibilité à la ville de Bangangté, et cela va jusqu’à l’échelle internationale, ce qui permet à la commune de trouver à chaque fois de nouveaux partenaires.

La mairesse est énormément impliquée dans tous ces processus et actions. Elle invite beaucoup les femmes à s’impliquer, ainsi que toutes les personnes, quels que soient le genre et la strate sociale, à assister aux consultations publiques.

Des récompenses

  • Première ville la plus propre du Cameroun
  • Récompense des Nations Unies
  • Certification ISO 26000 par l’Association française de normalisation (Afnor), première ville africaine certifiée
  • Le Fonds d’équipement intercommunal (FEICOM) avait déjà récompensé la ville pour sa propreté (engagement de la population à l’action municipale en faveur de l’hygiène et de la salubrité)
  • En 2012, Bangangté recevait le premier prix national FEICOM des meilleures pratiques communales de développement local
  • Prix du service public en 2014

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