11 La construction de latrines communautaires dans le quartier Sanguéra à Lomé au Togo
Massé-Yawa Wonegou
Contexte et justification
La crise sociopolitique vécue par le Togo au cours des années 90 a profondément touché les bases du développement national. Depuis quelques années, par la volonté politique de l’État et compte tenu des besoins exprimés par les populations à travers le Document stratégique de réduction de pauvreté (DSRP), le ministère responsable du Développement à la base à reçu le mandat d’insuffler une dynamique de développement et de création de la richesse au sein de la population à la base en vue de lutter contre la pauvreté. Malheureusement, les résultats de l’enquête Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base de Bien-être (QUIBB, 2010) ont révélé que les quartiers de la ville de Lomé, tout comme les communautés, restent encore très marqués par la pauvreté nécessitant une forte intervention de l’État et des partenaires au développement.
Le ministère du Développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes (MDBAJEJ) par l’entremise de l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB) s’engage dans le Programme Développement communautaire dans les quartiers vulnérables de Lomé (PDC-L) pour accompagner les démarches de développement dans les quartiers les plus vulnérables de la Ville et de ses périphéries. Pour la phase pilote de ce projet, quatre quartiers ont été sélectionnés. Il s’agit de Bè-Agodogan, Kodomé, Agbalépédogan et Agoè-Kitidjan. Les résultats satisfaisants obtenus ont permis de s’engager dans 20 quartiers supplémentaires de Lomé et de ses périphéries avant de se tourner vers les villes de l’intérieur du pays.
Parmi ces 20 quartiers se trouve Sanguéra qui sera l’objet de notre étude de cas. Une mission de l’ANADEB a permis d’appuyer une mobilisation des ressources humaines de ces quartiers pour faire une analyse contextuelle de développement de leurs milieux avec des priorités d’action pour améliorer leurs conditions de vie. Des diagnostics participatifs ont suffi à chaque quartier, plus précisément dans le quartier Sanguéra, pour réaliser sa planification du développement.
Stratégie d’élaboration du plan d’action du quartier Sanguéra
L’élaboration du plan d’action du quartier Sanguéra a démarré avec une visite exploratoire réalisée en milieu du mois d’octobre 2012. Cette visite exploratoire a permis de réaliser deux objectifs, à savoir la prise de contact avec les autorités et les organisations communautaires du quartier et la présentation du projet, ce qui a permis de réaliser un léger diagnostic du développement du quartier. Les résultats de ce premier diagnostic ont été approfondis avec des outils de diagnostic participatif (DP). Les outils utilisés sont, entre autres, la carte du quartier, le diagramme de Venn, le profil historique et l’entrevue (interview) semi-structurée (ISS). Ces outils ont été manipulés par les sous-groupes constitués à cet effet. Les résultats de chaque groupe de travail ont été présentés en plénière pour validation par l’ensemble des participants.
Les constats formulés en termes de facteurs favorables et facteurs défavorables au développement autour de chacun des outils ont permis d’établir la problématique du développement du quartier qui a aussi fait l’objet de validation. De cette problématique qui précise la situation du quartier dans les domaines socioculturel, économique et environnemental, l’ensemble des participants et participantes ont construit une vision du développement de leur quartier. Des défis et actions ont été identifiés par tout le groupe. Un sous-groupe a été constitué suivant les capacités d’intervention des participants et participantes pour élaborer le cadre logique, le chronogramme et la planification opérationnelle (annuelle), qui ont aussi fait aussi l’objet de validation par les participants.
Problématique
Présentation du quartier Sanguéra
Fondé en 1720 par trois chasseurs (Kudakpo, Ewon et Klikan), Béguélissimé (marché de Béguéli), du nom de la sœur des chasseurs, fut sa première dénomination. Le quartier Sanguéra est situé dans la Préfecture du Golfe à 15 km de Lomé sur la route Lomé-Kpalimé. Il est dirigé actuellement par Togbui Dossé Hounkpétor IV, intronisé depuis 2001. Sanguéra est limité au sud par le canton de Vakpossito, au nord par les Préfectures de l’Avé et de Zio, à l’est par le village de Légbassito et à l’ouest par le canton d’Aflao Sagbado.
Principalement dominé par les Ewé, Sanguéra compte d’autres ressortissants dont les principaux sont les Anago et les Haoussa. Aujourd’hui, le nombre d’habitants est estimé à 15 834 habitants dont 8 700 femmes. Ce quartier connaît depuis un temps d’énormes problèmes d’inondation causés essentiellement par les constructions anarchiques. Il faut noter que Sanguéra est un quartier très prisé par les habitants de Lomé-ville à cause du prix abordable du foncier.
Données socioculturelles
Organisation communautaire
La chefferie est la première organisation du milieu. Elle est active dans la résolution des différends entre les habitants et habitantes. S’agissant des questions de développement du milieu, le CDQ travaille pour améliorer la situation sécuritaire du milieu. Il joue aussi un rôle de structure fédératrice des valeurs communautaires. Les femmes sont organisées au sein des groupes tels que Alodoha, Tsonacle, Akpalo, et d’autres de type folklorique. Des partenaires appuient la communauté dans ses actions, à savoir Plan international Togo, AGAIB, ONG École vie, CRÊPA. Le comité de développement du quartier se retrouve limité dans ses actions pour des raisons économiques et souhaite vivement l’appui des partenaires techniques et financiers.
S’agissant de l’éducation
Sanguéra est le seul quartier dans la Préfecture du Golfe qui abrite une université privée, l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO). Cette université est une référence dans la formation des élites du pays. Des centaines de bacheliers et bachelières de divers horizons convergent chaque année vers ce pôle d’excellence pour y développer leur savoir. L’existence des écoles primaires, du collège et d’un lycée public assure l’avenir scolaire des enfants. L’un des indicateurs de l’éducation est le taux élevé des enfants scolarisés, surtout au niveau des jeunes filles, dû essentiellement à la gratuité de l’école instituée par le gouvernement togolais. En plus, pour assurer leur avenir professionnel, plusieurs jeunes s’orientent vers les centres de formations agricole et mécanique.
Cependant, ces atouts considérables n’occultent pas les différents problèmes qui minent le quartier. En effet, la fréquence des grossesses précoces réduit considérablement les chances de réussite des jeunes filles. Compte tenu du nombre des apprenants qui ne cesse d’augmenter d’année en année, les établissements font face à l’insuffisance d’enseignants qualifiés et à la vétusté des équipements.
Sur le plan sanitaire
La population de Sanguéra bénéficie des prestations en soins de santé d’un Centre médico-social (CMS). Dans le souci de répondre efficacement au besoin sanitaire des habitants et habitantes, des initiatives privées ont permis de faire émerger des polycliniques et surtout des centres de traitements traditionnels initiés par les tradi-thérapeutes (CÔA). Des campagnes de vaccination et de distribution de moustiquaires sont régulièrement organisées par les ONG, les associations et les programmes nationaux. Pour lutter contre les ITS/SIDA dans la société, l’ONG Ciang-Togo prend en charge les personnes vivant en zone de pandémie.
Malgré tout, on peut noter le manque d’entretien des espaces aux abords du CMS. L’existence d’une flaque d’eau polluée par des ordures et la création de dépotoirs non loin du centre ne sécurisent pas les patients et le personnel du centre. Vu le contexte de forte migration des populations du centre-ville vers les périphéries, le CMS rencontre d’énormes difficultés liées à l’insuffisance et à la vétusté des équipements, ainsi qu’au manque de personnel. Aussi, le coût de prestation des centres de santé privés oriente les habitants et habitantes vers la médecine traditionnelle.
L’eau
L’existence d’un château d’eau construit grâce à la coopération Togo-Japon assure les besoins de la population en eau potable. De même, plusieurs ménages bénéficient des prestations de la Société togolaise des eaux (TdE). Pour pallier le problème de canalisation dans certaines zones du quartier, des initiatives privées ont favorisé l’abondance de forages et de puits qui, à tout point de vue, réduit la facture de l’accès à l’eau. Certaines écoles sont par ailleurs équipées de points d’eau potable.
Cependant, force est de constater que malgré ces atouts en ressources hydrauliques, Sanguéra fait face depuis un certain temps à de nombreux défis liés à l’approvisionnement et à la disponibilité de l’eau potable. Des usagers s’approvisionnent en eau de forage et de puits, qui fort malheureusement sont de qualité douteuse. Ceci induit une récurrence des maladies diarrhéiques et autres infections intestinales. Par ailleurs, les puits installés dans les ménages ne sont pas souvent protégés, ce qui ne sécurise pas les usagers.
L’assainissement
Il y a une forte mobilisation communautaire autour des déchets ménagers. Les ménages procèdent généralement aux modes traditionnels de gestion, comme l’enfouissement et l’incinération, pour éliminer leurs déchets.
Dans un contexte général de production de nouveaux déchets, notamment électroniques, et surtout de la pression démographique, la gestion des déchets s’avère difficile. La prolifération des dépotoirs sauvages est caractéristique de l’état de gestion de l’espace public. En effet, la gestion des ordures se heurte à d’énormes difficultés techniques et socioculturelles. Sanguéra ne bénéficie pas de services de précollecteurs. Les quelques rares initiatives de jeunes se voient étouffées par la mauvaise foi des ménages qui ne payent pas les frais d’enlèvement des ordures.
Environnement et écologie
Avec l’étalement urbain, Sanguéra perd peu à peu ses ressources forestières. Néanmoins, avec l’institutionnalisation de la journée mondiale de l’arbre chaque 1er juin, la mise en terre régulière des essences rend l’environnement plus verdoyant. On peut citer entre autres l’existence des plantations de Nîmes à côté du palais du chef, de l’arbre de Sanguéra et des baobabs.
Toutefois, la pression démographique continue de rendre les efforts de reboisement invisibles et affaiblit l’écologie du milieu. Par ailleurs, les périodes de pluie sont une épreuve cruciale pour les habitants, car elles rendent la zone inondable et impraticable.
Situation économique
Sanguéra dispose depuis longtemps d’un marché et de plusieurs boutiques qui assurent l’approvisionnement de la population en divers produits manufacturés et autres. L’activité principale des habitants est essentiellement agricole. Nombreux sont les gens qui s’activent dans la culture vivrière (maïs, manioc), dans l’élevage des volailles, porcins, caprins, et surtout dans la distillation de boissons locales. et de la transformation de certains produits. La plupart des femmes vendent du savon local appelé Kpévidi, du gari et de l’huile rouge.
Sur le plan financier, des commerçants bénéficient de l’appui des institutions de microfinance qui n’hésitent pas à leur accorder des prêts en vue de faire fructifier leurs activités. Les jeunes (filles et garçons), pour des raisons diverses, s’adonnent aux métiers de couture, coiffure, mécanique, maçonnerie, menuiserie, etc.
Les femmes sont malheureusement confrontées à d’énormes problèmes de mévente et de remboursement des prêts contractés auprès des Institutions de microfinances (IMF). La faible capacité d’accueil du marché et l’état des hangars sont les raisons de la faible fréquentation de cette place si importante dans le développement économique du pays. Du côté des jeunes artisans, l’absence d’accompagnement dans la réalisation de leur rêve occasionne la délinquance et l’aventure.
Situation socio sécuritaire
L’électrification partielle de la zone et la présence d’un poste de gendarmerie constituent, selon la communauté, des facteurs de sécurité. Les vols ou actes barbares sont moins signalés dans le secteur. La gendarmerie traque les déviants et asphyxie toute velléité d’instauration de terreur au sein de la population. On peut noter qu’avec la prolifération des services de gardiennage, la sécurité des bâtiments et établissements publics est assurée sans grande difficulté.
Nonobstant ces atouts, on recense des cas de vols de bétail et de volailles dans la zone, surtout dans la partie non électrifiée. La gendarmerie affronte quotidiennement des difficultés d’ordre opérationnel dû au manque de matériels modernes. Le nombre de gendarmes dédiés à ce lieu est insuffisant.
Orientations stratégiques du plan d’action
Vision de développement de Sanguéra
Sanguéra rêve de devenir un quartier moderne où il fait bon vivre dès 2030.
Défis à relever
Pour réaliser cette vision, il faut :
- Assainir le quartier;
- Assurer l’autonomie financière de la population.
Action par défi
Le tableau suivant présente les actions retenues par défi.
Stratégie générale
La mise en œuvre de la vision à travers les actions définies passe par :
- La restitution et la validation du plan d’action par toutes les composantes du quartier;
- L’entente entre toutes les couches sociales en vue d’asseoir une bonne organisation pour assurer la mise en œuvre concertée des actions planifiées;
- La mobilisation et la gestion des ressources humaines, matérielles et financières;
- La dynamique des relations de partenariat avec l’extérieur;
- Le suivi et l’évaluation du plan et la capitalisation des acquis et des expériences.
Cadre logique
Chronogramme
Planification opérationnelle de l’année 1 (2012/2013)
Construction et gestion des latrines communautaires
Je m’intéresse à ce premier projet en particulier. Elle a pour activités phares l’acquisition et étude de terrain, la mobilisation de la main-d’œuvre communautaire, la mobilisation des moyens financiers et matériels, le lancement de l’appel d’offres et le lancement et suivi des travaux.
L’acquisition et l’étude de terrain
Le président du comité de développement du quartier (CDQ), appuyé par le chef du quartier et de quelques membres du bureau ont fait des démarches auprès du ministère responsable de l’urbanisme et de l’habitat du Togo pour trouver une réserve administrative capable d’abriter les infrastructures dans le quartier. La réserve qui leur a été attribuée est un terrain de cinq hectares sur lequel la famille Gahoun pratique depuis des décennies de l’agriculture pour leur subsistance. Avec beaucoup de mécontentement, ils ont contesté le fait de céder cet espace cultivable pour la réalisation du projet.
Le chef du quartier, les membres du CDQ et une délégation du ministère de l’urbanisme ont dû organiser plusieurs rencontres et négocier avec la famille Gahoun pour leur expliquer le bien-fondé du projet pour la communauté et les convaincre de céder le terrain qui est d’ailleurs une réserve administrative appartenant à l’État. Les réunions se terminaient toujours par des mécontentements, des insultes et des protestations.
Après plusieurs mois de négociation, un nouveau terrain a été proposé à la famille Gahoun en échange de celui qui abritera le projet. Ce qu’elle a finalement accepté. Ce processus d’acquisition de terrain, prévu dans le plan d’action, devait durer deux mois, mais en a finalement pris six.
Après cette étape, les membres du comité se sont tournés vers l’ANADEB pour lui confirmer, papiers à l’appui, l’emplacement du terrain et ensuite solliciter la visite et l’étude du terrain par leurs techniciens (architectes en bâtiments et ingénieurs en génie civil) pour la réalisation du projet dans les plus brefs délais.
La mobilisation communautaire
Une grande réunion communautaire a été par la suite convoquée par le chef de quartier. Soixante-dix personnes environ ont participé à cette réunion, notamment des représentants de la mairie, de l’ANADEB et des membres de la communauté (des femmes, des hommes et des jeunes), qui ont discuté et décidé ensemble du modèle de latrines qui sera construit dans le quartier. Après quelques heures de discussions, un bloc de latrines à six cabines a été retenu. Des groupes de personnes qui aideront sur le chantier jusqu’à la fin des travaux ont été également formés au cours de cette réunion avec l’appui des membres de CDQ. Au total sept groupes de dix membres ont été formés, composés à la fois d’hommes, de femmes et de jeunes.
La mobilisation des moyens financiers et matériels pour le démarrage du projet
Étant donné que l’ANADEB a la charge de la mise en œuvre du Programme de développement communautaire dans les quartiers vulnérables de Lomé (PDC-L), elle mobilise les ressources auprès de l’État et de ses partenaires internationaux pour accompagner les différents quartiers dans leur rêve de rendre Lomé plus vivable pour tous. Sanguéra n’a pas connu de difficultés financières pour le démarrage ni pour la réalisation de cet ouvrage. Le budget élaboré lors du diagnostic participatif par les membres de CDQ appuyés par les techniciens et sociologues de l’ANADEB a été validé, et les fonds pour la réalisation de l’ouvrage ont été virés sur le compte de la communauté par l’ANADEB à qui la communauté rendra compte par la suite.
Lancement de l’appel d’offres
Le dossier d’appel d’offres pour la construction du bloc de latrines communautaires a été conçu par les architectes et ingénieurs en génie civil de l’ANADEB. Après quelques semaines, l’attributaire du marché a été connu. Ce processus a duré un mois.
Lancement et suivi des travaux
La participation communautaire
Les travaux de construction du bloc de latrines à six cabines (trois pour femmes et trois pour hommes) ont été officiellement lancés avec une forte mobilisation communautaire. Les membres de la communauté, surtout des jeunes, ont aidé à creuser les fondations sur le terrain. Les femmes, en petit groupe, se relayaient pour aller chercher de l’eau à longueur de journée pour les maçons sur le chantier.
Suivi des travaux
Un suivi régulier se faisait sur le terrain par les membres du comité de développement des quartiers, la communauté et les techniciens de l’ANADEB. Avec cette forte participation communautaire, les travaux qui devaient durer neuf mois ont pris fin en sept mois.
La réception définitive des travaux a été faite un mois après par l’ANADEB, et le joyau a été officiellement remis à la communauté en présence du maire de la ville de Lomé, le chef du quartier, les membres du comité de développement de quartier, et de toute la communauté dans une grande liesse populaire.
Pour assurer la gestion et un entretien efficace des locaux, les frais d’accès ont été fixés à 25 FCFA par personne. Un membre de la communauté a été recruté et formé pour assurer la garde et l’entretien des lieux. Les fonds récoltés seront versés à la communauté et serviront à la réalisation d’autres projets communautaires.
Conclusion
De tout ce qui précède, je dirais que l’engagement du quartier Sanguéra dans un processus participatif de planification communautaire avec l’encadrement de l’équipe de l’ANADEB lui a permis d’arriver au bout dans la réalisation de sa première action qui est la construction des latrines communautaires. À travers cette démarche participative, la communauté de Sanguéra (Comité de développement, chefferie, organisations féminines, jeunes) a contribué à son propre développement grâce à la réalisation de cet ouvrage. Cette participation communautaire a éveillé une prise de conscience de la communauté concernant l’organisation, la planification, le partage des tâches et la prise de responsabilité pour s’assurer le succès d’actions futures. Elle leur a également permis de collaborer tout en contribuant activement au processus de développement de leur quartier et de profiter équitablement de ses avantages.
La réunion communautaire qui a eu lieu avant le démarrage des travaux a été une très belle initiative, car elle a permis aux membres de la communauté de participer au projet en suggérant des solutions appropriées et efficaces aux problèmes qui minent la communauté. Elle a également permis à ceux qui étaient présents de développer de meilleures approches pour motiver la participation des autres membres pour la bonne marche du projet.
Grâce au soutien de l’ANADEB, de la mairie et du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat, la communauté a réussi à réaliser ce projet. La collaboration avec ces acteurs lui a permis d’obtenir du financement et d’accroître l’expertise dans le domaine de la gestion communautaire de projets.
Malgré ce bilan positif, il existe également quelques points faibles à relever comme le retard dans le démarrage des travaux, qui est dû au refus de la collectivité Gahoun à céder au départ le terrain pour la réalisation de l’ouvrage. Les mésententes entre les membres de la communauté elle-même sur le terrain sont dues aux arrivées tardives de certains sur le lieu de travail. Le samedi, jour de marché, les femmes sont souvent absentes sur le chantier pour pouvoir puiser de l’eau. Néanmoins, les travaux ont connu un épilogue heureux.
À travers une démarche participative, la population de Sanguéra est arrivée à trouver des solutions aux problèmes communautaires. En tant que spécialiste de la communication publique, je dirais aussi que la communication participative est l’élément central de réussite de tout projet communautaire. Toute la démarche utilisée par le quartier Sanguéra a été bâtie sur une approche communicationnelle participative.
Bibliographie
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